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Fleurir/verdir les balcons de Casa

Nouvelle discussion

amar boujamaa

Quand les casablancais se mobilisent pour dépolluer leur ville



Un phénomène très curieux s’est développé ces dernières décennies au Maroc aussi bien à petite qu’à grande échelle. Ce phénomène réside dans l’approche utilisée pour résoudre les questions importantes de la Société tels que l’enseignement, la santé, les accidents de circulations, la corruption, le chômage, la pollution (air, sol, eau), la désertification, la déforestation, le gaspillage d’eau, la justice, les ressources naturelles et la liste est longue. La gravité de ce phénomène est que la même approche est utilisée à tous les niveaux (personnel, familial, entreprise publique, instances ministérielles). Ladite approche est la suivante : pour résoudre un problème on se limite souvent à son identification et aux meilleurs des cas on charge un comité d’experts de proposer des solutions. Les solutions proposées sont généralement difficiles à réaliser sur le terrain pour les raisons suivantes :
•    solutions théoriques et/ou en utilisant la méthode couper/coller et par conséquent non adaptées aux conditions spécifiques du terrain.
•     manque de moyens financiers pour leurs mises en œuvre.
•    Nécessité de faire intervenir plusieurs partenaires, dans ce cas on commence à se jeter les responsabilités et on rentre dans un cercle vicieux et où chaque partenaire jette la responsabilité sur un autre et au bout du compte aucune action ne sera prise.
Et comme dit le dicton ‘’combien de choses nous avons réalisées en les laissant tombées’’.
Pire encore, quand vous posez une question à un responsable : la réponse est standardisée ; il vous contredit en disant : non il n’y a pas de problème et que vous êtes mal informé ou vous êtes pessimiste. Puis il se félicite des réalisations accomplies et conclut néanmoins par vous dire que la question est à l’étude et que dans les mois à venir des actions seront mise en œuvre pour la régler.
Ainsi à l’échelle personnelle le chômeur dira que c’est l’Etat qui doit lui trouver du travail ; à l’échelle familiale l’homme dira que c’est la femme qui doit exécuter une activité relative au foyer (ou vice versa) ; à l’échelle de l’entreprise l’employé dira que c’est son chef qui doit innover et développer l’entreprise …
Les exemples d’utilisation de cette démarche ne manquent pas. le plus flagrant est celui de l’enseignement public.
Dans cet article, je me limiterai au traitement du problème de la pollution de l’air de Casablanca.
Après identification du problème, qui n’a pas besoin d’ailleurs d’être identifié car il se sent et se voit, plusieurs solutions ont été retenues et n’ont pas été réalisées pour une raison ou une autre.  A titre d’exemples je cite les suivantes :
•    Dotations de la ville d’un système d’alerte et de gestion efficace des pics de pollution de l’air : (et après qu’est ce qu’on fait ?... on va à la foret de Bousekoura.)
•    Généralisation de l’horaire continue au travail : (où sont les cantines au travail et à l’école ?)
•    Sensibilisation des gens pour qu’ils adoptent une conduite douce de leurs voitures.
•    Application de la loi pour que les gens entretiennent mieux leurs voitures.
•    Loi fixant le seuil d’émission des polluants de voitures.
•    Amélioration du transport urbain et ce en adoptant une gestion adaptée des feux et des sens des rues d’une part et en développant fortement les transports en commun d’autre part.
•    L’application de la loi atmosphérique qui fixe les niveaux d’émission autorisées des usines.
•    Mise en œuvre d’un plan d’urbanisme qui oblige les promoteurs de prévoir dans le plan de construction une partie du foncier réservée à l’espace vert (plantation d’arbres, jardinière….)
Devant cette situation, que peut faire le citoyen lambda comme vous et moi pour dépolluer l’atmosphère de Casablanca ? Et bien, nous pouvons faire beaucoup de choses, tous ensemble si on se réfère à ce qu’avait dit le Président des Etats Unis feu John F. KENNEDY : ‘’Ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country ‘’ (ne demande pas ce que votre pays peut faire pour vous, demande ce que vous pouvez faire pour votre pays).
Alors si on suppose que nous sommes 4 millions d’habitants à Casa et on imagine ensemble que si chaque famille casablancaise, constituée de 4 personnes, prends l’initiative de planter un arbre chez/devant soi et un mètre carré de plantes ornementales ou potagères à l’intérieur de son appartement ou au balcon ou sur le toit de son immeuble, on aura planté en quelques jours près d’un millions d’arbres et 100 hectares d’espace vert.
Pour vous donner l’ampleur de cette simple action individuelle, les espaces verts de Casablanca crées depuis l’indépendance à ce jour ont une superficie de 70-80 hectares environ. En outre rien ne nous empêche d’appliquer à l’échelle individuelle les suggestions citées ci-haut, à savoir : utiliser le moins possible sa voiture personnelle, préférer le covoiturage ou le transport en commun (tramway), adopter une conduite douce et bien entretenir sa voiture.
Vous allez me dire que ce projet est utopique ? Que fera la commune urbaine (ou l’Etat) de nos impôts ? Comment on va réaliser ce projet et quelles sont les techniques nécessaires pour le réaliser avec succès ?
Pour la première question c’est une question de volonté. La preuve c’est que dans le cas du problème de l’enseignement tous les parents d’élèves, du moins ceux qui peuvent, ont cherché et trouvé une solution pour la scolarisation de leurs enfants sans compter sur l’Etat (Ecoles privées au Maroc ou à l’étranger), solutions qui coutent souvent des dizaines de millions de dhs.
Pour la seconde question je trouve qu’on a beaucoup attendu et que l’ascenseur ne va jamais arrivée et qu’il est temps que les Casablancais aient la même volonté que celle développée pour résoudre le problème de l’enseignement et fassent quelques actions pour sauver leur santé et celle de leurs enfants. Je peux vous confirmer que la plantation d’un millions d’arbres et 100 hectares d’espace vert est réalisable et que les techniques de conduite de cultures en pots sont disponibles.
En conclusion mobilisons-nous tous ensemble pour dépolluer Casablanca en plantant un arbre et un mètre carré de plantes ornementales et potagères par foyer.
Attendons vos remarques/observations et surtout votre participation pour enrichir le forum.

Elias2010

Bonjour,
votre démarche est très intéressante mais je pense qu'elle est totalement inapplicable. En premier lieu, la plupart des casablancais habitent dans des appartements, dans ce cas présent difficile de leur demander de planter un arbre même sur un balcon. Vous allez me répondre que les gens qui habitent dans des villas, oui c'est vrai, mais chez eux les plantations existent déjà, donc exclu de fait de votre projet. Enfin, une grande partie des casaouis, même si elle aurait l'espace pour réaliser ce petit jardin n'en a tout simplement pas les moyens.
Comme vous l'avez, avant toute chose, un plan d'urbanisme digne de ce nom devrait être mis en oeuvre avec une meilleure gestion des flux de véhicules et de régulation des feux tricolores qui est actuellement catastrophique et je pèse mes mots. c'est avant tout aussi un problème de conscience et cela ne pourra être changé rapidement. Il faudrait déjà, pour limiter la pollution de la ville sensibiliser les écoliers sur ce problème et au vu des détritus jouxtant la plupart des écoles on peut se dire que le message n'a pas été transmis ou compris.

amar boujamaa

Bonjour
Merci pour votre contribution.
La démarche proposée est justement comme vous l'avez  dit : c'est toucher la conscience des  casablancais pour les pousser à faire des ''petites choses''  mais d'une grande utilité. L'objectif est de sensibiliser les bidaouis qu'ils doivent eux mêmes changés avant de demander aux autres de changer.

Quant à la mise en application de la démarche je pense que dans chaque appartement il y'a un balcon ou une fenêtre pour y installer quelques pots (bien sécurisés ) de plantes ornementales ou potagères. Pour les arbres je vise les rues, ruelles et boulevards non plantés et non pas les villas. Mais les villas peuvent aussi contribuer.

Concernant le prix de l’opération: on ne va pas chercher des pots de 500 ou 1000 dhs mais on peux utiliser les pots en terre cuite (encourager l'artisanat) ou le recyclage des bidons d'eau (5 litres) ou autres conteneurs (diminuer les déchets). Au Maroc il existe  une abondance de plantes grasses dé-polluantes et qui se multiplient facilement.

Enfin ce qui manque dans notre époque c'est la patience et la passion. Et rappelons nous de ce que avait dit JFK ''ne demander pas ce que peut faire pour vous l'Etat (ou les autres) mais demander ce que vous pouvez faire pour l'Etat (et les autres).

Cordialement

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