L'envers de la carte postale chilienne

Bonjour à toutes et à tous,

lorsque l'on se rend dans un pays pour du tourisme, on est souvent charmé par tout ce que l'on découvre.

Une expatriation est bien différente. Car si vivre à l'étranger est toujours une expérience très enrichissante, le parcours de tout expatrié comporte son lot de difficultés.

Aussi, quand on me demande des conseils sur la vie à l'étranger, je dis souvent qu'il faut savoir regarder la carte postale des deux côtés.

Vous qui êtes expatrié au Chili, comment décririez-vous les deux côtés de votre carte postale chilienne?

Merci d'avance pour votre participation,

Julien

Bonjour Julien,

Pour ma part je suis au Chili depuis quelques 23/24 maintenant. J'en ai vu de toutes les couleurs comme on dit. Des vertes, des pas mures, des succulentes et des infectes. Mon plus grand tord ou erreur, avoir cru au début que j'y arrivais en vainqueur. J'ai vite déchanté mais cela m'a appris à vivre et à voir les choses comme elles sont et non pas comme on les rêve. J'ai eu maintes fois l'envie d'en repartir pour retourner vivre à Tahiti où j'ai passé 18 années sublimes avant donc d'atterrir au Chili. Je me félicite cependant de n'avoir pas succombé à la tentation parce que Tahiti, la Polynésie française, passe par de mauvais moments et son avenir semble vouloir s'annoncer assez sombre de par les incessantes hausses du pétrole, des combustibles et leurs déplétions à terme. Le Chili quant à lui réuni des avantages incontestables pour affronter les difficultés donc de la déplétion mondiale des combustibles. Ce ne sera sans doute pas facile mais où, dans quel endroit ou pays du monde est-ce facile par les temps qui courent? Je suis donc heureux, dans mes éclairs de lucidité, d'avoir choisi de vivre et rester au Chili car je peux, cela dépend de moi et rien que de moi, y assurer le Futur de mes enfants. Où?... Je n'en sais trop rien encore, le Chili étant immense et très diversifié (17 millions d'habitants seulement sur une surface pays 1,5 fois comme la France). Mais, que ce soit en Patagonie ou au cœur du désert d'Atacama, on y trouve de quoi assurer l'avenir de sa famille. Surtout et de plus en plus maintenant avec toutes les innovations technologiques qui garantissent au Chili pouvoir disposer à souhait des énergies renouvelables donc de l'après pétrole.

Bonjour,
je voulais vous faire partager ce post que j'ai lu et qui m'a immédiatement plu, il en fera sourire plus d'un !
Bonne lecture !
Personnellement je suis dans le cas de l'expatriation n°3: "free-style", pour l'instant je le vis bien, mais toujours en recherche d'emploi.
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Vivre ailleurs, loin de ses repères, de sa langue et de ses proches apporte un sens de l'adaptation qui, bien davantage qu'une qualité, devient une façon de vivre. On s'habitue aux nouveaux usages, aux nouvelles lois, c'est la règle du jeu, tant que l'on fait durer l'expérience. On s'y fait sans s'y faire car on vit sur une échelle de temps temporaire, tant que l'expatriation durera. L'expatriation fait relativiser et devenir plus tolérant, plus souple. On sent que l'on a une expérience plus "light" de la vie locale, la politique ne nous touche pas, au contraire on développe toute la candeur nécessaire pour s'émerveiller face aux nouvelles coutumes, aux nouvelles traditions, aux différences. On vit une double vie, à la fois ici et là-bas, dans le pays d'élection et celui d'origine. On vit dans l'un mais on essaie de rester présent dans l'autre, du moins virtuellement.

Vivre dans une autre langue, c'est accepter que l'on sera toujours différent avec notre accent, que l'on aura un niveau peut-être très bon mais difficilement parfait. Parfois on réalise que l'on n'a pas parlé un seul mot de français pendant une semaine, deux semaines. C'est bizarre de délaisser aussi longtemps sa langue. Encore plus étrange est de commencer à utiliser les expressions locales lorsqu'on parle en français. Parce ce que les mots n'ont pas toujours leurs équivalents et que le concept de "buena onda" n'est tout simplement pas traduisible. Vivre dans une autre culture, a fortiori lorsque la culture du pays de destination nous convient, c'est changer d'habitudes et se créer un mix des deux, et tenter de prendre le meilleur de chacune.

Vivre dans une autre langue, c'est accepter que l'on sera toujours différent avec notre accent, que l'on aura un niveau peut-être très bon mais difficilement parfait. Parfois on réalise que l'on n'a pas parlé un seul mot de français pendant une semaine, deux semaines. C'est bizarre de délaisser aussi longtemps sa langue. Encore plus étrange est de commencer à utiliser les expressions locales lorsqu'on parle en français. Parce ce que les mots n'ont pas toujours leurs équivalents et que le concept de "buena onda" n'est tout simplement pas traduisible. Vivre dans une autre culture, a fortiori lorsque la culture du pays de destination nous convient, c'est changer d'habitudes et se créer un mix des deux, et tenter de prendre le meilleur de chacune.

L'expatriation est un beau paquet cadeau, un Maxi-Kinder avec une surprise à l'intérieur, mais nul ne sait ce qu'il contient. Il faut l'ouvrir pour savoir. Goût du risque, optimisme à toute épreuve et ouverture d'esprit indispensables. Sensations fortes garanties.
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Bonjour a tous et a toutes,

J aimerai apporter mon temoignage a ce debat.

Je vis au Chili depuis 15 annees maintenant et comme dirait Christian, j en ai vu des vertes et des pas mures...

Cependant, en ce qui me concerne, le bilan est tres positif.

J aime le Chili, grand, beau  et si diversifie pays sur le plan geographique ou climatique.

Ses habitants sont, de maniere generale, sympathiques mais aussi un peu ''brutes de coffrage ''.

La vie ici est plutot agreable, surtout en province.

Des aspects plus negatifs ? Il y en a bien sur a commencer par la place de la culture tres limitee ici ou les vols ( permanents ) qui nous obligent a etre toujours sur nos gardes.

Ce n est pas limitatif mais qui ou quel pays est parfait  sur notre bonne vieille terre ...

La partie economique est bonne mais c est assez difficile de '' faire son trou '' surtout au debut.

C est important d insister aupres des aspirants a l immigration chilienne qu ici la realite est tres differente de la France tant au niveau des diplomes, du code du travail ou des coutumes.

Une bonne dose de capacite d adaptation est necessaire sinon c est l echec garanti.
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Pays jeune, le Chili, ses lois, ses coutumes changent et s adaptent en permanence.

Pas d Etat-providence : seule regle : DEBROUILLE-TOI. La vie ( ou survie quelquefois ) depend de chacun.

En contrepartie, la fiscalite est faible ... comme les prestations sociales.

Ici,  a mon avis, on prend encore le temps de vivre, de prendre un cafe avec un ami rencontre par hasard ( Ah le hasard au Chili ¡ Ses belles rencontres et ses oublis immediats ... )

J ai 4 enfants franco-chiliens et suis divorce de la maman depuis 10 annees.

A travers mes enfants, je retrouve la fameuse '' idiosincrasia '' locale et continue a m adapter a ces grands et attachants enfants que sont les Chiliens.

Bonjour,

Pour mois ça fait trois mois que je vis au Chili. C'était un rêve de venir ici entre autre pour y retrouver une amie d'études. Je suis venue dans le cadre d'un échange culturel chez la tante de mon amie. Je donnais des cours à sa fille de 13 ans élève à l'alliance Française et eux devaient me faire découvrir leur culture, leur pays. Malheureusement les choses ne se sont pas passés comme prévue. Nous avons vécu ce que l'on appelle un choc culturel. La tante de mon amie ne comprenait pas que je puisse avoir quitté le foyer familial a 18 ans et que je puisse faire ma vie de manière indépendante à partir de cet âge, elle ne voulait pas me laisser sortir, critiquait mes habitudes alimentaires ne comprenait pas que je lui demande du pain à chaque repas...
MAIS suite à cela un ami de mon amie m'a offert le gîte, sans aucune arrière pensées, et me demandant simplement de participer pour les frais de nourriture. Il m'a fait visiter toute la ville et ses alentours, m'a présenté à ses cercles d'amis et aujourd'hui je profite pleinement de l'expérience d'échange culturel avec une personne que je ne connaissais pas avant de venir.
On ne peut donc pas généraliser, il y de tout type de personnes ici, mais il faut bien être conscient du fossé générationel entre les générations ayant vécues la dictature et celle ne l'ayant pas vécue.
Le plus difficile (à part cette expérience avec la tante de mon amie) fut de m'adapter à l'air extrêmement pollué de Santiago, ainsi que de comprendre que le soleil ici est un ennemi.
En ce qui concerne l'insécurité, elle est réelle, mais facile à éviter. Je ne me suis jamais rien fait volé car je reste sur mes gardes et ne fréquente pas les quartier dangereux. Il faut toujours garder son sac en bandoulière pour ne pas se le faire arracher, ne pas montrer de signes extérieurs de richesse et ne pas faire de tourisme dans les quartiers dit "chauds" soit les quartiers les plus pauvres.
Je vis actuellement à Pudahuel, ce qui avait effrayé la famille mon amie. Contre toute attentes les gens ici m'ont très bien accueillis, bien qu'ils me demandaient toujours au début "qu'est-ce qu'un fille comme toi fait ici?". Maintenant je dis bonjours au voisins et aux commerçants dans la rue, les gens sont réellement chaleureux.
Un autre aspect négatif dont je me suis rendue compte c'est la pénurie d'eau. Quand je suis allée à Concón et à Algarrobo aussi. En effet ces zones manquent d'eau et quand il n'y en a plus soit il faut en racheter (si possible) soit il faut attendre, un jours ou deux même parfois.
Il faut aussi être conscient du danger sismique, tous les Chiliens que j'ai rencontré m'ont raconté le terremoto de 2010 comme un expérience traumatisante.
Je ne pense pas rester au Chili plus longtemps que prévu initialement (jusqu'au 31 mai) mais ce voyage m'aura vraiment appris beaucoup.

Merci Chamotm pour planter aussi bien le décors chilien.

Je me permettrais seulement de ré-affirmer que le Chili s'apparente encore et en fait à un "Eldorado moderne" dans le sens qu'il y a encore beaucoup beaucoup de choses à développer et donc des "business de rêves" pour ceux et celles prêtent à accepter et relever les défis,- un peu il est vrai, c'est une image bien entendu, comme le faisait les "Alguacil" ou "Sheriff" et autres pionniers de l'ouest américain mais dans le sens qu'ici et maintenant il s'agit plus d'ordonner, magnifier, etc., des affaires que de pendre des mécréants haut et court.
Avis donc aux amateurs de sensations riches et fortes  ;)
Bien à vous tous

Christian