La place de l'enfant dans la société camerounaise.
Dernière activité 27 Avril 2014 par Potair
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A la suggestion de Frangin sur un autre sujet et qui me répondait ceci :
Néanmoins je respecte votre préocupation pour l'enfant mais il est important de comprendre la dynamique sociétale de l'enfant au cameroun n'as rien à voir avec les critères occidentaux mais je crains que nous sortions encore plus du sujet que nous le sommes déjà. Si cette question vous tiens vraiment à coeur et que vous souhaitez en savoir d'avantage je vous suggère de créer un autre fil de discussion sur la question et j'y contribuerais volontiers. vous risquez d'apprendre que la position de l'enfant chez nous n'as rien a voir avec celle en occident et je parle en connaissance de cause ayant grandi dans les deux milieux.
J'ouvre volontiers ce sujet pour nous permettre d'échanger nos points de vus et faire la part des choses, éventuellement, sur ce qui est structurel donc commun à nos sociétés différentes concernant le développement de enfant et ce qui est culturel donc différent.
Le sous entendu ou "la thèse" est de dire qu'un enfant a les mêmes besoins structurellement sur le plan psychique pour se développer ici ou ailleurs mais que culturellement cela se met en place de façon différente et nuancée.
Une thèse à conforter ou pas, au fil des échanges.
Bonjour Clz,
je ne suis pas sociologue mais depuis des années j'observe et tente de comprendre les dynamiques qui animent les relations interpersonnelles dans mon pays et plus particulièrement dans mon ethnie les bamilékés. la précision est importante parce que pendant les 20 premières année de ma vie j'ai passé environ une dizaines de période estivales dans mon village au sein de ma famille maternelle.
Pendant la même période je grandissais à Montréal auprès de ma mère qui ma élevé pratiquement seule et je passais entre autre 5 ans dans un pensionnat ou j'étais le seul enfant noir et étranger (les deux conditions n'étant pas mutuellement inclusives). J'ai donc eu une bonne dose de l'éducation québécoise par transpiration.
Ce que j'ai eu à constater dans mes observations dans les villages, puis dans les villes par la suite est que la cellule familiale camerounaise type ne se compose pas comme en occident du père de la mère et des enfants. Elle est beaucoup plus large. Dans presque tous les foyers il y a en moyenne deux autres membres de la famille de la femme sinon une femme de maison, parfois en plus un ou deux membres de la famille du mari (lorsque l'épouse les tolèrent) toutes ces personnes ont un rôle dans l'éducation de l'enfant. en fait le rôle du père n'est même pas celui de gendarme mais plutôt celui de juge de la cour suprême. on lui soumet les problèmes litigieux sur lesquels la mère ne
peux ou ne veux trancher (surtout s'ils implique une dépense financière) et en général ses décisions sont définitives et sans appel donc on ne se tourne pas vers lui à la légère.
Le père ne s'implique pas dans l'éducation au quotidiens de ses enfants, il ne les aide pas à faire leur devoirs, il ne joue pas au ballon avec eux, ni ne fais du vélo avec eux la plupart de temps il ne part même pas en vacances avec eux. il les envoi en vacances, leur paie un répétiteur, et pour jouer ils n'ont pas besoin de lui, il suffit d'ouvrir la porte et il y a dehors une vingtaine de gamin qui n'attendent que ça de jouer.
Quand le père est affectueux il peut sortir le dimanche avec ses enfants, aller se promener ou aller à l'église. au Cameroun l'image du bon père c'est celui qui veille a la discipline, paie les factures, et veille au confort et à la sécurité des siens et de ses proches (par le sang ou par alliance). ça c'est en ville. Dans les villages cette description souffre de certaines nuances, mais avant d'en dire d'avantage, je laisse mes compatriotes (hommes comme femme) apporter des corrections, ajouts ou nuances à cette première contribution car je ne peux donner qu'un point de vue sur un sujet qui en mérite une infinité. je me contente décris ce que j'ai pu observer dans presque toutes les familles que j'ai côtoyé de près ces 20 dernières années. La plupart des exceptions à ce modèle étant justement les familles des personnes ayant vécu en occident ou ayant fréquenté des occidentaux.
Merci Frangin pour votre ouverture en intervention.
En attendant d'autres commentaires, je me permets celui-ci.
En psychologie et pour toute les latitudes on relève que le père revêt trois dimensions, schématiquement :
1/ Le père imaginaire, c'est à dire tout ce que l'enfant créé dans sa puissance imaginaire à propos du père, c'est alimenté bien sur par la réalité et inversement, ce père à une dimension fantasmatique dans l'univers psychique de l'enfant.
2/ Le père réel, c'est dire le père tel qu'il acte dans la réalité vers l'enfant (tout ce qu'il fait ou ne fait pas).
3/ Le père symbolique qui n'est pas en prise avec ce qu'est le père réel mais qui opère dans la fonction de l'interdit.
Dans votre récit Frangin, on retrouve ces trois dimensions.
Mon fils ayant plus d'une vingtaine de cousins germains, donc mes neveux et nièces par alliance, j'ose exprimer un avis sur la question.
C'est un sujet intéressant, car il y effectivement une grosse nuance culturelle.
Déjà, les liens parentaux sont moins exclusifs que chez nous. Par exemple, lorsque j'étais au pays, plusieurs de mes jeunes neveux, m'appelaient papa suivit de mon prénom. Je peux vous dire que les premières fois cela fait bizarre.
En fait, dans les grandes familles, il semble que les enfants sont mis en pension en fonction des aspects pratiques. Par exemple si une femme à 10 enfants, et que sa soeur est stérile, elle pourra en mettre un ou deux en pension chez sa soeur. Dans les couples séparés, les enfants sont tantôt dans la famille du père ou de la mère.
Mon épouse n'avait pas d'enfant avant notre rencontre, mais plusieurs de ses soeurs qui ont également émigré en France ou en Suisse en avait déjà au pays, et pour trois d'entre elles, elles ont en eux un autre une fois en Europe.
Franchement, à la fin des vacances, quand les enfants nés en Europe prennent l'avion du retour avec leur parents et que les demi-fères et demi-soeurs nés au Cameroun doivent rester, ce sont vraiment des scènes déchirantes où je ne peux pas m'empêcher de juger très sévèrement mes belles-soeurs qui par manque de motivation administrative, ou du fait qu'elles on simplement caché l'existence même de ces enfants durant des années à leurs maris européens, ont 'sacrifié' ces enfants. C'est dans cette situation que l'on mesure la différence de la place de l'enfant entre l'Afrique et l'Europe.
Je n'ose imaginer ce qui se passe dans la tête de ces gamins. Même si bien sûr, ils sont "rationnés" généreusement depuis l'Europe, imaginez le sentiment d'injustice et d'abandon par rapport à leur demi-frères ou demi-soeurs qui vivent avec leur mère dans ce qu'ils imaginent être le 'paradis' européens.
Signalons aussi qu'en Suisse, le fait d'être le géniteur d'un enfant engendre le paiement d'une pension jusqu'à la majorité ou la fin des études du dit enfant. Et que le non-paiement de la pension abouti à de la prison ferme. Cela explique peut-être aussi pourquoi nous n'engrossons pas à tout vas sans se soucier des conséquences.
Merci Blaxs pour votre intervention et partage de point de vue.
J'ai appris il y a peu que le gouvernement de Côte d'Ivoire avait pris des mesures coercitives à l'encontre des responsables de grossesses en milieu scolaire, touchant les jeunes filles ou très jeunes filles, le taux de grossesses devenant très élevé et posant pas mal de problèmes sociaux, entre autre la poursuite des études.
Il manque d'évidence une structure tel que le planning familial qui permettait et permet ( j'ai connu cela dans ma jeunesse de lycéen) de rencontrer dans un cadre informatif différents professionnels de la santé et du social. Ces rencontres se font de façon informelle, les jeunes pouvant s'y rendre et parler de leurs problèmes concernant la sexualité, les MST, les contraception, les responsabilités vis à vis de l'enfant etc....
Désolée de mettre ainsi les pieds dans le plat.. M.Clz et Frangin, jai limpression que vous faites plutôt la thèse du rôle du père dans léducation de son enfant.. Et Blaxs nous décrit plutôt le vécu dun enfant ayant une mère partie se battre hors du pays
Sur la question posée, ma vision est la suivante :
1. Lenfant comme acte de mariage :
Certaine de nos surs se permettent de se faire engrosser afin de « capturer » son homme.. Sachant quelle porte le rejeton de ce dernier, elle lui fera un chantage du tonnerre.. Certaines vont briser des couples « stériles » en faisant un gosse au mari et sinstaller à la place de lépouse..
2. Lenfant en tant que accomplissement de soi
Nous autres intellectuelles et autres gros salariés, jugeons que nous ne pouvons être complètes que si on est mère.. alors, on le fera sur le dos du géniteur, léduquerons toute seule et le brandirons comme un trophée.. De même pour le papa qui acceptera un ou deux (de mamans différentes sans vivre avec aucune..).
Dans la plupart des cas lenfant serait voulu, mais utilisé à des fins autres.. Il en résulte quil sera à un certain moment, abandonné à lui-même ou à une tierce personne..
M.Clz soulève en plus le problème de grossesses précoces et indésirées en milieu scolaire.. Je connais pas ce quil en est de la Côte dIvoire, mais au Cameroun, divers structures et personnels sen occupent.
Dans les lycées et collèges, des associations sont mises sur pieds avec laide dinfirmiers, dassistants sociaux, denseignants (cest aussi leur rôle déducateurs..) et même dautres élèves (pairs éducateurs) pour parler, communiquer, éduquer sur la question..
Cependant on constate que peu délèves sont enclins à aller vers eux, préférant le bouche à bouche de la bonne copine.. Et cest aussi une affaire déducation de base .. Il ya des sujets tabous à la maison et quand on a est face à ce genre de problème, on fuit les adultes de peur de se faire crier dessus..
Voilà ma contribution, pour linstant
Le plat concerne les avis féminins et masculins, bien entendu....
Ceci dit je ne suis pas vraiment convaincu que seules les femmes intellos ou à gros salaires ( est-ce à mettre sur le même plan ? Je connais de gros salaires masculins complètement incultes) se sentent complétées (complètes) par la venue d'un enfant...
En général beaucoup de femmes actent en se sens.
Après si cela fait l'objet d'une dualité de détriment : j'ai eu de toi ce que je voulais, je suis complète, tu es à présent un tiers anecdotique en s'adressant à l'homme au sujet de l'enfant pour l'éduquer seule, j'ai bien peur que nous soyons là au centre d'un fantasme dont l'enfant va pâtir...
Je parlais de la Côte d'Ivoire, je n'avais aucune information à ce sujet pour le Cameroun.
Salut à tous,
Moi je vais rester d'abord sur la question de départ "la place de l'enfant dans la société Camerounaise" !!!
Je pense qu'on généralisé ça à l'Afrique avec quelques nuances en fonction des tributs! L'enfant en Afrique est l'enfant de la famille, et la famille généralement en Afrique c'est pas le père la mère et les enfants c'est aussi l'oncle la tante le cousin et ... Comme M. Blax l'a dit, quand il voit ses neveux par alliance ces derniers l'appellent "papa X" c'est justement un héritage de notre tradition.J'aimerai savoir même d'ailleurs dans combien de langue Africaine(Camerounaise) des mots comme "cousin" "oncle" ... existent. Moi je pense que nous nous connaissions juste "Papa" ; "maman" ; "frère" et soeur. En ville cela ne se voit plus trop mais dans les villages encore c'est très présent, l'enfant tout mâle dans sa communauté de la génération de son père est son père il en va de même pour sa mère ses frères et soeurs!
De manière générale il y a pas de problème en Afrique si l'enfant de votre soeur ou voisin fait une bêtise et que vous le punissez, son père ne peut pas mettre fin à la punition ... Mais bon aujourd'hui des choses comme ça disparaissent et c'est dommage parce que beaucoup des grossesses qui arrivent aux jeunes ou très jeunes filles sont souvent dû à ces "monsieur" qui viennent le matin à l'école déposer leurs enfants et qui repartent avec les enfants des autres.
Je pense que psychiquement l'enfant qui grandit en Afrique ... Dans LA VRAI Afrique n'a pas les même besoins structurelle qu'un enfant qui grandit en Europe!
Désolé je m'arrête là je commence à tomber de sommeil
William582001 a écrit:Je pense que psychiquement l'enfant qui grandit en Afrique ... Dans LA VRAI Afrique n'a pas les même besoins structurelle qu'un enfant qui grandit en Europe!
Bonjour William,
une petite précision théorique : ce qui est structurel n'est pas de l'ordre du besoin, c'est ce qui est, l'existant qui structure le développement de l'enfant.
"Le besoin" étant la demande de l'enfant dans l'univers où il vit.
Ainsi la structure peut être commune à des sociétés différentes (structure familiale : père, mère) et s'exprimer de façon différentes ici ou là, très circonscrite en occident : père, mère, soeur, frère, cousin germain etc...Plus globalisée en Afrique, mais structurellement cela répond au même schéma, sauf que culturellement la notion de famille est formulée de façon beaucoup plus élargie.
Lors de mon premier voyage en Afrique j'avais vingt ans, une bonne tête de gamin, je voyageais avec un ami du même âge. Quand j'ai commencé à m'adresser aux gens, j'ai très vite compris que mon "Madame ou Monsieur" faisait beaucoup rire, il ne m'a pas fallu très longtemps pour dire "Maman ou Papa" à toute personne, disons à partir de 40 ans, ou aux femmes ayant des enfants et souvent de leur part en réponse j'entendais "Oui mon fils" ( De la part de toute personne en âge d'être mon père ou ma mère).
A l'époque quand un ami présentait une soeur ou un frère, sans précision, j'ai compris qu'il s'agissait des cousins, sinon il disait "même père, même mère" ( je l'ai entendu à nouveau en Guinée équatoriale l'année dernière à ma grande surprise).
Où je veux en venir ?
En occident on s'est beaucoup intéressé à la famille monoparentale, une mère célibataire avec un ou plusieurs enfants, le père n'étant pas connu.
Alors comment fait l'enfant ?
On s'aperçoit que la plupart du temps il trouve un "tiers substitut masculin" dans la famille maternelle, par exemple un oncle qui -structurellement- va devenir le pivot masculin dans la dyade mère/enfant, simplement en occident cela n'est pas dit, l'usage du mot papa ou père reste très délimité culturellement sinon il y aurait immédiatement suspicion: affectivement l'enfant ne trouve pas ressource à son besoin et c'est bien dommage, même si structurellement la notion de tiers/masculin/père reste présente à travers ce substitut.
C'est à mon sens bien dommage, pour le souvenir que j'ai de mon premier voyage à 20 ans je me souviens qu'il était très rassurant de pouvoir employer les mots papa et maman de partout où j'allais, dans un univers que je découvrais et loin, très loin de mes vrais parents.
bonjour
j'ai pas eu le courage de tout lire attentivement mais la question de la place de l'enfant dans la société camerounaise sous-tend une question qui à moi me parait primordiale : quelle est la place de la femme dans la socièté camerounaise ?
Si une évolution devait naitre à un moment dans ce beau pays, ce serait de rendre au petit ventre qui nous a mis au monde, le respect et la dignité que nous lui devons tous !
menthol34 a écrit:bonjour
j'ai pas eu le courage de tout lire attentivement mais la question de la place de l'enfant dans la société camerounaise sous-tend une question qui à moi me parait primordiale : quelle est la place de la femme dans la socièté camerounaise ?
Franchement, même si tout est perfectible, même en Europe, je trouve que la place de la femme dans la société camerounaise n'est pas le premier sujet d'inquiétude au Cameroun.
Le fait par exemple que l'on dote la femme mérite d'être relevé. A mettre en perspective avec l'Inde qui dote l'homme et où la modernité s'exprime par le fait qu'au lieu de noyer les bébés filles, on fait des échographies pour avorter si c'est une fille...
Donc le Cameroun, c'est pas l'Afghanistan en ce qui concerne les droits de la femme. Peut-être à nuancer en ce qui concerne les femmes musulmanes ?
Je profite des contributions de William et Caprice pour continuer:
ainsi que l'a théorisé CLZ, au Cameroun l'enfant a plusieurs figure paternelles qui contrairement à sa théorie ne se projete pas nécessairement sur une personne mais est le plus souvent réparti entre plusieurs membre de la famille (le grand frère, un oncle, une tante). raison pour laquelle la présence du père n'est pas si importante qu'en occident. nombre de camerounais sont élévé par des oncles, tantes, sans même savoir que ce ne sont pas leur parents biologiques. j'en connais plusieurs qui ne l'ont du qu'à l'age adulte.
en afrique l'éducation de l'enfant est très encadré, il est très rare que l'enfant soit abandonné à lui-même. dans la famille africaine l'enfant roi est très rare. si ta maman te chouchoute trop tes ainés compenseront en te ramenant sur terre. On ne connait presque pas la crise d'adolescence ou le gamin insulte père et mère et se rebelle, moi-même qui ai grandi seul avec ma mère je n'aurais jamais osé lui manquer de respect ou la contredire en publique!
à 25 ans quand elle était en colère contre moi elle me balançait des objets à la tête et je prenais la fuite. je ne souhaite pas que nos enfants ressembles aux enfants occidentaux. j'adore la façon qu'on les éduque dans leur rapport aux ainés mais j'ai bien peur que tout ça se perde. au cameroun quand j'arrive au village et que j'ouvre ma voiture les jeunes du quartier vienne directement vider le coffre des sacs et n'attendent pas une piece en retour. je ne peux pas puiser de l'eau, ils ne me laisseront jamais faire et je sens bien que ce n'est pas vénal. cependant en ville c'est autre chose mais on est encore loin des ados qu'on trouve dans les halls d'immeuble en France.
le Cameroun a beaucoup de défauts mais dans l'éducation des enfants nous avons de l'avance sur l'occident et je ne souhaite surtout pas qu'on vous copie!
J'ai quelques relations dans le milieu "psy" Frangin, milieu professionnel, actuellement sur Paris quelques uns de ces professionnels se rapprochent des mères africaines pour travailler avec elles par rapport au lien social et l'approche qu'elles ont des enfants, ceci en parallèle des difficultés que rencontrent de jeunes mères française vis à vis de leurs nourrissons ou jeunes enfants.
Ici effectivement le passage de l'adolescence est très difficile, ce n'est pas sans lien avec le fait que plus rien de symbolique marque le passage de l'enfance à la vie de jeune adolescent et d'adolescent à la vie de jeune adulte, on dirait que la seule alternative est de créer un conflit violent qui marque ce passage, un conflit qui acte donc qu'il y a eu passage et coupure.
L'adolescence est une notion relativement récente en Europe, on en parle depuis le début du 20ième siècle, avant ce n'était pas le cas.
Une génération comme celle de mes parents a du commencer à travailler à l'âge de 14 ans, l'âge de la majorité était plus élevé mais paradoxalement les jeunes étaient plus vite impliqués dans la vie active.
Aujourd'hui, force de loi : c'est interdit !
Personnellement en vacances scolaire je travaillais tous les étés, actuellement ce genre d'option est devenue quasi impossible.
Pour le reste, il est évident que la vie urbaine commence à prendre les mêmes forment en Afrique que celles que nous connaissons ici, malheureusement l'impact risque d'être le même...
frangin a écrit:en afrique l'éducation de l'enfant est très encadré, il est très rare que l'enfant soit abandonné à lui-même. dans la famille africaine l'enfant roi est très rare. si ta maman te chouchoute trop tes ainés compenseront en te ramenant sur terre. On ne connait presque pas la crise d'adolescence ou le gamin insulte père et mère et se rebelle, moi-même qui ai grandi seul avec ma mère je n'aurais jamais osé lui manquer de respect ou la contredire en publique!
Effectivement l'éducation au respect des ainés est une valeur majeure de la culture africaine.
Déjà que l'on respecte ses parents, c'est bien. Mais le truc qui me scotche le plus, c'est le respect de l'ainesse dans les fratries et les familles.
Récemment mon épouse à contredit un peu sèchement sa grande-soeur, on a frisé l'incident diplomatique
Non franchement, cela rigole pas avec le droit d'ainesse. Même une fois adulte.
J'ai bien essayer d'exploiter le filon étant donné que je suis l'ainé de beaucoup de monde, mais malheureusement, il semble que ce droit ne s'acquiert pas par mariage
Moicaprice a écrit:Désolée de mettre ainsi les pieds dans le plat.. M.Clz et Frangin, jai limpression que vous faites plutôt la thèse du rôle du père dans léducation de son enfant.. Et Blaxs nous décrit plutôt le vécu dun enfant ayant une mère partie se battre hors du pays
Sur la question posée, ma vision est la suivante :
1. Lenfant comme acte de mariage :
Certaine de nos surs se permettent de se faire engrosser afin de « capturer » son homme.. Sachant quelle porte le rejeton de ce dernier, elle lui fera un chantage du tonnerre.. Certaines vont briser des couples « stériles » en faisant un gosse au mari et sinstaller à la place de lépouse..
2. Lenfant en tant que accomplissement de soi
Nous autres intellectuelles et autres gros salariés, jugeons que nous ne pouvons être complètes que si on est mère.. alors, on le fera sur le dos du géniteur, léduquerons toute seule et le brandirons comme un trophée.. De même pour le papa qui acceptera un ou deux (de mamans différentes sans vivre avec aucune..).
Dans la plupart des cas lenfant serait voulu, mais utilisé à des fins autres.. Il en résulte quil sera à un certain moment, abandonné à lui-même ou à une tierce personne..
M.Clz soulève en plus le problème de grossesses précoces et indésirées en milieu scolaire.. Je connais pas ce quil en est de la Côte dIvoire, mais au Cameroun, divers structures et personnels sen occupent.
Dans les lycées et collèges, des associations sont mises sur pieds avec laide dinfirmiers, dassistants sociaux, denseignants (cest aussi leur rôle déducateurs..) et même dautres élèves (pairs éducateurs) pour parler, communiquer, éduquer sur la question..
Cependant on constate que peu délèves sont enclins à aller vers eux, préférant le bouche à bouche de la bonne copine.. Et cest aussi une affaire déducation de base .. Il ya des sujets tabous à la maison et quand on a est face à ce genre de problème, on fuit les adultes de peur de se faire crier dessus..
Voilà ma contribution, pour linstant
merci pour ta contribution caprice et tu emmene de l'eau à mon moulin. Dans ton argumentation tu attestes, comme je le prétendais dans une autre discussion
- que le femme qui fait seule un enfant n'est pas une victime la plupart du temps.
- que c'est le plus souvent un choix stratégique qu'un "accident" ou un soi-disant geste d'amour (evidemment il y a des exceptions).
Cela s'explique par quelque chose que tu sous entend mais ne dis pas clairement. permet que je le verbalise:
Au cameroun une femme qui n'as pas d'enfant est un échec, voir un honte pour sa famille (sa mère en particulier) donc certaines femmes ont souvent prête a faire usage de quelque subterfuge pour obtenir la semence d'un mâle qu'elle juge digne de la fécondé. je parle en terme cru parce que dans ce contexte, qui est courant, l'opération n'est rien de plus qu'une transaction biologique.
Contrairement à ce que pensent nos amis européens qui croient qu'en afrique (et au cameroun en particulier) la fonction primaire de couple est de lié un homme et une femme dans l'amour et la complémentarité. ils sont à côté de la plaque. comme d'habitude, probablement par empathie, ils analysent nos sociétés à travers le prisme déformant de leur propres valeur.
Je vais me répéter en tentant de résumer en deux phrases: le but premier du couple en afrique est le procréation. les enfants sont au centre du couple. un homme ou une femme qui n'as pas procréer est perçu comme ayant échoué et est raillé (dans son dos mais parfois en pleine face) par sa famille et ses voisins. l'amour n'est qu'un bonus qu'on espère obtenir au passage. ce que les femmes souhaitent le plus c'est le respect. Parlez aux africaines avant de vous lancer dans des combats à la "don quichotte"
pas d'enfants? le fait de posséder des milliards n'y changera rien: personne ne prendra en considération votre avis (sauf quand c'est pour vous soutirer de l'argent). encore aujourd'hui, la plupart du temps, lorsque dans un couple une femme n'accouche pas sa belle mère (la mère de son mari) viens l'expulsée de chez son fils.
pas d'enfants? chez les bamilekes certains titre de noblesses te seront interdit,
un autre exemple: le plus souvent quand une femme tarde a se marié sa maman lui dit: accouche tu viens me donner je vais l'élever.
c'est pour ça que quand je lis vos commentaires comme quoi les femmes africaines sont des victimes (parce qu'elles ont des gamins sans père) je ne peux que sourire (non je rigole aussi un peu ) ça me rappele celui que j'étais quand je suis arrivé au cameroun en 1990. Je pensais leur apporté la sagesse occidentale. Ils m'ont "traité" comme on dit chez nous.
non sérieux! regarder la situation de la mère célibataire à travers le prisme occidental comme le font certains parmi nous est une grande erreur qui ne peut que nous mener vers des conclusions erronées.
PS: ce post ne couvre pas la situation des mineurs abusés sexuellement. c'est encore un autre débat.
bonjour
Je ne suis pas certain qu'une amélioration de la place de la femme camerounaise soit à chercher dans l'afghanistan
Il est possible de parler de dot mais n'oublions pas les cas ou la dot est tellement exorbitante que le mariage ne se fait pas.
Je rapproche plus la dot à la vente de sa progéniture et je ne suis pas persuadé que dans cette direction nous allons vers une société ni plus juste, ni plus morale.
cordialement
je suis d'accord Menthol la dot devrait en effet disparaitre ou jouer un rôle symbolique pour préservé la tradition.
permettez quand même que je recadre un peu ce point:
personne n'est légalement obligé de la payée. donc c'est une question de coutumes. on s'y soumet ou pas. c'est au choix. vous pouvez vous marié à la mairie sans passer par le mariage coutumier. ce sont les épouses qui le plus souvent obligent le mari a payer la dote. Dans ce context pouvez vous m'expliquer qui est la victime?
Les avis divergents Frangin ne sont pas là pour éclairer d'une vérité unique (notion qui a été débattu ailleurs), ce débat est bien sur fondé sur la disparité des analyses, des perceptions, des réalités prises en filtre d'autres cultures ou vécues par les intéressés (ées).
Donc votre avis au sujet des mères célibataires que vous m'invitez à regarder avec un autre prisme de lecture, ne me gêne pas du tout, bien au contraire car je ne souhaite pas ouvrir des échanges pour enfoncer les portes ouvertes que je connaitrais déjà, mais bien pour enrichir mes points de vus que je m'efforce de ne pas laisser dans les a priori qui sont les miens.
Ceci dit...J'attends qu'une femme camerounaise vous réponde....
menthol34 a écrit:bonjour
Il est possible de parler de dot mais n'oublions pas les cas ou la dot est tellement exorbitante que le mariage ne se fait pas.
En Guinée équatoriale ils résolvent le problème de la dote de la façon suivante : le couple a le droit d'avoir des enfants et de vivre ensemble sans avoir payé la dote, mais...
Tant que la dote n'est pas payée "les enfants sont pour la famille maternelle" quand elle est payée " ils sont au père".
Je ne sais pas ce qu'il en est au Cameroun.
Mon cher Frangin, te lire est un plaisir !
Ton double horizon occidental et local nous éclaire à bien des égards.
M.clz a écrit:Les avis divergents Frangin ne sont pas là pour éclairer d'une vérité unique (notion qui a été débattu ailleurs), ce débat est bien sur fondé sur la disparité des analyses, des perceptions, des réalités prises en filtre d'autres cultures ou vécues par les intéressés (ées).
Donc votre avis au sujet des mères célibataires que vous m'invitez à regarder avec un autre prisme de lecture, ne me gêne pas du tout, bien au contraire car je ne souhaite pas ouvrir des échanges pour enfoncer les portes ouvertes que je connaitrais déjà, mais bien pour enrichir mes points de vus que je m'efforce de ne pas laisser dans les a priori qui sont les miens.
Ceci dit...J'attends qu'une femme camerounaise vous réponde....
c'est cette ouverture que j'admire chez vous,
en ce qui concerne mes soeurs, leur silence me désespère... j'aime être contredis, surtout si c'est argumenté. les échange d'idées peuvent être aussi exitant que n'importe quel sport tant qu'on ne le prend pas personnellement.
Malheureusement peu de gens chez nous prennent la peine de s'intérroger sur la direction que prend notre société (et encore moins de ce qui la fonde), donc la plupart ne comprennent même pas les mécanismes de leur propre motivation. je suis certain que bon nombre de mes compatriotes reçoivent comme nouveauté les arguments que nous échangeons ici. j'espère que ça les intéressera (voir choquera) et qu'elles (et ils) participeront.
frangin a écrit:Contrairement à ce que pensent nos amis européens qui croient qu'en afrique (et au cameroun en particulier) la fonction primaire de couple est de lié un homme et une femme dans l'amour et la complémentarité. ils sont à côté de la plaque. comme d'habitude, probablement par empathie, ils analysent nos sociétés à travers le prisme déformant de leur propres valeur.
Ca c'est complètement vrai et surtout pour les générations actuelles, en occident le couple cherche d'abord le lien d'amour et l'enfant vient dans cet élan, il vient presque de "surcroit".
Cela a aussi son revers, dès que l'amour décline la solidarité d'amour autour de l'enfant est emportée dans la même tempête, à tel point qu'ensuite psy et compagnie doivent travailler de concert avec les parents autour de la notion de "parentalité séparée", dit en terme moins abscons : on est séparé mais on reste responsable en tant que parents, chose qui ne coule pas vraiment de source donc !
Pour la génération de mes parents il en allait autrement : on allait jusqu'au bout parce que les enfants...
Purée, 6 contributions en moins de 10 minutes !
Sinon, pour la dot, je confirme que dans mon cas c'est bien ma femme qui a demandée à ce que je la dote.
Bon de toute façon, c'était pas à 100 % dans les clous de la tradition, vu que nous étions déjà marié en Suisse.
Sauf erreur, les origines de la coutume sont à chercher dans une sorte de compensation pour la perte de l'aide qu'apporte la fille au ménage ou aux travaux des champs.
Ils ont été sympa, j'ai eu droit à une version allégée au niveau du folklore. Même que quand j'ai voulu égorger mes cochons, on ma dit que c'était déjà fait.
En bref, une femme qui n'a pas été dotée se sent dévalorisée, et risque de subir quelques pressions de sa famille.
Mais encore une fois, je ne fixerais pas la condition de la femme en tête de liste des urgences sociales à réaliser au Cameroun.
frangin a écrit:Je profite des contributions de William et Caprice pour continuer:
ainsi que l'a théorisé CLZ, au Cameroun l'enfant a plusieurs figure paternelles qui contrairement à sa théorie ne se projete pas nécessairement sur une personne mais est le plus souvent réparti entre plusieurs membre de la famille (le grand frère, un oncle, une tante). raison pour laquelle la présence du père n'est pas si importante qu'en occident. nombre de camerounais sont élévé par des oncles, tantes, sans même savoir que ce ne sont pas leur parents biologiques. j'en connais plusieurs qui ne l'ont du qu'à l'age adulte.
en afrique l'éducation de l'enfant est très encadré, il est très rare que l'enfant soit abandonné à lui-même. dans la famille africaine l'enfant roi est très rare. si ta maman te chouchoute trop tes ainés compenseront en te ramenant sur terre. On ne connait presque pas la crise d'adolescence ou le gamin insulte père et mère et se rebelle, moi-même qui ai grandi seul avec ma mère je n'aurais jamais osé lui manquer de respect ou la contredire en publique!
à 25 ans quand elle était en colère contre moi elle me balançait des objets à la tête et je prenais la fuite. je ne souhaite pas que nos enfants ressembles aux enfants occidentaux. j'adore la façon qu'on les éduque dans leur rapport aux ainés mais j'ai bien peur que tout ça se perde. au cameroun quand j'arrive au village et que j'ouvre ma voiture les jeunes du quartier vienne directement vider le coffre des sacs et n'attendent pas une piece en retour. je ne peux pas puiser de l'eau, ils ne me laisseront jamais faire et je sens bien que ce n'est pas vénal. cependant en ville c'est autre chose mais on est encore loin des ados qu'on trouve dans les halls d'immeuble en France.
le Cameroun a beaucoup de défauts mais dans l'éducation des enfants nous avons de l'avance sur l'occident et je ne souhaite surtout pas qu'on vous copie!
Bonjour Frangin,
Et vous avez bien raison quand à l'éducation de vos enfants. Je trouve formidable que l'éducation des enfants Camerounais soit encadrée par les différents membres de la famille, les ainés des fratries et le respect de ces ainés. C'est hélas ce que les enfants Européens et Français en particuliers ne connaissent pas. C'est hélas parce que les mères et pères travaillent tous les deux, que les ados trainent dans les halls d'escaliers, dès la rentrée de l'école et se conduisent mal pour beaucoup d'entre eux. Ou parce que les mères abandonnent très vite leurs devoirs d'éducation envers leurs enfants, parce qu'elles-mêmes n'ont pas connues l'encadrement salvateur d'une bonne éducation. Les soucis d'argent, de couple, de santé, de chômage font qu'elles abandonnent vite leurs devoirs d'aide, de supports à l'éducation des enfants. Elles se sentent vides de tout espoir d'y arriver. Mais on rencontres ces mêmes problèmes avec des nuances toutefois, dans les beaux quartiers des grandes villes, où dans ces beaux immeubles haussmanniens, de riches appartements avec des ados qui n'ont plus de nounous pour les surveiller, s'adonnent à la fumette journalière du cannabis le meilleur en prenant un whisky ou une vodka et qui dès que les parents en sont avertis, les font rentrer en cliniques cossues de désintoxe pour ados dans les très beaux quartiers de Neuilly ou le 16e arrondissement de Paris par exemple. Il faut dire que ces mères-là sont tellement flippées par leur job dans un grand cabinet de pub ou à la rédaction d'un éditorial connu, qu'elles sont sous l'emprise de la cocaïne pour pouvoir tenir leur rang au bureau, puis partir vers 18h sur les chapeaux de roues pour s'arrêter en double-file devant le pressing, récupérer la robe de soirée qu'elles mettront le même soir pour un cocktail mondain chez une de leurs amies, en espérant que leurs maris n'auront pas oublier d'aller chercher le petit-dernier à l'école parce que la nounou a décider de tomber malade justement ce soir-là. Et enfin arriver chez elle, en disant un grand "bonjour les enfants comment s'est passée votre journée, je suis vannée, Charles-Henry préparez-moi un martini blanc avec une olive, ça va me faire du bien. Et elle file déposer ses courses dans sa chambre et se faire couler un bain !
Oui les enfants Camerounais sont bien chanceux d'avoir des parents qui ne sont pas défaitistes et de connaitre d'autres valeurs.
Bonne journée Frangin
Cordialement
M.clz a écrit:menthol34 a écrit:bonjour
Il est possible de parler de dot mais n'oublions pas les cas ou la dot est tellement exorbitante que le mariage ne se fait pas.
En Guinée équatoriale ils résolvent le problème de la dote de la façon suivante : le couple a le droit d'avoir des enfants et de vivre ensemble sans avoir payé la dote, mais...
Tant que la dote n'est pas payée "les enfants sont pour la famille maternelle" quand elle est payée " ils sont au père".
Je ne sais pas ce qu'il en est au Cameroun.
Bonjour M.clz, cette coutume nous l'avons aussi chez les bulus au cameroun. tant qu une femme n a pas encore été dotée, ses enfants appartiennent à la famille maternelle. Et lorsque le monsieur voudra doter sa femme plus tard, il devra aussi doter les enfants. Autrefois cette dote n'était que symbolique, mais maintenant c'est la pure arnaque si je peux me permettre le terme. Car les listes qui sont etablies de nos jours sortent de l ordinaire. un simple fonctionnaire du cameroun doit des fois prendre un crédit à la banque ou dans des tontines pour doter sa femme ou bien se marier
chocogirl a écrit:Bonjour M.clz, cette coutume nous l'avons aussi chez les bulus au cameroun. tant qu une femme n a pas encore été dotée, ses enfants appartiennent à la famille maternelle.
Ok, donc mon fiston m'appartient. Toujours bon à savoir...
Cela me rappelle notre arrivée à la sortie de l'aéroport de Nsimalen. Mon fils alors âgé de 3 ans était tétanisé devant cette immense foule exclusivement africaine et s'accrochait à moi comme un noyé à une bouée, provoquant les rires de la belle-famille venue nous accueillir en nombre. Même sa mère ne pouvait plus le toucher.
Du coup, il y avait pas photo : c'est le fils de son papa.
chocogirl a écrit:Bonjour M.clz, cette coutume nous l'avons aussi chez les bulus au cameroun. tant qu une femme n a pas encore été dotée, ses enfants appartiennent à la famille maternelle. Et lorsque le monsieur voudra doter sa femme plus tard, il devra aussi doter les enfants. Autrefois cette dote n'était que symbolique, mais maintenant c'est la pure arnaque si je peux me permettre le terme. Car les listes qui sont etablies de nos jours sortent de l ordinaire. un simple fonctionnaire du cameroun doit des fois prendre un crédit à la banque ou dans des tontines pour doter sa femme ou bien se marier
les Bafias sont également connus pour ne pas rigoler avec la dote:
j'ai un de mes employés, un chef d'équipe qui a eu le malheur de tomber amoureux d'une fille Bafia. quand ils sont allé voir la famille pour demander la dote déjà la présentation lui a couté 300.000frs et la liste qu'on lui a remis totalisait 4 millions (dont 1.5 millions en cash, deux écran plasma 107cm, un groupe électrogène etc). cet employé touche 150.000frs donc on parle de deux ans et demi de salaire net! heureusement qu'ils n'ont pas encore d'enfants. toute tentative de négociation a été rejeté.
son bonheur fut que sa femme l'aima suffisament pour qu'elle même soit choquée et décide de l'épouser à la mairie sans l'aval de la famille. évidemment aujourd'hui elle a été renier par ses oncles et tantes mais son tuteur (celui qui l'as élevé parce qu'elle est orpheline) ne lui a pas retiré sa bénédiction et ils ont promis de verser la dote graduellement. finalement mari et femme travaillent se privent pour pouvoir se conformer à cette tradition (tradition galvaudée par l'avarice de certains).
la morale est qu'en général les parents directs, ceux qui aiment leur enfants, ne demandent rien comme dote. ce sont les oncles et tantes qui voient une opportunité d'escroquer quelqu'un en position de faiblesse.
frangin a écrit:j'ai un de mes employés, un chef d'équipe qui a eu le malheur de tomber amoureux d'une fille Bafia. quand ils sont allé voir la famille pour demander la dote déjà la présentation lui a couté 300.000frs et la liste qu'on lui a remis totalisait 4 millions (donc 1.5 millions en cash un écran plasma 107cm etc). cet employé touche 150.000frs donc on parle de deux ans et demi de salaire net! heureusement qu'ils n'ont pas encore d'enfants. toute tentative de négociation a été rejeté.
Ekié !
Je m'en suis bien sorti avec mes 2 ou 3 millions !
Il faut dire que pour me faire plaisir, on a voulu me faire participer aux négociations, puisque j'étais de fait le seul représentant de ma famille. Normalement on ne parle pas argent, mais listes d'objets. Les dites listes ayant été établies par les branches de la famille, les villageois ou que sais-je. Afin d'éviter de me faire arnaquer, j'avais ma liste excel avec les prix d'un cochon, d'une chèvre, d'un casier de castel, etc.
Bref une fois qu'il on vu que je prenais cela un peux trop au sérieux, j'ai été poliment mais fermement 'libéré' de la table des négociations, au profit de mon épouse qui a négocié sa dot à un prix suffisamment élevé pour ne pas la dévaloriser, mais pas non plus prohibitif pour que je continue à trouver cela 'amusant' et que je ne les envoies pas balader.
Je signale au passage que le système de la dot était encore pratiqué dans nos pays, disons jusque vers le milieu du 20ième...
Mais, fait marquant, c'était la mariée qui apportait la dot et non le mari.
Je ne peux apporter ma contribution à cette discussion qu'en me rappelant comment papa nous a élevés.
Bon d'abord il faut préciser que la façon dont on élève les garçons et les filles est légèrement nuancé ici au Cameroun. Un garçon ne va par exemple pas faire le ménage ou la vaisselle ou donner un coup de main à la cuisine si il a des surs. Un peu moins maintenant quand même que lorsque j'étais plus petite. Maintenant il y' a une certaine égalité qui n'est pas plus mal à mon avis.
Mais pour papa c'était il ne doit pas avoir deux poids, deux mesures entre les enfants, donc on avait tous nos travaux ménagers, les filles comme l'unique garçon qui de surcroit était le premier. On se répartissait équitablement les taches et ce malgré les domestiques.Tout le monde devait savoir faire le ménage, la vaisselle, la cuisine.
Pour les punitions, mama nous punissait et si elle trouvait que c'était trop grave, elle déléguait à papa qui nous fouettait .Soit dit en passant si on mettait un peu plus la fessée aux enfants occidentaux à mon humble avis ils seraient moins insolents et aurait plus la notion de respect! Il y' a des leçons qu'on ne comprend que dans la douleur.
On a presque pas vécu avec de membres de la famille sauf mes tantes maternelles quand on étaient très jeunes et qu'il fallait une nounou vu que maman n'avait pas confiance en d'autres personnes que ses proches pour nous élever. Et comme certains l'ont dit mes tatas nous punissaient elles aussi si on faisait des bêtises.
et si on allait en vacances dans la famille, si on se comportait mal on nous mettait la fessée et fallait même pas songer une fois rentré à la maison à dire que tonton ou tata m'a fouetté. Sinon avant même de demander pourquoi? On te disait il n'a pas suffisamment fouetté c'est sur, donc tu avais droit à un surplus. Mais bon ça c'est quand on était petits plus grands on avait le droit de contester des punitions mais pas devant des témoins.
Tu devais toujours attendre dêtre seul avec la personne qui t'a puni pour dire ce que tu trouvais injuste et posément hin? Si tu gueules tu prends une autre punition. Et puis à partir de 12 ans avant de nous punir un oncle ou une tante devait demander l'aval de mes parents avant. Mais pour les conseils on en recevait de toute la famille, de tous les ainés. Et cela nous a fait garder d'assez bonne relation avec les parents même à la puberté. Donc adolescence relativement calme même si on a eu notre petite période rébellion comme la plupart des ados le fait qu'on a toujours une tata ou un tonton préféré fait qu'on peut se rebeller contre ses parents et couper le dialogue mais on a toujours un adulte de la famille qu'on écoute. Du coup on a été plutôt bien canalisé.
Mais pour le deuxième volet qui a été soulevé ici à savoir que sans enfant on ne se sent pas complète en tant que femme je dirais que ça dépend de l'éducation que chacun a reçu. Pour moi perso ça n'a jamais été une preuve d'accomplissement, les enfants pour moi c'est le fruit de l'amour entre deux personnes. Donc si il y'a pas amour et relation de couple aussi faire un enfant est pas une chose souhaitée. Pour mes parents faire des enfants en dehors des liens du mariage c'était pas une option. Donc l'affaire de va faire l'enfant j'élève là c'est pas chez nous. Bien au contraire ma sur ainée a fait un enfant hors mariage je vous dit pas les emmerdes à la maison. il y'a eu des tonnes d'assises pour débattre de son cas. Donc cela dépend vraiment de l'éducation et des valeurs de chaque famille. Même si finalement ma petite nièce est devenue la petite princesse de ses grands parents au début c'était chaud!
Moi il fut une époque où le simple fait d'évoquer une future maternité me donnait des boutons et pourtant suis assez maternelle avec les enfants des autres cela s'entend. Mais je ne sentais pas que en faire moi même me rendrait plus complète. Même si il est vrai que certaines personnes pensent que je suis un peu trop occidentalisée.
Merci Lalati de cette longue contribution détaillée qui vient apporter des nuances sur une intimité familiale vécue ( j'ai bien aimé la forme de votre récit, plaisant à lire).
Concernant les punitions corporelles, à 53 ans je suis d'une génération qui a connu le "martinet" dans le tiroir (un bâton avec quelques lanières de cuir qui était vendu dans les magasins..Nous en douce on coupait ces lanières avec des ciseaux), je me suis donc pris quelques belles et cinglantes traces sur les cuisses ( c'était le minima respecté : jamais plus haut) et toujours...Par ma mère, jamais par mon père, et si elle n'avait pas le martinet sous la main ça finissait avec des coups de pantoufles...
Bref.
Ayant grandi dans un milieu très populaire, on disait "ouvrier", les familles ne faisaient dans la dentelle intello au sujet de l'éducation des enfants, j'avais des copains qui se prenaient des raclées en règles par leurs parents, en général ces garçons là sont devenu souvent de petits voyous par la suite, endurcis aux coups, ne craignant plus rien d'avoir autant subi, mais j'ajoute que ce contexte était très peu propice à l'éducatif, pas structuré du tout en fait, très inculte et souvent le milieu même du travail des parents était très brutal ( Mon père travaillait 12 heures par jour à ces époques), les parents ne se posaient donc pas 36 questions....
Pour ce qui est de la façon dont fonctionne votre famille...
Quand je suis passé au Cameroun en début d'année, j'ai donc rencontré les parents de mon amie, à plusieurs reprises. J'ai eu l'impression d'être dans une ambiance telle que vous décrivez et correspondant à ce qu'on vivait nous dans les années 60, couple très stable, beaucoup de rigueur et de discipline, esprit de probité très élevé, enfin tout ce que je retrouve en trait de caractère chez mon amie, donc une parfaite cohérence entre l'éducatif et ce qu'elle est aujourd'hui. Ce qui va à l'encontre de certains clichés..
Bien entendu! Contrairement à ce que l'on pourrait penser élever un enfant comme s'il était un roi ne lui rend pas service! Bien au contraire car plus tard il pense que le monde lui appartient et qu'il n'a que des droits et pas de devoirs. Ce qui ne correspond pas à la réalité qu'il vivra plus tard. Après l'enfant élevé dans cette ambiance de tu as tous les droits est en général ingrat, malpoli, impatient et égocentrique. Un enfant n'est pas un petit dieu c'est pas juste de lui donner même seulement cette impression. Pour son évolution future dans la société il faut qu'il ait des repères concrets sur ce qu'il peut ou pas faire.
Nous on rouspétait quand on nous fouettait et on boudait, nos ainés nous disaient vous comprendrez plus tard. On disait non on ne pourra JAMAIS fouetter nos enfants si on en a. Moi je mets la fessée à ma nièce , sa mère aussi, en fait maintenant je comprends qu'il y' a des ages où on ne raisonne pas avec l'enfant il doit juste acquérir des réflexes de survie mdrrrr . ben nous on nous fouettait d'abord et on nous expliquait pourquoi ensuite. Donc dès que mon cur commençait à battre quand je voulais faire quelque chose je comprenais que mon postérieur n'était pas d'accord avec ce qui allait suivre. Je regrette rien.
Vu que la chicotte n'est pas très tendance dans nos contrées, actuellement l'arme absolue qui fonctionne avec junior, c'est la douche froide.
C'est vrai qu'en Suisse, on ne plaisante pas avec les punitions corporelles sur les enfants. Les enfants peuvent dénoncer leurs parents, et une fois que tu as le service de protection de la jeunesse sur le dos, c'est la gestapo, et ils ont le pouvoir de te retirer les enfants selon leur bon vouloir.
Salut à tous,
Je n'ai pas tous lu depuis ma dernière intervention mais de ce que j'ai lu je veux dire une chose c'est que aussi au Cameroun le terme "adolescent" on connais pas trop, comme quelqu'un disait il y a pratiquement pas ici "la crise de l'adolescence" on est pratiquement enfant jusqu'à ce qu'on construise sa maison se marie et tout le reste et même là, devant la mère ou le père on reste souvent quelque fois l'enfant!
Bonne nuit!
William,
la notion d'adolescence est très artificielle sur certains plans, en France elle est contemporaine du prolongement de la scolarité obligatoire sous Jules Ferry, le seuil de cette obligation étant longtemps resté à l'âge de 14 ans.
Au niveau de la loi actuellement il existe un seuil à l'âge de 15 ans qui est considéré comme un premier cap de responsabilité pour les délits (D'où l'intérêt de certains dealers de grandes villes pour se servir de jeunes en dessous de cet âge).
Donc l'âge de la majorité est actuellement à 18 ans, théoriquement à cet âge on est responsable de tous ses actes, mais par exemple aussi ce jeune s'il est sans revenu ne pourra pas percevoir le RSA jusqu'à l'âge de 25 ans, on considère que les parents, s'ils en ont la capacité, doivent subvenir encore à ses besoins...
Voilà, tout cela est très nuancé, le fait marquant depuis l'arrêt du service militaire obligatoire, c'est qu'entre l'entrée au collège et le début des activités professionnelles il n'y a plus aucun passage symbolique qui marque la transition entre une situation et une autre, je dirais qu'il y a une perte de repères à ce propos, les zones restent fluctuantes et remisées aux fonctionnement intrinsèque des familles et de leur culture.
Au sud de la France, ll se fera long avant que l'enfant se détache de la mère, même si officiellement il est montré comme ado ou jeune personne, ailleurs et sous d'autres cultures locales cela sera différent.
La tendance actuellement c'est que le fonctionnement même des familles s'uniformise, ici ou ailleurs, sous l'impact d'une autre pression qui devient "culture de fond" pour tous, je parle là de la société de consommation qui tient son discours à travers les médias et envahit les univers familiaux intimes.
Il faut comprendre qu'ici et de plus en plus, nous sommes visés comme consommateurs, l'adolescent inclus et nous assistons à un délitement du lien social qui ne tient plus ou presque qu'à la capacité à avoir et non à être.
Ce que nous appelons les crises d'adolescence se situe bien souvent là où se mélangent envie et désir, renouvelés sans cesse par la seule envie de posséder des objets mis à l'étal, je crois que cela provoque de véritable cour-circuit où le sens plus profond de l'épanouissement finit enseveli dans ce marché du toujours plus.
La relation entre parents et enfants devient bien souvent une tractation permanente autour de ces jeux de possessions avec des crises très aigues entre eux.
La place de l'enfant au cameroun est tres bien definie et tous les enfants savent où elle se trouve. Les enfants sont elevés de facon stricte sur les valeurs telles que le respect, obéissance et bien d'autres.
la majorité (80%) de ces enfants suivent ces règles jusqu a un certain âge et les autres 20% les refusent categoriquement car il y a des opposants dans toute chose lol
Les enfants ont plus de devoirs au cameroun que de droits, car les enfants maltraités sont souvent observés par les voisins et personne ne se mêle de ce conflit. Par contre un enfant qui refuse d'obéir est celui qui sera éduqués par toute la société. Ces enfants ne se sentent pas maltraités ou brimer car ils ne connaissent pas une autre éducation que celle là et tous leurs copains sont éduqués de la meme facon.
Bon mais ces vrai qu il y a de vrais bourreaux d'enfants aussi car je me rappelle des bastonnades que subissaient certaines amies d enfance et je remerciais le ciel de m avoir donnés des parents pas tres sévères.
chocogirl a écrit:Les enfants sont elevés de facon stricte sur les valeurs telles que le respect, obéissance et bien d'autres.
.
Anecdote :
Janvier, j'étais à Douala, 7h du matin mon amie prenait le pain dans une boulangerie à Akwa, j'attendais devant dans la rue en buvant un café pris au vendeur ambulant "nescafé".
Une jeune garçon de 7 ou 8 ans habillé en écolier, m'a regardé, s'est avancé vers moi, m'a tendu la main en me disant "Bonjour Monsieur".
Très fier de lui...Il est reparti sans dire un mot de plus.
M.clz a écrit:Une jeune garçon de 7 ou 8 ans habillé en écolier, m'a regardé, s'est avancé vers moi, m'a tendu la main en me disant "Bonjour Monsieur".
Très fier de lui...Il est reparti sans dire un mot de plus.
Pourvu qu'il emporte cette attitude vers l'âge adulte !
Autant le dernier des villageois m'a accueillis comme un fils lorsque j'étais en mode 'famille', donc visite de la belle famille au sens très large, autant dans les endroits public on t'accueille de manière glaciale.
Je ne dirais rien si c'était dirigé contre les blancs, mais non, ils font tout autant la gueule avec les locaux.
Peut-être que le jeune garçon a vu à la télé que les blancs répondent en général avec un sourire lorsque l'on les salue...
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