De l'autre côté du Rhin, le monde du travail obéit à des codes radicalement différents. En connaître les arcanes est indispensable pour réussir son intégration professionnelle.
Une journée de travail bien réglée
En Allemagne, il faut se lever tôt on démarre à 8 heures et, surtout, être ponctuel c'est un signe de respect. Alors qu'en France, l'emploi du temps est flexible et multitâches, outre-Rhin il est très compartimenté et organisé. Les Allemands ont des plannings pour tout et respectent les délais à n'importe quel prix.
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L'Express
Rien ne les énerve plus que les réunions interminables à la française, "où l'on parle à tort et à travers, sans respecter l'ordre du jour et sans qu'il en sorte rien de concret", résume Chloé Nicinski, en charge de l'accompagnement commercial des entreprises françaises en Allemagne au centre d'affaires La Villafrance, à Cologne. Cet emploi du temps minuté laisse peu de place à l'improvisation et à la spontanéité: le papotage à la machine à café ou la pause midi prolongée sont rares.
Une hiérarchie limitée
"En France, le patron cumule tous les savoirs et les pouvoirs ; en Allemagne, il n'est qu'un membre parmi d'autres du directoire", explique Isabelle Bourgeois, chercheuse au Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine (Cirac). "80% des entreprises allemandes sont des PME familiales : le dirigeant est très attaché à ce que pensent ses employés, il recherche avant tout le consensus en faisant participer ses équipes à la prise de décision", ajoute Jérôme Lecot, cofondateur du cabinet de recrutement franco-allemand Eurojob-Consulting.
Ce sentiment d'appartenance au groupe, le Wir-Gefühl, s'oppose à l'omnipotence du manager français qui décide le plus souvent seul et ne consulte guère en amont. "En Allemagne, on discute, on décide et on agit ; en France, on décide puis on discute, voire on conteste", ironise Denis Gautheret, cadre dirigeant chez Deutsche Telekom. "Le coeur de l'entreprise allemande, c'est le salarié, porteur de savoir et compétences, alors qu'en France il n'est considéré que comme un poste budgétaire", résume Isabelle Bourgeois.
Prime à la compétence
En Allemagne, la confiance n'est pas due, elle se gagne. "Les opportunistes aux dents longues ont très peu de chances de grimper les échelons ; ce qui compte, c'est le savoir-faire, l'expertise", assure Denis Gautheret. Le respect et la confiance des collègues s'obtiennent par le travail bien fait et dans les temps." Les diplômes élitistes ont moins de valeur outre-Rhin que la compétence, explique Isabelle Bourgeois. Une différence due à la place prépondérante de l'apprentissage dans le système éducatif allemand, qui ne connaît pas les grandes écoles à la française.
Des relations impersonnelles
Les Allemands parlent sobrement et sans empathie, ce qui peut les faire passer pour autoritaires et peu diplomates. "Les liens affectifs n'ont quasiment aucune importance, l'essentiel pour eux est de faire passer l'information", explique Jérôme Lecot. Alors qu'en France la critique est souvent univoque du responsable envers le salarié et négative, en Allemagne, elle s'exerce dans les deux sens et est perçue comme constructive. Autre différence de taille : les Allemands ne mélangent pas vie privée et vie professionnelle. "Un salarié remplit une fonction, il n'est pas au bureau pour raconter son week-end ou parler de ses enfants", lâche Denis Gautheret.
Après le travail, oui, on peut aller boire une bière entre collègues et sympathiser. Mais tout sera oublié le lendemain. "Lors d'une soirée organisée par une entreprise française en Allemagne, les équipes ont fait la fête ensemble toute la nuit, raconte Chloé Nicinski. Le lendemain matin, les Français se faisaient la bise, se remémoraient la soirée en rigolant ; les Allemands, eux, serraient froidement la main et plongeaient le nez dans leurs dossiers."
Pour aller plus loin
1001 astuces pour décrocher un emploi ou un stage en Allemagne. Cet atelier, organisé le 5 février, à 16h30, au salon Expolangues, à Paris, par le CIDAL et l'ambassade d'Allemagne, propose de décrypter les particularités de la candidature outre-Rhin, de s'informer sur les métiers et les perspectives de carrière, d'identifier les aides à la mobilité.
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Malgré le ralentissement de la croissance outre-Rhin, le marché de l'emploi reste très dynamique : le taux de chômage devrait tomber à 6,5% en 2015 certains Länder, tels la Bavière et le Bade-Wurtemberg, affichent même le plein emploi. Le nombre de postes non pourvus atteint des records entre 300000 et 500000.
"Les entreprises recherchent des profils très techniques et qualifiés", explique Stefan Schilbe, chef économiste de HSBC Deutschland. Techniciens et ingénieurs en mécanique et électrotechnique sont très demandés, de même que les ingénieurs informaticiens. Outre la machine-outil, l'automobile et l'industrie manufacturière, les secteurs les plus dynamiques sont la santé (infirmières, soins aux personnes âgées), l'hôtellerie-restauration et les NTIC.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-c … E1QOxQo.99
jean luc
Article trés intérréssant ,j e confirme aux sujet des patrons ,ici les salariers sont des collaborateurs ,en France de simple pionts . jean luc