Génocide des Hereros et Namas de Namibie
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Génocide des Hereros et Namas : l’Allemagne veut présenter ses excuses officielles à la Namibie .
L'Allemagne prévoit de présenter des excuses officielles pour le génocide des peuples herero et nama par les troupes impériales allemandes, il y a un siècle, a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères. « Nous avons pour objectif de parvenir à une déclaration gouvernementale commune [avec les autorités de Namibie, NDLR] qui contiendrait une formulation commune sur les événements qui se sont produits et une excuse allemande qui serait acceptée par la Namibie et qui pourrait former la base d’une résolution des parlements » des deux pays, a indiqué à la presse une porte-parole du ministère, Sawsan Chebli.
« Les deux parties espèrent que ces discussions seront achevées cette année », a-t-elle ajouté, tout en soulignant que de telles excuses officielles n’impliquaient pas à ce stade d’indemnisation.
Les autorités allemandes parlent désormais de « génocide » à propos des massacres. Le terme avait été employé l’an dernier par le président de la Chambre des députés (Bundestag), Norbert Lammert, et il a été répété mercredi 13 juillet par le gouvernement. « Nous avons depuis longtemps parlé de génocide« , a relevé la porte-parole du ministère.
Des camps de concentration
Le président du Bundestag avait affirmé que l’Allemagne impériale a conduit en Namibie, qui s’appelait à l’époque Afrique allemande du Sud-Ouest (1884-1915), une « guerre raciale » pour réprimer un soulèvement des Hereros. Il a parlé de « dizaines de milliers de victimes Herero et Nama, non seulement dans les combats mais aussi à cause de maladies et de mises à mort ciblées liées à la privation d’eau et de nourriture » et affirmé que d’autres étaient « morts dans des camps de concentration ou de travail forcé ».
Privés de leurs terres, de leur bétail et de tout moyen de subsistance en raison de la pression croissante des colons allemands, et pressurés par l’administration coloniale, les Hereros s’étaient révoltés le 12 janvier 1904, massacrant 123 civils allemands.La guerre a culminé avec la bataille de Waterberg qui eut lieu en août 1904 à environ 200 kilomètres de la capitale, Windhoek. Les Hereros décidèrent de fuir vers l’est avec femmes et enfants pour gagner le Botswana voisin. Ils furent alors poursuivis par les troupes allemandes à travers les étendues désertiques de l’actuel Kalahari, où seuls 15 000 survécurent sur les 80 000 ayant fuit.
En octobre 1904, le commandant militaire de la colonie, le général Lothar von Trotha, décidait d’exterminer les Hereros, décrétant que « dans les frontières (coloniales) allemandes, tout Herero avec ou sans arme, avec ou sans bétail, devait être abattu ».
Depuis 2011, l’Allemagne a restitué à la Namibie plusieurs dizaines de crânes de guerriers hereros qui avaient été apportés à Berlin pour des expériences censées prouver la supériorité des Blancs sur les Noirs. http://www.jeuneafrique.com/341450/poli … a-namibie/ jean luc
PS: beau geste de l'Allemagne qui reconnais des faits qui sont vrais . Certains dirons que 110ans c'est tard , mais tard vaut mieux que jamais ,j'ai appris ce génocide il y a seulement 2-3 ans ,en lisant un livre sur le colonialisme koloniale bilderwelten edition weltbild isbn 978 3 8289 0918 2 entre clichés et fascination l'histoire coloniale vu par la réclame publicitaire de l'époque . livre ecrit en allemand simple á lire,mais au combien instructif sur la société coloniale
Restitution de crânes d’un autre génocide moins connu mais lourd de sens pour l’Allemagne.
Pendant que des statues risquent un déboulonnage discutable (Colbert, Christophe Colomb, Churchill, Napoléon par le maire de Rouen…), un monument semble couler des jours tranquilles malgré le souvenir qu’il porte.
Masqué par celui de l’Allemagne Hitlérienne récidiviste avec ses exterminations, son premier génocide colonialiste quelques décennies plus tôt, reste une histoire gardée longtemps discrète là-bas aussi.
Dans cette ravissante ville côtière de Swakopmund en Namibie, où l’on parle toujours majoritairement allemand, les descendants des colons conservent un monument dédié "A ceux qui défendirent la colonie contre l'insurrection herero avec Dieu au service de l'empereur et de l'empire. Honneur à ceux qui sont restés loyaux jusqu'à la mort".
Généralement les anciennes colonies dressent des monuments à leurs enfants libérateurs, celui de Swakopmund est à la mémoire des auteurs du génocide subi et trône devant la résidence présidentielle, au lieu de rejoindre le dépôt de Spandau près de Berlin où sont reléguées les œuvres qui rappellent son passé honteux.
Sans vouloir porter ombrage à ceux qui sont tombés en obéissant, celui-ci mériterait d’être regardé néanmoins avec un pas en arrière. Pourquoi sont-ils morts ?
Suiveuse de l’épopée européenne de cette fin de XIXe siècle, l’Etat-Nation allemand qui vient de naître, veut prendre sa place dans une Afrique déjà largement occupée. Si les colonialistes se sont généralement imposés sans ménagement, l’Allemagne expérimentera là une méthode que les nazis reconduiront ; le génocide
Avec les tribus Herero et Nama liguée contre l’inhumanité de l’occupant, le génocide sera la réponse à leur soulèvement. Envoyé par le II e Reich, Lothar von Trotha militaire impitoyable, écraseur d’un soulèvement en Tanzanie déjà, en sera l’organisateur : "J'exterminerai les tribus rebelles en versant des torrents de sang." Son ordre d’expulsion et d’extermination chassera les populations autochtones d’une Namibie devenue allemande ; « À l’intérieur des frontières allemandes chaque Herero, sans ou avec une arme, avec ou sans bétail, sera fusillé. Je n’accepterai plus désormais les femmes et les enfants, je les renverrais à leur peuple ou les laisserai être abattus. » Ses méthodes de guerre ajouteront aux horreurs du colonisateur quand il les repoussera dans le désert du Khalahari et empoisonnera les points d’eau environnants. Des milliers de Hereros mourront.
Les prémices des outrages nazis apparaissaient aussi dans les camps de concentration et de travail avec des décès supérieurs en nombre à ceux qui suivront plus tard. Dans celui tragique de Shark Island, ceux qui n’y mourront pas, seront vendus comme esclave aux fermiers allemands ou subiront de sordides exactions.
L’obsession allemande à vouloir démontrer sa supériorité raciale reste alors à prouver scientifiquement. Ici des « médecins » prélèveront les têtes de victimes qu’ils enverront en Allemagne, conservées dans des bocaux. On retrouvera plus tard ces mêmes fanatiques inspirateurs d’Hitler à former des médecins SS.
Après l’écrasement des populations, l’Allemagne confisquera les terres et les revendra ou donnera à ses militaires qui s’installeront définitivement. La domination change de camp avec la fin de la seconde guerre mondiale, l’Afrique du sud imposera son apartheid jusqu’à l’indépendance en 1990.
A la différence des français partis d’Algérie, les « pieds-noirs allemands » resteront. Avec une représentation d’environ 7% de la population, les blancs dominent encore le pays qui taira le génocide. Des publications négationnistes et révisionnistes s’attachent à réinterpréter l’ordre d’extermination de von Trotha. Grâce à eux, le pays de l’après shoah pourra attendre le 10/07/2015 pour reconnaître « un crime de guerre et un génocide ».
Ce premier génocide éclaire différemment le second qui n’apparaît plus seulement comme l’œuvre d’un dictateur démoniaque et de sa clique nazie, mais comme celle d’un Etat-Nation qui inscrit l’extermination comme une pratique dans l’histoire de sa naissance. Il transfert la responsabilité génocidaire à une Allemagne dominante raciste et totalitaire qui l’entretiendra. Hitler ne reste plus seul, ses actes s’inscrivent dans une histoire nationale du génocide qu’il apprendra à connaître adolescent.
Et après.
Indépendante depuis 1990 seulement, les maux de la Namibie se confondent avec ceux de l’Afrique du Sud. Les guerres tribales qui prévalaient avant la colonisation, se réveilleront dans les années 60 à l’approche d’une indépendance réalisée sous la terreur.
La culture de ces populations aura presque totalement disparu. Devenus majoritairement luthériens comme le colonisateur allemand, l’anglais de l’Afrique du sud qui dominera avec son apartheid, est peu parlé mais devenu la langue officielle.
Comme souvent des relations difficiles se tissent entre le pays colonisé et son débiteur. Néanmoins, des relations bilatérales existent pourvoyeuses d’indemnisations ou de réparations réclamées par les descendants à une Allemagne qui dit vouloir "… assumer sa responsabilité politique et morale pour les crimes commis entre 1904 et 1908". Quelques territoires où vivent les descendants des populations décimées bénéficieraient d’aides au développement ; formation professionnelle et santé sont envisagées par l’Allemagne.
Ne souhaitant pas que son histoire tragique jette l’opprobre une fois encore sur son nom, "L’Allemagne veut présenter ses excuses le plus vite possible, dès aujourd’hui si cela était possible (08/2020)". Après avoir déjà confessé que « nous, Allemands, reconnaissons notre responsabilité historico-politique et morale et la culpabilité historique supportée par les Allemands de l'époque. Les atrocités commises à l'époque au nom de l'Allemagne constituaient ce que l'on appellerait désormais génocide » (*)
Mais parler d’indemnisation et de génocide à une Namibie qui a reçu 150 MUSD d’Aide Publique au Développement par an dont 45% en provenance d’Allemagne, avec une minorité blanche qui détient l’essentiel des rouages économiques dont certains descendants de colons allemands négationnistes, peut expliquer le peu d'empressement d’une Allemagne qui hésite à rappeler son classement du XXe s. en mauvaise compagnie sur le podium lugubre à l’ONU des génocides ;
Deux génocides pour l’Allemagne, un contre les juifs et un contre les Hereros et les Namas
Un pour la Turquie contre les arméniens
Un pour le Rwanda contre les Tutsis
L’avenir nous dira si les réparations (investissements ?) que l’Allemagne envisagerait vers le gouvernement namibien, seront partagées avec les descendants Herero et Nama aujourd’hui écartés au motif qu’ils ne représentent pas la Namibie.
Et pour cause. https://www.agoravox.fr/tribune-libre/a … tre-229006
jean luc
PS: si on parle de génocides , on peut rajouter la France , les anglais aussi et toutes les puissance coloniales, l'Allemagne as déjas beaucoup donner au pays , le probléme est que celas ne profite pas au peuple , et surtout pas aux hereros et aux namas voir ici le générale von trotha https://fr.wikipedia.org/wiki/Lothar_von_Trotha . une remarque ce général a été relevé de ses fonctions a cause de la pression populaire, mais cela été trop tard, arrivé le 11 juin 1904 reparti le 19 novembre 1905. mais je rassure nos amis l'Allemagne à changer depuis . jean luc
Très intéressant ce pan d'histoire. Pour ma part, je savais que l'Allemagne avait colonisé la Namibie et la Tanzanie mais je ne savais pas qu'elle avait également exercé des génocides... Et il est fort probable que tous les pays "colonisateurs" aient fait subir le même sort à des millions d'Africains...
mais aussi le Togo,le Cameroun . La France as fait pareille . les africains peuvent toujour attendre des excuses . jean luc
C'était pas un protectorat au Cameroun??? Oui, ça critique le négationnisme turc concernant les arméniens, mais les français, entre l'Algérie, le Rwanda, etc... C'est pour ça qu'il y a beaucoup de mouvements en France dénonçant ces crimes non reconnus...
sans conter le Maroc avec la guerre du rif , en 1925 https://ledesk.ma/culture/petain-le-rol … re-du-rif/https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_du_Maroc . jean luc
STEFFIFI a écrit:C'était pas un protectorat au Cameroun??? Oui, ça critique le négationnisme turc concernant les arméniens, mais les français, entre l'Algérie, le Rwanda, etc... C'est pour ça qu'il y a beaucoup de mouvements en France dénonçant ces crimes non reconnus...
le Cameroune est allemand de 1885 á 1916 , aprés une partie va aux anglais ,il est alors rattaché au Nigéria ,l'autre partie rejoint afrique équetoriale Française , en 1961 les deux parties sont rassemblé pour faire le cameroune actuelle (anglophone et francophone). jean luc
Oui-oui, mais j'étais persuadée que c'était un protectorat sous l'Allemagne En tout cas, comme l'Italie (Lybie, Ethiopie-Erythrée, Somalie), la première guerre mondiale a fait perdre à ces deux pays leurs colonies africaines...
non l'Italie gardera ses colonies jusqu'en 1941. le Cameroun n'a jamais été un protectorat, mais une colonie . le protectorat, c'est une manière de contrôler un pays, on laisse des chefs traditionnelles en place , sans pouvoir, car celui-ci est détenu par le résident général comme au Maroc par exemple . jean luc
dans cette région beaucoup de colon allemand ont appelé les fils Adolf, en l'honneur d'Hitler , ne connaissant pas la famille, je peux rien dire, mais c'est lourd à porter . jean luc
Oui, sauf que là, le gars n'est pas fils de colons mais d'autochtones noirs et ne sait pas du tout qui il est
L’Allemagne reconnaît pour la première fois un génocide en Namibie
HISTOIRE. Cette reconnaissance officielle permet au premier génocide du XXe siècle contre les Heroros et les Namas durant la colonisation de sortir de l’oubli.
Au début du XXe siècle, en Namibie, les colons allemands entreprirent d'exterminer systématiquement les peuples herero et nama. L'Allemagne a reconnu ce vendredi et pour la première fois qu'elle avait commis un génocide en Namibie pendant son occupation coloniale. Berlin va plus loin et promet un soutien financier de plus d'un milliard d'euros pour accompagner des projets dans la nation africaine. « Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu'ils sont du point de vue d'aujourd'hui : un génocide », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, dans un communiqué.
Il salue dans cette déclaration la conclusion d'un « accord » avec la Namibie après plus de cinq ans d'âpres négociations sur les événements survenus dans ce territoire africain colonisé par l'Allemagne entre 1884 et 1915. C'est en juillet 2015 que l'Allemagne utilisait pour la première fois le terme de génocide pour qualifier le massacre des peuples herero et namas.
L’Allemagne reconnaît pour la première fois un génocide en Namibie
HISTOIRE. Cette reconnaissance officielle permet au premier génocide du XXe siècle contre les Heroros et les Namas durant la colonisation de sortir de l’oubli.
Un memorial dedie au genocide des Hereros et des Namas commis par les troupes coloniales allemandes a ete herige dans le centre de la capitale namibienne Windhoek. On peut y lire l'inscription suivante : "Ton sang nourrit notre liberte."
Un mémorial dédié au génocide des Hereros et des Namas commis par les troupes coloniales allemandes a été hérigé dans le centre de la capitale namibienne Windhoek. On peut y lire l'inscription suivante : "Ton sang nourrit notre liberté."
Au début du XXe siècle, en Namibie, les colons allemands entreprirent d'exterminer systématiquement les peuples herero et nama. L'Allemagne a reconnu ce vendredi et pour la première fois qu'elle avait commis un génocide en Namibie pendant son occupation coloniale. Berlin va plus loin et promet un soutien financier de plus d'un milliard d'euros pour accompagner des projets dans la nation africaine. « Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu'ils sont du point de vue d'aujourd'hui : un génocide », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, dans un communiqué.
Il salue dans cette déclaration la conclusion d'un « accord » avec la Namibie après plus de cinq ans d'âpres négociations sur les événements survenus dans ce territoire africain colonisé par l'Allemagne entre 1884 et 1915. C'est en juillet 2015 que l'Allemagne utilisait pour la première fois le terme de génocide pour qualifier le massacre des peuples herero et namas.
Le premier génocide du XXe siècle
En effet, cent vingt ans après, le génocide des Hereros et des Namas, l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire africaine, reste méconnu. Si le travail de mémoire en Allemagne sur la période nazie est généralement jugé exemplaire, celui sur la période coloniale en Afrique, de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe, a été longtemps délaissé, même en Afrique.
Tout commence en 1904. Privées de leurs terres et de leur bétail, sous l'ordre de l'administration coloniale, les tribus hereros s'étaient révoltées contre les colons allemands, faisant une centaine de morts parmi ces derniers. Envoyé pour mater la rébellion, le général allemand Lothar von Trotha, bras armé de l'Allemagne de Guillaume II dans le Sud-Ouest africain, avait ordonné leur extermination. « Tous les Hereros doivent quitter le pays. S'ils ne le font pas, je les y forcerai avec mes grands canons. Tout Herero découvert dans les limites du territoire allemand, armé comme désarmé, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n'accepte ni femme ni enfant. Ils doivent partir ou mourir. Telle est ma décision pour le peuple herero. »
Les Namas s'étaient soulevés un an plus tard et subirent le même sort. Au total, au moins 60 000 Hereros et environ 10 000 Namas perdirent la vie entre 1904 et 1908. Les forces coloniales allemandes avaient employé des techniques génocidaires : massacres de masse, exil dans le désert où des milliers d'hommes, femmes et enfants sont morts de soif, et camps de concentration comme celui tristement célèbre de Shark Island.
Des ossements, en particulier les crânes de victimes, furent envoyés en Allemagne pour des expériences scientifiques à caractère racial. Le médecin Eugen Fischer, qui a officié à Shark Island et dont les écrits ont influencé Adolf Hitler, cherchait à prouver la « supériorité de la race blanche ».
« À la lumière de la responsabilité historique et morale de l'Allemagne, nous allons demander pardon à la Namibie et aux descendants des victimes » pour les « atrocités » commises, a précisé le ministre allemand. Les Allemands restés en Namibie après les massacres avaient réussi à convaincre le régime d'apartheid sud-africain d'enterrer le rapport (Blue Note) préparé par le Royaume-Uni sous prétexte que leur ennemi commun était « la race noire ». Ce n'est qu'en 1985, à la suite du rapport Whitaker, que les Nations unies rendent publique cette page d'histoire longtemps cachée. Mais pour beaucoup d'historiens déjà, il ne fait aucun doute qu'il s'agissait là du premier génocide du XXe siècle.
« L'acceptation de la part de l'Allemagne qu'un génocide a été commis est un premier pas dans la bonne direction », a affirmé à l'AFP Alfredo Hengari, le porte-parole du président namibien Hage Geingob. « C'est la base de la deuxième étape, qui consiste à présenter des excuses, suivies de réparations ».
Le président namibien organisera dans les semaines à venir des discussions avec les représentants des communautés hereros et namas, sur les « modalités de mise en œuvre de ce qui a été convenu avec l'Allemagne », a précisé M. Hengari.
Les crimes commis pendant la colonisation empoisonnent depuis de nombreuses années les relations entre les deux pays. « On ne peut pas tirer un trait sur le passé. La reconnaissance de la faute et la demande de pardon sont toutefois un pas important pour surmonter le passé et construire ensemble l'avenir », a estimé le chef de la diplomatie allemande.
À LIRE AUSSIDocu télé Arte : Namibie, là où Hereros et Namas faillirent disparaître
Un long chemin vers la reconnaissance officielle
Dans une volonté de réconciliation, l'Allemagne avait remis en 2019 à la Namibie des ossements de membres des tribus hereros et namas exterminés, et la secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Michelle Müntefering, avait alors demandé « pardon du fond du cœur ». Un geste jugé nettement insuffisant par leurs descendants et les autorités namibiennes qui exigeaient des excuses officielles et des réparations.
L'Allemagne s'y était à plusieurs reprises opposée, invoquant les millions d'euros d'aide au développement versés à la Namibie depuis son indépendance en 1990.
Aujourd'hui, dans un « geste de reconnaissance des immenses souffrances infligées aux victimes », le pays européen va soutenir la « reconstruction et le développement » en Namibie via un programme financier de 1,1 milliard d'euros, a-t-il ajouté. Il précise qu'il ne s'agit pas de dédommagements sur une base juridique et que cette reconnaissance n'ouvre la voie à aucune « demande légale d'indemnisation ». Cette somme sera versée sur une période de 30 ans, selon des sources proches des négociations, et doit profiter en priorité aux descendants de ces deux populations.
https://www.lepoint.fr/afrique/l-allema … 9_3826.php .
jean Luc
ps : voilà une bonne chose de faite , 1 milliard d'euros espérons qu'il seras pas détourner de son objectif .
Et parallèlement, la France reconnaît le génocide rwandais. On sent que l'Europe coloniale a besoin de se débarrasser de ses points très noirs et c'est une excellent chose
STEFFIFI a écrit:Et parallèlement, la France reconnaît le génocide rwandais. On sent que l'Europe coloniale a besoin de se débarrasser de ses points très noirs et c'est une excellent chose
oui ,mais la France n'a pas participé au génocide au Ruanda , mais elle as une dette morale , la Belgique encore plus comme ancienne puissance coloniale dans la région . mais en Namibie c'est bien l'armée du kaiser guillaume II le responsable militaire lotha von Trotha https://de.wikipedia.org/wiki/Lothar_von_Trotha . jean Luc
La reconnaissance par l'Allemagne du génocide des Herero et des Nama dans l'actuelle Namibie
L'Allemagne s'essaya tardivement à la colonisation dans de nombreux points d'Afrique. Dans le vaste espace qu'elle désignait du nom de Sud-Ouest africain, elle jouait les Herero contre les Nama et inversement. En 1904, un vaste soulèvement permit au général von Trotha d'appliquer un programme sans appel... Deux pays européens ont posé un geste important en Afrique. Le président français s'est rendu au Rwanda pour tenir un discours de vérité, a-t-il dit, sur les antécédents du génocide des Tutsis. Le président allemand a annoncé sa visite au Parlement de Namibie : l'Allemagne reconnaît clairement sa responsabilité dans le génocide des Herero et des Nama en 1904-1907.
Il faut rappeler que le mot de génocide a été conçu pendant la Deuxième guerre par Raphael Lemkin un juriste polonais contraint de fuir son pays. Génocide, de "genos" (_"_peuple", "groupe") et de "occidere" ("tuer"). Au moment où il offre au monde ce nouveau concept juridique, Lemkin pense évidemment aux Juifs. S'il renonce à utiliser le mot allemand "völkermord", c'est que l'allemand est la langue de ceux qui annihilent les Juifs.
Ce qui identifie ce crime des crimes, c'est l'intention, le plan coordonné mis en œuvre. Si toutes les portes de sortie sont fermées au groupe destiné à la disparition, il y a suspicion de génocide.
- Dans l'esprit des institutions qui commencent à utiliser le mot, le génocide doit disparaître du futur.
En effet. Plus jamais cela.
En décembre 1948, l'Assemblée générale de l'ONU réunie à Paris vote la convention pour la prévention et la punition du crime de génocide.
Elle n'a empêché ni le génocide du Cambodge ni celui du Rwanda.
- Au moins le mot peut-il éclairer le passé.
Lemkin lui-même penchait pour l'employer à propos des grands renversements démographiques que voulaient provoquer les nazis en Europe quand ils mettaient plusieurs peuples en esclavage. Ou bien à propos de la grande famine d'Ukraine orchestrée par Staline en 1933.
Les Arméniens se sont approprié le mot qui leur manquait pour signifier ce qui leur est advenu en 1915.
Et les Herero et les Nama pour rappeler leur sort un peu plus tôt en 1904-1907. L'Allemagne s'essayait tardivement, depuis Bismarck, à la colonisation dans de nombreux points d'Afrique -au Rwanda par exemple. Dans le vaste espace qu'elle désignait du nom de Sud-Ouest africain, elle jouait les Herero contre les Nama et inversement. Rien que de très classique. Jusqu'à ce qu'en 1904, un vaste soulèvement des Herero dépossédés permette au général von Trotha d'appliquer un programme sans appel. Le territoire allemand étant appelé à être une colonie de peuplement blanc, tout Herero qui y est découvert, armé ou désarmé, avec bétail ou sans bétail, sera abattu. "Je n'accepte ni femme ni enfant", ajoute le général.
Dans l'hypothèse où des individus échapperaient, ils seront expédiés dans le désert de Kalahari, dont les puits auront été préalablement empoisonnés.
Dans l'hypothèse où il en survivrait encore, des camps de concentration les regrouperaient. Les détenus y seront marqués des lettres GH, pour Herero capturé. Les Namas suivront, d'ailleurs. A bien des égards, ces camps annoncent "Nuit et brouillard".
Sauf que l'Allemagne de Guillaume II n'est pas celle de Hitler. Au Parlement, dans les églises, dans les journaux, beaucoup de voix s'élèvent contre ce völkermord, cette extermination qui n'a pas encore pris le nom de génocide.
- Une ministre allemande a prononcé le mot en 2004, le ministre des Affaires étrangères en 2015 et le président se rendra en Namibie à la fin de l'année pour une nouvelle étape de la réconciliation.
Elle passe par des restitutions. Celle des crânes des morts notamment que les Allemands collectaient et qu'ils faisaient nettoyer à la brosse par les femmes détenues des camps pour les envoyer ensuite à leurs laboratoires "scientifiques" qui s'en servaient pour leur sport favori, la classification et la hiérarchisation des races.
L'Allemagne accentuera son programme d'aide à la Namibie. Mais attention, si l'Allemagne veut bien endosser une fois encore un génocide elle prend bien soin de ne pas utiliser le mot indemnisation. Elle ne veut pas faire le lit d'un autre concept qui pourrait se généraliser dans le droit international.
Il y a bien évidemment là un nouveau débat appelé à s'élargir.
Cette photo d'archive prise pendant la guerre de 1904-1908, de l'Allemagne contre Herero et Nama en Namibie; montre un soldat (à droite) appartenant probablement aux troupes allemandes supervisant les prisonniers de guerre namibiens.
https://www.franceinter.fr/emissions/le … -juin-2021 jean Luc
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