Les histoires de famille et la terre en Thaïlande
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Bonjour à tous,
A force de vivre à la campagne, j'ai fini par m'intéresser au rapport que les gens ont à la terre, à la propriété, aux histoires de familles (relations, solidarités, répartition d'héritage entre descendants, etc.)
Malheureusement, je suis très limité dans ma recherche, je ne connais vraiment qu'une seule famille, celle de ma compagne. Je me suis fait une idée, mais une seule famille, c'est court, fort possible que je prenne un cas particulier pour une généralité.
Ce que j'observe, en gros, c'est qu'il existe ici autant de tiraillements que dans d'autres sociétés, mais que l'extrême pauvreté aboutit à des formes de convivialité, la terre n'étant pas considérée comme un bien immobilier (avec l'idée spéculative qu'on a en Europe) mais comme un outil de travail qui sert très directement à se nourrir.
Est-ce que vous auriez des observations personnelles à partager sur ces questions ? Est-ce que vous connaissez l'histoire de vos belles-familles ? Je sais que ma demande est un peu floue - j'ai commencé à rédiger, et si ça vous semble intéressant, vous pouvez lire ici.
Espérant que vous aurez des observations en pour ou en contre, je vous remercie d'avance.
Je suis allé lire ce que tu as écrit : réflexions très interessantes...
Mais je pense qu'on ne peut appliquer ce désintérêt pour la valeur foncière de la terre à tout le pays : Dans les environs de Chiang Mai, la terre a pris une telle valeur qu'elle est à présent (uniquement ?) vue comme une source financière (spéculative)
Comment en être autrement quand, dans mon village, le raï valait 180.000 THB il y a 13 ans et qu'il peut se négocier entre 800.000 et 2.000.000 THB aujourd'hui ?
Petit complément d'info concernant la succession :
-1- Si le propriétaire a rédigé une lettre avec témoin et que ce témoin est en vie au moment du décès, la terre ira à la personne désignée qui peut être hors famille... Cette lettre devra être montrée à l'officier (avocat) qui s'occupe de la succession...
-2- Si le témoin est décédé, le papier est contestable et la successsion suivra la loi thaïe, à savoir répartition égale entre les enfants.
A noter que si, au sein de la famille, un enfant est décédé, et que cette personne a un descendant, la part ira directement à ce dernier.
-3- Si l'un des membres d'un couple décède et que le terrain a été acquis après le mariage, tout revient à l'autre partie... Sinon, il y a distribution entre le membe du couple restant et les enfants
Bonjour Neutrinou !
La lecture que vous nous avez mis à disposition est très intéressante.
Je n'ai pas trop d'histoire concernant les héritages de terrains mais par contre plutôt pour les maisons.
Mon épouse a encore 3 soeurs et 1 frère qui ont eu tous de nombreux enfants...
Grande famille = gros problèmes, et bien souvent, l'illettrisme en fait partie pour d'éventuels "partages" ou donations.
Effectivement pas simple à gérer, même pour un ou une Thaïlandaise et en plus il y l'âge, le Pi, le Nong, etc, ainsi que cette peur de perdre la face...
Bonne continuation à Tous !
Il est évident que chaque cas et chaque famille peut être différent.
Quand mon beau-père est décédé, tout avait été prévu avant et avait été agréé par ses enfants ( encore 7 de vivants ) d'un accord commun. Il faut dire que cette famille est unie et sans problèmes.
Les terres ont été données équitablement aux enfants et les documents rédigés en mairie au service concerné.
La maison a été donnée à ma belle soeur mais reste à la disposition de qui le veut si nécessaire.
C'est bien sur le cas idéal. Mais s'il n'y a pas accord alors cela se règle avec les services concernés.
Je suis globalement assez d'accord. Je pense que la famille de ma compagne est particulièrement pauvre, et pas forcément représentative du cultivateur de riz moyen.
Et je suis entièrement d'accord avec Pilouthaï, il suffit d'une petite inflation sur la valeur immobilière pour casser les dynamiques de solidarité... qui ont leurs limites. Quand on ne peut pas tondre un œuf, on range son rasoir...
Bonjour,
Dans la famille de mon épouse, l'attachement à la terre est surtout le fait de la génération de sa propre mère. Les rizières sont surtout considérées comme un patrimoine qui, pour reprendre votre expression, sert essentiellement à se nourrir.
Il semble en être de même pour les frêres et sœurs (6 ou 7) de ma belle-mère.
En ce qui concerne les enfants de cette génération ( la plupart dans la quarantaine et cinquantaine), ils ne s'intéressent pas au travail "d'agriculteur" et ont des diplômes divers (enseignants, avocats, électricien, etc) et plusieurs vivent assez loin de Khon Kaen : Allemagne, Bangkok, Trang, etc. et bénéficient du riz récolté par les parents.
Il y a 2 ou 3 ans, le gouvernement a parlé d'une taxation sur les héritages et la plupart ont mis les terrains (rizières, canne à sucre) au nom de leurs enfant ou petits enfants en tenant compte de divers paramètres pour la répartition. Tout le monde semble bien s'entendre et il y a solidarité.
Ces gens ont leurs terrains à une quarantaine de km de Khon Kaen et le prix n'évolue pas de façon exponentielle.
La deuxième génération et la troisième essaye de trouver des terrains proche de Khon Kaen où les prix explosent. A la sortie de Khon Kaen les terrains montent jusque 7.000.000 le rai et 5.000.000 est un prix "normal". Pour eux, c'est le côté spéculatif qui l'emporte. Dans les relations de mon épouse, je constate le même fonctionnement. 1ère génération le travail de la terre, 2ème génération secteur tertiaire et commercial et 3éme génération études plus poussées et spéculations. Evidemment dans ces familles, je ne sais pas s'il y a des conflits.
Bonjour,
Ici, à Taladkhae, à 10 kms de PHIMAI et 50 kms au nord-est de Korat, petite ville coupée en son milieu par la voie express (Mittraphap 2...) Bangkok - Ventiane), j'ai le sentiment que la TERRE avait une valeur d'investissement devenu quelque peu (ou +) spéculatif aussi maintenant, alors qu'il me paraissait être un placement en cas de coup dur...et/ou un héritage à léguer...(pas toujours facile ...à la descendance).
J'ai senti cette évolution après le décès de la belle-mère il y a 10 ans...Elle vivait avec ma femme et ses 2 filles avant qu'elles ne viennent en France..Le terrain de la maison de ma femme et un autre au bout de la rue, en bord de voie express avaient été légué par ma belle-mère à ma femme...petite dernière d'une famille de 6 autres ..hommes..Ma femme m'a dit que sa mère lui avait laissé ces terrains car elle s'était occupée d'elle longuement...et les frères ( 3 sur Taladkhae, les autres ailleurs) auraient été moins bien servis..à leur gout ?
Aussi, l'un d'eux, ici, a envoyé ma femme au tribunal à Korat en 2012/2013 afin de réclamer une partie du terrain au bout de la rue..Cause perdue..d'avance, le "chanote" étant au nom de ma femme...
Résultat : débouté évidemment...
Puis un autre, qui avait vécu avec la belle-mère ici (lorsque nous étions en France) est venu il y a 2 ou 3 ans nous foutre un bordel monstre, complètement bourré.. il a fallu appeler les flics..afin de récupérer un morceau de ce terrain également..cette incident lui a valu une interdiction de nous fréquenter...et au final, c'est ma belle-fille, travaillant en France, en accord avec sa mère évidemment, qui a fait construire 4 maisonnettes plein-pied (à la thaie) que l'on met à la location...
A quand le prochain conflit ?...avec la 2ième fille ?...elle a été virée de partout..en France et arrivée de France ici en Aout....je l'ai virée à mon retour de déménagement de Brest à mi-Octobre dernier...
(Fallait pas s'attendre à des miracles, et aucune surprise dans mon entourage et mes connaissances..) L'aventure c'est l'aventure...
Mais comme plusieurs d'entre vous l'ont écrit, les mentalités et les comportements ont sérieusement évoluées...
Bonjour à tous,
Plusieurs d'entre vous m'ont (gentiment) fait comprendre que le statut de la terre était plus ambigu que ce que je décrivais dans mon post.
Ils ont tout à fait raison.
En effet, j'ai continué mon enquête et j'ai du nouveau : pas très brillant. Suite du feuilleton ici : la main de ton frère sur la bourse de ta sœur. J'espère que vous ne ferez pas de fâcheuses inversions... Et vos critiques et commentaires me seront, comme d'habitude, très précieux.
Bonjour,
Les prêts entre particuliers sont assez fréquents et ne sont pas toujours de l'usure. Le prêteur à un intérêt plus élevé que s'il plaçait son argent à la banque et l'emprunteur paye un intérêt moindre que s'il empruntait auprès de la banque.
Je connais plusieurs thaïs qui prêtent ainsi de l'argent mais c'est parfois un peu olé olé.
Je vais parler du cas que je connais le mieux.
Le mari de ma belle fille gagne beaucoup d'argent et il en prêtent à des amis, également aisés, pour développer leurs affaires.
Il y a un an et demi, il nous demande de le rejoindre (ils habitent à une trentaine de km de Pattaya, 500 km de chez moi) et l'on m'explique le problème. Il a prêté 5.000.000 à un ami qui se fait tirer l'oreille pour les remboursements. Comme c'est un ami il n'a pas demandé de garanties, cela ne se fait pas. Il a donc dit que l'argent venait de nous et que mon épouse réclamait des garanties. comme on n'est pas "ami" avec l'emprunteur, cela peut se faire. En garantie, la personne propose des terrains. Nous allons voir un premier terrain que l'emprunteur dit valoir 3.000.000. Mon épouse est amie avec une responsable du land departement de Khon Kaen et l'avait prévenue de la démarche. Coup de téléphone à cette amie qui vérifie auprès du land departement dont dépend le terrain et terrain estimé à 1.600.000. Ce n'est pas assez. Mais on prend et nous allons au land departement du coin et la chanotte est transférée à mon épouse et à moi puisque nos sommes mariés. Cela s'est répété avec deux autres terrains afin de couvrir l'entièreté du prêt. 6 mois plus tard le prêt est remboursé et les chanottes restituées.
Si entre amis, cela ne se fait pas de demander des garanties, j'imagine qu'entre frêre et sœur, cela peut amener des situations complexes.
Maintenant, le beau fils a trouvé la solution. avant de prêter, il dit que l'argent vient de mon épouse et que nous exigeons des garanties. C'est comme cela que de temps en temps, je suis amené à signer des papiers de transfert de chanottes.
Bonjour Neutrinou et Thiof !
"Excellent" le commentaire sur votre blog, mais parfois cette "fâcheuse inversion" peut (hélas) arriver...
Pour l'histoire des prêts pour l'achat de terrains, il faut redoubler de prudence car, en cas de problèmes, aïe aïe, aïe !
La même proposition avait été faite à ma femme qui est Thaïlandaise et nous somme allés également au Land office, que nenni, même la banque aurait refusé de prêter.
Un autre exemple, quand j'avais trouvé ma petite maison dans le baan, j'avais pensé acheter quelques maisons identiques à la mienne pour faire un petit placement et pouvoir les revendre après cinq ans (taxe de 3 % au lieu de 8)
Ces mêmes maisons que la mienne sont à vendre maintenant avec pratiquement 500'000 bahts de plus-value, certaines sont restées vides car les propriétaires ne désirent pas les louer !
Entre temps, je suis devenu un "ami" du responsable/propriétaire du baan et il m'a expliqué comment faire pour être dans les clous, pas simple mais possible, même pour un étranger.
Depuis, quatre maisons à Chanthaburi, dont la petite dernière à 8 millions de baht et elle n'est toujours pas finie...
Chaque fois je dois aller au Land office pour quelques signatures et croyez-moi, je passe beaucoup plus de temps qu'à l'immigration !
Bonne continuation à Tous
thiof2 a écrit:Bonjour,
Les prêts entre particuliers sont assez fréquents et ne sont pas toujours de l'usure. Le prêteur à un intérêt plus élevé que s'il plaçait son argent à la banque et l'emprunteur paye un intérêt moindre que s'il empruntait auprès de la banque.
Je connais plusieurs thaïs qui prêtent ainsi de l'argent mais c'est parfois un peu olé olé.
Je vais parler du cas que je connais le mieux.
Le mari de ma belle fille gagne beaucoup d'argent et il en prêtent à des amis, également aisés, pour développer leurs affaires.
Il y a un an et demi, il nous demande de le rejoindre (ils habitent à une trentaine de km de Pattaya, 500 km de chez moi) et l'on m'explique le problème. Il a prêté 5.000.000 à un ami qui se fait tirer l'oreille pour les remboursements. Comme c'est un ami il n'a pas demandé de garanties, cela ne se fait pas. Il a donc dit que l'argent venait de nous et que mon épouse réclamait des garanties. comme on n'est pas "ami" avec l'emprunteur, cela peut se faire. En garantie, la personne propose des terrains. Nous allons voir un premier terrain que l'emprunteur dit valoir 3.000.000. Mon épouse est amie avec une responsable du land departement de Khon Kaen et l'avait prévenue de la démarche. Coup de téléphone à cette amie qui vérifie auprès du land departement dont dépend le terrain et terrain estimé à 1.600.000. Ce n'est pas assez. Mais on prend et nous allons au land departement du coin et la chanotte est transférée à mon épouse et à moi puisque nos sommes mariés. Cela s'est répété avec deux autres terrains afin de couvrir l'entièreté du prêt. 6 mois plus tard le prêt est remboursé et les chanottes restituées.
Si entre amis, cela ne se fait pas de demander des garanties, j'imagine qu'entre frêre et sœur, cela peut amener des situations complexes.
Maintenant, le beau fils a trouvé la solution. avant de prêter, il dit que l'argent vient de mon épouse et que nous exigeons des garanties. C'est comme cela que de temps en temps, je suis amené à signer des papiers de transfert de chanottes.
La question que je pose : l'emprunteur croit il vraiment que c'est nous qui prêtons l'argent ? Ou est ce une façade acceptée par les deux parties afin de faire perdre la face à personne ? Je pencherai pour la deuxième hypothèse mais sans certitude.
Re bonjour Thiof !
Il y a un peu des deux, mais en cas de problèmes, les autorités auront très vite compris d'où vient l'argent !
Il ne faudrait pas oublier que pour obtenir la prolongation de votre visa, les autorités peuvent savoir exactement combien vous avez sur vos comptes bancaires ainsi que les rentrées si elles viennent de l'extérieur ou autres, et chaque année...
Voilà pourquoi il faut faire très attention, d'avoir que des retraits et surtout pas des versements effectués depuis la Thaïlande, ici, nous sommes des retraités en vacances, hein !
Autrement, avoir un autre visa, une société et une "fiduciaire" pour la comptabilité, ainsi que payer des impôts et taxes...
Bref, (re) rentrer dans un système que j'ai quitté !
Je n'ai pas compris votre message ou vous n'avez pas compris le mien.
Il n'y a aucun argent qui passent par mes mains ou par celles de mon épouse.
Tout est traité entre le prêteur et l'emprunteur.
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