Allemagne : après les violences de Chemnitz, une nouvelle manifestation de l'extrême droite inquiète
20h45 , le 9 septembre 2018
Une manifestation, organisée dimanche soir à Köthen (Allemagne) après l'arrestation de deux Afghans suite à la mort d'un jeune Allemand, a vivement inquiété les autorités locales. Deux semaines après les événements de Chemnitz, cette ville allemande où se sont déroulées plusieurs manifestations parfois violentes de l'extrême droite après un fait divers impliquant des demandeurs d'asile, les autorités se tournent désormais vers Köthen, une commune plus petite également situé en ex-Allemagne de l'Est. Dimanche matin, les médias ont relayé l'arrestation de deux suspects afghans à la suite de la mort d'un jeune Allemand dans une bagarre. Aussitôt, l'extrême droite allemande, emmenée par le parti AFD, a appelé à un rassemblement dimanche soir dans le centre-ville.
Dénonçant dans un communiqué "le crime abominable de Köthen", l'AFD a ainsi appelé "à se lever" et "se mobiliser" contre la politique migratoire d'Angela Merkel.
Deux Afghans interpellés pour "soupçon d'homicide"
Selon le correspondant du Monde présent sur place, il y avait, à 19 heures au début du rassemblement, plusieurs centaines de personnes présentes dans le centre de Köthen, une ville de 25.000 habitants située entre Berlin et Leipzig, dans la région de Saxe-Anhalt. Un contre-défilé de la gauche radicale avait également lieu en marge du centre-ville, mais les autorités ont déployé sur place et en urgence d'importants moyens policiers pour éviter tout conflit entre manifestants des deux bords. Aucune de ces deux manifestations n'ont été autorisées.ur le fait divers à l'origine de cette manifestation, la police a livré très peu de détails. Deux Afghans, âgés de 18 et 20 ans, ont été interpellés pour "soupçon d'homicide" dans cette affaire survenue dans la nuit de samedi à dimanche, ont seulement indiqué dans un communiqué commun la police et le parquet locaux. Sans aucune autre précision.
Une précédente altercation impliquant une femme enceinte
Mais selon plusieurs médias, notamment le quotidien Die Welt et la chaîne de télévision publique locale MDR, la victime, un Allemand de 22 ans, est décédé d'une hémorragie cérébrale à la suite d'une violente dispute. Elle l'opposait, lui et un deuxième homme qui l'accompagnait, d'une part, et les deux Afghans. Selon ces médias, une première altercation avait déjà commencé tard dans la soirée près d'un terrain de jeu de la ville entre une femme enceinte et trois Afghans se disputant la paternité de l'enfant à naître. La future victime allemande et un deuxième homme s'en sont mêlés et la bagarre s'en serait suivie, selon ces médias.
Dimanche, de nombreux habitants sont venus déposer des gerbes de fleurs et allumer des bougies sur les lieux du drame. "Au-delà de l'émotion légitime, il convient de rejeter toute tentative de faire de Köthen un deuxième Chemnitz", a mis en garde le chef du gouvernement régional, Reiner Haseloff.
Deux semaines après des violences à Chemnitz
Or, les craintes de violences en réaction au drame dans les prochains jours sont particulièrement élevées, car le frère de la victime est un sympathisant néonazi notoirement connu de la police locale. Le groupuscule de droite ultra qui a appelé à la manifestation et à une "marche funèbre" dimanche soir, le qualifie de "nationaliste" dans un communiqué.
Le ministre de l'Intérieur de Saxe-Anhalt, Holger Stahlknecht, a dans ce contexte invité la population locale à rester "pondérée". Un autre dirigeant politique local, Uwe Schulze, a reconnu de son côté que la concomitance de Köthen et de Chemnitz "était mauvaise pour nous". Il y a tout juste deux semaines, un Allemand de 35 ans avait été tué de plusieurs coups de couteau à Chemnitz, également dans l'ex-Allemagne de l'Est, un meurtre que la police soupçonne plusieurs demandeurs d'asile irakiens et syrien d'avoir commis.
L'extrême droite allemande s'était alors saisie de cet homicide pour organiser plusieurs manifestations dans la ville visant à dénoncer la hausse de l'insécurité dont seraient responsables les migrants et, au-delà, la politique d'Angela Merkel, jugée pas assez ferme. Cette mobilisation, marquée par des violences lors de plusieurs des rassemblements, a ébranlé le pays et provoqué une nouvelle crise politique au sein du gouvernement allemand sur l'immigration.
Elle oppose la chancelière de centre droit à son ministre de l'intérieur, Horst Seehofer, président du parti très conservateur CSU, qui a pris le parti des manifestants d'extrême droite de Chemnitz alors qu'Angela Merkel a dénoncé la "haine" qu'ils véhiculaient. https://www.lejdd.fr/international/euro … te-3751349 . jean luc
commentaires. la situation se dégrade de plus en plus dans l'ex RDA,qu'est ce que vous pensez de la situation