je vous adresse la copie d'un message qui peut peut être vous éclairer, message adressé à des personnes qui espèrent revenir en Polynésie, tout ne vous concernera pas mais cela peut vous aider à vous faire une idée.
"Bonjour
Dans quel cadre êtes vous venus en Polynésie? comme fonctionnaire sous contrat ? alors oui, c'est "normal" que vous ayez envie de revenir. Je comprends très bien les différents motifs qui peuvent pousser des métropolitains à venir s'installer ici.
Il n'y a , à mon sens, qu'un seul frein : l'argent.
Le coût de la vie en Polynésie est très élevée. Les fonctionnaires (enseignements, hôpitaux, justice) en contrat ici, connaissent une situation "dorée", loin des conditions de vie d'un habitant lambda. Soit vous avez, par votre famille, votre ancien travail, ou autres, un revenu mensuel très substantiel, soit les conditions de vie ici vont être difficiles. Pour le travail...une loi protège (quand même un peu, et c'est bien normal !)) les emplois qui sont réservés en priorité au habitants locaux. A moins de posséder une qualification que l'on ne trouve pas sur le territoire et qui offre des débouchés intéressants ( peu de chance de s'établir comme technicien en pêche sous glaciaire) çà existe quand même, point de salut. Il faudra créer votre propre entreprise ( très facile). Mais en dehors du bâtiment , des services (hostellerie, gastronomie) peu de chance d'être rentable. Bien sûr Tahiti, ses plages (de sables noires!) fait rêver mais le rêve est bien souvent très loin de la réalité. Pour un couple, à moins de 3000 € par mois,(et c'est un minimum ) difficile de mener une vie "ordinaire". Voiture hors de prix, loyer inaccessible, charges en tous genres exorbitantes (électricité une des plus chères du monde, internet et téléphone... n'en parlons pas à cause des monopoles liés à l'insularité etc.)Il faut compter aussi avec un pécule suffisant pour le départ et l'arrivée ( frais de déménagement, achat de voiture, contrats d'abonnements divers, caution de loyer etc...qui font grimper la note très vitre)
La Polynésie c'est plus qu'un dépaysement, c'est également un choc culturel. La manière de voir, de penser, d'agir est très différente de la métropole. Il faut s'adapter. Il ne faudra pas négliger non plus l'isolement, d'abord insulaire, on a vite fait le tour d'une île et géographiquement ... 18000 km de la France c'est loin, très loin. Merci skype et autre internet... pour avoir des nouvelles du gamin qui est tombé de vélo et qui est aux urgences,inanimé, à "Bayonne"...Pour ma part quand même peu de contact avec mes enfants et petits enfants, souvent à cause du décalage horaire.
Je connais des gens heureux , très heureux ici, lui fonctionnaire de haut niveau, à la retraite. ils ont vendus leur appartement bien situé à Paris et vivent dans une maison, bord de plage avec piscine. Ce ne sont pas des français "moyens". Je sais que l'on peut vivre en taillant ses écuelles dans du bois de cocotier, et en allant à la pêche sur le lagon pour donner à manger à sa famille, mais à un certain âge nous avons l'habitude et besoin d'un certain confort. La classe moyenne n'existe pratiquement pas ici. Je me débrouille avec le troc, les échanges, un peu de jardinage, ma retraite, confortable en métropole mais modeste ici. Je ne puis m'écarter en dépenses inconsidérées. Pour ma compagne et moi point de voyage dans les îles, point de pièces de théâtre à Papeete à 35 € la place, le restaurant est réservé à de grandes occasions, point de petit bateau mouillé dans le lagon non plus.
C'est un choix, nous l'assumons. Je n'ai pas voulu dressé un portrait trop noir,mais dépeindre la réalité. A côté de cela nous bénéficions d'une qualité de vie qui nous correspond, une vie "ordinaire et simple". De très bons contacts avec nos amis tahitiens ( malgré la montée certaine du racisme anti blanc, accusé d'avoir "importé" le fameux covid).
Nous nous sommes engagés pleinement dans la communauté locale.
Je connaissais la Polynésie et venais ici depuis plus de quarante ans et savais à quoi m'en tenir pour mon dernier voyage.
Je ne veux pas être l'objet de polémiques, je ne veux pas passer pour un donneur de leçon. Je vois pas mal de personnes qui arrivent et qui après avoir dépensés leurs économies repartent dans de mauvaises conditions. Je veux seulement partager mon expérience. Je ne regrette pas d'être "parti". Chacun est libre de rêver et de vivre ses rêves, j'en suis le vivant exemple. Bonne chance à tous qui tenteront l'aventure. "Lemorvan