Le ministère de l’Intérieur d’Allemagne a publié le 14 mars une nouvelle ordonnance transitoire sur le séjour des personnes ayant fui l’Ukraine. Les étudiants internationaux, comme tous les réfugiés ukrainiens, peuvent séjourner dans le pays sans visa jusqu’au 23 mai.
Selon l’organisation allemande de défense des droits des immigrés, Pro Asyl, il s’agit d’un « soulagement temporaire, mais qui ne dit rien sur les possibilités de séjour à long terme des personnes concernées« .
Une occasion pour de créer les conditions d’un séjour long
L’association conseille aux personnes concernées « d’utiliser » leur séjour légal actuel jusqu’au 23 mai 2022, si possible, pour créer les conditions d’un séjour à moyen ou long terme. Par exemple, utiliser ce temps pour chercher un lieu d’études, « pour ceux qui veulent poursuivre ses études ici« . Et pour ceux qui cherchent un emploi qualifié, « une qualification professionnelle ou un diplôme universitaire. »
Pour ce faire, les ressortissants venant d’Ukraine doivent rechercher des centres d’arrivée dédiés, ouverts, le plus souvent, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) précise qu’entre 1 000 et 3 000 de ces étudiants de pays tiers pourraient rejoindre l’Allemagne dans les semaines et mois à venir.
Pour ceux qui ont déjà une destination en Allemagne ou en Europe occidentale en tête, ils devraient profiter du billet gratuit « Deutsche Bahn – Help Ukraine » et se rendre à la destination souhaitée en train. Ils n’ont pas besoin de s’enregistrer à Berlin ou dans leur ville de destination.
Selon AfroNews.de, plusieurs organisations civiles organisent également des accompagnements pour les étudiants actuellement en Allemagne qui ont fui la guerre en Ukraine. C’est le cas de la startup Deutsch Connect, qui propose des cours d’allemand A1 gratuits.
Avec la nouvelle réglè, les universités pourraient également inclure les ressortissants de pays tiers issus de pays d’origine sûrs « initialement dans leurs programmes réguliers pour les réfugiés ou les étudiants de passage – indépendamment de leur nationalité ». Plusieurs universités ont déjà déclaré avoir reçu des étudiants de pays tiers qui souhaitent poursuivre leurs études. Il est possible de s’inscrire à des cours d’anglais ou d’allemand dans les universités. Les universités peuvent effectuer des contrôles pour confirmer la possibilité de s’inscrire au prochain semestre, comme l’Université de Rhénanie du Nord-Westphalie.
Mais les associations reconnaissent l’urgence
Pour l’association Pro Asyl, la date du 23 mai reste trop proche. « Tous les étudiants internationaux qui ont fui l’Ukraine pour se rendre en Allemagne doivent maintenant avoir suffisamment de temps pour s’orienter et avoir la possibilité de poursuivre leurs études, sans pression pour quitter le pays leurs études dans une université allemande ou dans une université d’un autre État membre de l’UE. »
« Tous les étudiants internationaux qui ont fui l’Ukraine pour se rendre en Allemagne doivent maintenant avoir suffisamment de temps pour s’orienter et avoir la possibilité de poursuivre leurs études »
Dans une déclaration publiée le 21 mars, ils affirment la présence de failles dans le développement et le financement des structures de conseil et d’accueil dédiées aux étudiants internationaux d’Ukraine. « Les cours et programmes universitaires d’aide aux réfugiés d’Ukraine, qui se développent actuellement, se concentrent presque exclusivement sur les étudiants de nationalité ukrainienne. Cela les empêche de pouvoir se réorienter et d’être accompagnés de manière compétente. »
Avec le World University Service (WUS) et la Conférence des recteurs allemands (HRK), ils exigent que le gouvernement fédéral accorde une sécurité de séjour aux ressortissants de pays tiers au moins jusqu’au début du semestre d’hiver 2023/24.
La WUS note : « Ils ont étudié en Ukraine parce que la situation politique dans leur pays d’origine les en empêchait, ou parce que les frais de scolarité étaient inabordables pour eux. La guerre de Poutine contre l’Ukraine les a également secoués et a détruit leurs projets de vie. » https://www.lemonde.fr/afrique/article/ … _3212.html .jean Luc