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Rester à l’étranger ou rentrer : le choix difficile des expatriés

jeune voyageuse
VisionPic .net / Pexels.com
Écrit parVeedushi Ble 15 Décembre 2020

Depuis ses débuts, il y a presque une année, la crise de COVID-19 a séparé des milliers de familles dans le monde entier. Si certains expatriés se sont retrouvés coincés dans leur pays d'accueil, en raison des restrictions de voyage qui sont toujours en cours, d'autres ont tout fait pour rentrer en lieu sûr, leur pays d'origine. Ils reviennent sur cette dure épreuve et se confient à Expat.com.

Enfin un peu de réconfort

Philippe est un Belge qui était en mission professionnelle au Ghana depuis janvier 2020. En temps normal, il rentre passer deux semaines à la maison pendant chacune de ses missions lorsqu'il n'a pas la possibilité d'emmener sa famille. Mais la pandémie en a décidé autrement. « Les restrictions de voyage sont dur à supporter psychologiquement. Ce qui a été mon cas car. Pendant qu'on n'avait qu'une vingtaine de cas au Ghana, toute ma famille était confinée en Belgique. J'aurais pu exiger de rentrer mais il y avait ce risque majeur d'être contaminé dans les aéroports ou dans l'avion ». Au lieu de faire venir sa famille auprès de lui, il a dû attendre plusieurs mois avant de pouvoir rentrer. Après deux semaines de quarantaine, il a finalement pu regagner son domicile auprès de son épouse et de leurs enfants.

Ce sentiment n'est pas inconnu à Julien Faliu, fondateur d'Expat.com et expatrié français qui vit à l'île Maurice depuis 13 ans. Quand la pandémie a été déclarée, Julien se trouvait à New York dans le cadre d'une formation professionnelle. Fort heureusement, son épouse et leur fille étaient à ses côtés. Il n'empêche qu'il a difficilement vécu cette situation. « Comme les frontières de l'île Maurice étaient fermées, nous avons dû rentrer en France, qui elle, n'a pas fermé sa porte à ses citoyens ». Ce n'est qu'en fin août, après avoir fait de nombreuses démarches, qu'il parvient finalement à rentrer dans son pays de cœur où il a également sa famille. « Cela fait des années que je n'étais pas resté aussi longtemps en France ».

De retour mais dans l'attente d'un nouveau départ

Maria a eu la chance de rentrer en Grèce, son pays d'origine, quelques semaines avant que la pandémie soit déclarée. Elle avait surtout prévu de passer un peu de temps avec sa famille après ses nombreux déménagements à l'étranger. « Le premier cas de COVID-19 en Grèce a été rapporté le 26 février et les écoles ont fermé le 12 mars. Les restaurants et les commerces ont également fermé peu après. Avec les restrictions de voyage et les mesures sanitaires en cours, il est à présent impossible de rentrer en Grèce ». Maria estime toutefois que rentrer est la décision la plus sage qu'elle aurait pu prendre en cette période complexe. « Dans ma ville, on n'a eu aucun cas de COVID-19, alors j'ai l'esprit tranquille. Qui plus est, je vis à deux pas de la plage, donc j'en profite pour aller marcher ou nager pour me changer les idées. Si je suis malade, je sais que je pourrai compter sur le soutien de ma famille, sans parler du système de santé ».

Pour rappel, la Grèce a été reconfinée à la suite de la deuxième vague de COVID-19 qui est encore plus importante que la première. En début de semaine, le pays avait enregistré 639 nouveaux cas et 62 décès, tandis qu'entre avril et juillet le nombre de cas se limitait à une cinquantaine au quotidien. Le reconfinement, instauré le 7 novembre dernier, devrait durer jusqu'au 7 janvier 2021, mais il est possible que le déconfinement soit repoussé en fonction de l'évolution de la situation. Les cafés, bars et restaurants sont fermés, sauf ceux qui offrent un service de repas prêt-à-emporter. Le couvre-feu sanitaire dure entre 22h et 5h du matin, et il est impossible de sortir sans être muni de sa carte d'identité et de l'autorisation de déplacement régional. La contravention imposée est de 300 euros pour les individus et de 5 000 euros pour les commerces.

« Avec toutes ces mesures en place, la vie sociale est clairement limitée. Je vis actuellement à Nafplio, une petite ville pittoresque située à 140 kilomètres d'Athènes. J'ai grandi et fait mes études à Athènes, donc tous mes amis y sont. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de tous les revoir depuis mon arrivée le 19 février. Cependant, quelques-uns ont pu me rendre visite en été quand les déplacements régionaux étaient encore autorisés ». Aujourd'hui, Maria, qui est journaliste freelance, travaille à distance, en attendant de pouvoir rentrer au Rwanda, son nouveau pays d'expatriation. « Mon époux, qui est employé au Rwanda, travaille à distance depuis août, mais il compte repartir en janvier. Nous avons choisi de rester en Grèce pour l'instant puisque nous avons ramené notre chien. En ce moment, la plupart des compagnies aériennes n'acceptent pas les animaux de compagnie, donc nous sommes contraints d'attendre encore un peu ». Mais en tant qu'expatriée en série, Maria songe déjà à son prochain départ. Si sa priorité, pour l'instant, est de préserver sa santé physique et mentale, elle avoue que le fait de voyager et de pouvoir vivre à l'étranger est sa principale source de motivation.

Originaire du Pakistan, Zaeemk a, pour sa part, été contraint de quitter les Pays-Bas, son pays de cœur, pendant la pandémie. Cet étudiant en MBA Digital Business à l'université d'Amsterdam avait également préféré retrouver ses proches en cette période difficile. C'est donc en mars 2020 qu'il est rentré au Pakistan. Aujourd'hui, toutefois, Zaeemk est de retour aux Pays-Bas et espère y trouver un stage. « Les mesures sanitaires sont toujours en place et le port du masque est toujours obligatoire à l'intérieur et dans le transport public. La plupart des salariés sont en train de travailler à distance et les cours se déroulent en ligne pour la plupart ». Zaeemk se dit néanmoins heureux d'être de retour aux Pays-Bas, principalement en raison des opportunités professionnelles qui y sont disponibles.

Déménagement
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A propos de

Détentrice d'un diplôme approfondi de langue française, j'ai été journaliste à Maurice pendant 6 ans. Je compte plus d'une dizaine d'années d'expérience en tant que rédactrice web bilingue à Expat.com dont cinq au poste d'assistante éditoriale.

Commentaires

  • vincent.ellas
    vincent.ellasil y a 4 ans(Modifié)
    Beaucoup de témoignages font état de la difficulté de voyager pendant la pandémie. Je pense que c'est en fait une question de chance et de persévérance. Pour citer notre cas, nous avons passé quatre mois en Crète (et connu le strict confinement imposé à toute la Grèce), en sommes partis début décembre (sans problème: nous avons dit vouloir rentrer chez nous), avons pris deux ferries, traversé l'Italie, sommes rentré en Suisse, notre patrie (pour y ramener la voiture), puis avons gagné nos quartiers d'hiver au Costa Rica (pour cela nous sommes retournés en Italie, car notre vol partait de Milan). Cela implique un bon paquet de formulaires à remplir, et surtout une attention de tous les instants, mais c'est possible, finalement. Pour exemple, au moment où nous abordions l'Italie, j'ai vu que les trains étaient supprimés entre la Suisse et l'Italie, et que l'entrée y était autorisée pour raisons exceptionnelles, moyennant un test covid. Finalement nous avons eu de la chance, puisque le train que nous avions réservé a été finalement rétabli à la suite d'une intervention de la ministre des transports, et que mon médecin traitant nous a acceptés pour un test antigénique (rapide). Il est vrai aussi que nous ne sommes restés que vingt-quatre heures en Suisse, car notre plus grande crainte était d'y rester bloqués... et d'y passer l'hiver. Maintenant, nous sommes sous les tropiques pour trois mois, dans une région qui ne s'est ouverte que récemment au tourisme, mais qui est pleine; il est quasiment impossible d'y trouver un logement libre pour les fêtes. L'avion que nous avons pris était plein, et il y avait pas mal de monde dans les aéroports. À part le port du masque et des boutiques fermées, c'était comme d'habitude. Il est possible de voyager par temps de covid.

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