Annoncée la semaine dernière, cette nouvelle a suscité la grogne des expatriés vaccinés contre la COVID-19 à l'île Maurice et qui avaient des projets de voyage en Europe. L'Agence européenne du médicament a fait comprendre que les vaccins Sinopharm et Covaxin qui ont été administrés à l'île Maurice ne dispensent pas les expatriés des procédures sanitaires.
Les pays de l'Union européenne, y compris la France, ont d'ores et déjà indiqué qu'ils n'accepteront que le passeport vaccinal agréé par l'AEM. Comme Sinopharm et Covaxin, offerts en guise de don au gouvernement mauricien par la Chine et l'Inde, ne figurent pas sur la liste qui autorise l'entrée au sein de l'EU, les expatriés ayant été inoculés par ces deux vaccins à l'île Maurice devront accomplir des procédures sanitaires additionnelles. Cela, malgré le fait que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ait homologué les vaccins Sinopharm et Sinovac qui devraient être inclus dans le programme de vaccination Covax.
Pour l'heure, seuls les expatriés ayant reçu des doses des vaccins qui sont officiellement autorisés au sein de l'UE, à savoir, Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson (Janssen) et, sous réserve, AstraZeneca (Oxford ou Covishield), sont dispensés de certaines obligations sanitaires comme la quarantaine et l'auto-isolement, ou encore, le test PCR, à leur arrivée en Europe. En effet, hormis leur carte de vaccination, pour ceux qui ont reçu des doses de Sinopharm et de Covaxin, il faudra également fournir le résultat négatif d'un test PCR. Une situation qui fait tiquer Feroz, un Franco-Mauricien qui se trouve actuellement à l'île Maurice en compagnie de son épouse qui a également la double nationalité. « Nous pensions pouvoir rentrer en France fin juillet », dit-il. Mais comme ils ont tous les deux été vaccinés au Covaxin, les choses s'annoncent compliquées.
Selon un communiqué émis par le gouvernement français le 9 juin dernier, seuls les passagers en provenance des pays classés dans la catégorie verte sont exemptés de la quarantaine à l'arrivée à condition de fournir un test PCR négatif réalisé dans les 72 heures précédant le départ ou un certificat de vaccination agréé. Quant aux passagers en provenance des zones orange et rouge, dont l'île Maurice fait partie, la quarantaine à l'arrivée ou l'auto-isolement est requis selon le pays de provenance.
Une situation qui perturbe également Jay, Français qui avait initialement prévu de quitter l'île Maurice la France le 28 juillet. « J'ai reçu le vaccin Sinopharm qui n'est pas reconnu par l'Europe non plus, alors je suis embêté. J'ai interrogé le Consulat qui m'a conduit au site de l'ambassade de France à l'île Maurice ». En effet, l'ambassade indique, sur son site, que « Les Français, leurs conjoints et enfants, en provenance de Maurice, doivent présenter à l'embarquement un test PCR de moins de 72H ou un test antigénique de moins de 48H. Ils n'ont pas à justifier d'une vaccination contre la covid-19. A l'arrivée en France, ils s'engagent à un auto-isolement de 7 jours ». Jay ajoute que d'autres formulaires doivent être présentés à l'embarquement, notamment une « Attestation de déplacement vers la France métropolitaine depuis un pays de la zone orange » et un « Engagement sur l'honneur à se soumettre aux règles relatives à l'entrée sur le territoire national métropolitain (en provenance de pays de la zone rouge ».
Alors pour ceux qui ont prévu de se rendre en Europe très prochainement, il n'y a pas d'autre choix que se soumettre au test PCR dans l'une des cliniques privées de l'île qui offrent actuellement ce service. A moins qu'ils préfèrent reporter leur projet de voyage en attendant la prochaine campagne de vaccination contre la COVID-19, c'est-à-dire, après 9 mois, soit la durée de protection maximale estimée du vaccin. Peut-être que jusque-là, le choix de vaccins sera plus vaste et les conditions d'entrée au sein de l'UE auront été assouplies.
Sachez toutefois que hormis l'UE, le Royaume-Uni et le Canada ne reconnaissent pas non plus le Covaxin à l'heure actuelle.