Vous avez sûrement remarqué, sur les routes de l'île, ces derniers jours, que beaucoup de boeufs étaient transportés dans des camionnettes. Ces bœufs ont été sacrifiés le mercredi 21 juillet lors de la fête de l'Aïd-Ul-Adha. L’expat britannique Nicola a pu participer à cette célébration.
Ce sont les gémissements du bétail qui m'ont réveillé ce mercredi matin : le genre de bruits qui vous réveillent d'un sommeil profond. Je savais qu'il y aurait un sacrifice aujourd'hui mais je ne savais pas qu'il aurait lieu chez les gens. Je me suis immédiatement levée et suis allée voir ce qui se passait dehors. C'est chez mon voisin que j'ai été témoin de l'abattage de l'animal qui, soit dit en passant, est fait dans le respect de la bête et pour qu'il ait le moins mal possible.
Les bœufs, m'expliquent mes voisins, sont achetés par les familles et ramenés à la maison pour le sacrifice. Au moment même où j'écris cet article, nos voisins sacrifient un deuxième bœuf. Ils attachent les pieds de l'animal et toute la famille se rassemble pour assister à l'événement. J'entends les cris du boeuf dans un fond de prière ; tout semble très serein et étonnamment calme après l'agitation de ce matin. Selon le Coran, Ibrahim était prêt à sacrifier son fils Ismaël pour faire preuve de sa foi. Alors que son fils était manifestement en détresse, il a quand même demandé à son père d'honorer les souhaits d'Allah. Mais alors qu'ils se tenaient sur le mont Arafat, avec Ibrahim prêt à sacrifier son fils, l'ange Gabriel lui dit qu'il avait déjà démontré son amour pour Allah. Au lieu de sacrifier son fils, une chèvre a été sacrifiée et c'est pour cela que les musulmans à travers le monde sacrifient un animal tous les ans.
Les animaux sont ensuite découpés en trois parties : une donnée aux pauvres et aux affamés, la deuxième partie à donner à la famille et aux amis et la troisième est gardée par la famille qui possédait l'animal. La tradition est observée partout dans le monde et selon des règles différentes selon les pays. Je sais qu'au Royaume-Uni, le sacrifice a lieu dans un abattoir et que les familles se réunissent pour les célébrations afin d'échanger des cadeaux, des cartes et de l'argent, ainsi que des dons à des œuvres caritatives.
Quelque chose qui me frappe est la juxtaposition du son de la cloche du tramway moderne, le son du séga qui bat son plein dans une voiture, les enfants qui jouent à l'école et la sonnerie de l'école puis les sons occasionnels du boeuf gémissant avec en toile de fond le faible murmure de la prière. Il y a quelque chose de très éthéré là-dedans.
En tant qu'expatriée à l'île Maurice, je suis fascinée par toutes ces expériences culturelles. Nos voisins sont ouverts et très accueillants, c'est une excellente façon d'apprendre et de vivre des expériences hors pair, outre les gâteaux traditionnels, le Briyani qu'ils nous apportent.