Originaire de Paris, Sophie vit à l'île Maurice depuis novembre 2015 avec son époux et leur Labrador. Spécialisée dans le domaine du « fashion management », elle a trouvé un emploi dans le secteur du textile.
D'où viens-tu, que faisais-tu avant et que fais-tu actuellement ?
Je viens de Paris. Après des études spécialisées dans le « fashion management », j'ai occupé différents poste dans les achats et approvisionnement de collections. Aujourd'hui, je profite de mon expatriation pour travailler, toujours dans le textile qui est ma passion, mais côté production.
Comment t'es-tu retrouvée à l'île Maurice ?
J'ai suivi mon mari qui a toute sa société qui s'est installée ici.
Comment s'est passée ton installation ?
Mon installation s'est bien passée puisque c'est mon mari qui a tout géré. Notre venue s'est faite séparément à cause des papiers pour notre chien. Nous devions arriver en septembre 2015, mais il y a eu un changement de dernière minute pour l'importation de notre chien à l'île Maurice. La quarantaine est passée de 5 à 30 jours et il fallait avoir un vaccin supplémentaire. Je suis donc arrivée 2 mois plus tard avec notre Labrador, ce qui lui a laissé le temps de nous installer. Et j'en suis bien contente !
Quelles étaient les procédures à suivre que tu puisses t'y expatrier ?
Les procédures étaient assez simples pour moi puisque j'arrivais en tant que dependent. Il a fallu juste amener les bons papiers demandés et cela s'est fait rapidement. Le plus compliqué est la procédure pour ensuite avoir un Work Permit, car en tant que dependent nous n'avons pas le droit de travailler.
As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?
Oui beaucoup. Je suis Parisienne et la seule ville où j'ai vécue à l'étranger est Londres. Je suis citadine. Je savais que j'allais avoir beaucoup de mal, mais comme je suis positive, j'ai réussi à trouver les bons côtés, et surtout, je travaille. Le plus dur était de ne pas avoir de travail. Je suis une passionnée et j'ai eu beaucoup de mal à quitter mon emploi précédent.
Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à l'île Maurice ?
La difficulté de trouver du bon poisson frais, les plages réservées aux hôtels et le coût de la vie qui est très chère si l'on veut faire des activités.
Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?
L'idée de la carte postale et de pouvoir aller faire des activités facilement. Beaucoup d'activités sont destinés aux expatriés. Si on veut vivre à la mauricienne sans dépenser dans les hôtels ou les activités nautiques, on est plus limité.
As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ?
C'est mon mari qui a dû gérer, mais il a eu beaucoup de mal surtout du fait que nous avons un chien. D'une part, nous ne voulions pas être dans des résidences closes d'expatriés, et de toute façon la majorité n'accepte pas les gros chiens. Beaucoup de maisons visitées étaient du style indien, pas moderne du tout. Lorsque l'on regardait sur internet de loin, on pensait avoir accès à des maisons plus au bord de l'eau pour pas trop cher, mais l'idée est fausse. En tout cas, pour le nord de l'île. Il me semble que ce n'est pas vrai pour le reste de l'île. Nous avons eu de la chance car nous avons une jolie maison type créole avec un grand jardin.
Quelle est la culture du travail à l'île Maurice ? Est-il facile pour un expatrié d'y trouver un emploi ?
Pour trouver du travail, tout dépend du secteur. Dans le textile, par exemple, c'est très difficile. Mais dans le secteur des TIC, c'est plus facile. En fait, lorsque l'on est expatrié, le salaire minimum est de 60 000 Rs. C'est une obligation pour avoir le Work Permit. Dans le secteur des TIC, il est plus bas, donc cela facilite aussi les embauches. De plus, il faut justifier, avec tous les diplômes originaux, que l'expérience dont on dispose ne peut être trouvée sur l'île.
La culture du travail est très différente de la culture française. Le « management » est très humain, et surtout, on n'est pas obligé de rentrer dans des cases très fermées pour avoir un emploi. C'est à l'anglo-saxonne.
Que penses-tu du mode de vie des Mauriciens ?
Il est très cool, et surtout, pas de stress. Il faut savoir être heureux avec ce que l'on a et cela fait du bien de revenir à des choses simples. On a beaucoup à apprendre de ce mode de vie. Je sais que, moi, j'ai beaucoup appris. Même quand je serai rentrée, j'essaierai d'en prendre des bribes et les adapter à un nouveau rythme.
A quoi ressemble ton quotidien en tant qu'expatriée ?
On profite de l'île, surtout le week-end, sachant que l'on travaille la semaine de 8h à 17h et qu'il fait nuit très tôt. En semaine, on va à la salle de sport et on fait les courses. Le week-end, on va à la découverte de l'île, on se balade sur les plages et on essaie de trouver des endroits pour faire du snorkeling. Ce que j'aime, c'est surtout faire du paddle à Tamarin, et maintenant je commence la planche à voile.
Que fais-tu pendant ton temps libre ?
Pendant mon temps libre, je profite de la maison, du jardin et j'aime aller me promener sur les plages et me poser pour faire du snorkeling. Il y a beaucoup de loisirs à l'île Maurice. Tout est une question de budget. Il y a les randonnées avec de superbes points de vue, ou des activités nautiques, ou des spas. Il faut savoir que parfois il y a des réductions pour les résidents qui permettent justement de profiter des activités plus facilement.
Qu'est-ce qui te plait le plus à l'île Maurice ?
La culture de la famille. Je suis d'origine portugaise et on a cette même culture de vivre très proche de la famille. Alors le dimanche, on profite d'être avec les Mauriciens sur la plage en train de danser et chanter au son du ravane et avec leurs familles.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?
Il y a évidemment la famille et les amis. Mais aussi l'étendue de choix dans les sorties. Les expos et le cinéma me manquent. Ici, ils ne sortent que les blockbusters américains. Alors quand on veut un bon film français, il faut attendre longtemps avant de l'avoir sur internet.
Quel est ton avis sur le coût de la vie à l'île Maurice ?
Le coût de la vie à l'île Maurice est assez cher, surtout si l'on veut manger européen. On ne mange plus trop de viande ni de fromage, et on oublie le vin. Après, on peut plus facilement manger dans les restaurants, les boui bouis. Si on veut vivre comme en Europe sans rien changer, cela revient cher.
Un évènement particulier que tu as vécu à l'île Maurice et que tu voudrais partager ?
J'ai plusieurs évènements marquants, mais il y a principalement le 1er dimanche que l'on a passé ici. On a rencontré un Mauricien le samedi soir, et le dimanche il nous a proposé de se poser sur la plage en passant chercher tous ses cousins. Il avait une poêle, de l'huile. Il a fait frire le poisson pêché par ses cousins, on a chanté et dansé au son de la ravanne. Et depuis, les dimanches sont magiques. Il y a aussi le mariage tamoul où on a mangé les 7 currys avec les mains. Un délice et une jolie découverte !
Qu'est-ce qui t'as motivée à écrire ton blog « My Moris Time » ?
Justement, comme au début je ne travaillais pas et que j'avais du mal à m'y faire, je cherchais des endroits où passer de bons moments. Je me suis rendue compte que pour avoir des adresses avec des avis, il fallait demander aux amis d'amis d'amis qui demandent à d'autres amis. Le bouche à oreille, c'est bien, mais j'aime aussi juste regarder sur internet directement. En fait à Paris, je découvrais des bons plans grâce à « My little Paris » et « Time Out ». Alors, je voulais faire un blog qui puisse donner des endroits aux gens. Il y a des endroits tendances à l'européenne quand on a un coup de blues, mais aussi des endroits typiquement mauriciens. Il y en a pour tous les goûts.
Des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier à l'île Maurice ?
De venir en vacances ici avant, mais des vacances où vous visitez déjà quelques maisons dans votre budget et de faire les courses, pour avoir une idée du coût de la vie ici. C'est ce qu'on avait fait, et c'est ce qui nous a quand même permis de ne pas être trop surpris.
Quels sont tes projets d'avenir ?
Préparer une autre expatriation, mais plus proche de notre entourage, où les billets seront moins chers pour les voir, et dans une grande ville.