Menu
Expat.com

Flore endémique : Ces espèces locales qu'il reste à sauver

shutterstock.com
Publié le 09 Novembre 2023

L'île Maurice abrite environ 750 espèces de plantes vasculaires, dont une impressionnante proportion de 43 % est endémique, ce qui en fait l'une des régions au taux d'endémisme parmi les plus élevés de la planète. Cependant, cette richesse unique est gravement menacée, avec 22 % de ces espèces en danger critique, et déjà près de 50 espèces végétales ayant déjà sombré dans l'extinction.

Maurice, une biodiversité à préserver

D'après l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Maurice se classe au troisième rang mondial en termes du nombre d'espèces disparues, ce qui fait d'elle l'une des 34 zones prioritaires pour la conservation de la biodiversité, aux côtés de La Réunion, de Madagascar et d'autres îles de l'océan Indien. 

Face à cette menace imminente, le National Parks and Conservation Service (NPCS) de Curepipe a uni ses forces au Conservatoire botanique national de Brest (CBNB) pour préserver les espèces rares en voie d'extinction. Depuis 2009, le CBNB travaille activement à la restauration de l'écosystème de l'île en ramenant des plantes et des graines qui ont été prélevées il y a longtemps.

L'un des exemples les plus remarquables de cette lutte est la récente résurrection de l'espèce Cylindrocline Lorencei, un arbuste aux fleurs mauves endémique de l'île. En 1990, seuls deux spécimens de cette espèce subsistaient à Maurice. Grâce aux efforts du CBNB, des centaines de plants ont été cultivés et réintroduits sur l'île. Et aujourd'hui, en 2023, cette plante rare est sur le point de fleurir, marquant un succès remarquable dans la préservation de la biodiversité de Maurice.

D'autres espèces à sauver

Cependant, de nombreuses autres espèces endémiques restent en danger. En voici quelques-unes.

Trochetia Boutoniana

Parmi les espèces emblématiques de l'île, on trouve le Trochetia Boutoniana. Déclaré Fleur nationale en 1992, la survie de cette espèce avait été sérieusement compromise au 16e siècle avec l'introduction des macaques crabiers à Maurice qui se nourrissant de ses boutons floraux et de ses fruits immatures. Aujourd'hui, des spécimens de cette espèce précieuse sont soigneusement conservés dans les serres du Conservatoire botanique national de Brest. De plus, les amoureux de la nature peuvent également admirer cette plante rare au jardin botanique de Pamplemousses.

Diospyros Tessellaria

Surnommé l'ébénier endémique, le Diospyros Tessellaria porte en lui l'héritage de l'époque coloniale pendant laquelle l'ébène se trouvait au cœur des convoitises des colons hollandais. Sous l'impact d'une exploitation intensive, cet arbre endémique avait frôlé l'extinction, mais des mesures actives de conservation et de reboisement ont été entreprises, grâce à la collaboration entre les autorités, les organisations non-gouvernementales comme  la Mauritian Wildlife ont permis de redonner espoir à cette précieuse espèce.Aujourd'hui, on peut l'observer sur certaines pentes de montagnes, dans le Parc national des Gorges de la Rivière Noire ainsi qu'au jardin de Pamplemousses. 

Le Crinum Mauritianum

Communément connu sous le nom de "Fleur de lys du pays," il s'agit d'une fleur rare trouvant refuge dans les régions marécageuses de l'île. Autrefois largement répandu dans les régions humides de l'île, elle avait pendant longtemps été considérée comme éteinte, avant sa redécouverte en 1973, à proximité du Barrage de Midlands. 

(Source: Wikipedia)

L'Hyophorbe amaricaulis

Connu comme “le palmier le plus solitaire du monde”, l'unique représentant de cette espèce peut être observé au jardin botanique de Curepipe. Cette espèce de palmier est l'une des neuf originaires de l'île, parmi les sept qui sont endémiques. Il est aujourd'hui entouré d'échafaudages pour faciliter ses soins et de barrières pour le protéger du public. Élevé au statut "en danger critique d'extinction" par l'UICN depuis 1998, il est vraisemblablement le dernier représentant de son espèce.

L'histoire de cet Hyophorbe amaricaulis est enveloppée de mystère. Son origine, s'il a été planté ou si le jardin botanique a été aménagé autour de lui, reste inconnue. Malgré ses 100 ans d'âge au moins, il continue à produire régulièrement des fleurs blanches et même des fruits sombres, bien que la stérilité soit probable, car les fleurs mâles et femelles ne s'épanouissent pas simultanément, rendant la pollinisation impossible. Des tentatives de clonage par culture tissulaire ont été entreprises par des jardins botaniques renommés tels que le Kew Garden à Londres et le Jardin botanique royal d'Édimbourg. Bien que des jeunes pousses aient vu le jour, elles n'ont malheureusement pas survécu lorsqu'elles ont été retirées de leur environnement stérile. Malgré ces échecs, l'espoir persiste quant à la préservation de cette espèce unique.

L'unique exemplaire d'hyophorbe amaricaulis observable à Maurice (Source : Wikipedia)

Ile Maurice

Commentaires

Plus d'articles

Voir tous les articles

Articles pour préparer votre expatriation à l'Ile Maurice

Tous les articles du guide Ile Maurice