Ce qui change en Malaisie après la crise de COVID-19
Même si la Malaisie a rouvert ses frontières aux ressortissants étrangers, il est toujours déconseillé de s'y rendre pour des visites non essentiels. Si vous souhaitez toutefois vous y installer après la crise de COVID-19, voici un aperçu de ce qui change, notamment en termes de conditions d'entrée et de visa, d'emploi, d'immobilier, de mode de vie, entre autres.
Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Malaisie ?
Depuis le 24 juillet 2020, tous les ressortissants étrangers entrant en Malaisie sont tenus de se plier à une série d'exigences qui comprennent un test de dépistage de COVID-19 et une période de quarantaine, entre autres. En premier lieu, ils doivent obtenir une lettre d'autorisation, soit un permis d'entrée, émise par une mission diplomatique malaisienne accréditée. Cette lettre doit être présentée à leur transporteur aérien avant leur départ. Dans le cas contraire, ils ne seront pas autorisés à voyager. Sachez que le test de dépistage n'est pas indispensable avant le départ mais il est obligatoire à l'arrivée en Malaisie. Il faudra également signer une Letter of Undertaking and Indemnity (LoU) qu'ils devront envoyer par courriel à la représentation malaisienne dans leur pays d'origine. A savoir que tout nouvel arrivant en Malaisie est conduit en quarantaine pour une période de 14 jours dans un établissement désigné par le ministère de la Santé malaisien. Cependant, les frais de quarantaine sont à leur charge. Ils sont aussi tenus de télécharger l'application MySejahtera à des fins de retracement. Un bracelet leur sera remis pour des besoins de contrôle.
Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?
Les expatriés qui sont restés bloqués à l'étranger pendant la crise de COVID-19, ainsi que leurs personnes à charge, sont autorisés à rentrer en Malaisie depuis le 10 juin dernier, sous certaines conditions. Les détenteurs de laissez-passer valides doivent faire une demande d'autorisation d'entrée au Directeur général de l'Immigration en Malaisie (Director General of Immigration Malaysia) à l'adresse pbf@imi.gov.my. La demande doit être accompagnée d'une lettre émise par une agence accréditée ou un organisme reconnu comme la Malaysian Investment Development Authority ou l'Expatriate Services Division (ESD). En ce qu'il s'agit des nouvelles demandes, les entreprises peuvent à nouveau demander des laissez-passer comme l'Employment Pass, le Professional Visit Pass ou le Dependant Pass auprès des autorités compétentes. La demande est généralement traitée dans les 7 jours ouvrées suivant le dépôt du dossier. Une fois la demande approuvée, l'Expatriate Services Division délivrera une lettre d'autorisation à l'entreprise, ainsi qu'aux organismes ou agences approuvés comme la National Disaster Management Agency Malaysia (NADMA), la National Security Council Malaysia, et les représentations diplomatiques de la Malaisie dans le pays d'origine du demandeur. Les ressortissants étrangers qui ne sont pas dispensés de l'obligation de visa doivent formuler leur demande auprès de l'ambassade ou du consulat de la Malaisie dans leur pays d'origine.
Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Malaisie après la crise ?
La crise de COVID-19 a infligé un véritable coup de massue au marché du travail malaisien. L'on s'attend d'ailleurs à ce que près de 2 millions de personnes se retrouvent sans emploi d'ici la fin de 2020. D'autre part, une proportion importante de la population active fait actuellement face à une réduction salariale de l'ordre de 30% depuis le début de la crise. C'est d'ailleurs ce que révèle un sondage réalisé par l'agence de recrutement JobStreet. Aujourd'hui, plus de la moitié des licenciés sondés sont activement à la recherche d'un emploi. Selon les estimations de la Malaysian Institute of Economic Research (MIER), le taux de chômage en Malaisie pourrait passer à 9,2% au cours des prochains mois. Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend toutefois à une reprise économique, se traduisant par un taux de croissance de 5,8%, d'ici 2021. Les secteurs les plus affectés en Malaisie sont ceux du logement, des services, de la vente au gros et au détail, ainsi que l'immobilier et l'alimentation, sans oublier l'agriculture. Il est toutefois intéressant de noter que, malgré l'incertitude du marché et de l'économie malaisienne, plusieurs secteurs sont toujours en train de recruter. Il s'agit, notamment, les technologies de l'information et de la communication, des banques et des services financiers, de la santé, du commerce et de la vente, de l'industrie manufacturière et la production.
Comment le système de santé malaisien a-t-il réagi face à la crise ?
Comparé à d'autres pays d'Asie, le système de santé malaisien a plutôt bien réagi face à la crise, ce qui lui a permis de lever ses restrictions de voyage. Malgré le nombre de cas positifs de COVID-19 enregistrés à travers le pays, il faut dire que la Malaisie s'était bien préparé depuis décembre 2019 grâce à la mise en œuvre de toute une stratégie en matière de diagnostic et de traitement, sans parler d'une vaste campagne de communication et de sensibilisation. Plusieurs hôpitaux ont été rénovés et réaménagés pour répondre à la demande. Qui plus est, la capacité de certains hôpitaux a été augmentée. En effet, une quarantaine d'hôpitaux ont été désignés pour le traitement des personnes atteintes de la COVID-19 tandis qu'une centaine ont été dédiés au dépistage. Le nombre de systèmes de ventilation est également passé de 526 à 1 034. Des tests de dépistage ont été mis à disposition de la population gratuitement. Ainsi, près de 20 000 tests sont réalisés au quotidien depuis avril. D'autre part, la télémédecine a gagné en popularité en Malaisie pendant la pandémie, comme c'est le cas de nombreux autres pays. Les consultations médicales, les prises de rendez-vous, ainsi que les prescription se déroulent de plus en plus en ligne ou par téléphone, ce qui limite les risques d'infection de manière significative.
Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?
Toutes les écoles en Malaisie, y compris les garderies et les crèches, ont rouvert leurs portes dans le respect des recommandations émises par le ministère de la Santé. Les examens ont également lieu afin de ne pas pénaliser les étudiants, compte tenu des dispositions mises en place pour assurer l'enseignement à distance pendant le confinement. Au sein des établissements scolaires, le personnel s'assure de la prise de température à l'arrivée et de la distanciation sociale. Les activités sportives et en plein air, ainsi que les activités extra scolaires en présentiel sont, toutefois, interdites jusqu'à nouvel ordre. En ce qu'il s'agit de la rentrée universitaire, elle aura lieu en octobre 2020, ce qui permettra à ceux qui souhaitent poursuivre leurs études en Malaisie de s'inscrire, de réserver leur billet d'avion et de voyager dans le pays. Sachez, toutefois, que seuls les étudiants étrangers testés négatifs à la COVID-19 dans les 3 jours précédant leur arrivée en Malaisie seront admis sur les campus universitaires. D'autre part, le ministère de l'Éducation autorise les différents établissements d'enseignement supérieur à choisir le mode d'enseignement le plus adapté aux besoins de leurs étudiants en fonction des différents programmes. Ainsi, l'enseignement à distance reste une option pour ceux qui ne sont pas en mesure de voyager. Compte tenu de la recommandation de distanciation sociale, les activités estudiantines seront limitées à 250 participants.
Comment se porte actuellement le marché immobilier ?
Le marché immobilier malaisien a été secoué par la crise de COVID-19, en particulier depuis l'instauration du protocole de contrôle sur les déplacements (Movement Control Order). Cela a résulté en une baisse significative du taux de transaction et d'investissements immobiliers. Il n'empêche que la demande pour les propriétés immobilières est restée plus ou moins stable, notamment à Kuala Lumpur, à Selangor, ainsi qu'à Malacca, Penang et Johor qui ont enregistré une hausse de la demande entre avril et mai 2020, selon un sondage réalisé en Malaisie par l'agence immobilière PropertyGuru. Au deuxième semestre de 2020, la demande de maisons avec terrasse était restée stable, entraînant une hausse de prix de l'ordre de 6,5%. Il n'empêche que la demande immobilière en Malaisie reste supérieure à la demande, compte tenu des réductions salariales et de la hausse du taux de chômage, ce qui fait qu'il est difficile de déterminer l'impact à long terme de la crise pour l'heure. Il est toutefois intéressant de noter que le gouvernement a récemment réintroduit la campagne mise en place pour l'accession à la propriété, comprenant des exemptions sur les droits de timbre, l'annulation de la limite de marge de financement pour un troisième prêt logement d'une valeur de 600 000 roupies malaisiennes, ainsi que l'exonération de l'impôt sur les plus-values immobilières, afin de booster les ventes immobilières en Malaisie.
La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Malaisie ?
La Malaisie est l'une des destinations privilégiées pour l'expatriation en raison de son coût de la vie qui est 58,09% inférieur à celui de New York, par exemple. D'ailleurs, Kuala Lumpur, la capitale, fait partie des villes les plus abordables au monde, où une famille de 4 personnes peut vivre aisément avec 70 921,12 ringgits malaisiens par mois. Il est intéressant de noter que, malgré les spéculations, la crise de COVID-19 n'a pas eu d'impact sur le coût de la vie en Malaisie, ce qui est une bonne nouvelle pour les personnes qui souhaitent s'y installer après la crise.
Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?
Comme indiqué plus haut, la distanciation sociale est la nouvelle norme en Malaisie, ce que soit dans les écoles, au travail ou dans le transport public. Le port du masque s'est également intégré au quotidien de la population, de même que la désinfection régulière des mains. En ce qui concerne les habitudes, on sort moins et on évite de se serrer les mains. Dans un pays généralement rythmé par de nombreux festivals et événements toute l'année, il est clair que les prochains mois seront tout à fait différents. En effets, les rassemblements familiaux sont actuellement limités à 20 personnes. Les clubs et boites de nuit restent également fermés jusqu'à nouvel ordre.