Ma découverte du bush
Après avoir quitté Brisbane en bus, ce 1er juillet 2009, pour me rendre à Charleville, à l’ouest, je remarque ces vastes espaces désertiques qui s’imposent à mes yeux. Les parcs verdoyants et les champs colorés disparaissent rapidement et sont dorénavant derrière moi. Devant moi se profilent désormais un nouveau paysage, une nouvelle aventure, un nouvel émerveillement.
Le soleil tape sur ma vitre de l'autobus, et je continue à observer ce que j'appelle le désert mais qui d'après les locaux, ne l'est pas encore ! J'appelle, à ce que je vois, ce « désert » car, par définition, après des km et des km de route, ce sont toujours ces mêmes étendues de sable orange (pas encore rougeâtre) que l'on contemple, et rien d'autre à l'horizon, si ce n'est quelques arbres et arbustes. Puis, des espaces avec des buissons puis rien ! Des buissons ? ça se traduit par « bush » en anglais. Voilà comment on appelle ces étendues : le bush ! Le désert ? C'est encore une autre histoire !
Le sol change de couleur. Les tons orange se suivent et ces couleurs chaudes se marient parfaitement au vert de la verdure environnante ainsi qu'au bleu du ciel. Dans cette aridité pousse une espèce de buisson, à épines, que je n'ai jamais vu auparavant, le spinifex. Cette plante, ressemblant à un buisson, et contenant une résine, lui permet de s'enflammer. La nature est bien faite ! Le spinifex peut s'immoler au contact de plantes qui viendraient empiéter sur son espace. En brûlant, la terre est fertilisée et de nouveau, une nouvelle vie apparait ! Qui disait que le désert était mort ?
Après être passée par Charleville, ville bâtie par des pionniers au XIXème siècle, je prends un petit avion en direction du sud-ouest du Queensland, un endroit avoisinant presque le centre de l'Australie (800km d'Alice Springs). Je plane au-dessus de rivières. Beaucoup de rivières. Il y a des lacs, éblouissants par leur taille que par la lumière du soleil qui s'y reflète. Les couleurs de la terre, vue du ciel, sont surprenantes : ocre, orange ou jaune et même du vert très clair au vert très foncé! Je ne suis pas sûre de ce que je vois depuis ma fenêtre. Est-ce possible que ce soit de l'eau ? C'est censé être asséché ! Certes, il n'y a pas d'habitations en vue, pendant ces 4h de vol. Toutefois, j'apprendrais plus tard que ce réseau de rivières s'appelle le Channel Country. Une région qui à l'arrivée de fortes pluies, en novembre, décembre, janvier, se transforme et laisse apparaitre des rivières qui s'entrelacent les unes dans les autres. Où coule l'eau pousse la flore. C'est tellement verdoyant ! Et là où il y a la flore viennent les animaux et les oiseaux ! La vie dans le désert, colorée, brillante, étincelante '¦ Pour moi, une autre planète ! Magnifique !