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Médecin généraliste français aimerait s'expatrier en Suisse

Dernière activité 20 Décembre 2023 par FraisseLTA

Nouvelle discussion

PIRLET Anne Françoise

@PIRLET Anne Françoise
Bonsoir, je ne comprends pas ce que vous voulez dire dans votre premier paragraphe, différent dans quel sens ?  -@FraisseLTA


C'est un système de valeurs intériorisées - quelques soient la pratique religieuse ou le rang social - et que Max Weber a disséqué brillamment dans L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904-1905). En m'aidant de mes souvenirs de lecture et de Wikipédia, je vais essayer de synthétiser.


Luther a, selon Max Weber, apporté une importante transformation dans la représentation de l'activité professionnelle. Pour le catholicisme, la réussite professionnelle dans le monde n'a pas de valeur en soi pour la recherche du salut. Le retrait hors du monde, le refus de la recherche des biens de ce monde, sont, au contraire, fortement valorisés en tant que voies de salut. À l'inverse, pour Luther, l'activité professionnelle est une tâche que Dieu a donnée à accomplir aux hommes : la profession (Beruf) devient une vocation (divine).


L'unique moyen de vivre d'une manière agréable à Dieu n'est pas de dépasser la morale de la vie séculière par l'ascèse monastique, mais exclusivement d'accomplir dans le monde les devoirs correspondant à la place que l'existence assigne à l'individu dans la société, devoirs qui deviennent ainsi sa « vocation ».

La signification nouvelle que Luther donne au terme de Beruf dans sa traduction de la Bible en allemand témoigne de cette valorisation du travail professionnel. Dans sa traduction, le mot Beruf, signifiant originellement « vocation », prend également le sens de métier. Le terme de Beruf, qui n'a d'équivalent que dans les langues des pays qui ont connu la Réforme (comme les pays anglophones avec le mot calling), marque ainsi la transformation du métier en une tâche voulue par Dieu.


Luther, par sa doctrine du salut par la foi seule (et non par les bonnes œuvres), et du Beruf, réhabilite ainsi la vie laïque et fait du travail une valeur.


Jean Calvin

(né le 10 juillet 1509 à Noyon, Picardie, et mort le 27 mai 1564 à Genève)

Si Luther a contribué à l'essor du rationalisme moderne, pour Weber, c'est dans le calvinisme que le capitalisme trouve sa véritable source. En effet, si Luther transforme la représentation du travail, il reste attaché à une vision conservatrice du monde. Le calvinisme exercera, lui, une influence proprement révolutionnaire. Weber en trouve l'origine dans les effets psychologiques exercés chez les fidèles par le dogme calviniste de la Prédestination. Selon Jean Calvin, Dieu a de toute éternité destiné certains hommes au salut et condamné les autres à l'enfer (dogme du double décret ou de la Prédestination). Le fidèle calviniste va alors chercher dans son activité professionnelle les signes de sa confirmation : la réussite dans la recherche des richesses lui semblera être le témoignage de son statut d'élu. Seuls, en effet, les élus peuvent avoir du succès dans l'activité que Dieu a donné à accomplir aux hommes pour sa plus grande gloire, c'est-à-dire dans le Beruf (la profession) comme vocation. Pour s'assurer de leur statut d'élu, les calvinistes vont ainsi transformer leur vie en une recherche méthodique des richesses dans le cadre de leur profession ; bien entendu, il est hors de question de transformer les richesses ainsi produites en luxe ou démonstrations ostensibles. C'est dans cette ascèse, centrée sur l'acquisition rationnelle de richesses, que le capitalisme trouvera selon Weber l'impulsion fondamentale à son essor.


Max Weber considère que l'émergence du capitalisme aux États-Unis est dû aux calvinistes qui ont vu dans ce mode de production nouveau une occasion de réalisation des bénéfices et d'accumulation de richesses.

FraisseLTA

Bonjour Anne-Françoise,

Entendu, je vois bien ce que vous voulez dire.

J'ai vécu aux États-Unis, au Canada et en Angleterre quand j'étais étudiante alors je comprends ce point de vue différent mais en effet, cela va nous changer de nos traditions catholiques et de notre rapport au travail. Si l'on se plait dans son travail et que l'équilibre travail-vie de famille est respecté, je ne pense pas que cela posera problème.

mimilebe


    @PIRLET Anne FrançoiseBonsoir, je ne comprends pas ce que vous voulez dire dans votre premier paragraphe, différent dans quel sens ?C'est noté, merci pour votre aide.        -@FraisseLTA


Je ne peux pas répondre pour le domaine médical que je ne connais qu'en tant que patient. Mme Pirlet, qui a une longue expérience de ce domaine, pourra, sans doute, vous en dire plus à ce sujet.


En revanche, je peux vous parler de façon générale.


Beaucoup de Français, pense que parce qu'en Suisse, on parle français, le mode de vie est le même qu'en France. Rien de plus faux, en dehors de la langue, tout change.

Tout d'abord, ce n'est qu'un peu moins de 23 % des Suisses qui sont francophones, la majorité, 63 %, est germanophone, mais parle des dialectes très différents de l'Allemand standard, dialectes que les Allemands ne comprennent pas. Le reste des Suisses sont italophones ou parlent romanche. Certains étrangers, surtout dans le canton de Genève, sont anglophones. D'autre parlent espagnol, portugais ou serbo-croate.


La règle dans l'administration fédérale, c'est que chacun s'exprime dans sa langue maternelle, allemand standard en principe (mais très souvent en schwiizerdüütsch), français, italien, romanche, et se débrouille pour comprendre les autres.


Venir en Suisse avec un présupposé que "c'est comme en France", c'est s'exposer à de graves mécomptes.



Par exemple, hyper centralisation contre hyper décentralisation.


Il y a en Suisse 27 Constitutions, une fédérale et 26 cantonales. Tout ce qui n'est pas explicitement cité comme compétence fédérale dans la Constitution fédérale est, de facto, du ressort cantonal. Ce qui constitue une grande partie du quotidien des gens, en particulier, une partie importante du système de santé est de la compétence des cantons.


De même, il y a 27 systèmes judiciaires différents.



Les Suisses, de façon générale, contrairement aux Français, n'attendent pas tout de l'État (cantonal ou fédéral). Ils se prennent en charge eux-mêmes. Ce qui ne veut pas dire que l'on laisse tomber ceux qui n'ont pas eu de chance, le filet social, public et privé, est efficace. Mais on doit en priorité se débrouiller soi-même.



Le droit du travail est très différent de son équivalent français. En Suisse, la majorité des contrats de travail sont ce que l'on appelle des CDI en France. Mais, attention, un employé peut être licencié sans que l'employeur ait une quelconque justification à donner. Il lui suffit de respecter un délai de congé : licenciement immédiat en cas de faute grave, 1 semaine pendant la période d'essai, 1 mois la première année, 2 mois de la deuxième à la neuvième année, 3 mois dès la dixième année de service.


On est bien loin de la protection française. Cela dit, pour un employé donnant satisfaction, l'immense majorité des cas, cela ne pose aucun problème.


Etc.


PS

Avant de faire ma remarque, je n'avais pas lu les réflexions de Mme Pirlet à propos du protestantisme. Je ne peux que les confirmer.

Le protestantisme a eu, et a toujours, une énorme influence sur le mode de vie suisse, y compris dans les cantons à majorité catholique.

En Suisse, on a "la religion du travail".

Si ce travail vous procure de la richesse matérielle, c'est une bonne chose. En revanche, on doit consacrer une partie de cette richesse à aider les plus défavorisés, c'est ainsi qu'il y a en Suisse quantité de fondations, d'associations à but caritatif.

C'est du dernier mauvais goût que d'exhiber sa richesse, on peut en jouir, mais discrètement, très discrètement. On peut croiser dans la rue un "misérable" en apparence, mais qui est multimillionnaire, voire milliardaire.

FraisseLTA

@mimilebe

Merci pour ces informations. On est bien conscients que la mentalité est différente de la mentalité française et nous recherchons justement cette vision de la vie et du travail qui semble mieux nous correspondre.

FraisseLTA

@PIRLET Anne Françoise

Bonsoir,

Je ne comprends pas ce que vous sous entendez dans votre premier paragraphe ?

C'est noté, merci pour votre aide.

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