Racisme en République Dominicaine?

Bonne thèse , belle étude .

Bonjour Tina.
Je crois que ce racisme anti- Haîtien remonte à la nuit des temps.
Je me rappelle d'un reportage de " 5 colonnes à la une " qui montrait la République Dominicaine à la période de transition après la mort de Trujillo. On traitait le travailleur Haîtien dans les batayes de " MICROBE ".
Je me souviens récemment d'un homme politique,Pena Gomez, qui avait des origines Haîtiennes et qui a fait peur à tous les dominicains qui pensaient qu'il allait ouvrir les portes du pays à tous ses frères de sang.
Il ne peut pas y avoir de racisme sur la couleur de la peau. Pourquoi ? Un exemple : Dans la famille de ma femme, ils sont 15 frères et soeurs. Du très blanc au très noir.
Pourquoi ce racisme anti Haîtien ? Je pense que cela remonte à la période où le pays s'est coupé en deux. D'un coté Haîti et de l'autre la République Dominicaine. Car à ce moment là, il y a eu une grande violence haîtienne à l'encontre des dominicains.
Enfin, pour mon enrichissement personnel, j'ai lu 2 livres qui ne traitent pas directement du sujet mais qui ouvrent l'esprit. L'un s'appelait " SUCRE AMER " de Maurice Lemoine ;  l'expérience d'un journaliste Haîtien venu en R D pour travailler la canne à sucre à l'époque Duvalier et l'autre livre, LA FETE AU BOUC de Mario Vargas Llosa qui relate la fin de Trujillo.
Cordialement

J'ai dévoré la Fête au Bouc, et c'est le livre que je recommande à tous ceux qui s’intéressent à la RD. Je vais tenter de trouver Sucre Amer.
Pierre, dans ta belle famille, tu ne ressens pas de racisme, et c'est tant mieux, mais je peux t'assurer que certaines familles bien blanches de la Capitale verraient d'un très mauvais oeil arriver un noir dans la famille, et une de mes amie mariée avec un dominicain me rappelait sa stupéfaction quand sa belle mère lui a dit qu'avec la naissance de leur première fille ils avaient heureusement éclairci la race...

Bonjour Tina.
Ma famille dominicaine est originaire de Cabrera, ville où tu habites.
Mon beau père était propriétaire terrien là bas jusqu'au moment où ils ont émigré vers la capitale. Tout ça pour dire que je ressens distinctement la vie à la ville et la vie à la campagne de façon différente. En République Dominicaine, je pense que la population citadine avoisine les 80% de la population totale, voire plus. Ce que tu dépeints me semble être tout à fait minoritaire.
Certes, je ne suis ici QUE depuis le 14 février, et  ton expérience de ce pays est réel. Néanmoins, pour avoir vécu  en immersion dans un " campo " à la Llenada près de Nagua, je me suis aperçu qu'il y a 2 vies ( mentalités ) différentes ici : celle de la ville et celle de la campagne.
Qu'en penses tu ?

Oui je suis assez d'accord avec toi, ce sont 2 mondes différents, mais moi je trouve que la jeunesse dorée qui vient des villes passer ses weekends en bord de mer, ne semble pas se mélanger non plus. Les familles riches de Cabrera, les Balbuenas, les Cavoli, sont des blancs.  j'ai été très surprise aussi de voir à quel point certains dominicains, je pense à ceux qui vivent au états unis pouvaient être méprisants avec le personnel des hôtels tout inclus je les ai vu jeter les serviettes de bains mouillés à la figure des animateurs chargé de les récupérer à la sortie de la plage, les gamins parler aux serveurs comme à des chiens....Peut être est ce un mépris plus de classe sociale que de couleur   mais ils se trouvent que les pauvres sont en majorité des noirs et la classe dirigeante et riche plutôt claire, il suffit pour s'en convaincre de regarder les reportages dans les journaux sur les réceptions, les soirées de gala, il y a peu de noirs, et si l'on regarde les publicités faites pour promouvoir la rep dom , les vacanciers mis en scène sont toujours blancs, les employés métis.

Bonjour Tina.
Je te répond au sujet du mépris dont tu parles dans ta réponse.
Je pense que dans notre société basée sur l'argent, ce dernier fait tourner bien des têtes.
Nous avons aidé, dans la mesure du possible, bon nombre de candidats à l'expatriation ( en Suisse car avec toutes les institutions internationales il était facile de trouver du travail et des papiers en règle ). J'habitais en Haute Savoie à 2 pas de Genève, où il y a l 'ONU, le BIT et bien d'autres institutions. De toutes ces personnes qui sont aujourd'hui résidents Suisse, beaucoup ont oublié d'où ils viennent. On doit se battre pour qu'ils participent à l'achat de médicaments, pour financer la réfection d'une maison, pour aider à vivre dignement....Par contre, lorsqu'ils viennent ici en vacances, ils dépensent sans compter.C'est la nature humaine. Soyons dominicains, fatalistes.
L'argent hiérarchise les gens. Quand certain nous rencontre, ce qui les intéresse c'est de savoir ce que l'on vaut en argent et non pas ce que l'on vaut en qualité humaine. Tristes gens.

Hummmm, nous abordons un sujet bien difficile où les points de vue peuvent diverger sans que chacun est vraiment tort ou raison. Je crois qu il faut regarder la chose sur le fond et sur la forme.
Tous les voyageurs qui ont connu l Afrique ou les Antilles Françaises ( c est mon cas) diront que ici il n y a pas de racisme en comparaison de ce qu’ ils ont connu ( vécu) dans les DOM TOM et c est vrais que l étranger se sent tout de suite bien dans ce pays, il n y a pas un endroit ou tu te sentirais mal pour ta couleur, ou parce que tu parles mal la langue.
Ensuite , avec le temps tu t aperçois qu il existe une ségrégation tres pesante dans le pays. D abord entre Dominicains ( rappelez vous que les cédulas mentionnent la couleur de peau avec 3 couleurs possibles ) que les richesses du pays sont principalement détenues et gérées par des familles d origines blanches issues des colons, alors que les descendants d esclaves forment la grande majorité de cette population afro-descendante ( comme ils disent ici). Ma perception du problème est un peu compliquée, le Dominicain blanc ou mulâtre n a pas de problème particulier avec le Dominicain noir, par contre il y a rejet caché du voisin Haïtien, il est nécessaire pour l économie du pays, le Dominicain est d accord pour le laisser travailler dans son pays, mais il se souvient aussi du passer, lorsque que en 1805 les Haïtiens ont envahi la partie espagnole de l ile sous le commandement de Toussaint , et ensuite de Dessalines. Ils se rappellent aussi que dans la constitution Haïtienne en partie rédigée par Dessalines,il y a un point critique qui dit que la nation haïtienne est une et indivisible sur l ensemble de l ile. Il faudra bien un jour que ces deux nations acceptent de vivre dans la fraternité, mais pour cela il faudra peut etre attendre que les niveaux de developpement des deux cotés de l ile soient equivalents...
Il est intéressant de lire  l exposé du professeur de la UASD  Dustin Muñoz.
http://www.gnuasd.com/index.php?option= … &Itemid=54

Oui c'est intéressant, il développe et explique parfaitement tous ces ressentis que nous avons. Merci Yann.

Pour en revenir à la discrimination envers le peuple haïtien, cela vient d'une rancœur de l'occupation haïtienne de 22 ans par Boyer (1822-1844). Les vingt-deux années d’occupation haïtienne ont eu un effet sur la formation d’une identité nationale dominicaine. L’installation massive d’Haïtiens lors de l’occupation américaine (le vrai ennemi "el gringo" 1916-1924) a cristallisé encore davantage ce sentiment. Par la suite, Rafael Trujillo a eu une influence considérable en raison de la phobie pathologique qu’il affichait à l’égard de Haïti, des Haïtiens, et de tout ce qui était afro-caribéen. C’est ce qui conduit d’ailleurs à l’extermination d’un très grand nombre d’Haïtiens présents en République dominicaine le 2 octobre 1937. Ce massacre s’est
effectué sur la base de pratiques d’identification par l’ethnicité, la race et la physionomie. Son caractère discriminatoire s’appuyait sur le "profiling". Pour s’assurer de la nationalité, on demandait au suspect de dire "perejil", persil en espagnol, mot réputé imprononçable pour un Haïtien qui articule "pelegil". Les estimations les plus sérieuses du nombre de victimes vont de 5.000 à 25.000 morts. "el problema haitiano", est
encore aujourd’hui institutionnalisé et manipulé par les classes dirigeantes de la société
dominicaine. D’importantes figures politiques, comme Joaquin Balaguer, ont forgé ce
sentiment anti-haïtien. Les écrits de Balaguer, influencés par le malthusianisme et le
darwinisme social et raciste du 19ème, ont marqué plusieurs générations.
Aujourd'hui l'invasion d'illégaux haïtiens depuis le tremblement de terre, représente pour le peuple dominicain, majoritairement pauvre, cette main-d'oeuvre bon marché représente qui vient bouffer notre pain... 5 à 10% de la population de la République Dominicaine est haïtienne !!! Sans compter la différence culturelle, 75% de la population haïtienne pratique le vaudou... qui pour le dominicain est considéré comme de la magie noire qui va à l'encontre de la religion chrétienne (pour un peuple aussi catholique ce n'est pas vraiment acceptable). L'Église et le pouvoir sont assez proche, l'Obispo a du pouvoir au sein de ce pays. Et Maintenant je ne pense pas que ce soit typique à la RD, le pouvoir du blanc sur le noir de même nationalité, c'est identique au Brésil, en Colombie, au Panama, aux Bahamas, etc... (Antilles françaises ???) même combat... l'afro-latino américain  sera malheureusement toujours sous-estimé... Alors pour le haïtien à 90% noir, pour n'avoir jamais voulu se mélanger c'est effectivement un problème, mais pour avoir été quelques fois en Haïti, je crois que les haïtiens entre eux, et envers le blanc sont encore plus raciste... 10% des richesses de leurs pays appartiennent à l'élite bourgeoise haïtienne, d'origine... Libanaise, syrienne, palestinienne et italienne !! et c'est eux qui dirigent le pays, au dessus-même des politiques avec leurs monopoles sur toute l'économie du pays et ce en exploitant son propre peuple en les traitant comme des chiens... utilisant des enfants esclaves appelés les "restaveks" et j'en passe... je sais de quoi je parle nous avons sauvé 3 enfants des pattes de leurs "maîtres" l'une d'entres elles à 10 ans ne savait pas comment utiliser des couverts, elles avait été "éduquée" depuis sa tendre enfance à manger les restes dans un bol avec les chiens !! Et pour le "maître" cela paraissait tout à fait normal, c'était une race inférieure, ça se voyait rien qu'à sa couleur de peau !!  Y a encore du boulot à faire... croyez moi !!

Décidemment la nature humaine ne progresse pas au fil des siècles...hélas, contrairement aux progrès techniques, nos mentalités ne suivent pas, c'est Arthur Koestler qui disait je crois que l'homme est fou.

Et oui Cathy, c'est surtout le seul être sur cette terre à tuer pour le plaisir ou assouvir une folie et non pour manger !!!

Où j'habite ils s'interpellent souvent par "hé negra" localement ce ne doit pas être une injure.

J'ai la chance de côtoyer deux mondes.

Le premier les pauvres, je dois pas aller loin, il suffit de sortir de la maison.
Etant donné que les dominicains et les haïtiens vivent à peu près la même galère, il n'y a pas de rejet, donc je pencherai pour un racisme économique.
Par contre j'ai mis pas mal de temps pour qu'il oublient ma couleur de peau, non pas un rejet mais une infériorité de classe qu'ils se donnaient.
Même maintenant, quand à l'heure du repas, il y a une visite, si je dis de manger avec nous à table il y a une gène et souvent la personne trouve une excuse pour manger séparément ou après (souvent c'est la vaisselle ou la télé), j'ai l'impression qu'il y a la table des maitres.
Je ne parle pas de la difficulté de faire la vaisselle, il faut être rapide.

Deuxième monde le milieu étudiant.
(Avec les miss, j'ai parfois l'impression que la casa c'est l'annexe de l'UASD surtout fin de semana)
Pas de racisme non plus et parfois j'entends "je suis une negra et j'en suis fière" alors que la couleur de peau de la personne n'est pas franchement foncée.

Du fait que la population est plus aisée, les visiteurs plus pauvres n'entre pas sauf éventuellement pour ranger, la vaisselle ou ramener des courses. (je demande rien, ce dois être un peu la curiosité)

Quand les jeunes arrivent à coincer une voisine, on sent qu'elle est gênée, qu'elle ne se sent pas à sa place.

Les étudiants sont jeunes, ils veulent changer le monde, un peu de rebellion, ils sont sur la bonne voie, qu'ils ne changent pas.
J'arrive parfois a en moucher un en disant "je préfère que tu dises pourrais tu aller me chercher des glaçons plutôt que dire Tata* va chercher des glaçons, il y a le respect théorique, je préfère la pratique" Il y a ce que l'on dit ou pense mais il y a parfois de mauvaises habitudes culturelles. Il n'avait pas conscience de l'erreur donc non coupable comme dit le code pénal.
*Tata est un des jeunes de la rue.

Dernier exemple: Quand je mange chez mon avocate qui est francophile à cause du siècle des lumières, ça ne la dérange pas de parler de Diderot, Voltaire ou Rousseau en ayant du personnel qui a préparé le repas, qui nous sert et qui fera la vaisselle. C'est même pas du "bobo" local, c'est une autre vision.

Comme on peut voir mon expérience est limité que ce soit au niveau population ou géographique voir temporelle (10 mois)
Du peu que j'ai vu, le rejet ou le mur serait plus vis à vis de la classe que de la couleur, il y avait parfois du foncé coté étudiants est plus clair coté pauvres. Donc je dirai plutôt culture que racisme. L'avantage du culturel il évolue plus vite que le racisme de base, ça se voit au niveau générationnel.
Avec Trujillo qui voulait blanchir la RD et le développement tardif de l'éducation par rapport à l'Europe, le chemin à faire a débuté plus tard.

Du pur racisme à la beauf j'en ai vu mais peu, c'est plus flagrant car l'impunité est courante. Exemple: L'âne du charbonnier qui gênait un automobiliste qui ne savait pas faire un créneau. Ca gueule sur le charbonnier comme c'est pas possible, le très légèrement plus clair me prend à témoin voyant ma couleur de peau, en montrant la couleur de mon bras, je lui ai dit que je voyais deux négros dont un qui était pas sympathique. Il est tombé des nues plutôt qu'il l'a mal pris.

J'emploie souvent cette phrase: l'inconnu engendre la peur, la peur engendre le rejet, ça colle très bien au racisme. Dans le cas dominicain, il y a l'inconnu et le rejet mais pas la peur.

Le rejet des haïtiens:
Pour le tremblement de terre, il se sont pas mal impliqué ici, la vision de "l'autre" a changé.
D'un point de vue purement économique, si le rejet se transformait en compassion, le coût de la main d'oeuvre dans les bateys risquerait d'augmenter, ça intéresse peut être pas tout le monde.

Sans aucune mauvaise volonté Phil j'ai pas vraiment bien compris ton post... Pour en revenir à ce qui se passe en dehors de San Cristobal... le racisme anti-haïtien existe bel et bien... et on ne s'en cache pas, peu importe la couleur et la classe sociale... Qui n'a jamais vu aux nouvelles sur  Tele Antillas des haïtiens qui avaient volés se faire lyncher car c'est un peuple de voleurs, des policiers maltraiter des haïtiens sans papiers comme des animaux, car ce sont des chiens, qui n'a jamais entendu lors des manifestations de haïtiens devant la cancilleria crier "retournes dans ton pays" car ils ne sont pas bienvenue !! J'ai même entendu un dominicain noir comme le charbon, me dire en parlant de ses ouvriers "regardes c'est des vrais singes ces haïtiens... la preuve, regardes ils ont les bras plus longs que nous, comme les orang-outangs !!" c'est bien plus qu'un racisme économique, c'est une vrai aversion !!

C'est pour cela que j'écris que mon expérience est limitée.
Je ne généralise pas, ce n'est pas toute la RD. c'est peut être un exception (j'espère que non)
Ce n'est pas non plus toute la population, je ne peux parler que de ce que je connais.

Pour aller plus loin je me base sur les statistiques, je fait plus confiance à une courbe de tendance ou une corrélation qu'à un article dans un journal voir mon avis personnel.

San Cristobal ce n'est pas l'endroit rêvé pour vivre(du moins à Lavapies),c'est pauvre, c'est sale, c'est peligro, pas d'éclairage, après 22h la plupart n'ose plus sortir.
Mais une grosse qualité pas trop de racisme.
Le peu de fois que l'on me dit "c'est un haïtiens" ce n'est pas parce que c'est un singe ou voleur, c'est pour indiquer qu'il parle français et que ça me ferait peut être plaisir de parler français.

Comme je l'ai indiqué ci-dessus cette ambiance doit profiter à certains. Avec une volonté politique ça pourrait changer.
Il faut la volonté.

A travers l'histoire, le rejet de l'autre à toujours servi quelqu'un. Au moyen-âge, un bon pogrom et les dettes étaient effacées.

Le regard des dominicains sur les haïtiens est légèrement faussé.
Cet matin je discutais avec un prof d'université qui apprécie les haïtiens et qui me disait qu'Haïti était dangereux, il a été étonné quand je lui ai dit qu'en RD c'était 25 meurtres/100000 habitants alors qu'Haïti c'est 6,9.
La RD 11% de mineures enceintes malgré une moyenne de 7,2 années d'études. De l'autre coté c'est 4,6% pour 5 années.
Cultivé et sans à priori, il ne savait pas, le dominicain lambda
je suis pas sur qu'il le sait.

Le jour où l'on verra ces chiffres (ONU) dans les médias dominicains, j'y verrai une volonté d'apaisement.
Il serait marrant de voir d'autres chiffres comme un général pour 240 soldats en RD et 6000 aux USA.

Bonjour Phil.
Je ne suis pas loin de penser que ce racisme dépend donc du niveau d'éducation. Plus l'éducation serait élevé, moins le racisme brut et dur sera important. C'est cette vision que j'expliquais plus haut : Celle des villes et des campagnes.
J'ai vécu dans le même sens, une campagne électorale alors que je me trouvais à la Llanada près de Nagua. On a, à la limite, la  trouille car il y a une telle inculture que l'on a l'impression que cela peut partir en sucette à tout moment.
Pour revenir au sujet, la négritude est une culture antillaise très forte. Aimé Cesaire (Antille ) ou Sedar Senghor ( Afrique )ont parlé du sujet noir pour remettre le peuple noir au centre du village.

Pour finir, il y a une chanson des Quilapayun que j'adore , qui parle de l'universalité.

http://www.youtube.com/watch?v=x8sEU-vU4AU


Cordialement

Bonjour Pierre,

Que le racisme diminue avec le niveau d'éducation... voir la seconde guerre mondiale et le génocide des Juifs. Le niveau d'éducation de l'Allemagne était pourtant très élevé, leur culture artistique,  musicale une des plus recherchée de son époque. Donc malheureusement je ne suis pas sure que cela suffisse, la frustration due à une économie en crise et les séquelles de la première guerre mondiale ont suffi à générer une des guerres les plus meurtrières de l'histoire de l'humanité.

Souvent les difficultés économiques entraînent la recherche d'un bouc émissaire. Ajoutez à cela quelques politiciens et l'Autre sert de défouloir.

Dis donc Pierre, j' avais vu les Quilapayun en concert â Saintes, il y a plus de 35 ans, on dirait que le groupe s'est reformé a 90 % ( apparte de la discussion)

Oui Gérard, Quila vivra toujours.
J'ai mangé avec eux à Annecy en 1982.
C'est une institution chilienne à croire.
Cordialement

Pour répondre à Cathy, Gustave Le Bon en 1895 dans son livre Psychologie des foules donnait déjà la recette pour manoeuvrer les foules. Les nazis ont eu le temps d'améliorer la recette.

Avec le temps les recettes ne vieillissent pas.

Avec tout les moyens de contrôle que l'on a maintenant comme internet et d'autres, il y a quand même eu une guerre en Irak pour récupérer des armes biologiques.

J'ai une amie peintre qui habite à Berkeley qui est le berceau de la contestation aux USA, on peut pas dire qu'elle soit dans le moule.
Malgré ses contacts à l'étranger et sa mentalité, elle à mis quelques mois pour s'interroger sur le bien fondé des actions du gouvernement américain suite au 11 septembre. Si avec elle ça a fonctionné, que dire des autres.
A une moindre échelle, quand on voit les actualités en France, vu d'ici on voit plus facilement qu'il y a parfois manipulation.
Tina faisait référence à une émission sur TF1 sur Las Terrenas. Avec 3 meurtres de d'étrangers en deux ans c'est du 30/100000 habitants, comme Cali en Colombie, à quand une émission sur le paradis de Cali. C'est pas cela qui m'empêcherait d'y vivre si l'envie m'en prenait.

Maintenant si je veux faire comme les nazis, c'est pas à un prof de philo que je donne du pouvoir, mais à un aigri, je serai certain de sa reconnaissance donc de son obéissance. Avec une dose de démagogie ça doit marcher.
Comme préalables un bon chômage et une ambiance "tous pourris" est un petit plus.

Stanley Milgram est 1973 a publier le résultat de ses recherches sur la soumission à l'autorité, on peut faire des nazis avec 73% de la population. Avec une population d'étudiants, le chiffre était moindre mais supérieur à 50%.
Il y a eu une émission sur antenne2 à ce sujet.(elle doit être sur youtube)
Dans le film I comme Icare il y a un passage avec le test.
Pour ceux qui ne connaisse pas, le test était de poser une question à quelqu'un et en cas de mauvaise réponse, on envoyait une décharge électrique augmentée de 10 volt à chaque fois.
Le cobaye n'était pas le questionné mais le questionneur. Du fait de la présence d'une autorité (un homme en blouse blanche qui paraissait être scientifique) par mal allait jusqu'à 600volts dose mortel.

Fait-on parti des 73%?
(habituellement la majorité répond qu'elle fait partie de la minorité)

Phil.
Tu parles du test de Milgram ; j'ai vu cette émission à la TV. C'est hallucinant de voir comme on peut être manipulé pour faire ce que l'on ne désire pas.
Maintenant, Joseph Goebbels, chef de la propagande nazi disait " Plus le mensonge est gros, plus les gens y croient.
Quand au bouc émissaire, il est plus facile de s'en prendre ou aux moins nombreux, ou aux plus faibles, ou.....
Ce qui est flippant, c'est en fait le phénomène de foule qui fait qu'un individu ajouté à des millions d'autres individus n'agit plus tout à fait de la même manière.
La communauté internationale est effectivement allé pour rechercher les armes de destruction massive, qu'il n'y avait point pour les raisons que l'on connait.
De tout temps en RD, les dominicains s'en sont pris aux Haïtiens. Avec les faits de L'Histoire qu'a relaté Yann plus haut, et une longue dictature qui a modelé les habitants à une " doctrine ", il y a de quoi en perdre son latin.

Cordialement

Pour en revenir à ce que tu dis Pierre, et dans un sujet plus drôle, j'ai vu une série de caméra cachées à ce sujet sur la BBC, il y a longtemps (en noir et blanc si je me souviens bien), cela doit se retrouver sur Youtube certainement... cela se passait dans un ascenseur avec 3 ou 4 acteurs (dans le coup) et un piégé, c'est incroyable, au moment où les 3 se retournent face au mur, instinctivement le piégé également, il suit le mouvement de foule, quand ils enlèvent leurs chapeaux tous ensemble, il suit également... ils le remettent, rebelotte,etc... il y a eu plusieurs piégés et cela marchait à chaque coup, il y avait l'effet miroir également pour un interview, dans une salle d'attente, 5 croisent les jambes, le piégés également suit, etc... C'est incroyable...

Pour Pierre.

La deuxième fois en Irak ce n'était plus la communauté internationale qui était intervenu une première fois pour l'invasion du Koweit.

Le test de Stanley Milgram est individuel (73%).
Avec un peu de psychologie des foules on arrive à combien de %.

Avec un effectif de 320000 personnes les résistants (en comptant large) représentaient 8% de la population française. Ca semble valider les chiffres ci-dessus.

Mon père disait "avec la libération je suis passé du statut de terroriste au statut de résistant"
Si on ne veut pas être trop longtemps considéré comme "terroriste", c'est plus confortable de faire parti des 73%. C'est lui qui m'a offert le livre de Stanley Milgram. Avec Bob Morane, c'est un des livres qui a influencé ma vie.

Nota: si mon père est entré dans la résistance en 42, ce n'est pas parce qu'il faisait parti des 27% restants ou idéalisme, c'est parce que son copain a été tué lors du passage de la frontière lorsqu'ils fraudaient.

Je trouve vos messages supers; Pierre, Laurenz, Phil, attention vous allez sortir des stats.
Trop de mecs intéressants sur un forum ça va paraître louche
PS: Continuez je me régale et je m'instruits

confidence pour confidence, moi aussi je me régale en vous lisant... autant nos débats que ton Blog Tina !!

Un bar de la Capitale réservait son accès à "l'élite".....
http://www.almomento.net/articulo/13649 … -diversion

il est intéressant de voir les réactions des lecteurs

Tina, relance le sujet... lol... personnellement, quitte à en choquer quelques uns, je trouve cela normal pour un endroit privé d'exiger un code vestimentaire... et si le propriétaire a envie de créer un endroit réservé à une certaine élite, pourquoi pas, c'est son droit... tant que l'élite n'aie pas de couleur... ni de religion...
D'ailleurs en parlant de dress code, je trouve ça bien l'obligation de l'uniforme dans les écoles, ça réduit les différences de classe sociales, mais si certains auront une chemise bleue Ralph Lauren et d'autres Tati, on essaie de mettre tout le monde au même niveau, car l'enseignement devrait être un droit fondamental sans distinction de race ni de classe social... Donc pour le coup, je ne suis pas trop d'accord avec cette décision, j'investit de l'argent dans un établissement select c'est pas pour y laisser rentrer les personnes qui ne font pas un effort vestimentaire... les dominicaines même pauvres essaient d'être toujours coquette, alors pourquoi pas les hommes ??

Hé bien ! C'est pas gagné ... !

Tu sais Lorenz , la sélection se fait de toute façon par le prix des prestations .

Il y a quand même du positif dans les commentaires.
On dirait qu'en RD on commence à appliquer les lois, c'est bien.
Je n'irais pas plus loin, ça fait 24h que j'essaie de trouver une définition au mot "élite", j'y arrive pas.
Quoi que réussir à faire croire à certains qu'ils font parti d'une élite, c'est la base de tout bon arnaqueur commercial.

Mercure : Hermès chez les grecs. Dieu des voleurs, des commerçants, et des voyageurs. Il est aussi le messager des dieux.
Rien de nouveau sous le soleil !!

En parlant de voleurs : Politur Bavaro est dans la lorgnette. 30 dollars de peage pour les vendeurs ambulants sinon prison
http://www.bavaronews.com/newest/

Je remonte ce post, non pas pour relancer ce débat mais parce qu'on vient de me faire connaitre cette vidéo et je souhaitais la partager http://youtu.be/yWS4Z6p5fpU

Merci tina pour ce partage, je vais le faire tourner auprès de mes amis dominicains qui ont écrit " blanco "sur leur cedula et qui jurent qu on est pas raciste en rep dom ! Pour ma part, ce qui m a le plus choquée, ce sont  les efforts que font les dominicain(e)s pour se transformer, se croire et penser blanc tout en discriminant la negritude. Tout a été dit dans le post, je ne vais donc pas répéter.
Il y a peu, pour le fun, j ai amené mon fils de 8 mois a un cours d éveil musical. J ai simplement profité du premier cours offert. C est un peu chic. Ça coûte très cher. 14000 pesos pour 14 semaines, au rythme d une fois par semaine...1 heure, beaucoup trop long pour des petits de cet âge, beaucoup trop cher a mon gout. Bref tout ça pour dire que mon petit c était le plus foncé de la dizaine d enfants présents .... Incroyable ! Le chic dominicain c est le type hispano...
D autres part, cela semble tellement étrange une " blanche" avec un petit plus foncé qu elle qu on m a déjà demandé à maintes reprises si mon fils était adopté...ou tout simplement si il était de moi. C est fou non ?

Il faut aussi lire les commentaires laissés par les uns et les autres, cela remet un petit peu les choses en place.
d autre part, la couleur de peau qui est stipulée sur la cedula d un individu, n est pas déterminée par le détenteur du document, mais bien par les services de la junta centrale qui émettent le document.
Dans nos pays, on ne mentionne pas la couleur de peau sur un document , on regarde la photo pour savoir...en RD cette différence est encore mentionnée sur le document. La dernière modification qui a été faite sur sujet ne concernait ni le blanc, ni le noir mais  sur la couleur de peau intermediaire, qui était dénommée  Indio , et qui devrait s’appeler aujourd’hui Mulato ( mulâtre).

Merci Tina.
En lisant les commentaires sur youtube, c'est aussi instructif, il y en a pas mal qui attaquent le fond via la forme, la peinture du baigneur noir qui le rendrait moins attirant donc enlèverait toutes validités au test.

Si ce serait un racisme à la beauf comme en France, je préfèrerai, ici c'est plus culturel, parfois j'ai l'impression du système de castres indien.
Il y a la gamine d'à coté qui a un sacré potentiel et la volonté pour réussir. Elle veut être architecte et on s'est mis d'accord elle le sera. Malgré que les parents n'aient pas à s'inquiéter du coût et du soutien scolaire, du fait qu'ils soient colorés, pour eux c'est pas trop concevable que leur fille puisse être autre chose que marchande de thé ou ouvrière.
Je leur ai dit que les études américaines sur la réussite sociale démontraient que c'était les études qui faisaient la réussite et non la couleur de peau. Que la couleur de peau n'était qu'un des paramètres des études suivies.
Pour enfoncer le clou, il a fallu que je dise que l'esclavage étant abolie depuis plus d'un siècle et demi, il serait temps que l'on arrête de penser: la merde pour les esclaves et le pouvoir pour les maitres. Oui je pense que c'est culturel.

Souvent sur moi je n'ai ma carte d'identité française. Si on me demande la cedula, je réponds que comme ce négro de Mandela
j'apprécie pas trop la référence à la couleur de peau sur la cedula ça fait apartheid, étant donné que je suis toujours plus blanc que celui qui me pose la question j'ai souvent un sourire en réponse.

Pour Yann je confirme c'est un M qui est mis à coté de PIEL sur la cedula.
Bonne journée.

PS: mon expérience est limité à San Cristobal, je suis au contact des habitants plutôt pauvres qui ont cette mentalité de castres et des étudiants qui majoritairement pense comme moi.

Phil,

Les universités sont pleines d étudiants(es)noirs(es)qui termineront avocats, ingénieurs, ou médecins, il est évident que du coté des familles dominicaines d origine blanche, il y a généralement plus de moyens, mais les universités produisent plus d intellectuels (lles) noirs ou métisses (mulâtres) quelque soit le niveau social, que de blancs et cela est normal  vue comment est divisée la population.
Oui il y a encore du racisme dans ce pays, mais quelle belle leçon il donne a certaines autres nations dites plus developpées, modernes...

Je pense que , comme pour le thème des déchets  , il va falloir du temps pour que les choses évoluent . Là aussi c'est en cours , mais il va être difficile de gommer les "castes" établies , qui ont gérées l'économie et la politique de ces pays depuis plusieurs siècles .
L'élection de la dernière miss Rep Dominicaine a permis de relancer favorablement ce thème dans les médias . Cette jeune fille est l'exemple même de la réussite par l'éducation la volonté et la rigueur malgré une origine modeste et colorée .
Obama est bien devenu président des USA ? Tous les espoirs sont permis !

Pour Yann
Les étudiants qui viennent à la maison sont plutôt colorés donc j'ai conscience de l'ouverture.
C'est pour cela que je fait référence aux deux mondes que je côtoie.
L'autre monde est moins éduquer, plutôt placé au bas de l'échelle. C'est celui où la dame âgée se lève pour me donner sa chaise parce que je suis blanc.
C'est l'endroit ou on trouve normal cet état de fait envers les noirs alors qui sont majoritairement noirs.
C'est l'endroit où je dois acheter des cahiers alors que donner de l'argent serait plus simple mais par expérience....
C'est dans ce monde que je trouve facilement cette mentalité de castre alors que c'est l'endroit où je devrais y trouver le plus grand rejet.

Bien entendu je connais un peu la mild class dominicaine, mais quand je passe ma porte c'est le bas de l'échelle sociale donc
j'écris plus facilement sur un sujet que je connais mieux.

c'est pour cela que j'écris toujours que je fais référence à deux mondes et localisé à San Cristobal, c'est ce que je connais le mieux mais qu'on ne peut pas étendre à toute la RD.

Comme le dit coco cacao, ça bouge est c'est tant mieux.
Il dit aussi que ce sera difficile avec les "castres" établis, j'aimerai une évolution plus rapide de la part de la "castre" qui est en bas, eux au moins ne seraient pas perdant.

Bonne soirée.