Depuis des décennies, quelques dizaines de Français vivent dans l'illégalité complète à Oiapoque, sur la frontière guyano-brésilienne. La police fédérale les tolère (sans jamais le dire expressément) sous réserve qu'ils n'exercent pas d'activité professionnelle et qu'ils aient toujours une pièce d'identité sur eux.
Ces gens sont pour la plupart des bénéficiaires du RSA qui profitent de la vie moins chère que du côté guyanais (adresse bidon "en face" et passage à la poste une fois par mois pour tirer l'argent), des enseignants qui habitent là pour payer un loyer plus faible ou parce qu'ils n'ont pas trouvé de logement (ils traversent le fleuve pour aller travailler en face, à Saint-Georges), des retraités qui ne se sont pas donné la peine de solliciter le VIPER (ou qui n'auraient pas les revenus minimaux nécessaires pour l'obtenir).
C'est à un point tel que des "notables" brésiliens ont construit de petits studios meublés à l'usage exclusif de cette clientèle.
Je suis par ailleurs très surpris de voir que ces studios pour gringos sont fort peu barricadés et pourtant jamais cambriolés. Signe qu'une protection "occulte" permet aux affaires de tourner.
Je voudrais savoir si cette situation existe sur d'autres frontières brésiliennes, et connaître votre point de vue: y-a-t-il un risque sérieux pour que ça change du tout au tout sans préavis (surtout qu'il suffit pour ça d'appliquer la loi), d'autant plus que les Brésiliens qui posent le pied sur le sol guyanais, ne serait-ce que pour quelques heures, sont traqués par la PAF?
Ou bien selon vous, les probabilités que ça perdure sont importantes (je le répète: le phénomène est très ancien: au moins trente ans)
D'un côté, le Brésil se normalise, certes, mais de l'autre je me dis que si des investisseurs brésiliens ont bâti ces studios, c'est qu'ils sont sûrs d'eux.
Parce qu'il n'y a aucune clientèle de substitution si ces quelques dizaines de Français devaient dégager... A Oiapoque, ou bien les gens sont très pauvres et vivent dans des cases de bois, et payer 250 euros par mois sera toujours hors de leurs possibilités (en face, côté guyanais c'est de 600 à 1.000 euros, pénurie aidant) ou ils font péter la thune essentiellement grâce à l'orpaillage ou aux "boates" pour passagers en goguette venant de la Guyane et ils nt de belles villas.
Votre avis? Parce qu'un copain se tâte... Je l'en dissuade étant de nature pessimiste réaliste mais j'aimerais avoir d'autres sons de cloche.
Je précise qu'Oiapoque est tenu par une mafia très solide et que de ce fait, les gringos y sont en quasi sécurité: ils dépensent tellement d'argent (pas en visitant les musées ) que le message est clair: "pas touche, n'effrayez pas le client"
A ma connaissance, en un quart de siècle, aucun n'y a laissé sa peau ni même a été blessé, si comme partout quelques-uns se sont fait dépouiller - alors même que cette ville est excessivement violente d'après les statistiques.