Je suis le seul nostalgique ici?
C'est vrai que pendant mes 4/5 premières années ici je ne ressentait pas le mal du pays. Cela fait 16 ans que je suis au Pérou, marié à une Péruvienne et je dois reconnaitre que depuis quelques temps, contre tout attente, je commence à rêver de la France.
Bien sûr, tous vont regretter le saucisson, le fromage, bien qu'on en trouve quelques uns dans les supermarchés et quelques spécialités françaises en fonction des goûts et habitudes de chacun. Heureusement, on mange bien au Pérou.
Ici le stress est beaucoup moins présent qu'en Europe, les Péruviens sont généralement super sympa, la vie est plus cool.
Par contre, l'informalité, l'absence totale de conscience professionnelle, de parole et le pire le manque de civilité qu'on trouve aussi bien dans la circulation cahotique et sans aucun respect, que dans les magasins où les personnes te passent devant sans aucun état d'âme, pèsent au bout d'un moment.
Quand on est à son compte, il faut totalement oublier notre logique européenne très cartésienne, ici on pense différemment, personne ne reconnait ses erreurs et ne veut prendre ses responsabilités.
Quand on vit dans un pays lointain, il n'y a qu'une seule solution: s'adapter, accepter ces différences, sinon la vie devient impossible, ce qui fait repartir une grande majorité d'immigrés européens qui veulent conserver leurs modes de vie.
Ici pas question d'essayer d'imposer tes traditions, tes modes de pensées, tes habitudes, le Péruvien n'acceptera jamais, contrairement à ce qui se passe actuellement en Europe où certains pensent que c'est le local qui doit s'adapter aux migrants.
Certains essayent de se regrouper, mais j'ai personnellement constaté que la "communauté française" n'est pas très solidaire, je parle des "aventuriers" pas des expatriés (travaillant pour l'état ou entreprises internationales) qui vivent entre eux, confortablement installés dans une sorte de ghetto dans les beaux quartiers et totalement hors des réalités du pays.
Pour finir, il y a un autre facteur important dont je prends conscience récemment. Pour tous ceux qui n'ont pas un business très rentable ou un travail dans une grande entreprise avec un bon salaire, arrivé à un certain âge on commence à baliser sérieusement pour la retraite (insignifiante pour beaucoup) et les soins médicaux... ahhh la sécu a du bon.
Nostalgie, oui, après plusieurs années elle arrive petit à petit, même pour un aventurier comme moi. Et au Pérou, à part se réunir entre Européens pour une partie de belote très franchouillarde au cours de laquelle on critique souvent fortement la vie péruvienne ou regarder TV5 avec des films africains, pas grand chose pour les nostalgiques.
Mes petits moments de récré, aller manger un excellent pain au chocolat à la boulangerie de Miraflores.
Salut à tous