J'ai, personnellement, plusieurs expériences en relation avec l'importation de techniques et produits européens dans la construction.
Tout d'abord, je ne suis pas un professionnel du bâtiment, loin s'en faut mais j'ai compris qu'il se révélait indispensable d'acquérir les connaissances de bases si on voulait être en mesure de contrôler sérieusement des travaux de construction.
1. La maçonnerie : devant la piètre qualité des parpaings philippins, j'ai imaginé importer des moules à parpaing pour les murs de façade et de refend. Cela c'est révélé être une voie sans issue, aucun maçon n'a voulu adhérer à l'idée. Le philippins est un parpaing d'une épaisseur de 15cm maxi (une rangée de 3 alvéoles) X 40 x 20. A la pose il est rempli de mortier (il n'y a donc plus de circulation d'air à l'intérieur) et le mur est monté avec des barres d'acier verticales de 12" à raison d'une par parpaing et chaîné avec une barre d'acier horizontale de 10 ou 12 environ tout les deux ou trois rangées de parpaings. Ces murs ne sont pas porteurs. Ce sont des poteaux et poutres en béton coulé qui font office de fondation et et de support. J'ai compris que si je voulais déroger à cette technique de maçonnerie, il me faudrait être tout les jours à 6h30 sur le chantier et le quitter à 16h. Je devrais aussi maîtriser parfaitement le tagalog afin de pouvoir diriger l'équipe, en un mot "impasse totale".
2. la charpente : aucun commentaire si la toiture est de type traditionnel avec ossature en acier soudé. Si la charpente est en bois, je recommande de ne pas acheter des bois fraichement coupés (provenant dans la majorité des cas de coupes illégales). Du bois traité et séché en étuve est disponible mais, bien évidemment, le prix est plus conséquent. Vous comprendrez la différence lorsque vous verrez les petits vers grignoter gentiment votre charpente de bois non traité. Pour les toitures en terrasse, vous serez confronté aux problème d'étanchéité. Les produits SIKA ou leurs concurrents existent mais c'est à vous d'en imposer l'usage car leurs solutions traditionnelles ne répondent pas à ce type d'exigence.
3. la plomberie : Apporter dans vos valises plusieurs tubes de pâte à joint. Les filetages des produits chinois étant de si mauvaise qualité, vous serez bien content d'étanchéifié votre circuit de cette façon. Je vous conseille d'acheter en France vos mitigeurs thermostatiques car ils y sont beaucoup moins cher. Vous devrez cependant choisir les mitigeurs adaptés aux systèmes de production d'eau chaude instantané (chauffe-eau électrique à installer près du besoin). Généralement c'est le maçon qui réalise le circuit de plomberie (tout se visse, rien ne se soude). Sa connaissance des réserves pour siphon et sur la pente des évacuations reste embryonnaire. Là encore, j'ai importé des siphons pour douche et baignoire, produit qui m'a semblé inexistant sur le marché philippin).
4. l'électricité : c'est dans ce domaine que j'ai vue les plus grosses énormités. Vous avez deux solutions, fermer les yeux et prendre régulièrement des châtaignes et voir vos lampes allumées même lorsque l’interrupteur est fermé, ou élaborer et réaliser vous même votre circuit électrique suivant des normes européennes (cela veut dire importer vos équipement pour armoire électrique). Aux Philippines l'électricien semble ne pas connaître la mise à la terre, le code couleur des câbles électriques et les normes d'utilisation pour les disjoncteurs. Leur tarif d'intervention est basé sur le nombre de prises et interrupteurs à installer plus un forfait pas disjoncteur en fonction de sa puissance. Ne soyez donc pas surpris si il vous impose un disjoncteur de 60A pour le général et de 30A par circuit de 10 prises maximum - c'est sa facture qu'il vous prépare et si vous contestez ses choix, il considèrera que le chantier n'est pas assez rentable et préviendra son ami en charge des contrôles de la construction qui vous refusera le raccordement. Ma solution a été d'élaborer le circuit en respect des normes en vigueurs aux Philippines, de contrôler chaque phase de réalisation particulièrement sur le respect de l'utilisation d'une couleur unique et exclusive pour la phase (aux Philippines c'est le noir ou le rouge, mais ils préfèrent le noir) et la présence d'un câble dédié à la mise à la terre pour l'ensemble des équipements la nécessitant, puis de payer mon "impôts révolutionnaire" en lui laissant le choix des disjoncteurs. Dès que mon circuit électrique a été réceptionné, j'ai réaménagé mon armoire électrique en utilisant les normes et produits européens. Je conseille d'importer les prises mâles et femelles 16A françaises ainsi que les boitiers extérieurs étanches car les modèles disponibles ici relèvent de l'ineptie.