Bonjour,
Voilà un sujet qui peut susciter des débats très passionnés, d'autant plus qu'il semble difficile d'être vraiment objectif.
Ce qui fait le bonheur des uns peut être bien différent de ce qui fait le bonheur des autres, n'est-ce pas? Et cela dans bien des aspects de la vie en général.
Pour être plus précis, en ce qui me concerne, voilà 19 ans que je vis en Algérie, et que la vie algérienne me convient. J'ai trouvé en Algérie ce que je cherchais, même si les choses sont loin d'être sans défaut.
Autour de moi, les jeunes ne rêvent que de partir, partir, partir... L'auto-dénigrement en Algérie est généralisé, et cela me rend souvent bien triste et révoltée. Je comprends les difficultés de la jeunesse, mais bien souvent aussi, ce sont des gens établis qui rêvent de partir, des gens diplômés par l'éducation algérienne, qui peuvent être médecins, chercheurs, ingénieurs, et percevoir pour les uns des revenus très confortables, et qui, pourtant, à force de s'être laissé bercer par l'auto-dénigrement des années durant, ne rêvent que d'une chose : quitter leur pays. Certes, les choses ne sont pas toujours faciles pour la jeunesse, j'en suis bien consciente. Même pour des gens diplômés. Mais je vois aussi des gens réussir leur vie et être heureux en Algérie.
Pour vous qui êtes licenciée, je ne peux vous dire si votre diplôme sera reconnu. Souhaitez-vous poursuivre vos études? En tout cas, je pense qu'il y a des étudiants européens, même s'ils ne sont pas nombreux, qui fréquentent les universités algériennes.
Pour ce qui est de la naturalisation, vos origines algériennes ne suffisent-elles pas à être de nationalité algérienne? (simple question, ne maîtrisant pas ce sujet).
Dernière question, si vous me le permettez : serez-vous mariée en arrivant en Algérie?
Enfin, vous semblez déjà connaître l'Algérie, ce qui n'était pas le cas lorsque je décidai moi-même de m'y établir il y a 19 ans. Et je n'ai jamais regretté ce choix.
Je finirai donc en disant que tout dépend de ce que vous recherchez en Algérie. Chaque personne étant différente, chacun ayant des priorités différentes dans sa vie, on ne peut penser avec l'état d'esprit de quelqu'un d'autre. Les conseils des autres (y compris les miens) ont donc des limites. Il faut savoir prendre du recul et faire ses propres choix. Si aujourd'hui encore j'écoutais ce que l'on me dit alentour, je quitterai l'Algérie puisque beaucoup ne rêvent que d'aller vivre en France.
En conclusion, une petite anecdote : quelques semaines seulement après être arrivée en Algérie, un médecin à l'hôpital, étonnée de mon choix de résider en Algérie, pays qu'il souhaitait quitter comme tant d'autres, eut une remarque quelque peu ironique en découvrant mon enthousiasme et me fit comprendre que je changerais sûrement d'idée lorsque quelques mois se seraient écoulées. Eh bien, non, je n'ai toujours pas changé d'avis après 19 ans passés au bled. Mais cela, bien sûr, ne concerne que moi, et mon expérience reste très personnelle. A chacun ses rêves, à chacun ses priorités...