Même si le monde connaît actuellement une crise migratoire sans précédent, de plus en plus de personnes choisissent de partir vivre à l'étranger, en quête de nouvelles perspectives de carrière, d'une meilleure qualité de vie, ou tout simplement, de nouvelles aventures. Mais quelle est l'attitude mondiale à l’égard de l'expatriation et de la crise des réfugiés ? Expat.com vous en dit plus selon le baromètre Ipsos.
L'expatriation : une tendance à la hausse
D'une manière générale, l'expatriation démontre une tendance à la hausse depuis les quelques dernières années, comme en témoigne ce sondage réalisé auprès de près de 18 000 citoyens de plus d'une vingtaine de pays à travers le monde. C'est d'ailleurs l'avis de 75% des sondés tandis que seuls 6% soutiennent le contraire. En effet, il semblerait que la mobilité internationale ait pris une proportion significative, notamment au Pérou, en Suède, en Turquie, en Italie, au Brésil, en Afrique du Sud, en Belgique, ou encore en France. Les pays les moins concernés par cette tendance seraient la Corée du Sud, le Japon, l'Arabie Saoudite, ou encore la Pologne et l'Espagne.
En revanche, la perception veut que l'expatriation n'aurait pas forcément un effet positif sur de nombreux pays, comment l'estiment leurs populations. Seuls 5% des Hongrois, par exemple, ou encore, 9% des Turcs, 10% des Italiens, de même que 14% des Français estiment que l'expatriation aurait un impact positif. Les pays ayant accueilli les plus grands nombres d'expatriés toutes motivations confondues, notamment l'Arabie Saoudite, l'Inde, ainsi que la Grande Bretagne, le Canada et les États-Unis, se réjouissent, quant à eux, de l'impact positif de l'expatriation. 38% des Australiens se montrent également en faveur de la hausse du taux d'expatriation. Rappelons d'ailleurs que l'Australie reste l'une des destinations les plus populaires pour les expatriés en raison de l'abondance des opportunités, que ce soit pour les salariés ou les entrepreneurs.
Il est intéressant de noter que près de la moitié des sondés sont d'avis qu'il y a trop d'expatriés dans leurs pays respectifs : un avis partagé surtout par 83% des Turcs et 66% des Italiens qui sont déjà très affectés par la crise des réfugiés en Europe. En juillet 2017, l'Italie avait accueilli pas moins de 11 459 réfugiés. La France fait aussi partie des pays dont la population se montre plutôt sceptique à l'égard de l'expatriation, avec 49% des sondés se disant contre. Cet avis n'est toutefois pas partagé par les Japonais, les Sud Coréens, de même que les Canadiens, les Néo-zélandais, ou encore les Britanniques qui ont toujours été des peuples chaleureux et ouverts aux nouveaux arrivants.
L'impact de l'expatriation
Quel sont les véritables enjeux de l'expatriation pour les pays évalués dans le cadre de ce sondage ? Certes, les avis divergent, mais l'on note une plus grande inquiétude au niveau des services publics et de l'économie, y compris le marché du travail. Près de la moitié des sondés estiment que l'expatriation exerce une pression accrue sur les services publics tandis que 41% se disent inquiets par rapport à la situation actuelle du marché du travail de leurs pays respectifs. En ce qui concerne l'emploi, les plus grosses craintes sont exprimées par les Turcs et les Russes en raison de leurs taux de chômage élevés tandis que les Suédois, les Allemands, de même que les Japonais et les Britanniques se montrent plutôt accueillants à l'idée d'être soutenus par la main d'œuvre étrangère.
Il existe également une grande disparité au niveau des avis concernant l'impact économique de l'expatriation sur ces pays. Seuls 28% des sondés, notamment ceux vivant en Arabie Saoudite, en Grande Bretagne, en Nouvelle-Zélande, ainsi qu'au Canada et aux États-Unis, estiment que l'expatriation a un impact positif sur leur économie. Ces pays sont d'ailleurs des destinations privilégiées pour l'emploi comme pour les affaires, les entrepreneurs y étant bien encadrés. De l'autre côté, l'Italie, la Belgique et la France font partie des pays dont les populations se montrent défavorables à l'égard de l'expatriation d'un point de vue économique.
Ce n'est un secret pour personne que la Nouvelle-Zélande se montre de plus en plus ouverte envers l'expatriation professionnelle en raison d'une pénurie de main d'œuvre qualifiée. Les professionnels étrangers hautement qualifiés y trouvent leur bonheur, comme en Arabie Saoudite, en Grande Bretagne, en Australie, ainsi qu'au Canada et aux États-Unis. En revanche, l'on se montre plus réticent à ouvrir les portes du marché du travail aux professionnels hautement qualifiés en Serbie, en Italie, en Belgique, en Hongrie, ainsi qu'au Brésil. Vous devriez en prendre note si ces pays font partie de vos destinations de prédilection pour une future expatriation professionnelle.
Il faut aussi reconnaître que l'expatriation a un effet considérable sur le paysage culturel d'un pays et ce n'est pas un hasard que certains soient particulièrement reconnus pour leur aspect cosmopolite. C'est d'ailleurs le cas de la Grande Bretagne, de la Nouvelle-Zélande, de l'Australie, ainsi que du Canada et des États-Unis grâce à la présence d'un grand nombre de ressortissants étrangers venus des quatre coins du monde. Qu'y a-t-il de mieux que de vivre dans un pays où les différences culturelles deviennent l'un des aspects les plus attractifs de la vie quotidienne et où l'on arrive à cohabiter en parfaite harmonie ? La Suède, le Pérou et l'Afrique du Sud font aussi partie des pays où la contribution des expatriés sur le plan culturel est plutôt valorisée.
Les avis sur la crise des réfugiés
La crise des réfugiés demeure une source de préoccupation pour de nombreux pays, dont la Turquie, la Hongrie et l'Inde dont les populations estiment qu'il est plus que jamais temps de fermer les frontières. L'on exprime également des doutes sur les réelles intentions des réfugiés et leur capacité à s'intégrer. Il faut dire les menaces terroristes pesant perpétuellement sur certains pays et notamment en Europe font que les populations soient de plus en plus en méfiantes envers les réfugiés. La Serbie, le Pérou, l'Inde et l'Arabie Saoudite semblent être les rares pays où les réfugiés sont les plus acceptés et soutenus afin qu'ils puissent s'intégrer plus facilement à la société.