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Interview : Javier, musicien, linguiste et amoureux de l’île Maurice

Écrit parAnne-Lise Mtyle 11 Février 2021

L'île Maurice, avant d’y poser ses valises, il n’en avait pas beaucoup entendu parler. Aujourd’hui, Javier, de nationalité espagnole, la connaît par cœur… ou presque. Il est tombé amoureux de sa dolce vita, de son air marin, de la chaleur de ses habitants, de sa musique enjouée...

Parlez-nous de vous, Javier

Je m'appelle Javier, je viens de Barcelone et je suis maître de conférences à l'université de Maurice où j'enseigne la linguistique. Je collabore également en tant qu'éditeur chez Expat et dans mon temps libre, je me consacre à la musique. 

Comment avez-vous choisi l'île Maurice? Et surtout pourquoi avoir décidé d'y rester aussi longtemps ?

A vrai dire, la première fois que j'ai mis le pied à l'île Maurice, ce n'est pas moi qui l'ai décidé. En 2009, je travaillais pour une entreprise à Bruxelles qui s'est installée à l'île Maurice. Dès le premier instant, j'ai senti une très bonne énergie ici. Je suis resté jusqu'en 2011. Puis je suis revenu en 2015 et je me suis installé ici pour de bon. 

Qu'est-ce qui vous plaît le plus ici ?

Plusieurs choses. Le caractère détendu et amical de ses habitants. Il est en quelque sorte similaire au caractère des méditerranéens et des latinos. Le climat, sans doute. J'aime aussi la mer, le surf, la plongée, l'île Maurice a un littoral impressionnant. Une autre raison qui m'a incité à rester est l'évolution de sa scène artistique et culturelle au cours des dix dernières années.

Justement, vous êtes musicien. Que pensez-vous de la scène musicale et culturelle à Maurice ?

La scène artistique traverse une nouvelle phase et il est très intéressant d'en être témoin. L'irruption de nouveaux artistes, groupes, festivals et concerts donne un petit coup de pouce à la musique locale. Je pense qu'il y a un immense talent, la preuve en est l'importante diaspora de musiciens mauriciens à l'étranger. 

Par contre, la scène locale souffre de plusieurs problèmes. D'une part, il n'y a pas beaucoup d'endroits où des concerts sont programmés. Ceux qui le font paient en général très peu aux musiciens. Il n'existe pas de scène underground (organisée et gérée de manière autonome par des musiciens). Beaucoup de festivals ont tendance à programmer pendant une période de temps les mêmes groupes et ne donnent pas l'occasion à des nouvelles propositions, ils ont peur de risquer. Dans de nombreux cas, la tendance du musicien local est de plaire à son public, mais pas tellement de s'exprimer en tant qu'artiste. On voit qu'ici le punk n'a jamais eu sa révolution. Heureusement, il y a de nouvelles propositions et des groupes qui essaient de faire de nouvelles choses et osent aller au-delà des conventions. 

Comment vous retrouvez-vous dans ce milieu ?

Personnellement, c'est une période très enrichissante pour moi. J'ai l'occasion de découvrir la musique mauricienne avec de grands artistes, d'apprendre d'eux et de collaborer à leurs projets. On ne peut pas demander plus. J'aime participer aux jams, sur la plage, chez des amis, dans les bars. Et avoir la chance d'accompagner certains groupes lors de concerts et de festivals est un véritable luxe. J'aimerais dans l'avenir pouvoir travailler sur projet plus personnel. 

Quel est votre style de musique mauricienne préféré et pourquoi ?

Un seul style ? Impossible. Le choix d'un style dépend du jour et du mood. J'aime le séga, le séga et le reggae. Mais je suis surtout intéressé par le hip-hop et le jazz made in Mauritius.

Si vous deviez conseiller aux expats un seul artiste mauricien et une seule chanson mauricienne...

Un artiste ? Une seule chanson ? Ce serait un peu injuste.Il y a quelques noms essentiels pour découvrir la musique mauricienne : Kaya, Cassiya et Menwar: la vieille école. Parmi les nouveaux : Philippe Thomas, Babani et A4C. La chanson, allez, quelque chose avec un peu de piment: Sizann de Menwar.

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A propos de

Anne-Lise a étudié la psychologie pendant 4 ans au Royaume Uni avant de rentre à Maurice pour prendre de l'emploi comme journaliste. Après 3 ans dans la presse écrite, elle occupe désormais le poste de responsable éditorial à Expat.com.

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