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Être Français à l'étranger quand les frontières se ferment

voyageur seul
Skitterphoto / Pexels
Écrit parCécile Lazartigues-Chartierle 24 Février 2021

En ces temps de turbulences, vivre à l’étranger ne fait qu’amplifier les aspects spécifiques de notre vie loin de nos racines, de notre famille.

Au tout début de la pandémie, personne n'aurait pu imaginer que les semaines, les mois allaient se succéder dans cette incertitude tant sanitaire, qu'économique un peu partout dans le monde. Avec l'imposition de mesures, plus ou moins drastiques, fermeture de certaines frontières, restrictions, couvre-feu, quarantaine, nous sommes tous touchés dans nos libertés individuelles. Le ressac économique devient d'ailleurs dramatique pour certains. Et même si la bonne volonté pour le bien commun est généralement de mise, ne plus pouvoir se déplacer à notre guise est, pour ceux qui vivent à l'étranger, un défi de plus, peut-être un défi de trop.

Que reste-t-il de nos amours ?

Parce que oui, même si nous vivons loin, l'idée que nous pouvons sauter dans le premier avion pour rejoindre notre terre natale, famille ou même amis, fait souvent partie des prérequis pour se sentir à l'aise. On sait qu'on peut « rentrer » à tout moment si les circonstances l'exigent ou si nous sommes en manque. Mais voilà, la pandémie a tout changé. Impossible de rentrer en urgence pour la naissance du petit dernier de notre frère ou plus triste encore, impossible de braver les fuseaux horaires pour arriver à temps au chevet d'un être cher à l'article de la mort. Mais quand on laisse sur sa terre natale des gens qu'on aime, être « coincés » ailleurs est un tribut terrible à payer.

D'aucuns souligneront à grands traits que vivre à l'étranger est un privilège, certes. Oui, nous avons la chance de pouvoir avoir le cœur entre deux pays, profiter des richesses culturelles de nos racines et en même temps s'enrichir d'un vécu différent. Mais quand nos liens affectifs souffrent de l'impossibilité du retour, quand notre décision de vivre loin a des répercussions aussi douloureuses pour les êtres chers restés dans notre pays d'origine, la raison même de l'expatriation ou de l'immigration se pose.

Braver les tempêtes, mais garder le cap

Tous nos repères ont été bousculés, quelle que soit la géographie de notre lieu de vie. Mais cette impossibilité de nous rendre dans notre pays d'origine avec facilité met en perspective notre dépendance au voyage pour notre équilibre. Que nous ayons monté un projet fou et enthousiasmant de partir vivre de notre propre chef au Mexique ou au Sénégal, ou que nous ayons acquiescé à une mission lointaine en Amérique latine, il n'en reste pas moins dans un coin de notre tête, nous étions toujours à un avion de pouvoir « rentrer » si besoin.

Cette période inédite nous aura amenés, de gré ou de force, à nous poser des questions essentielles. Au milieu du chaos, retrouvons l'essence même de ce qui est important, vraiment important. Nous touchons à l'intime, au cœur même de nos vies. Est-ce que vivre loin de nos racines premières est ce que nous voulons encore ? Pour certains, le prix de l'aventure est trop élevé en coût humain, pour d'autres malgré le chagrin, la frustration, l'aventure en vaut toujours la peine.

Même les plus grands navigateurs après avoir parcouru les mers les plus lointaines rentrent au port. Si Ulysse a mis 20 ans pour revenir à Ithaque, nous pourrons rejoindre notre terre natale avant !

Un privilège d'être contemporain est d'avoir à notre portée tous les moyens de communication actuels. N'allez pas me faire dire ce que je n'ai pas dit, je sais pertinemment que ce n'est pas la même chose, mais quel plaisir de pouvoir à tout moment entendre la voix de ceux qu'on aime, de voir la bouille des enfants par visioconférence et d'échanger des photos de nos vies respectives en simultané.

Alors face aux vents contraires, gardons le cap contre vents et marées, soyons vigilants face aux écueils. Parce que quel que soit notre ancrage, ici ou ailleurs, l'important est de savoir ce qui est profondément primordial pour nous et de veiller à ajuster nos voiles en conséquence car le voyage va continuer.

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A propos de

Franco-canadienne, experte en Interculturel, elle accompagne les entreprises et les individus à développer l’Intelligence Culturelle pour plus d’harmonie et d’efficacité.

Commentaires

  • THAI3000
    THAI3000il y a 3 ans(Modifié)
    les etats unis sont formés d expatriés::::ils savaient ce qu ils faisaient c était leur choix en effet comme dit trés bien BERNARDROZ on ne peut vivre dans deux pays a la fois;;;; si on choisi un pays pour s expatrier ce n est pas pour s appitoyer sur son sort dés que l on ne peut revenir a ses racines:::::un arbre transplanté ne peut pousser que la ou il se trouve:::::
  • Merabharat
    Merabharatil y a 3 ans(Modifié)
    Que faut-il regretter? En Inde depuis presque trente ans, je n'ai jamais apprecie autant le pays que depuis le debut de la pandemie. J'apprehendais le desordre et les penuries,il n'y en a (presque) pas eu. Confinement (?) idyllique de deux mois et demi dans l'Himalaya indien en avril- mai-juin, voyage en France reporte en decembre, vol de fin janvier annule per la compagnie, couvre-feu en France, nous avons renonce. Resultat: trois mois sous les cocotiers a Goa. Seul regret: la paperasse que je trouverai lors de mon prochain (?) sejour en France
  • Theleme95
    Theleme95il y a 3 ans(Modifié)
    Nous sommes un couple de retraités, notre vie en Thaïlande est un choix réfléchi. Jusqu'en 2019, nous passions quelques mois en France chaque année. En 2020 le virus du covid en a décidé autrement, nous sommes restés en Thaïlande, nous etions triste de ne pouvoir partir dans notre pays. Ça fait 19 mois que nous n'avons pas revu la France. Nous avons pris conscience que la Thaïlande etait notre second pays, et surtout nous avons réfléchi à la vie que nous souhaitions, si les voyages deviennent dufficiles voire impossible, c'est en Thaïlande que nous resterons. La médiocre gestion du virus en France ajoutée a l'interdiction pour des français de rentrer dans leur pays nous éloigne un peu plus de la France chaque jour. Nous espérons que la situation s'arrangera en 2021 mais si ce n'était pas le cas nous n'en serions pas catastrophés. A choisir nous préférons être bloqués en Thaïlande plutôt qu'en France.
  • Philvar
    Philvaril y a 3 ans(Modifié)
    Encore de l'enfumage ! Pourquoi avons nous quitté la France ? Hors ceux envoyés par leur entreprises qui se doit de prendre leurs problèmes en charge² , les autres s'expatrient pour des motifs personnels divers et variès, mais puissants ! Alors pourquoi noircir leur situation et en remettre une couche sur le pessimisme ambiant largement suffisant. Si, comme je le sais, la finalité est de remettre le nombre d'humains sur terre au niveau d'un siècle avant, ce qui me semble un impératif; reste la façon d'y arriver, tout d'abord rn silence ....
  • BERNARDROZ
    BERNARDROZil y a 3 ans(Modifié)
    Moi je suis expatrier en THAILANDE et heureux d etre ici,si quelque chose arrives a ma famille de toute facon j ai prevenu avant le Covid je rentrerai pas en urgence,j ai profiter 50 ans des miens en FRANCE je me suis expatrier c est mon choix.on ne peut pas vivre dans deux Pays a la fois,pareil pour vivre dans deux regions en FRANCE....impossible.

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