Le 21 août 2016 se terminaient les 28eme Jeux olympiques d'été qui se déroulaient à Rio, au Brésil. Pour cette première édition en Amérique du Sud, le pays organisateur a vu grand. Plus de 10 milliards d'euros déboursés pour l'organisation de ces olympiades, ce qui fait d'eux les deuxièmes Jeux d'été les plus chers de l'histoire.
Comme à chaque fois, les Jeux ont bénéficié d'une attention particulière des médias étrangers, attirant en retour l'intérêt des populations. A l'issue des JO, certains fêtent la performance de leurs athlètes, d'autres voient leurs poulains rentrer avec quelques regrets dans la poche. Certains expatriés, témoins des réactions locales, ont partagé leurs observations sur la plateforme Expat.com
"Les Anglais sont fiers de leurs athlètes"
Parmi les nations les plus fières figurent certainement les Anglais, deuxièmes au classement, avec 67 médailles. Comme l'explique Vice&T, "comme à chaque événement, je pense que les anglais sont fiers de leur athlètes." L'ambiance était au rendez-vous, jusque dans les pubs, où des écrans géants avaient été installés, le temps de l'événement. Les Français, qui ont battu leur record de médailles, étaient également à la fête, encore sous le charme du couple en or, Estelle Mossely et Tony Yoka, sacrés renne et roi du ring à Rio. En Allemagne, Jean-Luc confirme que les retransmissions ont été très nombreuses, mais ajoute que les démonstrations de joie n'étaient pas forcément au rendez-vous. "Question de culture", précise-t-il.
En Australie et au Maroc, autre son de cloche. Si le quotidien francophone Le Matin titrait, le 29 juillet, "Le Maroc à fond derrière ses athlètes", Kamel34 avoue que les marocains attendaient plus, étant donné le prestige qu'a développé le pays au fil des années : "Nous avons connu des JO plus prolifiques. Nawel El moutawakel, Hicham El guerrouj, Saïd aouita restent des références en athlétisme". Les Marocains s'attendaient à des médailles en équitation, en cyclisme, au Taekwondo ou encore au Canoë Kayak. Kamel conclut en expliquant que le Royaume est avant tout une nation de Foot...Côté Australien, l'amertume prédomine. Le quotidien The Daily Telegraph résume bien l'affaire en évoquant les footballeuses : "Malgré leur préparation et leur confiance affichée, l'équipe n'a pas su saisir ses chances...comme beaucoup de nos représentants". Pour BxB27, les Australiens espéraient une 5e place au classement des médailles, et 15 médailles en or. Las, il n'en auront obtenu que la moitié. Une bien maigre moisson, aux yeux des Australiens, qui se rappellent encore leurs performances aux Jeux de Sydney et d'Athène.
Athène et Rio : même combat
Concertina, en Grèce, précise que les 6 médailles gagnées par les athlètes Grecs arrivent au bon moment, alors que la population subit toujours la crise économique et les mesures d'austérité mises en place depuis maintenant 8 ans. Elle explique que les Jeux d'Athène restent un mauvais souvenir pour les Grecs qui, pour leur grande majorité, n'ont pu suivre leurs jeux qu'à la télévision. En outre, "les Grecs se sont retrouvés avec une immense dette à la clé. Des millions de dollars ont été payés par les contribuables, rien que pour assurer la sécurité des lieux durant les jeux et réparer une structure en métal mal construite sur un édifice."
Au Brésil, les expatriés francophones ont un point de vue mitigé et, surtout, redoutent un scénario similaire. Pour Karma BR, "Comme d'habitude les jeux se passent et font rêver les plus jeunes, mais pour le quotidien rien de nouveau autour de moi : on regarde les épreuves à la TV car elles passent aux heures des novelas, en demandant des fois "O que que isso? " (Qu'est ce que c'est ?). Selon Economicus, les brésiliens seraient même nombreux à avoir trouvé l'organisation de ces jeux "piteuse". Pour Chiconomics, les images retransmises auraient même été truquées : "On ne voit pas une favela...c'est bleu et vert Rio, un rêve de bobo-écolo a la TV Dans les deux ans tous les sites crées seront en ruine. il restera la facture a régler.". Arnaudbh tempère : "On parle de problème de structure sur des gymnases. Après, je trouve que Rio a eu une bonne modernisation aéroport, ligne de métro, tramway... Mais bien sur toujours réservé pour une population". Karma BR rappelle le courage des athlètes brésiliens, qui ont su faire briller leur nation malgré des conditions d'entrainement difficiles, et conclut : "Tout n'est pas gris ici. Au final, ces jeux ont été un reflet du peuple brésilien et des changements en cours. Les minorités ont eu une exposition qui a permis de briser des tabous sur le genre, la couleur, et l'origine social et en soit c'est déjà une grande victoire. Mais au lendemain des jeux, le Brésil est toujours en crise et le peuple va devoir payer le coup financier de ces jeux".