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Levée progressive des restrictions et retrouvailles familiales : des expatriés se confient

retrouvaille familiale a l'aeroport
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Actualisé le 01 Mars 2022
Écrit parMagdalena Grdanoskale 01 Mars 2022

L'amour et l'attachement familial sont quelque chose de primordial pour tout un chacun, quel que soit l'endroit où l'on vit. La pandémie de Covid nous a montré que nous sommes plus forts que le temps, la distance et l'adversité. Pendant près de deux ans, de nombreux expatriés ont pris leur mal en patience avant de pouvoir retrouver les personnes qui leur sont chères grâce à la levée progressive des restrictions de voyage.

En effet, la fermeture des frontières et la difficultés de revoir ses proches ont rendu la situation pandémique presque insupportable pour beaucoup. Les protagonistes de cet article, qui n'ont rien à envier aux héros, ont fait des efforts considérables pour surmonter ces défis et ils se sont confiés à Expat.com. mes sensibles, s'abstenir ! Ces personnes nous parlent d'une dure réalité dans le monde entier. Il s'agit d'une réalité inévitable pour certains qui ont été dépassés par les événements mondiaux et leur situation personnelle ou familiale.

Persévérance

Alida est une survivante du cancer qui vit à Boksburg, en Afrique du Sud. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas revu sa fille qui vit aux Pays-Bas. Tout a commencé par sa demande visa Schengen, une procédure qui, généralement, ne prend qu'une dizaine de jours et qui lui a coûté cher. La première étape a été de rassembler ses documents, ensuite, elle a dû se soumettre à des tests PCR à chaque fois qu'elle a dû se rendre à l'hôpital pour son traitement. C'est sans compter les longues heures de route de Boksburg à Pretoria pour sa demande de visa. Après avoir laissé son passeport un vendredi matin, elle l'a récupéré par courrier tôt le lundi matin avec, cependant, une note de refus. À sa grande surprise, on lui a indiqué qu'elle constituait un risque pour la santé aux Pays-Bas. S'interrogeant sur cette décision, elle a contacté l'ambassade qui l'a informée que les bureaux n'auraient pas dû être ouverts en raison de la pandémie, mais qu'il n'y avait pas non plus d'instructions de fermeture. Elle s'est alors sentie mal pour toutes les autres personnes qui, comme elle, ont fait le déplacement et ont payé pour leur demande de visa, une somme qui ne leur sera pas remboursée. Pour Alida, il était important de rendre visite à sa fille pour les 40 ans de cette dernière et à son petit-fils de 8 ans. Elle s'inquiétait surtout pour sa fille qui devait subir une opération. Le but de son voyage était donc de l'aider, pas de prendre des vacances. Alida traversait déjà une période difficile avec sa lutte contre le cancer, et le fait d'être loin de sa famille rendait la situation encore plus difficile. Elle avait surtout besoin d'une vie sans stress pour se rétablir, ainsi que de la force et de la patience pour pouvoir se réunir avec sa fille et son petit-fils.

En décembre dernier, Alida a finalement reçu un visa pour rendre visite à sa famille. Cependant, elle cherche toujours à savoir si la durée du visa de trois mois peut être prolongée. Selon un homme de loi, elle doit avoir plus de 80 ans et recevoir des revenus pour subvenir à ses besoins afin d'obtenir un permis de séjour.

Communication

Originaire de Moscou, Mariia vit actuellement aux Pays-Bas. Cette jeune femme fait face à un problème très courant chez les expatriés : sa mère de 67 ans a besoin d'aide. Lors d'une visite à sa mère pour l'aider à la suite d'une opération chirurgicale, elle s'est rendu compte qu'elle devrait prendre soin d'elle jusqu'à ce que cette dernière soit complètement rétablie. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle a considéré l'option d'amener sa mère avec elle à Moscou. Son dossier de demande a toutefois été refusé par le Service de l'immigration et de la naturalisation. L'un des problèmes qui se sont posés, selon Mariia, a été la reconnaissance des vaccins contre la Covid. À ce jour, aucun des vaccins approuvés par l'UE n'est disponible en Russie. Mariia est furieuse est déçue par rapport à la réaction du Service de l'immigration et de la naturalisation lors de la demande d'exception. Elle estime que son cas a été traité avec un manque d'empathie et se dit choquée par la nature politique de la situation. La jeune femme précise que sa mère est vaccinée et qu'elle est disposée à faire un test PCR supplémentaire pour pouvoir retrouver sa famille. « Je ne comprends pas pourquoi les parents ne sont pas considérés comme des membres de la famille alors que les partenaires non enregistrés le sont », dit-elle. Elle trouve inconcevable que sa mère ait à faire face à tous ces défis. Les autorités ont informé Mariia que les parents sont autorisés à entrer dans le pays avec une exception. Cependant, les responsables auraient refusé de lui fournir plus d'explications. Si Mariia reconnaît qu'il existe des alternatives pour que sa mère puisse venir la rejoindre, elle reste déterminée à le faire d'une manière appropriée. « Ma mère est une personne âgée qui a besoin de paix pour qu'elle puisse se rétablir. Je ne voudrais pas qu'elle subisse le stress d'avoir à entrer officieusement dans le pays ». Elle souhaite que les gens soient davantage conscients des circonstances de ce genre de situation sur les familles expatriées. Elle a d'ailleurs lancé une pétition pour que la Commission européenne lève les exigences en matière de vaccins pour que les membres de la famille puissent voyager dans un pays où il est impossible d'obtenir un vaccin approuvé.

Patience

Redelinghuys (nous allons le surnommer ainsi car il vient de ce village situé dans la province du Western Cape en Afrique du Sud) a souhaité témoigner sous le couvert de l'anonymat. Redelinghuys et sa femme sont un couple de retraités. Ils ont trois enfants et six petits-enfants. En 2018, deux de leurs enfants ont déménagé aux Pays-Bas. Le couple leur a rendu visite en 2019, ce qui leur a permis non seulement de visiter le pays mais aussi de renouer avec la famille, notamment les petits enfants. La même année, leur benjamin a reçu une offre d'emploi des Pays-Bas, mais tout à coup le monde s'est arrêté. La pandémie l'a contraint de travailler à distance pendant plusieurs mois jusqu'à ce qu'il parvienne à entrer aux Pays-Bas. Son épouse et leurs enfants ont toutefois dû attendre de pouvoir le rejoindre. Aujourd'hui, toute la famille de Redelinghuys vit aux Pays-Bas. C'est la raison pour laquelle le couple tente par tous les moyens de leur rendre visite. Au terme d'une longue attente pour obtenir un rendez-vous à Johannesburg, le couple a finalement eu l'autorisation de voyager aux Pays-Bas après deux ans de séparation.

Quand l'impossible devient possible

Elana, réceptionniste, est une expatriée sud-africaine à Amsterdam. Cela fait trois ans qu'elle vit aux Pays-Bas, loin de toute sa famille. Elle a récemment donné naissance à son premier enfant, une joie qu'elle aurait aimé pouvoir partager avec ses proches. « Je pense qu'il est très important de pouvoir partager ce genre de moments physiquement avec les personnes qui nous sont chères et non via WhatsApp ou des appels vidéo. » Heureusement pour elle, ses beaux-parents sont en Pologne, ce qui a rendu les choses un peu plus supportables. « J'ai été soulagée d'apprendre que les Pays-Bas avaient une liste d'exemptions selon laquelle les grands-parents des nouveau-nés étaient autorisés à entrer dans le pays pour leur rendre visite. » Cependant, cette procédure ne s'est pas déroulée comme ils l'avaient espéré car les parents d'Elana ont dû attendre la naissance du bébé pour obtenir un certificat de naissance avant de demander le visa. À partir de ce moment, les choses se sont devenues plus simples. Il ne leur restait plus qu'à réunir leurs documents, à obtenir des tests PCR négatifs et à fournir une preuve de vaccination. Des étapes évidemment épuisantes pour Elana qui, pour sa part, se sentait impuissante. Elle dit avoir l'impression que les autorités oublient parfois les familles des expatriés et la douleur que la séparation peut apporter. Elle fait ressortir que les visites familiales sont loin d'être du tourisme. Heureusement, Elana a pu retrouver sa mère et sa sœur jumelle « Je me souviens du moment où j'ai vu ma mère franchir la porte des arrivées. Nous nous sommes embrassées et nous avons pleuré ensemble. J'ai senti que le fardeau émotionnel avait finalement été levé ».

La pandémie a occasionné des situations éprouvantes pour de nombreux expatriés dans le monde entier et pas seulement aux Pays-Bas. Des mouvements ont vu le jour pour servir de porte-voix à ces personnes en détresse afin de sensibiliser les gouvernements. L'assouplissement des restrictions de voyage autour du globe permet enfin d'attenter la souffrance de ces familles expatriées séparées pendant trop longtemps de leurs proches.

Vie quotidienne
A propos de

Magdalena, originaire de Macédonie, est une journaliste qui vit et étudie la communication en Italie depuis, maintenant, six ans. Elle s'intéresse aux sujets liés à la sociologie et la psychologie de l'expatriation.

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