Ce qui change en Indonésie après la crise de COVID-19

port du masque
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Actualisé par Veedushi le 28 juillet, 2020

Compte tenu de la progression de la pandémie de COVID-19, l'Indonésie a choisi de garder ses frontières fermées jusqu'à nouvel ordre. Si vous avez toutefois pour projet de vous y expatrier après la crise, voici ce que vous devez savoir sur les changements à venir en matière de conditions d'entrée et de visas, d'emploi, d'immobilier, ou encore, de coût de la vie et de vie sociale.

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Indonésie ?

En vue de contenir la crise de COVID-19, le gouvernement indonésien a mis en place une série de restrictions de voyage strictes, interdisant l'accès aux ressortissants étrangers. Il existe toutefois quelques exceptions, notamment pour les détenteurs de permis de résidence temporaire et de permis de résidence permanente (KITAS et KITAP) valides et à entrées multiples, les détenteurs de visas et de permis officiels et diplomatiques, les enfants ayant la double-nationalité et inscrits auprès du service de l'immigration en tant que citoyen indonésien, ainsi que les personnes occupant un poste essentiel et participant à un projet stratégique national avec l'autorisation du département de l'immigration indonésien et celles travaillant dans le domaine humanitaire. Sachez que les détenteurs de permis de résidence permanente ou temporaire ayant expiré sont également autorisés à entrer en Indonésie, mais en passant par des aéroports spécifiques. Retrouvez plus d'informations sur le site de l'immigration. Aussi, pour entrer en Indonésie, les voyageurs doivent être en possession d'une attestation de bonne santé délivre dans leurs pays d'origine respectifs. A l'arrivée, ils seront soumis à un test de dépistage de COVID-19 et placés en quarantaine pour une période de 14 jours dans l'un des établissements désignés par le gouvernement indonésien ou un établissement de leur choix sous la supervision des autorités de la santé. Qui plus est, ils doivent ne pas avoir voyagé dans un endroit à haut risque pendant les 14 jours précédant leur arrivée en Indonésie.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

A compter du 13 juillet 2020, tous les ressortissants étrangers détenteurs du visa gratuit BVK sont tenus de quitter le pays durant les 30 jours suivant l'expiration de leur visa. Ceux qui sont en possession d'un visa à l'arrivée ou d'un visa sponsorisé ayant expiré peuvent demander une prolongation de visa dans les 30 jours qui suivent. Les détenteurs du visa KITAS ou KITAP ayant expiré et qui se trouvent actuellement à l'étranger doivent soit rentrer en Indonésie dans les 60 jours qui suivent pour faire une demande de renouvellement soit demander un nouveau visa à l'ambassade indonésienne dans leur pays d'origine. Sachez que la demande de prolongation est actuellement gratuite. Cependant, ceux qui n'arrivent pas à régulariser leurs situations respectives risquent une amende, la détention, voire la déportation. Retrouvez plus d'informations sur le site de l'immigration indonésienne.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Indonésie après la crise ?

Trouver un emploi en Indonésie en tant qu'expatrié n'a jamais été une tache facile et, avec la crise, la situation risque de s'empirer davantage. D'ailleurs, des licenciements en masse sont actuellement en cours dans de nombreux secteurs, principalement celui du tourisme. A ce jour, près de 1 200 hôtels à travers le pays ont suspendu leurs activités jusqu'à nouvel ordre. Parmi les secteurs les plus affectés, on retrouve également l'industrie automobile qui a été contraint de réduire ses activités par au moins 30% durant le 1er semestre de 2020. Si dans certains secteurs il est recommandé aux employés de continuer de travailler à distance, d'autres, en revanche, restent plutôt stables malgré la crise. Il s'agit, notamment, des secteurs de la communication, de l'alimentation, de l'énergie, de la finance, ainsi que la logistique et le commerce au détail. Il convient toutefois de garder en tête que pour être embauché en Indonésie, un professionnel étranger doit disposer de compétences exceptionnelles qui ne sont pas disponibles localement. Le taux de chômage devrait ainsi passer de 5,8% en 2019 à au moins 9,2% d'ici la fin de 2020, selon les prévisions officielles. L'on s'attend ainsi à ce que 5 millions de personnes se retrouvent sans emploi.

Comment le système de santé local a-t-il réagi face à la crise ?

L'état du système de santé indonésien et de sa capacité en matière de traitements était déjà alarmant avant la pandémie. Il est donc évident que la crise de COVID-19 est venue aggraver la situation. Selon les informations fournies par le ministère de la Santé, le pays possède 321 544 lits seulement pour une population de près de 270 millions d'habitants, sans oublier le manque de personnel soignant et non soignant. Le manque d'équipement de protection a également été décrié. Compte tenu de la progression de la pandémie sur le territoire indonésien, 227 hôpitaux, y compris des hôpitaux militaires et policiers, ainsi que des hôpitaux publics, sont venus s'ajouter aux 132 établissements désignés par le gouvernement pour le traitement des cas de COVID-19. Par la suite, des bâtiments comme le village athlétique de Jakarta et le camps de refuge de Riau ont été convertis en centres de traitement. Des étudiants en médecine ont également été déployés sur une base volontaire pour répondre à la demande grandissante. Il n'empêche que le gouvernement indonésien a su s'appuyer sur la technologie pour offrir des services à distance à la population. Grâce à la télémédecine, une grande proportion de la population peut désormais bénéficier de consultations médicales en ligne, par téléphone ou par texto, de même que la prescription et la livraison des médicaments. D'ailleurs, des expatriés en Indonésie estiment que se rendre à l'hôpital pour des soins ne ferait qu'augmenter les risques de contracter la COVID-19. Pour la livraison de leurs médicaments, certains n'hésitent pas à avoir recours aux services de Gojek.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

La réouverture des écoles en Indonésie se fait par phases depuis le 13 juillet. Seules les écoles se trouvant dans des régions à faibles risques ou « zones vertes » sont autorisées à rouvrir leurs portes avec un nombre d'élèves réduit. Pour le reste des écoles, les cours se déroulent à distance. Cependant, les autorités locales suivent de près l'évolution de la situation et prendront les décisions qui s'imposent en temps et lieu. En effet, la situation d'une zone peut changer rapidement compte tenu de la progression de la pandémie. Quoi qu'il en soit, le port du masque, la distanciation sociale, ainsi que la désinfection régulière des mains restent obligatoires. Il est conseillé aux élèves et aux enseignants présentant des symptômes similaires à ceux de la COVID-19, ou ayant un proche malade, de s'auto-isoler pendant au moins 14 jours avant de se rendre à l'école. Sachez que seuls les écoles secondaires et les collèges sont autorisées à opérer pour l'heure. Les écoles élémentaires, ainsi que les crèches et garderies, ne rouvriront pas de sitôt. Aussi, les parents ont le choix de ne pas envoyer leurs enfants à l'école pendant la pandémie s'ils ont des doutes. Si des dispositions ont été prises pour assurer le bon déroulement de l'enseignement à distance, de nombreux parents expatriés ont opté pour l'école à la maison. Les universités sont également en train d'aider leurs étudiants à suivre les cours en ligne en négociant des forfaits internet avec des fournisseurs de services. Rappelons que seulement 56% de la population indonésienne de 270 millions ont aujourd'hui accès à une bonne connexion internet. Les universités indonésiennes sont en train de se pencher sur de nouvelles méthodes visant à améliorer l'enseignement à distance et l'adopter à long terme.

Comment se porte actuellement le marché immobilier ?

Même si les banques indonésiennes sont en train de proposer des prêts bancaires à un faible taux d'intérêt, le marché immobilier affiche une tendance à la baisse depuis le début de la crise de COVID-19. Il faut croire que les licenciements en masse et les baisses de salaires y sont pour quelque chose, de même que la fermeture des frontières. N'oublions pas les zones désignées comme étant les plus à risques en raison de la progression de la pandémie, notamment à Jakarta, à Surabaya et à Java. Selon une étude réalisée par la Banque d'Indonésie, la vente des maisons grandes, moyennes et petites a chuté par pas moins de 43,9% durant le premier semestre de 2020, ce qui a résulté en une baisse des prix de l'ordre de 1,68%. Un taux qui devrait chuter davantage d'ici la fin de l'année, même lorsque les restrictions de voyage seront levées. Qui plus est, selon les expatriés sur place, les propriétaires tentent désespérément de vendre leurs biens en rabaissant les prix. Du côté des loyers, les prix sont également en train de baisser en raison de la faible demande.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Indonésie ?

Selon les expatriés en Indonésie, le coût de la vie est resté pratiquement inchangé depuis le début de la crise. Évidemment, cela dépend du mode de vie de chacun, mais les gens ont tendance à sortir moins depuis le début de la crise, ce qui signifie dépenser moins. Au début, seuls les prix des masques et les gels hydroalcooliques avaient augmenté en raison d'une pénurie. Hormis cela, comme les frontières ne rouvriront pas de sitôt, les hôtels et restaurants sont en train de proposer des remises aux Indonésiens et aux résidents pour essayer de remonter la pente sur le plan financier.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

La crise de COVID-19 a entraîné pas mal de changements en Indonésie, notamment au niveau du train de vie. Les prises de température, la désinfection régulière des mains et le port du masque sont la nouvelle norme et la population s'y est habituée. Certaines boutiques ont même innové en installant une machine à laquelle il faut faire un signe de main pour obtenir un coupon de stationnement. D'autres ont mis en place système de commande fonctionnant avec les pieds pour les ascenseurs. D'autre part, certaines routes sont bloquées dans les grandes villes, alors il faut trouver des alternatives, ce qui peut prendre plus de temps. Les centres commerciaux sont à nouveau opérationnels même si certaines boutiques restent fermées. Et même s'il est recommandé aux restaurant de ne fournir que des plats prêts-à-emporter, les cafés et les restaurant commencent à se remplir chaque soir, avec des gens qui n'hésitent pas à troquer leurs masques pour un verre.

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