La « team D Paralympics » transportée de joie et impatiente de rejoindre l’aventure de Paris 2024 .
Une chose est certaine : l’équipe sera cette fois‑ci plus grande qu’il y a trois ans lors des Jeux de Tokyo et elle compte bien faire fureur entre les 28 août et 8 septembre prochains. 143 athlètes et cinq guides de 18 disciplines sportives représenteront l’Allemagne durant le troisième plus grand événement sportif au monde.
« Les choses deviennent sérieuses. C’est forts d’une équipe nombreuse que nous nous rendons à Paris, transportés de joie et impatients de rejoindre cette aventure. Des Jeux paralympiques qui ont lieu dans notre pays voisin, au cœur de l’Europe, sans décalage horaire ; des sites d’épreuves enfin de nouveau remplis et une ambiance riche en émotions qui fait partie de l’essence même du sport... Voilà les ingrédients que nous apprécions tout particulièrement », a souligné le président de la Fédération allemande d’handisport (DBS) Friedhelm Julius Beucher lors de la conférence de presse qui s’est tenue dans la représentation berlinoise du réseau de banques, avant d’ajouter : « Nous espérons que les spectatrices et les spectateurs allemands seront nombreux ! Et ceux qui ne sont pas sur place pourront suivre aussi bien la cérémonie d’ouverture que certaines journées de compétition pour la première fois en prime time sur ARD et ZDF. »
La Team D Paralympics tentera de décrocher les meilleures places possibles ainsi que des médailles dans 18 des 22 disciplines proposées ; ce n’est que dans les disciplines du cécifoot, du goalball, de la para haltérophilie et du para taekwondo que l’Allemagne ne sera pas représentée. Au moins 143 athlètes – 65 sportives et 78 sportifs – seront en lice ainsi que cinq guides. « Notre équipe est plus grande que lors des Jeux paralympiques de Tokyo d’il y a trois ans ; nous avons ainsi brisé la tendance à la baisse du nombre d’athlètes sélectionnés, et ce malgré une qualification plus difficile dans les sports d’équipe due au nombre réduit d’athlètes en lice. D’autres athlètes pourraient encore s’ajouter en tennis fauteuil, puisque nous attendons la décision finale de la fédération mondiale », a expliqué Karl Quade qui connaîtra à Paris ses 18e Jeux paralympiques déjà – trois en tant que volleyer, y compris en tant que médaillé d’or aux Jeux de Séoul de 1988, et désormais quinze en tant que chef de mission.
Ce dernier se réjouit particulièrement du développement dans les disciplines du para aviron (sept athlètes au lieu de deux) et du para triathlon (cinq athlètes au lieu d’un) par rapport aux Jeux de Tokyo. L’équipe allemande sera accompagnée de plus de 130 autres personnes de l’équipe encadrante, dont des coachs, des médecins et des accompagnateurs. Au total, 4 400 athlètes d’environ 180 nations tenteront, à Paris, de remporter des médailles au cours de 549 épreuves dans 22 disciplines.
57 athlètes débutants à Paris : la plus jeune est une nageuse
« Nous avons un bon mélange d’athlètes très expérimentés et de jeunes athlètes qui, pour certains, participeront pour la première fois aux Jeux paralympiques », a déclaré Karl Quade. Au total, 57 athlètes vivront à Paris leurs premiers Jeux. La plupart des sportives et des sportifs allemands sélectionnés viennent de Rhénanie du Nord‑Westphalie (33), de Basse‑Saxe (17), du Brandebourg (14) ainsi que de Hesse (12) et du Bade‑Wurtemberg (12). L’athlète la plus âgée de la Team D Paralympics, comme c’était déjà le cas aux Jeux de Tokyo, est la dresseuse Heidemarie Dresing (69 ans), tandis que la plus jeune, la nageuse Johanna Döhler, n’a que 14 ans. À cela s’ajoute une expérience considérable : Martina Willing (para athlétisme) participera en France à ses dixièmes Jeux paralympiques depuis 1992 (une fois les Jeux d’hiver en 1994 et neuf fois les Jeux d’été avec Paris 2024). Viennent ensuite Andrea Eskau (para cyclisme) et Isabelle Foerder (para athlétisme), qui participeront pour la huitième fois aux Jeux, suivies de Jürgen Schrapp (volleyball assis) et de Michael Teuber (para cyclisme), qui vivront leurs septièmes Jeux paralympiques. Michael Teuber a déjà remporté cinq fois l’or, faisant de lui l’athlète le plus médaillé d’or.
La nageuse malvoyante Elena Semechin (Elena Krawzow de son nom de jeune fille) a elle aussi jubilé il y a trois ans lorsqu’elle a remporté la médaille d’or tant attendue aux Jeux paralympiques. Mais quelques semaines plus tard, c’est le choc : une tumeur au cerveau lui est diagnostiquée. Après avoir suivi une chimiothérapie, la Berlinoise a lutté pour retrouver son niveau d’avant et est devenue championne du monde et d’Europe – et à Paris, elle défendra dans la mesure du possible son titre de championne paralympique : « C’est la première fois que nombre de mes amis, ma famille et mon partenaire viendront me suivre et m’encourager. Je trouve cela particulièrement exaltant. Quand les tribunes sont pleines et qu’il y a un bruit d’enfer dans la salle, c’est galvanisant et cela me pousse à nager encore plus vite », a dit Elena Semechin en amont de ses quatrièmes Jeux paralympiques, avant de jeter un regard sur ces trois dernières années ponctuées de hauts et de bas : « Ces défis ne m’ont rendue que plus forte et ont forgé mon caractère. Mais une chose est sûre : le cancer n’a pas réussi à prendre le contrôle de ma vie. D’un point de vue sportif, j’ai eu la chance de pouvoir déjà célébrer de nombreux succès formidables, mais ma plus belle victoire est qui je suis aujourd’hui et ce que j’ai réussi à faire de ma vie. »
Pour Elena Semechin ainsi que pour le cycliste en tandem Thomas Ulbricht et son pilote Robert Förstemann qui ont tous deux aussi participé à la conférence de presse dans les locaux du Sparkassen-Finanzgruppe, l’étape décisive vers Paris a commencé. Thomas Ulbricht a déjà participé quatre fois aux épreuves de para athlétisme, mais il s’agit maintenant de ses premiers Jeux en tant que cycliste. Quant au médaillé de bronze olympique Robert Förstemann, c’est la deuxième fois qu’il part à la chasse aux médailles en tant que pilote aux Jeux paralympiques. En 2021 aux Jeux de Tokyo, huit centièmes de secondes avaient manqué à lui et à Kai Kruse pour atteindre le bronze.
« Sur le plan sportif, nous espérons que les athlètes sauront précisément mettre en œuvre les capacités qu’ils ont développées des années durant pendant l’entraînement et qu’ils réussiront également à réaliser leur meilleure performance dans une compétition fair‑play face à la concurrence internationale. Ce qui est certain, c’est que les Jeux paralympiques nous montrent de manière impressionnante de quoi les personnes handicapées sont capables », a déclaré Friedhelm Julius Beucher. Au vu des guerres et des conflits à travers le monde ainsi que des tensions sociétales accrues, y compris en Europe, Friedhelm Julius Beucher et Karl Quade espèrent d’autant plus que les Jeux à Paris enverront un signal d’amour et de paix dans le monde. Ils ont déclaré : « C’est pourquoi nous associons aux Jeux paralympiques de Paris non seulement une grande joie sportive anticipée, mais également la croyance ferme que les événements sportifs de cette ampleur sont plus importants que jamais et qu’ils envoient un signal de cohésion à travers le monde. »
© DBS (Deutscher Behindertensportverband/Fédération allemande d’handisport)