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TUNISIE - Alliance entre islamistes et laïcs!!

Nouvelle discussion

Bedouinanimalia

TUNISIE - Alliance entre islamistes et laïcs et
          Défaite d’Ennahdha lors des premiers votes sur        l’organisation des pouvoirs

Les dernières news sur la scène politique:



"Un mois après l'élection au suffrage universel de l'Assemblée constituante, les trois partis vainqueurs ont confirmé leur récent "accord de principe" concernant les candidatures de leurs représentants respectifs aux plus hautes fonctions du pays. Ainsi selon un communiqué, les représentants de la coalition tripartite proposent les candidatures de Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol, parti de gauche) à la présidence de l'Assemblée nationale constituante, de Moncef Marzouki (CPR, un autre parti de gauche) à la présidence de la République et de Hamadi Jebali (Ennahda, parti islamiste) en tant que chef du gouvernement. La séance inaugurale de l'Assemblée constituante, qui doit se tenir aujourd'hui, marque l'entrée de la Tunisie dans la deuxième phase de son processus de transition, près d'un an après la chute du régime de l'ancien président Ben Ali."
J.K. (www.lepetitjournal.com) mardi 22 novembre 2011


"Nous venons d’apprendre, selon des sources concordantes, qu’aujourd’hui, lors de la réunion de la commission d’organisation des pouvoir, les votes pour les articles 5 et 8 de la loi d’organisation provisoire des pouvoirs ont dévoilé la défaite d’Ennahdha. En effet, concernant l’article 5 relatif à l’organisation provisoire des pouvoirs et qui concerne le texte proposé quant à la majorité nécessaire pour adopter la constitution, 9 ont voté pour tandis que 13 se sont prononcés contre.
Pour ce qui concerne l’article 8, relatif à l’organisation provisoire des pouvoirs et qui touche la question des pouvoirs législatifs du Premier ministre. , 9 ont voté pour, 12 contre et 1 abstention.
Les pourparlers au sein de la commission se poursuivront, au sein de la commission, ce mardi 29 novembre 2011, à partir de 15 heures."

http://www.businessnews.com.tn/Tunisie- … 20,27901,1
Z.D

Bedouinanimalia

Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol, parti de gauche) à la présidence de l'Assemblée nationale constituante vient de passer sur Chams FM " Tout tunisien, toute tunisienne ne peuvent qu'applaudir ce genre de DISCOURS progressiste qui constitue une forme de promesse de principe garantissant le respect de l'option sociétale moderniste assurant les acquis et les orientations qui font de la Tunisie un pays qui peut envisager l'avenir comme une possibilité de progrès et de confirmation des droits et libertés de tous les citoyen(ne)s (homme comme femme, musulman comme athée) sur la base d'une égalité réelle !"
Ecrit par Estelle Giraudoux (27 novembre 2011)

Bedouinanimalia

La femme tunisienne: Où en sommes-nous aujourd’hui ?

"Les femmes tunisiennes se mobilisent depuis quelques semaines dans la rue, les universités et les associations pour assurer l’inscription de leurs droits dans la nouvelle Constitution. Emna Ben Miled, universitaire et auteur du livre, Les racines bibliques du voile, donne son point de vue sur la situation actuelle de la femme en Tunisie. Des propos d’Ennahdha à la question du port du voile, l’écrivain tente d’aborder ces sujets sans idées reçues.

Le départ est clair : «la femme tunisienne a une place avancée par rapport aux femmes du monde arabe, elle n’acceptera pas les retours en arrière qu’on veut lui imposer.» Une fois cette idée annoncée on se dit que c’est bon, qu’il n’y a rien à craindre, que tout ira pour le mieux. Emna ben Miled est optimiste. Pourquoi alors ne le serions-nous pas ? Elle connaît bien la Tunisie, elle maîtrise la question de la femme, on peut donc se fier à elle et à son avis.

    «Le problème c’est qu’on doit se battre contre ce mouvement qui nous tire en arrière et que de ce fait, on dépense de l’énergie autour de questions qui auraient déjà dû être réglées. Et qui stagne, recule.» C’est à ce moment là que les certitudes commencent à s’effriter.«Nous avons une année de chantier devant nous, il va falloir défendre nos droits.» Et il suffit d’entendre son ton décidé pour savoir qu’elle ira jusqu’au bout du combat.

Sur la question de l’adoption, par exemple, Emna Ben Miled est pour la création d’associations de protection de l’enfant, pour la création de collectifs et de commissions au sein de la Ligue des Droits de l’homme.

    Pour ce qui est de la polygamie, clairement, elle considère cet argument du parti Ennahdha comme «de la vente de rêve religieux et de fantasme. Les Tunisiens sont très croyants et avec ça, on leur vend le fantasme du paradis musulman.» De fait, cette idée n’est pas réalisable, les ressources financières des Tunisiens n’ayant rien à voir avec celles des Saoudiens par exemple. L’autre argument démontant la possible mise en pratique de cette idée est le Code du Statut Personnel qui a instauré la monogamie il y a plus de 50 ans. «Les Tunisiennes ont donc vécu dans un certain état d’esprit et ça ne changera pas.»

Et puis il y a la question du voile et de la Burqua qui obsède tout le monde. «Il y a effectivement une recrudescence du port du voile. Mais ça vient simplement du fait que pendant 23 ans il était interdit de le porter puisque Ben Ali était contre. D’un point de vue personnel cette recrudescence me chagrine car je me positionne en tant qu’historienne : ma mère fait partie de la génération des femmes qui se sont dévoilées, alors que ma fille fait partie de la génération des filles qui remettent le voile. C’est un retour en arrière.»

Des femmes tunisiennes sur l'avenue Habib Bourguiba à Tunis

Finalement pour elle, le problème est avant tout économique : «La Tunisie est un pays pauvre qui risque de se faire acheter à coup de pétrodollars par l’Arabie Saoudite qui veut exporter son idéologie wahhabite.» Bourguiba a été un rempart contre cette idéologie. Puis ce rempart est tombé avec Ben Ali et le wahhabisme est entré en Tunisie via les télévisions satellitaires. «Sous une dictature on ne regarde pas les télévisions nationales, on ne regarde que les télévisions étrangères.» On y retrouvait le même discours simpliste qui se répétait indéfiniment : la femme doit rester au foyer, elle doit être voilée, elle doit obéir, accepter la polygamie, accepter la violence, voiler ses petites filles… «Le problème c’est que dans la réalité tunisienne, cette idéologie était impossible du fait de la loi tunisienne.» En effet le Code du statut personnel, avancée majeure dans le droit social, place la Tunisie en pays avant-garde à bien des niveaux. «Et en ce moment, un mouvement social se lève dans toute la société tunisienne pour défendre ce Code». Effectivement on se rend compte dans la rue comme en discutant avec les gens que les femmes comme les hommes de Tunisie tiennent à leurs droits et que l’on est loin du péril islamiste que beaucoup veulent coller sur le dos du pays. Cette vision déformée de la réalité, Emna l’explique facilement:

    «Les Français et d’autres nous voient de l’extérieur, sans entrer dans le pays et discuter avec les gens, sans comprendre la langue. Par ailleurs ils font une étude en surface de la réalité sans approfondir leurs recherches. Et puis on sent aussi un problème avec l’Islam qui vient peut-être du fait qu’il y a un manque de spiritualité en Occident.»"


 

Les auteurs

Lilia Blaise, franco-tunisienne, est journaliste à SlateAfrique et pour le journal hebdomadaire tunisien Réalités. Elle a aussi écrit pour le site d'actualités des idées et des livres nonfiction.fr



Emna Ben Jemaa est une figure de la Toile tunisienne. Devenue journaliste grâce à son blog Emma Benji créé en 2005, elle présente sur Radio Express FM une chronique Hashtag et une émission Netshow, autour des tendances des réseaux sociaux. Elle collaborait à Tunis-Hebdo et à Réalités. Elle est aussi la correspondante en Tunisie du mensuel Afrique Magazine.

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