Vieillir à Mada, pourquoi pas, mais y finir ses jours ................

makitox a écrit:

....................... est ce bien raisonnable ?
Je suis abonné à la destination  Madagasar depuis plus d'une 15aine d'années, et je m'interroge sur les conditions dans lesquelles les vazahas âgés  y finissent leurs jours.
Excluons dés le départ ceux qui sont victimes d'homicide ou d'accident (encore qu'à cet égard il soit parfois difficile de faire la part des choses).
Ne nous intéressons donc qu'à ceux qui, ayant atteint un âge avancé, persistent à vouloir rester à Mada quand bien même leur état de santé se dégrade inéluctablement .
On peut aisément imaginer qu'il n'existe sur place aucun établissement ayant vocation à les prendre en charge, notamment sur le plan médical. Il paraît en outre difficile de s'y faire soigner dans des conditions appropriées.
Séjourner en maison de retraite, peu envisdageable !  je n'en connais pour ma part que 2 , susceptibles d'accueillir  des "vieux", l'un à Tamatave, l'autre à Finarantsoa. On peut sans risque de se tromper présumer que les résidents sont exclusivement de nationalité malgache (peut être subsiste t'il encore quelques vieux zanatany ?)
Constatant lors de chacun de mes séjours à Mada l'absence d'un nombre d'"anciens"  de plus en plus élevé, je me pose la question suivante: quand on a pris sa retraite à Madagascar,finit on généralement ses jours sur la grande île, ou bien à l'occasion d'un retour en France  ? ('en d'autres termes.. où donc les vieux se cachent t'ils pour mourir ?).
En cas de décès à mada, la dépouille est elle généralement rapatriée, ou bien est on inhumé sur place .
Une visite du cimetière de majunga est plutôt instructive. On y trouve peu de sépultures récentes d'européens (une exception: la tombe, d'un style achevé, de papa marco , famille manson), même chose à tana, sépultures rarement postérieures aux années 60/70.

Concernant les maisons de retraite, il y a également la Résidence Sociale d'ANTSIRABE qui, bien qu'ayant été reconvertie en hôtel, accueille encore, je crois, quelques retraités français.

Je pense ensuite qu'il faut distinguer deux principales catégories d'expatriés.

D'une part les expatriés "professionnels" ayant fait toute ou partie de leur carrière à MADAGASCAR.

Si je considère le cercle de mes connaissances, la majorité de ceux-ci n'a pas vocation à vivre sa retraite à MADAGASCAR.

Personnellement, et bien qu'il me reste encore quelques longues années de labeur, je n'envisage pas du tout de passer ma retraite ici.

La deuxième catégorie renferme les expatriés "retraités" qui, eux, sont de plus en plus nombreux à venir s'établir à MADAGASCAR au risque parfois de se retrouver en situation de vulnérabilité et de précarité.

Bonsoir,
Intéressant votre sujet ! J'ai connu brièvement un français, parisien d'origine bretonne, résidant à Majunga qui, malade, était allé se faire soigner à la Réunion puis à Paris où il est décédé.
Certains résidents âgés disent qu'ils veulent mourir à Mada n'ayant plus rien ni personne en France ...
Je suppose qu'alors, ils ont prévu leurs obsèques à Mada ?
J'ai entendu parler de nombreux cas de français qui "rentraient en France" pour se faire soigner, souvent d'un cancer ou d'un problème cardiaque et qui ne revenaient plus à Mada.
La plupart des résidents vont en France 2 mois par an et en profitent pour s'occuper de leurs problèmes de santé.
Pour ma part, j'ai pris un contrat d'obsèques qui prévoit un rapatriement de mon corps en Bretagne où que je sois dans le monde :-) J'ai plutôt l'idée de revenir à Paris quand je me sentirai trop décliner et je préfèrerais mourir en France...le plus tard possible !

Bonjour
C'est vrai que le thème est intéressant.
Nous sommes tous confrontés à la mort. Encore une fois on peut constater une différence de
Culture entre français et malgaches.il est vraiment important pour un malgache de rejoindre le fasana familiale ,et tout est fait pour que le disparu soit inhumé avec les razana.
Pour les vazaha, il me semble que c'est moins important. Si le vazaha malade rentre en France,  ce n'est pas par souci d'intégrer le tombeau de famille, c'est pour se faire soigner. Mais s' il disparaît à Madagascar, son corps y sera enterré. Je ne sais pas si assurance ou pas, les malgaches vont attendre le rapatriement du corps pour decider quoi faire.
Surtout si tu habites sur les côtes. Un corps mort,  ça pue très vite...

Ok Jean-Jacques, tu as raison ! Avec la chaleur du sud ! :-)
En fait ça m'est égal mais j'ai payé ça pour que mes enfants n'aient pas à le faire et ne se chamaillent pas à cause de moi mais dans le fond, ça n'a pas d'importance !

Depuis les 70'S on vol pour pas cher et facilement, et le trou de la sécu est un acquis dont on se doit de profiter.
C'est pas plus compliqué, peu de personne sont capables d'aller au bout de leurs convictions dans cette société individualiste post 70.
La mort "un jour peut-être" est plus facile à affronter que la mort "tout de suite".

C'est très "houellebequien" comme réponse! (lire "plateforme")
La mort, dans nos société occidentales post 68/70, est occultée.
On ne veut tout simplement pas la voir, faire comme si ça n'existait pas et ne peut nous concerner . Nous vivons dans une société moderne, non ? preuve en est l'indifférence des rejetons qui évitèrent (srupuleusement) de s'enquérir du sort de leurs géniteurs décédés en masses lors d'une certaine canicule.
Notre génération occidentale, poste 68/70 , individualiste et jouisseuse, est la première dans l'histoire de l'humanité à cultiver l'illusion du jeunisme, à ne plus vouloir voir que nous habitons des corps vieillissants quand bien même nous restons emplis (merci le viagra) de désirs de jeunes (chairs fraîches).
Mad est à cet égard un des rares pays où s'évader des contingences de la réalité objective  de notre obsolescence génétiquement programmée paraît accessible. Mais y parvient on jamais?
La réponse, nous la connaissons tous, n'est ce pas ?