Bonjour Priscilla,
Ne pas se faire d'illusion sachant que voilà longtemps qu'ici nous ne sommes plus au pays des Bisounours et nous ne l'avons d'ailleurs jamais été.
Si un métro souhaite venir s'installer ici il ne doit pas perdre de vue le fait que nous sommes encore et toujours sous une économie de comptoir; cela implique que seulement quelques familles tiennent les rênes de l'économie de toute l'île et que donc les monopoles y sont foison. Et qui dit monopoles dit absence de concurrence, ce qui se traduit par exemple par des prix totalement prohibitifs en matière de transport aérien et de téléphone entre autres. Pour parler très brièvement du transport aérien, j'ai connu en 1993/1994 cette époque où AOM et Corsair desservaient la Nouvelle-Calédonie en sus d'Air France, ce qui permettait d'avoir des A/R à 100 000 FCFP soit environ 833 euros. Maintenant vous n'avez rien en dessous de 200 à 250 000 FCFP du fait de la présence exclusive d'Aircalin. Virgin a voulu implanter une liaison low cost et ils n'ont pas réussi à poser la moindre roue de leurs avions, on sait pourquoi. Quant au téléphone seul l'OPT est présente, monopole confirmé officiellement en 2006. Quand on sait qu'en Polynésie (198 000 hbts et 260 000 ici) ils disposent d'au moins 3 opérateurs téléphoniques! Quant à l'alimentation il faut savoir que du fait du monopole de l'OCEF, on paie les produits évidemment bien plus chers. Ainsi pour ne parler que d'un produit particulièrement prisé ici, l'oignon, on le trouve en production locale à 400 FCFP (3.33 euros) le kilo et que dès lors que l'on arrive à obtenir des oignons importés de Nouvelle-Zélande on a juste 120 à 140 FCFP (1.16 euro) le kg à régler. Sur le plan civique, il faut également savoir que nous sommes environ 20 000 à ne pas être autorisés à voter pour le référendum d'autodétermination en 2018 malgré le fait que nous payons des impôts (et ils ne nous ratent pas) et que nous soyons des citoyens français. Cela dit, étant installé depuis déjà un certain nombre d'années ici, je me vois malgré tout peu enclin à rejoindre la métropole surtout au vu des infos quotidiennes. Encore une petite précision linguistique à laquelle je tiens, je veux parler de l'emploi du terme "expatrié", ici nous ne sommes pas des français dans un pays étranger; jusqu'à preuve du contraire et peut-être cela changera-t-il à l'issue du référendum, mais pour le moment nous sommes toujours en France donc nous ne sommes pas des expatriés (voir la définition dans d"expatrié" dans le dictionnaire). Petit détail qui, à mon avis, a son importance.
Cordialement