Violence contre la femme marocaine: est-il temps de cesser d'en parler

Une fois un diagnostic posé, le médecin ne continue pas de poser le même diagnostic, mais il passe au projet thérapeutique. Je me demande donc pourquoi, chaque année, nous parlons de la violence contre la femme?
Ce qui m'attriste dans cette foire annuelle de manifestations contre cette violence, est l'insuffisance d'évocation des causes et le marasme de la mise en œuvre des campagnes de vaccination contre les virus éducatifs, culturels et traditionnels qui ne cessent de se multiplier.
Pour dépasser le chaos de la perception populaire de la violence contre la femme, peut être serait-il important de définir la violence avant de parler des causes.
Ce qui est grave dans notre culture, est de considérer la violence comme le plus souvent bénéfique. Par exemple, la religion invite à frapper l'enfant à partir de 7 ans s'il refuse d'accomplir sa prière!
1- La violence est:
    Tout acte d'agression physique.
    Toute parole ou comportement ayant pour but d'humilier autrui.
    De considérer la femme inférieure à l'homme, religieusement et mentalement.
    D'être convaincu que la femme est un objet sexuel pour satisfaire à tout moment les besoins du mari.
    D'imposer à la femme d'être confinée à la maison et d'accomplir les taches ménagères.
    De priver la femme de sa liberté de sortir de la maison, de visiter ses parents ou de voyager, sans l'accord du mari.
    De priver la femme de son statut d'associée à la chefferie de la famille.
    De priver la femme de son droit de gestion des revenus de la famille.
2- Les causes:
Si la religion autorise la violence, c'est que violenter n'est pas toujours une mauvaise pratique et qu'elle peut être bénéfique pour la victime. Penser ainsi est une violence!
    Absence du concept de l'égalité des sexes
    Le Marocain confond l'égalité des droits et l'égalité physique. Bien entendu, ils peuvent être physiquement différents, sans pour autant considérer l'un comme étant supérieur à l'autre!
    L'inégalité des droits est une violence
    Le but du concept de l'égalité est que la femme bénéficie des mêmes droits que l'homme. Mais ce principe est mal digéré par le Marocain car d'un point de vue religieux, la répartition de l'héritage est inégale. Mais une loi religieuse ne s'applique que par le choix personnel du croyant (ce qui doit être respecté) et elle ne peut donc pas être imposée, c'est une histoire de liberté religieuse! Malheureusement, l'homme a extrapolé la loi religieuse sur l'héritage à tous les domaines, établissant ainsi que la femme est inférieure à lui et qu'elle ne peut avoir les mêmes droits, comme le port des vêtements, la liberté de circulation, les études, le mariage...
    Les travers de l'éducation
    La violence est toujours justifiée et ceci donne la légitimité de violenter dans certains cas. L'éducation marocaine est violente verbalement, psychiquement et physiquement. Et comme la femme est considérée comme intellectuellement inférieure, l'homme estime qu'elle a besoin d'être éduquée à la vie conjugale et à son obéissance, donc il peut la violenter pour son bien. Ce qui est encore plus grave, est que la femme accepte ce comportement car l'éducation religieuse lui a ancré à l'esprit son infériorité depuis toute petite!
    La femme servante de l'homme
    Cette règle est ancrée chez la petite fille comme étant une règle religieuse. Elle doit respect et obéissance à son frère et, plus tard, à son mari.
    La femme manque de courage et d'intellect
    Cette notion prédestine la femme à être dépendante et à chercher la protection de l'homme.
    L'impureté des menstruations
Considérer le cycle menstruel comme une anomalie et une impureté du corps féminin, a un impact violent dans l'imaginaire du garçon et de la fille et détermine la nature du rapport relationnel entre eux.
Quelles que soient les propositions de lutte contre cette violence à l'encontre de la femme, elles seront toujours insuffisantes du moment qu'il n'y a pas une mise en œuvre d'un programme d'éducation depuis l'enfance pour ancrer, aussi bien chez la fille que le garçon, qu'ils sont égaux et représentent les deux ailes de la société. Sans égalité, cohérence et synchronisation, l'oiseau ne volera jamais dans les cieux de la paix.
Sources

s150 a écrit:

Une fois un diagnostic posé, le médecin ne continue pas de poser le même diagnostic, mais il passe au projet thérapeutique. Je me demande donc pourquoi, chaque année, nous parlons de la violence contre la femme?
Ce qui m'attriste dans cette foire annuelle de manifestations contre cette violence, est l'insuffisance d'évocation des causes et le marasme de la mise en œuvre des campagnes de vaccination contre les virus éducatifs, culturels et traditionnels qui ne cessent de se multiplier.
Pour dépasser le chaos de la perception populaire de la violence contre la femme, peut être serait-il important de définir la violence avant de parler des causes.
Ce qui est grave dans notre culture, est de considérer la violence comme le plus souvent bénéfique. Par exemple, la religion invite à frapper l'enfant à partir de 7 ans s'il refuse d'accomplir sa prière! Ceci est un hadith interprétable différemment d'une personne à une autre. Ce hadith explique qu'il est recommandé d'encourager et non pas frapper l'enfant dès 7 ans à la prière. La prière ne reste obligatoire que pour toute personne croyante qu'à partir de la puberté selon la plupart des écoles théologiques.
1- La violence est:
    Tout acte d'agression physique.
    Toute parole ou comportement ayant pour but d'humilier autrui.
    De considérer la femme inférieure à l'homme, religieusement et mentalement.
    D'être convaincu que la femme est un objet sexuel pour satisfaire à tout moment les besoins du mari.
    D'imposer à la femme d'être confinée à la maison et d'accomplir les taches ménagères.
    De priver la femme de sa liberté de sortir de la maison, de visiter ses parents ou de voyager, sans l'accord du mari.
    De priver la femme de son statut d'associée à la chefferie de la famille. vous croyez réellement que dans les foyers marocains  derrière les murs c'est l'homme qui commande??? Est bien naïf l'Européen qui croit cela...La société marocaine est une société faussement patriarcale, l'homme joue les coqs à l'extérieur pour montrer socialement que c'est lui qui mène la danse mais je peux vous assurer qu'à la maison c'est un chapon castré!
    De priver la femme de son droit de gestion des revenus de la famille. idem la femme marocaine vous dira toujours qu'elle n'a pas d'argent qu'elle ne contrôle rien , que toute décision est entre les mains de son mari.Par contre 3 ans de vie au Maroc et les souks étaient toujours bondés de femmes...
2- Les causes:
Si la religion autorise la violence, c'est que violenter n'est pas toujours une mauvaise pratique et qu'elle peut être bénéfique pour la victime. Penser ainsi est une violence!Oui tout à fait d'accord! J'avais une instit quand j'étais plus jeune qui croyait aussi que donner des claques aux élèves faisaient rentrer l'apprentissage plus rapidement.Et tout ceci au sein de l'Education Nationale Française.La violence n'est pas l'apanage de l'Islam.Une super vidéo en anglais désolée sur une éxpérience menée au Canada ou aux USA.Les personnes pensent écouter des extraits du Coran qu'il s'agit de la Bible (coupe des mains, femme non autorisée à enseigner mais obligation de rester silencieuse ...)
https://www.youtube.com/watch?v=fCQ0svB0UUU

    Absence du concept de l'égalité des sexes
    Le Marocain confond l'égalité des droits et l'égalité physique. Seulement le Marocain? Pas de viol en France? Pas de violence conjugale? Pas de viol conjugal? Pas de femme qui meurt sous les coups de son conjoint?  Bien entendu, ils peuvent être physiquement différents, sans pour autant considérer l'un comme étant supérieur à l'autre!
    L'inégalité des droits est une violence oui la femme française touche moins que son homologue masculin pour le même boulot .Voilà à quoi a servi le féminisme... La double annihilation de la femme qui subit le patron au boulot+le mari à la maison+la gestion des gosses (vous n'allez pas me faire croire que l'homme européen participe à 50% aux tâches ménagères hein?) + double journée de travail +participation financière au foyer alors qu'elle est payée moins...L'égalité salariale homme/femme est obligatoire seulement en Islande...
    Le but du concept de l'égalité est que la femme bénéficie des mêmes droits que l'homme. Mais ce principe est mal digéré par le Marocain car d'un point de vue religieux, la répartition de l'héritage est inégale. En effet la loi religieuse stipule 2 parts pour l'homme contre 1 pour la femme car l'homme reste seul responsable de toute la famille élargie sa mère en cas du décès du père, de ses soeurs et descendantes(dans la théorie hein les faits c'est autre chose on est d'accord). Concrètement même si la femme hérite moins, elle peut faire ce qu'elle veut de son argent, nul n'a le droit de regard dessus. Maintenant oui la société marocaine a changé et il est temps que les pouvoirs tendent vers un changement.  et cette loi Mais une loi religieuse ne s'applique que par le choix personnel du croyant (ce qui doit être respecté) et elle ne peut donc pas être imposée, c'est une histoire de liberté religieuse! oui certes sauf que l'Islam est religion d'Etat selon la constitution marocaine  Malheureusement, l'homme a extrapolé la loi religieuse sur l'héritage à tous les domaines, établissant ainsi que la femme est inférieure à lui et qu'elle ne peut avoir les mêmes droits, comme le port des vêtements, la liberté de circulation, les études, le mariage... JE suis d'accord! La rue marocaine est malheureusement juste un endroit de passage alors que si on regarde l'histoire prophétique la femme du Prophète était une farouche commerçante très riche qui a voyagé en caravane pour ses affaires/ les études point de distinction femme-homme (les hommes refusant cela sont les ignorants qui ont généralement peur que la femme brille plus en société), le mariage est interdit et considéré comme caduque sans le consentement de la femme
    Les travers de l'éducation
    La violence est toujours justifiée et ceci donne la légitimité de violenter dans certains cas. L'éducation marocaine est violente verbalement, psychiquement et physiquement. Et comme la femme est considérée comme intellectuellement inférieure, l'homme estime qu'elle a besoin d'être éduquée à la vie conjugale et à son obéissance, donc il peut la violenter pour son bien. Ce qui est encore plus grave, est que la femme accepte ce comportement car l'éducation religieuse non pas l'éducation religieuse mais l'éducation culturelle à la maison  lui a ancré à l'esprit son infériorité depuis toute petite! c'est vrai mais vous seriez étonné de découvrir que c'est malheureusement les mères ELLES MEMES (des femmes donc) qui ancrent cela dans l'esprit des filles. Et pourquoi? Le pathos...On reproduit ce qu'on a vécu...
    La femme servante de l'homme
    Cette règle est ancrée chez la petite fille comme étant une règle religieuse. Elle doit respect et obéissance à son frère et, plus tard, à son mari. là encore le culturel...Le frère est autorisé à sauter sur tout ce qui bouge quand la femme doit rester pur, éducation des mères...La religion stipule quant à elle de se préserver jusqu'au mariage sans aucune distinction homme/femme
    La femme manque de courage et d'intellect de couragede courage  oui car le poids du regard social , du jugement des femmes est terrible au Maroc.Il est était de même en France il y a 60ans  pôur une femme divorcée par exemple
    Cette notion prédestine la femme à être dépendante et à chercher la protection de l'homme. toute femme même indépendante cherche la protection d'un homme si ce n'est pas financièrement cela l'est affectueusement. C'est dans la nature de la femme...
    L'impureté des menstruations
Considérer le cycle menstruel comme une anomalie et une impureté du corps féminin, a un impact violent dans l'imaginaire du garçon et de la fille et détermine la nature du rapport relationnel entre eux. idem là encore ce sont les mères qui ancrent cela dans l'esprit des filles et des garçons
Quelles que soient les propositions de lutte contre cette violence à l'encontre de la femme, elles seront toujours insuffisantes du moment qu'il n'y a pas une mise en œuvre d'un programme d'éducation depuis l'enfance pour ancrer, aussi bien chez la fille que le garçon, qu'ils sont égaux et représentent les deux ailes de la société. Sans égalité, cohérence et synchronisation, l'oiseau ne volera jamais dans les cieux de la paix.
Sources

Merci Denis pour cet approfondissement de la RP !
Bonne sélection d articles, toujours très intéressants.  :)

Jaouad Mabrouki avait aussi écrit cet article très pertinent:

http://www.huffpostmaghreb.com/jaouad-m … 67430.html