Gérer le stress d'une expatriation en Guyane
Dernière activité 24 Avril 2018 par Olivier travel
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Bonjour à toutes et à tous,
Partir à l'étranger peut être source de stress : quitter son environnement pour débuter une nouvelle vie en Guyane est à la fois excitant et angoissant ! Pour s'y préparer au mieux, nous vous proposons de partager quelques conseils pour bien vivre cette expérience.
Comment bien se préparer pour une expatriation sereine en Guyane ?
Quels sont les principaux points à prendre en compte dans le cas d'une expatriation et qui peuvent être stressants ?
Qu'est-ce qui a constitué ou constitue une source de stress pour vous ?
Comment l'avez-vous surmonté ?
Quels sont vos conseils pour appréhender ce changement de vie en douceur et vos astuces pour bien gérer son stress ?
Merci de partager votre expérience,
Priscilla
Bonjour,
Bien qu'ayant une longue expérience de l'expatriation, mon expérience en Guyane a été mitigée du fait de paramètres que j'ignorais ou ne contrôlais pas. Forte de cette expérience, je vais donc essayer de partager avec vous mes astuces et mes conseils pour réussir votre expérience dans ce territoire qui, bien que Français, est en fait très différent de ce que l'on pense connaître ( je pense notamment aux autres départements français des Caraibes ) et de ce que à quoi l'on peut s'attendre.
La première chose à savoir sur une expatriation en Guyane est pour moi la suivante : allez-vous sur le littoral ou " sur les fleuves " ( euphémisme qui désigne en fait les villages isolés situés dans l'intérieur des terres, villages qui sont soit Amérindiens ( Wayanas, Tekos etc ..) soit Bushinengue ( Noirs marrons et parmi eux deux groupes : Aluku à Mariapsoula et Apatou , D'juka à Gran Santi ). La vie sur le littoral est bcp plus confortable que sur les fleuves tant du point de vue scolaire, sanitaire que logistique ( proximité des supermarchés et autres structures ) mais elle nécessite l'achat d'une voiture car les transports publics en Guyane sont peu développés et /ou ne fonctionnent pas bien. L'autre chose à savoir par rapport au littoral est la présence des moustiques qui est bcp plus vivace que sur les fleuves (surtout du côté de Mana ou Awala Yalimapo ). Si vous êtes sensible ou allergique à ces insectes et leurs divers " cousins ", je vous déconseille donc fortement le littoral. Enfin, le littoral est parfois plus dangereux que les fleuves. Je pense notamment aux risques d'agressions, au vandalisme des voitures, aux vols de vélos etc ... il est donc fortement conseillé de louer des appartements ou maisons sécurisés et proposant des parkings gardés ou sécurisés, cela est indispensable quelle que soit la ville où vous serez muté (e)(s), installé (e) (s).
Comme je l'ai déjà indiqué dans d'autres " posts ", la vie sur les fleuves est réservée à des " baroudeurs chevronnés " ou alors à des gens qui savent se contenter de peu et qui disposent d'une très grande capacité à gérer la solitude, l'isolement et le non accès à la culture et à la société de consommation. Lorsque l'on vit dans les villages isolés, il est indispensable de tout anticiper ( une envie de glace, des piles pour sa radio, des cordes pour le hamac etc ... ) car dans certains villages rien de tout cela ne sera disponible y compris auprès des commerçants Chinois qui jalonnent tous les fleuves. Et même si vous trouvez ce que vous cherchez, le prix en sera multiplié par trois ou quatre ( exemple, un simple paquet de pâtes coûte 67 cts au Super U de St-Laurent mais sera vendu 4.20 euros à la boutique de Gran Santi !!! ). C'est la raison pour laquelle je recommande fortement de faire son ravitaillement régulièrement sur le littoral d'une part et de ne passer que par des piroguiers français ou partant de la rive française . En vous informant dans les villages, les locaux vous transmettront les infos concernant les piroguiers avec lesquels vous pourrez travailler en toute confiance.
Pour de multiples raisons ( qu'il serait trop long d'expliquer ici ) je déconseillerais à des familles de s'installer sur les fleuves, surtout si les enfants sont scolarisés.
Un autre aspect de l'expatriation en Guyane qui pose problème et peut générer du stress est la question du logement. Il faut savoir que les loyers sont très élevés en Guyane ( autant qu'à Paris !! ) et l'offre étant bien inférieure à la demande, les propriétaires font les prix qu'ils veulent !... Que ce soit sur le littoral ou dans les terres, je vous conseillerais de venir au moins un mois avant votre prise de fonction, et ce pour mettre toutes les chances de votre côté. Il existe de nombreuses agences immobilières ( les mêmes qu'en métropole ) qui proposent des appartements et des villas sécurisés. Sur les fleuves, des maisons sont réservées aux enseignants et aux personnels médicaux . Voir le site de la Siguy.fr qui gère le parc immobilier social en Guyane. Pour ceux et celles qui voudraient commencer à chercher depuis la métropole, je vous conseille le site blada.fr qui est l'équivalent de Leboncoin.fr pour la métropole. Vous y trouverez toutes les infos utiles pour la location de biens, la vente ou l'achat d'électro-ménagers, cours particuliers etc ....
Pour ma part, j'ai eu la chance de pouvoir faire de la co-location dès mon arrivée et cela a été une chance inouÏe même si la maison ressemblait plus à un garage qu'à une maison !! Mais étant bien entourée par des collocs qui connaissaient le fleuve, j'ai passé de supers moments et j'ai surtout appris à cuisiner local, à maîtriser les contraintes locales, à connaître les us et coutumes etc ... très rapidement . Plus qu'ailleurs, la co-location est un atout majeur en Guyane car tout est à ré-apprendre ici : les codes sociaux, la ou les langues locales, le fonctionnement des administrations etc ....
Enfin, un dernier aspect à ne pas négliger est la question de la violence. Autant prévenir que guérir, mais sans vouloir vous faire peur pour autant ... la violence est partout et constante en Guyane, que vous habitiez sur le littoral ou en forêt. Le fossé étant immense entre les métros et le reste de la population, cela génère bcp de tensions et de jalousie et par corrélation de violence. La prudence reste donc la règle, partout et tout le temps, de jour comme de nuit. Si vous avez des objets de valeur ( bijoux, ordinateur etc ... ) ne les laissez pas chez vous lorsque vous partez en week-end ou en vacances. idem avec les voitures , les vélos etc .... Ne vous promenez pas avec trop de " cash" sur vous , cela pourrait tenter les pick-pockets dans les rues de Cayenne !... Si vous sortez le soir , soyez vigilent(e) , surtout si vous êtes une femme. Enfin, sachez que comme partout, il y a des quartiers à éviter car trop dangereux y compris pour des professionnels comme les chauffeurs de taxi ( je pense à La Crique à Cayenne par exemple ).
Pour ma part, j'ai subi plusieurs tentatives de cambriolages dès mon arrivée à Gran Santi. Chaque fois, le voleur était un enfant et chaque fois, il est venu vers 5.30 du matin en pensant que la maison était vide ou que nous dormions (les cambriolages ont eu lieu la veille des vacances scolaires ). Suite à d'autres agressions dans le village ( dont le viol et la séquestration d'une collègue ), je me suis équipée d'une " lampe torche tazer "... J'avoue cependant que même avec ça, je ne me suis jamais vraiment sentie en sécurité et c'est la raison pour laquelle l'année suivante, j'ai changé de village. J'habite désormais dans un appartement et mon propriétaire étant aussi mon voisin direct, je me sens plus sereine, plus tranquille. Je reste néanmoins prudente dans tous mes déplacements et je fais attention à ce que je dis et à qui je le dis. Je fais aussi attention à ne pas trop exhiber mes bijoux en argent car je ne voudrais pas susciter de la convoitise.
Pour conclure, je donnerais quelques conseils généraux pour ceux et celles qui envisagent une expatriation, qu'elle ait lieu dans un territoire français ou non .
1- consulter les forums sur les pays (il suffit de taper sur Goggle expatriation à .... et le serveur vous renverra sur les sites ) ou les sites en ligne du type ( routard.com ) qui constituent une première étape (pour des infos sur la culture, pour des offres de co-locations ou offres d'emplois )
2- consulter les sites des ambassades des pays concernés ( par exemple : Ambassade des Etats-Unis à Paris pour les USA ou alors Ambassade de France à (Riyahd, Washington etc ... ) car ces derniers vous renverront vers d'autres liens , et dans votre langue maternelle, pour des infos pratiques. Le Ministère des Affaires Etrangères (MAE ) produit des dossiers complets et téléchargeables sur tous les pays , voir le site : diplomatie.gouv.fr De même, il fournit des informations utiles aux voyageurs et intitulés " Conseils aux voyageurs ".
Pour les questions de santé, voir le site de la Caisse des Français de l'Etranger (CFE.fr ) qui permet de rester affilié(e) à la S. S tout en étant résidant (e) à l'étranger.
3- Sur ces mêmes sites ou directement sur Goggle, cherchez les associations des français de l'étranger. Il existe au minimum une association par pays. Là aussi, les compatriotes et les locaux sur place constituent une mine d'informations pour l'école de vos enfants, les hôpitaux etc ...
4- Il existe probablement dans votre région d'origine des associations franco - (libanaises, canadiennes etc ... ). N'hésitez pas à les consulter pour des infos. Parfois ces mêmes associations proposent des cours de langue et cela peut aussi être utile surtout si celle-ci est rare !!
5- Si vous ne disposez pas d'internet ou n' êtes pas à l'aise avec les nouvelles technologies, sachez aussi que les Centres d'Information pour la Jeunesse CRIJ OU CIJ ) , présents dans chaque grande ville, disposent de dossiers complets pour chaque pays ( offres d'emplois, logement, santé, éducation etc ... ). Pour certains pays, des guides thématiques sont également mis en vente.
Dans tous les cas, une expatriation est bien réussie lorsqu'elle est bien préparée ! Que vous partiez pour travailler, changer de vie ou rejoindre votre partenaire etc ... il est indispensable de bien vous informer au préalable. Si vous ne parlez pas encore votre prochaine langue d'adoption, je vous invite fortement à vous y mettre ! Cela vous évitera bcp de stress à votre arrivée, facilitera vos contacts avec les locaux et donnera un nouveau sens à votre expatriation car un pays se découvre aussi à travers la langue et les perceptions du monde qu'elle sous-entend !
Pour ma part, je suis sur le point de quitter la Guyane pour Istanbul et je m'applique à moi-même tous ces conseils car je souhaite vivement réussir mon expérience dans ce nouveau pays que je ne connais qu'à travers sa littérature et son histoire !
A toutes et à tous, je vous souhaite " bon vent " dans votre nouvelle aventure !! Et rappelez-vous ce que disait Carlos Fuentes :
" C'est en incluant que l'on s'enrichit, et en excluant que l'on s'appauvrit ! " ..(Le Miroir enterré )
Fabienne
ASTUCES DÉBROUILLES HYGIENES QUAND ON MANQUE DE TOUT :
Dans ce cas, pour l'alimentation, je me demande pourquoi ne pas tout faire soi même, c'est ce que je fais déjà ici.. et c'est très simple à faire..
avec de la farine bio (si elle conserve le long des fleuves avec l'humidité) faire des pates fraiches... du pain, des gateaux, des steaks vegetaux riches en protéines (farine de pois chiches, épaissir des sauces, sans avoir besoin de beurre etc)
- Un truc peu connu et qui peut beaucoup aider quand on doit se passer de tout :
la farine de pois et de maïs contiennent tous les 2 de la saponine (un actif savon naturel)
je fais mon propre savon, en mélangeant 2càs de farine de pois chiche avec du vinaigre de cidre 1càs. je prends une petite noisette avec de l'eau et sa mousse. et ça lave en respectant le ph de la peau. c'est très doux et ça lave très bien.
- SHAMPOOING : la farine de pois chiche est excellente, en diluer dans un bol, plus ou moins liquide selon vos préférences, l'étaler masser comme un shampooing, même sans les mouiller au préalable, rincer et adoucir avec du vinaigre de cidre pour faire briller, resserrer les écailles et déméler facilement. c'est hyper agréable en plus !
- idem pour la douche, pour un effet exfoliant (nettoyant très efficace et bon pour la peau sans produits chimique) mélanger de la farine de maïs au vinaigre de cidre (de façon à ce que cela reste un peu plus sec qu'une pâte, et se laver avec).
pour un effet plus doux, 50/50 farine de blé et de maïs.. + vinaigre de cidre pour en faire une pâte sèche.
se laver avec sous la douche ou même avec peu d'eau à disposition.
- Pour les parties intimes et comme DÉO.. du BICARBONATE DE SOUDE.
diluer une petite quantité avec un peu d'eau, en mettre ds un spray pour le déo.. ou avec un coton pour la toilette intime. et cela nettoie à merveille.
enleve les odeurs, limite la transpiration sans la bloquer avec de l'alu..
il peut aussi servir de shampooing.. sert aussi à nettoyer les légumes des pesticides etc.
il sert aussi à osmoser l'eau et aider à alcaliniser le corps donc utile pour maintenir le corps en bonne santé dans un milieu où il y a des risques sanitaires.
Je ne lave de cette façon déjà en France et énergétiquement c'est tellement mieux..
voilà de quoi alléger la liste de courses je pense.
Après je ne sais pas si c'est adapté à la Guyane..
merci pour ces recettes.... mais pour les appliquer, il faudrait déjà avoir une épicerie bio, car je n'ai jamais vu de farine de pois chiche chez les 'chinois' du fleuve, ni chez ceux de Cayenne, d'ailleurs.
Un supermarché bio hypercher dans la zone collery à Cayenne, avec un prix dissuasif.
Oui je comprends c'est-ce que je me doutais.. Le but etant d'emmener ou de trouver le nécessaire pour ne pas dépendre des marques vendues elles aussi tes cheres.. Pas facile..
Du Bicarbonate ? On peut laver ses cheveux avec.. De la farine de maïs aussi..
Pas facile.. Comment vivre autonome?
Bonjour Fabienne,
Je suis nommé à la rentrée prochaine en Guyane comme enseignant et votre témoignage est fort intéressant.
J'ai deux collègues sur place qui s'y plaisent mais ils sont partis en couple ce qui change pas mal de choses je pense.
Je ne m'attends pas à trouver un lieu paradisiaque mais plutôt dysfonctionnel comme d'autres lieux où j'ai pu vivre.
Si je devais retenir une chose que mes amis m'ont rapporté c'est cette sensation d'évoluer dans une sorte de de dérealite et c'est peut être cet aspect là que je dois commencer à appréhender.
Bien à vous
Olivier z
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