wouah c'est chaud
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Murielle Stentzel n'a pas peur d'utiliser des mots durs. Contactée par téléphone, on la sent déçue, "trahie". "Cela faisait 8 ans que je vivais en Angleterre. A partir du referendum sur le Brexit, c'est devenu catastrophique", souffle-t-elle.
"Du jour au lendemain, mon entreprise a perdu des contrats et on m'a licenciée. J'ai envoyé 30 CV par semaine; dès que j'avais un entretien, on me discriminait sur le fait que je sois française. Certaines annonces indiquaient même "British Nationals Only" ("Réservé aux Britanniques" nldr) ce qui est complètement illégal pour le moment !", s'indigne Murielle Stentzel.
La crainte s'installe. "Une fois, j'étais au téléphone avec ma fille. Quelqu'un a reconnu mon accent français et m'a traitée de "bitch" - "salope". Avec les autres expatriés, on n'osait plus parler Français dans la rue." Murielle Stentzel raconte aussi comment le gouvernement a obligé les associations à transmettre des listes de sans-abris étrangers. "Ceux-là ont été déportés dans des camps de transit avant d'être renvoyés dans leur pays. Les banques ont aussi demandé aux Européens de fournir la preuve qu'ils avaient le droit d'être en Angleterre. On croyait vraiment voir la montée du fascisme en Allemagne."
La comparaison, terrible, Murielle Stentzel la poursuit en évoquant le "UK settled status", que vont devoir obtenir tous les Européens résidant en Angleterre, avant 2019. "On nous a demandé de fournir 5 ans de documents administratifs, d'impôts, d'assurance santé... 5 ans, c'est énorme. Le tout pour avoir une petite carte en plastique qu'il faudra montrer partout, tout le temps, avoir toujours avec soi. Avec ça, on sera immédiatement ciblé comme "étranger". Comme quand les Juifs devaient porter l'étoile jaune."
"C'est important que les Français, les Européens, sachent comment on est traités là-bas. Il y a des familles séparées, déchirées. Je ne suis pas une "drama-queen" : des cas comme moi, il y en a plein et des pires", conclut Murielle Stentzel. Et d'ajouter, tristement : "Je n'y retournerai pas."
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« Pendant cinq ans et demi, pas de soucis, raconte-t-il. Et soudain, crac ! Le Brexit est annoncé. »
Le climat se détériore. Puis vient le « tournant ». « Au parc, une bande de dégénérés ont agressé verbalement ma femme et ma fille. Ils leur ont lancé : “Rentrez dans votre pays d’attardés à la con !” Autour d’elles, personne n’a rien dit. Comme s’il était devenu normal de s’en prendre aux immigrés. Ce jour-là, on a décidé qu’il était temps de voguer vers de nouveaux horizons. »
Ce sentiment d’étrangeté, voire de rejet, de nombreux Français expatriés l’éprouvent depuis le référendum. « Du jour au lendemain, j’ai vu une Angleterre raciste, populiste que je ne connaissais pas », témoigne Alexa, 46 ans, à la tête d’une compagnie d’export à Cambridge. Elle aussi prévoit de partir. « Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. »