Comment trouver le meilleur pays pour une expatriation définitive

Vie pratique
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Écrit par Asaël Häzaq le 04 octobre, 2024
Après un ou plusieurs séjours à l'étranger, vous avez décidé de poser définitivement vos valises. Votre nouvel objectif, c'est la résidence permanente. Mais quel pays choisir ? Quels critères mettre en avant pour être certain de vous installer dans « le bon » pays ?

Évaluez les plus et les moins des pays visités

Avant de sauter dans le premier avion ou premier train, un état des lieux s'impose. Votre projet d'immigration définitive n'est certainement pas apparu de lui-même. Vivre à l'étranger amène souvent à reconsidérer son parcours de vie. Le pays étranger devient le pays de cœur. Reste à savoir dans quel pays poser définitivement ses bagages.

Avez-vous vécu dans un ou plusieurs pays étrangers ? À quand remonte votre projet d'immigration définitive ? Commencez par faire un bilan objectif de votre vie à l'étranger. Essayez de ne pas vous laisser influencer par vos émotions et votre ressenti. Ils ont bien sûr leur importance, et on y reviendra. Mais pour l'instant, il s'agit d'évaluer à froid les plus et les mois du ou des pays dans lesquels vous avez vécu.

Les questions à vous poser :

  • Comment s'est passé le processus d'immigration ? Avez-vous rencontré des difficultés ?
  • Avez-vous travaillé à l'étranger ? Dans quel domaine ?
  • Comment s'est passé le travail à l'étranger (ambiance de travail, relations avec les collègues et la hiérarchie…) ?
  • Avez-vous eu des perspectives de carrière à l'étranger ?
  • Votre travail vous a-t-il permis de « bien vivre » à l'étranger (selon vos critères) ?
  • Le ou les pays visités traversaient-ils une crise du logement ? Une crise économique ?
  • Quelle était la situation sociopolitique du pays ?
  • Avez-vous rencontré des difficultés financières ?

Faites l'état des lieux de vos finances personnelles

Impossible de penser vivre pour de bon à l'étranger sans vous arrêter sur vos finances actuelles. L'état des lieux n'est pas une projection. Vous ne devez donc pas intégrer les revenus que vous comptez ou espérez recevoir, mais ceux que vous avez actuellement.

Les questions à vous poser :

  • Est-ce la première fois que vous évaluez vos finances personnelles ou avez-vous l'habitude d'effectuer un état des lieux régulier ?
  • Exercez-vous actuellement une profession rémunérée ? Êtes-vous en recherche d'emploi ?
  • Avez-vous des économies ? Comment sont-elles ventilées (compte-épargne…) ?
  • Quelle est votre capacité d'épargne ? Pourriez-vous faire face à un imprévu ?
  • Êtes-vous endetté ? Avez-vous contracté un ou plusieurs prêts ?
  • Avez-vous une assurance-vie ?
  • À l'étranger, quel était votre reste à vivre après déduction de toutes vos charges ?
  • Votre reste à vivre vous permettait-il effectivement de « bien » vivre (selon vos critères) ?
  • Êtes-vous plutôt du genre dépensier ou économe ?

Projetez-vous dans 5, 10, 20 ans

Vivre définitivement à l'étranger, c'est se projeter. L'expérience accumulée vous a permis d'avoir une idée plus précise sur la réalité de la vie à l'étranger. Il n'est pas nécessaire de tester plusieurs expatriations pour avoir ce recul. Même constat concernant un projet d'immigration définitive. Un seul séjour à l'étranger peut suffire à arrêter votre choix. Vous avez peut-être eu le coup de cœur pour votre pays d'accueil. Vous avez peut-être toujours rêvé de vivre dans tel ou tel pays. Il faut à présent confronter le rêve à la réalité de la vie à l'étranger.

Les questions à vous poser :

  • Quel âge avez-vous ? À quel âge voulez-vous immigrer définitivement à l'étranger ?
  • Étes-vous éligible à l'obtention d'un permis de résident permanent dans le ou les pays dans lesquels vous avez vécu ?
  • Existe-t-il des facteurs qui compliquent l'obtention de la résidence permanente (âge, revenus…) ?
  • Votre métier est-il recherché à l'étranger ? Est-il menacé par le développement de l'IA ?
  • Avez-vous un diplôme ou un savoir-faire particulier, rare ?
  • Vous voyez-vous exercer le même métier à l'étranger pendant les 10 ou 20 prochaines années ? Pour quelles raisons ?
  • Envisagez-vous une reconversion professionnelle à l'étranger ?
  • Quel système de retraite appliquent le ou les pays dans lequel/lesquels vous vous projetez ?
  • Si vous exercez un métier physique, aurez-vous la capacité de l'exercer dans 10 ou 20 ans ?
  • Le ou les pays que vous visez luttent-ils pour le bien-être au travail ?
  • Le ou les pays que vous visez reconnaissent-ils les troubles musculosquelettiques ?

Écoutez vos émotions

Bien sûr, il est impossible d'envisager un tel projet en se concentrant uniquement sur des critères objectifs. Vos émotions sont tout aussi importantes. Vous pourriez objectivement cocher toutes les cases pour vivre dans un pays (métier recherché par le pays, bon niveau de revenu, carrière possible, éligibilité à la résidence permanente…). Mais si le feeling ne passe pas, vous n'y serez pas heureux. Certains expatriés expliquent avoir quitté un pays « objectivement bien », mais qui ne leur convenait pas. Leur ascension professionnelle n'était pas un facteur assez fort pour les faire rester dans le pays. Mettre en balance les critères objectifs et votre ressenti vous permettra de trouver le bon équilibre pour effectuer les bons compromis.

Les questions à se poser :

  • Qu'est-ce qui vous a poussé à tenter une première expérience à l'étranger ?
  • Qu'aimez-vous dans le fait de vivre à l'étranger ?
  • Vous sentiez-vous épanoui dans votre pays d'accueil ?
  • Qu'avez-vous le plus aimé dans le pays d'accueil ?
  • Quelles sont les choses qui vous ont déplu dans le pays d'accueil ?
  • Vous êtes-vous fait des amis à l'étranger ? Était-ce difficile ?
  • Avez-vous pu garder une bonne relation avec vos proches restés au pays ?

Pensez à vos proches

N'oubliez pas vos proches. Ils font partie de votre projet. Certes, vous prendrez la décision seule, mais pas sans leur avis. Ne les informez pas juste de votre projet, mais faites-les participer. Car même s'ils ne sont pas du voyage, ils ont leur mot à dire. Qu'il soit court ou long, un projet de vie à l'étranger n'implique pas uniquement celui qui part. Les proches qui restent au pays sont tout aussi impliqués.

Vous avez peut-être déjà vécu cette situation : vous déménagez dans la ville ou la région d'à côté et promettez de garder un contact fort avec vos proches. Mais le quotidien espace les rencontres et même le téléphone semble peser dans la main. C'est encore plus vrai en expatriation, où la distance géographique ajoute une contrainte. Repensez à vos expériences passées à l'étranger. Comment se sont organisées les relations avec vos proches ? Comment ont-ils vécu votre absence ? Parlez-leur sans détour de votre ressenti, de vos affinités avec le pays étranger.

Trouver « le bon compromis »

N'attendez pas que le pays coche toutes les cases, mais cherchez le compromis. Si, par exemple, vous mettez l'aspect environnemental au sommet de votre échelle de valeurs, vous n'irez certainement pas vivre dans un pays qui ne se soucie pas de l'environnement… À moins de vouloir justement immigrer dans cet état pour impulser (par exemple) un « réveil écologique ».

Trouver le bon compromis nécessitera de trouver la meilleure formule entre votre situation objective, vos aspirations, votre ressenti, et l'état du pays visé. Les proches font aussi partie de l'équation. Entre une vie rêvée au bout du monde et dans le pays d'à côté, vous pourriez peut-être choisir le pays d'à côté, dont les qualités sont proches de ce à quoi vous aspirez, pour rester auprès des vôtres. C'est cet équilibre qu'il faut chercher à trouver pour choisir l'endroit qui vous conviendra le mieux.