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Alerte Chikungunya à Maurice : comprendre le risque et comment se protéger

exercice de fumigation
Shutterstock.com
Écrit parOummé Deedarun-Guérinle 19 Mars 2025

Un cas de chikungunya a été détecté à Maurice cette semaine, le premier depuis 2009. Alors que les autorités mauriciennes ont rapidement mis en place des mesures pour limiter la propagation du virus, il est essentiel pour les résidents et expatriés de rester informés et de prendre des précautions. Cet article vous explique tout ce que vous devez savoir sur le chikungunya, la situation actuelle à Maurice, et comment vous protéger, vous et votre famille. 

Quelle est la situation actuelle à Maurice  ?

Le lundi 17 mars, un cas de chikungunya a été confirmé à La Preneuse, sur la côte ouest de l'île. La patiente, une femme de 37 ans, n'a pas voyagé récemment, ce qui indique une transmission locale du virus. C'est le premier cas recensé à Maurice depuis 2009, une situation qui a poussé les autorités à agir rapidement.

Il n'empêche que, depuis la confirmation de ce premier cas local de chikungunya, aucun nouveau cas n'a été signalé. Les analyses PCR réalisées sur les 11 échantillons prélevés en lien avec ce cas se sont toutes révélées négatives, a indiqué le Dr Fazil Khodabocus, directeur des services de santé par intérim.

Les mesures mises en place par les autorités mauriciennes

Les autorités ont rapidement mis en place une stratégie de prévention et de contrôle. Le ministre de la Santé, Anil Bachoo, a insisté sur l'importance de la collaboration de tous pour éviter une épidémie.

  • Des opérations de fumigation et de démoustication ont été menées dans les zones fréquentées par la patiente, notamment à La Preneuse, Tamarin, Péreybère et Curepipe.
  • Les points d'entrée, comme l'aéroport et le port, sont sous haute surveillance pour détecter d'éventuels cas importés ;
  • Les proches de la patiente ont été identifiés et surveillés pour détecter d'éventuels symptômes ;
  • Des messages de prévention sont diffusés pour informer la population sur les gestes à adopter.

Un numéro (8924) a été mis en place pour signaler des cas suspects ou obtenir des informations sur la maladie.

Un contexte régional qui pousse à la plus grande vigilance

La situation à Maurice est d'autant plus préoccupante que l'île sœur, La Réunion, connaît une recrudescence de cas de chikungunya. Avec près de 2 000 nouveaux cas hebdomadaires, La Réunion a activé le niveau 4 du dispositif ORSEC, programme de gestion de crise et de protection de la population, le dernier niveau avant une épidémie de masse. Les autorités mauriciennes surveillent donc de près les voyageurs en provenance de La Réunion et recommandent aux Mauriciens de prendre des précautions s'ils s'y rendent.

Mais qu'est-ce que le chikungunya ?

Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques, principalement de l'espèce Aedes. Ces moustiques, également vecteurs de la dengue et du Zika, piquent surtout pendant la journée. Le nom « chikungunya » signifie « qui se recroqueville » en langue makondé, en référence aux douleurs articulaires intenses qu'il provoque.

Les symptômes à surveiller

Les symptômes apparaissent généralement 4 à 7 jours après la piqûre et peuvent durer plusieurs semaines : forte fièvre (souvent supérieure à 39°C) - douleurs articulaires sévères, notamment aux poignets, chevilles et phalanges - maux de tête, fatigue et éruptions cutanées et parfois, des nausées ou des douleurs musculaires.

Bien que rarement mortel, le chikungunya peut entraîner des douleurs articulaires persistantes, surtout chez les personnes âgées ou immunodéprimées.

Le chikungunya est-il transmissible par contact humain ou animal ?

Le chikungunya n'est pas transmissible par contact humain ou animal. La maladie se transmet uniquement par la piqûre de moustiques infectés, en particulier ceux de l'espèce Aedes. Ces moustiques, après avoir piqué une personne malade, deviennent porteurs du virus et peuvent ensuite le transmettre à d'autres individus lors de leurs piqûres suivantes.

Que faire en cas de symptômes évocateurs du chikungunya ?

Si vous ressentez l'un des symptômes décrits ci-dessus, consultez rapidement un médecin. Grâce à un diagnostic précoce, il vous aidera à mieux gérer la maladie et à éviter toute complication. Il est également recommandé d'éviter l'automédication, notamment les anti-inflammatoires comme l'ibuprofène, fortement susceptibles d'aggraver certaines infections virales.

Le repos et l'hydratation sont les clés pour aider le corps à lutter contre le virus. Il est conseillé de boire régulièrement de l'eau pour prévenir la déshydratation et d'éviter les efforts physiques. Pour soulager la fièvre et les douleurs articulaires, prenez du paracétamol, en respectant scrupuleusement la posologie indiquée par votre médecin.

Afin de limiter la propagation du chikungunya, faites au mieux pour éviter les piqûres de moustiques : une personne infectée peut transmettre le virus à d'autres via ces insectes. Dans la mesure du possible, dormez sous une moustiquaire, appliquez un répulsif adapté sur la peau et les vêtements et portez des vêtements longs et clairs. Ces gestes réduisent considérablement le risque de transmission.

Enfin, surveillez l'évolution des symptômes. Si les douleurs articulaires persistent ou s'aggravent après plusieurs semaines, demandez à votre médecin de mettre en place un suivi médical strict. Les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les femmes enceintes ou celles souffrant de maladies chroniques, doivent être particulièrement vigilantes. En cas de doute ou pour toute information complémentaire, appelez le 8924, la ligne d'assistance dédiée à cette situation.

Nos conseils pour vous protéger au quotidien

La prévention est essentielle pour éviter la propagation du chikungunya. Voici quelques mesures simples mais efficaces pour vous protéger, vous et votre famille :

  • Utilisez des répulsifs : appliquez des produits contenant du DEET, de l'IR3535 ou de l'icaridine sur la peau et les vêtements.
  • Portez des vêtements longs : privilégiez les vêtements clairs et couvrants, surtout à l'aube et au crépuscule, lorsque les moustiques sont les plus actifs.
  • Installez des moustiquaires : utilisez des moustiquaires aux fenêtres et autour des lits, surtout pour les bébés et les personnes âgées.
  • Utilisez des diffuseurs ou des spirales antimoustiques : ces dispositifs peuvent aider à éloigner les moustiques à l'intérieur.

Éliminez les gîtes larvaires

Les moustiques Aedes se reproduisent dans l'eau stagnante. Pour limiter leur prolifération :

  • Pots de fleurs, seaux, bidons et gouttières doivent être vidés ou couverts.
  • Les cours, jardins et terrasses doivent être débarrassés des déchets et des objets susceptibles de retenir l'eau.
  • Si vous avez une piscine, assurez-vous qu'elle est bien chlorée et couverte lorsqu'elle n'est pas utilisée.

En conclusion

L'apparition d'un cas local de chikungunya à Maurice rappelle que le virus peut réémerger même après plusieurs années sans signalement. En 2006, l'île avait enregistré plus de 11 000 cas, marquant les esprits par l'ampleur de l'épidémie. La surveillance renforcée et les mesures préventives actuelles visent à éviter un scénario similaire. Adopter les bons réflexes et limiter la prolifération des moustiques restent les meilleures armes pour se protéger et prévenir une éventuelle propagation.

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A propos de

Après une carrière en informatique en France, j’ai choisi de revenir à l’île Maurice, où je suis née, avec mon mari et mes deux enfants en 2011. Depuis près de 10 ans, je travaille comme rédactrice de contenu web et traductrice indépendante.

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