Maurice retient l'attention cette semaine avec plusieurs sujets clés. D'une part, le gouvernement lance une étude nationale pour mieux aligner la formation professionnelle avec les besoins du marché du travail, tandis que, d'autre part, le pays fait face à des défis économiques et environnementaux importants. Entre la crise dans le secteur de la construction, l'impact de la sécheresse sur l'agriculture, la lutte accrue contre la pollution et la sécheresse persistante, ces enjeux soulignent la nécessité d'une adaptation rapide pour préserver à la fois l'économie et l'environnement de l'île.
Maurice : étude nationale sur le marché de l'emploi en vue d'adapter la formation
Le ministère du Travail entreprendra une étude nationale pour évaluer la demande sur le marché du travail à Maurice, dans le but de mieux adapter la formation professionnelle aux besoins des secteurs en pénurie. Cette étude, menée en collaboration avec le ministère de l'Éducation, vise à combler le déséquilibre entre les chercheurs d'emploi et les offres disponibles. Selon Reza Uteem, ministre du Travail, les statistiques actuelles ne reflètent pas la réalité du marché. L'étude s'accompagnera de mesures telles que la facilitation du recrutement de travailleurs étrangers pour les secteurs en pénurie. Par ailleurs, des sanctions sont envisagées contre les employeurs utilisant illégalement de la main-d'œuvre étrangère.
Le secteur de la construction est en crise
Le secteur de la construction à Maurice fait face à une crise grave, exacerbée par des augmentations salariales exceptionnelles et la mise en place d'un 14ᵉ mois de bonus. En 2024, le coût de la main-d'œuvre a augmenté de 27 %, mettant à mal les entreprises qui, en raison de contrats à prix fixe, ne peuvent ajuster leurs tarifs. Les coûts supplémentaires impactent leur liquidité et leur capacité à investir dans des équipements modernes, freinant ainsi leur compétitivité. La BACECA (Building and Civil Engineering Contractors Association) appelle à des mesures de soutien telles que des subventions et des crédits fiscaux pour éviter des fermetures massives et préserver les emplois.
Sécheresse persistante : l'agriculture locale en alerte
La sécheresse actuelle menace gravement la production agricole à Maurice, notamment dans le nord et l'est de l'île, où l'irrigation est insuffisante pour soutenir les nouvelles plantations. Les prix des légumes devraient augmenter en raison de la baisse de production, bien que le plateau central et le sud maintiennent une production partielle. Les planteurs doivent recourir à des solutions coûteuses, comme l'achat d'eau en citerne. La canne à sucre, également affectée, pourrait voir son rendement baisser si la situation ne s'améliore pas. Des pluies sont attendues, mais la crise pourrait durer sans interventions.
Les restrictions d'eau en vigueur depuis le 20 janvier
Depuis le lundi 20 janvier 2025, la Central Water Authority (CWA) a mis en place des restrictions sur la distribution d'eau, en réponse à la baisse préoccupante des niveaux des réservoirs et des nappes phréatiques. Actuellement, les réservoirs ne sont remplis qu'à 43 % de leur capacité, tandis que certaines nappes phréatiques ont chuté de 20 %, et plusieurs cours d'eau sont asséchés.
Les nouveaux horaires de distribution d'eau sont désormais les suivants :
- Nord : 5 h 00 - 12 h 00 ;
- Est : 5 h 00 - 12 h 00 ;
- Sud : 3 h 00 - 8 h 00 ;
- Ouest : 6 h 00 - 10 h 00 ;
- Centre : 5 h 00 - 12 h 00 ;
- Port-Louis : 4 h 00 - 12 h 00.
Ces horaires seront appliqués jusqu'à nouvel ordre. En parallèle, des camions-citernes ont été déployés pour approvisionner les régions les plus touchées. La CWA appelle la population à faire preuve de responsabilité en matière de consommation d'eau pour limiter le gaspillage et préserver les ressources disponibles. Les autorités continuent de suivre l'évolution de la situation et comptent sur la solidarité de la population pour surmonter cette épreuve.
Écologie en action : la police de l'environnement durcit la répression
Depuis novembre dernier, la police de l'environnement intensifie ses opérations pour lutter contre la pollution. En décembre, 239 infractions ont été relevées, dont 128 pour déversement illégal de déchets. Plusieurs contrevenants ont été sanctionnés, notamment un camion déversant des eaux usées dans un terrain vague. L'unité, renforcée par 35 policiers, bénéficie du soutien des autorités et multiplie les actions de sensibilisation. Par ailleurs, des opérations visant à contrôler les véhicules polluants seront bientôt lancées.
