Génération Y : plus pauvre que ses parents ?

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Écrit par Maria Iotova le 16 juillet, 2018
L'interaction entre les différentes génération est un sujet qui mérite ample réflexion. C'est d'ailleurs le sujet sur lequel Resolution Foundation, un groupe de réflexion britannique, s'est penché en créant une commission intergénérationnelle. Alors que différentes générations partagent les mêmes espaces, tant au sein de la famille qu'au niveau de la société, la commission est en train d'évaluer les différentes manières par lesquelles celles-ci peuvent améliorer leurs liens et, par la même occasion, progresser davantage en surmontant les séquelles laissées par la crise économique mondiale. Expat.com vous invite à découvrir quelques-unes des retombées de ce rapport.

La crise financière

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Les séquelles laissées par la crise financière mondiale sont sans aucun doute l'un des plus grands défis auxquels la génération Y est aujourd'hui confrontée. Hormis celui de l'Australie, le Produit intérieur brut (PIB) par habitant de tous les pays pris en compte dans ce rapport a chuté de manière significative de 2007 à 2016. La chute la plus importante (26%) a été enregistrée en Grèce, suivie de l'Italie, l'Espagne, la Finlande et la Suède. Si les économies suédoise (14,2%) et espagnole (8,7%) ont montré des signes de reprise considérables au cours des quelques dernières années, celle de la Grèce fait toujours face à l'austérité avec un taux de croissance de 2,2% seulement. L'Italie affiche, pour sa part, un taux de croissance de 2,3%. Dans le Sud de l'Europe qui a été sérieusement affectée par la récession mondiale, le taux de chômage auprès des jeunes demeure inquiétant. Les jeunes ayant la trentaine touchent aujourd'hui un salaire très inférieur à celui dont bénéficiait la précédente génération au même âge.

L'achat immobilier

achat immobilier
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La Grande récession va de paire avec l'achat immobilier. Aujourd'hui, les jeunes, mêmes ceux vivant au sein des plus grandes puissances économiques mondiales telles que le Royaume-Uni ou les États-Unis, ont moins de chances de devenir propriétaire d'un bien immobilier. A titre d'exemple, le nombre de propriétaires britanniques ayant entre 25 et 29 ans est bien inférieur (27%) à celui des « baby boomers » et de la génération X de la même tranche d'âge. Cette baisse s'explique toutefois par différents facteurs. Dans un premier temps, de plus en plus de jeunes vivent avec leurs parents et ont des liens plus solides qu'avaient les anciennes générations avec leurs parents. Ensuite, les jeunes se concentrent davantage sur leurs études, contrairement à leurs parents à l'époque. Ainsi, ils comptent toujours sur le soutien familial, tant sur le plan financier que du logement. Par ailleurs, le mariage n'étant plus la priorité des jeunes, ces derniers préfèrent de loin poursuivre leurs études, se consacrer à leur carrière et vivre sous le toit familial ou en colocation qui s'avère une option plus abordable. Une fois qu'ils s'engagent dans une relation sérieuse et durable, ils préfèrent louer un logement pendant plusieurs années avant d'investir dans un bien immobilier.

La génération Y et ses dépendants

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Depuis le début de l'ère après-guerre, tous les pays pris en compte lors de cette étude, à savoir le Japon, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Grèce, l'Italie, le Portugal, l'Espagne, la France, l'Allemagne, ainsi que le Canada, les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, font face à une chute drastique du taux de natalité. Les baisses les plus significatives ont été démontrées par le Japon et le Portugal. A titre d'exemple, le nombre de naissances est passé de 25 pour 1 000 personnes en 1953 à moins de 10 en 2018. Parallèlement, l'espérance de vie a connu une hausse conséquente pendant la même période, ce qui a donné lieu à une transition démographique hors du commun et ayant un sérieux impact sur la génération Y. La baisse de la population active et la hausse du nombre de dépendants devient ainsi un fardeau pour les jeunes salariés qui se voient contraints de payer des impôts servant à financer la retraite.

L'emploi multiplate-forme

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Aujourd'hui, les jeunes sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l'emploi multiplate-forme qui consiste à déléguer des tâches aux employés en ligne grâce à la technologie. En effet, tout le processus, y compris la correspondance, le recrutement, l'exécution et la soumission des tâches, se fait en ligne. L'emploi multiplate-forme représente ainsi, pour la génération Y, la liberté, la flexibilité, équilibre vie privée-vie professionnelle, ainsi que la rémunération immédiate. Il faut reconnaître que tous ces avantages n'étaient pas accessibles aux anciennes générations contraintes par leurs heures de bureau traditionnelles, de 9 à 17h, quand elles avaient le même âge. En revanche, ce type d'emploi à distance réduit non seulement le coût de la main-d'œuvre mais entraîne également la précarité de l'emploi. En effet, les contrats d'embauche accompagnés d'avantages tels que les congés maladie et les congés payes, ainsi que les contributions au plan de pension, la garantie d'un salaire minimal, les relations professionnelles continues, les droits des employés et leur bien-être deviennent de plus en plus rares, comparés aux offres traditionnelles. D'une manière générale, l'emploi à long terme n'est pas garanti pour les nomades digitaux, ce qui donne lieu à un sentiment d'insécurité et, par la même occasion, l'hésitation à dépenser.

La participation politique

participation politique
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D'une manière générale, la génération Y, particulièrement les jeunes occidentaux ayant entre 18 et 24 ans, ont perdu l'intérêt à l'égard de la politique à l'exception des jeunes Belges pour qui voter est obligatoire. La jeunesse se sent déçue, voire trahie, par la politique, à mesure qu'elle découvre qu'elle a aujourd'hui moins de chance que la précédente génération. Les jeunes estiment que leurs dirigeants ne font que très peu d'efforts pour améliorer leur sort. Par ailleurs, les idéologies que représentent les politiciens pour un modèle de vie privée-vie professionnelle dépassé, ou encore, l'emploi à plein temps à vie, ne tient plus auprès de la nouvelle génération. Plutôt que faire des économies pour investir dans l'immobilier, ils préfèrent désormais se consacrer au développement individuel, aux activités de loisirs, aux voyages et à l'expatriation, ou encore, à la création de leur start-up.

Le ressenti des jeunes

pessimiste ou optimiste
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La génération Y, ainsi que leurs parents, sont donc peu optimistes par rapport à l'avenir et leur niveau de vie. Plus précisément, 40% des participants, ayant entre 17 et 36 ans, interrogés au niveau international estiment qu'ils n'auront pas une meilleure vie que leurs parents de si tôt. Les Français (71%), les Belges (60%), les Sud-Coréens (58%), les Espagnols (55%) et les Britanniques (50%) sont les nations les plus pessimistes. En revanche, les Chinois (78%) sont les plus optimistes, estimant qu'ils continueront d'avoir une vie meilleure que celle de leurs parents. D'une manière générale, les pays en développement rapide tels que la Chine, le Pérou et l'Inde sont davantage optimistes par rapport aux nouvelles générations que les pays développés.

A propos de Maria Iotova

Maria est journaliste freelance. Après avoir fait le tour de sa mère patrie, la Grèce, et du Royaume-Uni, cette diplômée en journalisme a vécu au Ghana, en Corée du Sud, à l'Ile Maurice et est, en ce moment, au Rwanda.