L’endroit préféré des nomades digitaux ? Sans conteste, la Thaïlande. Pourtant, il y a encore pas mal de débat sur la légitimité des activités des nomades digitaux sur le territoire thaïlandais. Existe-t-il un visa régularisant la présence de nomades digitaux en Thaïlande ? Comment font les nomades digitaux ?
A l'heure où d'aucuns mettent en évidence les limites d'un monde du travail ultra-concurrentiel et stressant, le modèle du nomade digital semble apparaître comme LA solution. Travailler, mais pas au prix de sa santé. Privilégier un cadre de vie agréable. Etre libre. La philosophie du nomade digital est à la mode, et les pays rivalisent d'ingéniosité pour accueillir ces nouveaux travailleurs. La Thaïlande, surtout, entend bien s'imposer comme “the place to be” du nomade digital.
La Thaïlande, nouvel eldorado des nomades digitaux ?
Si l'on peut être un nomade digital partout, certaines destinations sont naturellement plus attrayantes que d'autres. Car, qui dit “digital nomad” dit “esprit vacances” “environnement luxuriant”. Plutôt que de subir le cadre de vie stressant d'une mégalopole, les nomades digitaux voyagent, recherchent le calme, la nature, “l'esprit vacances”.
Et la Thaïlande a beaucoup à offrir : climat agréable, végétation riche, mer à proximité, coût de la vie abordable (logement, nourriture, dépenses de santé...) Tout pour attirer les travailleurs nomades. Ils citent d'ailleurs régulièrement la Thaïlande comme l'une de leurs destinations favorites.
C'est que le pays a investi : Internet haut-débit et espaces de co-working permettent aux nomades digitaux de travailler en toute quiétude. Cadre de vie idyllique, donc, infrastructures modernes.
Mais malgré cela, une question se pose: Y a-t-il des visas prévus à l'intention des nomades digitaux ? Car, d'aucuns s'y rendent avec un simple visa de touriste valable pendant 3 mois, quitte à multiplier les sorties et entrées sur le territoire pour prolonger leur visa. Une pratique qui fait grandement débat, et qui pose la question de la légalité des séjours des nomades digitaux.
Puis-je me procurer un visa de travail en Thaïlande ?
Jusqu'en février 2018, pour travailler en Thaïlande à long terme, l'on devait demander un visa non-immigrant B. Ici, plusieurs cas de figures :
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Travailler sur le territoire, sous réserve de faire, après l'obtention du visa, une demande de permis de travail auprès du Département de l'emploi.
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Faire un stage rémunéré par une entreprise basée en Thaïlande.
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Être envoyé par son entreprise française pour faire une mission en Thaïlande.
Un cadre juridique à la fois fixe, et flou, les nomades digitaux ne s'inscrivant dans aucune de ces catégories.
Et le smart visa ?
1e février 2018 : le gouvernement thaïlandais lance le “smart visa”. Un nouveau titre de séjour qui a tout pour séduire : plus souple qu'un visa classique, il épargne les procédures et autres démarches administratives.
Avec le smart visa, le gouvernement thaïlandais entendait donner un cadre légal, pour permettre aux nomades digitaux de s'installer pour une durée plus ou moins longue sur le territoire. C'est, du moins, dans ce cadre qu'il avait été annoncé.
Principal avantage du smart visa : la simplicité. Plus besoin de demander, par la suite, un permis de travail. Le smart visa permet également de rester plus longtemps, jusqu'à 4 ans. Il est même possible de faire un regroupement familial. Smart visa, ou le visa parfait du nomade digital, donc ? Pas si sûr.
Si le gouvernement thaïlandais souhaite attirer plus d'étrangers, il cible clairement certains profils, travaillant dans des corps de métiers bien précis : industrie de pointe (robotique, aviation, chimique et biocarburants etc.), biotechnologie, innovations en matière médicale, nouvelles technologies, métiers du web.
Parmi les étrangers pouvant faire une demande de smart visa, on trouvera les experts et autres cadres supérieurs, les investisseurs, les créateurs/membres d'une start up.
La stratégie de la Thaïlande colle parfaitement à l'image du nomade digital : un individu qualifié et expérimenté, travaillant dans des secteurs de pointe (pouvant apporter son expertise), capable de subvenir à ses besoins (autonomie financière). Plus que “des bras”, le gouvernement entend faire venir “des cerveaux”.
Si le smart visa semble rendre la Thaïlande encore plus “digital nomad friendly”, il n'est réservé qu'à une catégorie de personnes. La sélection se fait dès la demande de visa, la Thaïlande ayant bien identifié les profils qu'elle juge les plus attractifs. Le smart visa n'est donc pas un moyen d'obtenir plus simplement et plus rapidement un visa de travail.
Quelles options, donc ?
Les nomades digitaux ont, cependant, trouvé des moyens pour contourner ses bémols administratifs. Par exemple, outre l'astuce des visas touriste, l'on peut aussi se procurer des visa éducatifs- soit pour apprendre la langue, la cuisine ou les massages thaïlandais. Il faudra, cependant, être enregistré dans un école et être présent en classe bien qu'il est possible de choisir la durée des cours.
Le véritable visage du nomade digital
L'exemple de la Thaïlande rappelle que, loin d'être une activité professionnelle, “digital nomad” est un mode de vie. Ainsi, le smart visa n'est pas créé pour permettre aux individus de trouver du travail sur place, mais plutôt pour donner aux experts et créateurs (qui travaillent déjà, donc) un cadre propice au développement de leur activité.
Ainsi, le nomade digital est une personne qui travaille via Internet, tout en voyageant : ultra-mobile, elle n'a besoin que d'un ordinateur et d'une connexion Internet. C'est donc bien un mode de vie. Une volonté de s'affranchir du système classique, pour gérer soi-même son emploi du temps, être libre d'allier loisirs et activité professionnelle, trouver des inspirations nouvelles, via le voyage, aller à la rencontre de l'autre.
Au pays des nomades digitaux, on trouve donc principalement des freelance, des créateurs d'entreprise dans le digital, les technologies de pointe, des personnes en télétravail.
Parmi les secteurs “digital nomads friendly” citons :
Les métiers du web : community manager, développeur web, chargé de communication digitale, rédacteur web, traducteur, responsable de contenu éditorial, web designer...
Le domaine artistique : illustrateur, écrivain, voix off, photographe, animateur 2D/3D...
Les métiers adaptés au télétravail : professeur à distance, expert à distance, coach, psychologue, juriste...
Les nouveaux métiers : blogueur (voyage, culinaire etc.), influenceur, youtubeur...