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Thaïlande : Quelles options de visa pour les nomades digitaux ?

Écrit parAsaël Häzaqle 12 Juin 2019

L’endroit préféré des nomades digitaux ? Sans conteste, la Thaïlande. Pourtant, il y a encore pas mal de débat sur la légitimité des activités des nomades digitaux sur le territoire thaïlandais. Existe-t-il un visa régularisant la présence de nomades digitaux en Thaïlande ? Comment font les nomades digitaux ?

A l'heure où d'aucuns mettent en évidence les limites d'un monde du travail ultra-concurrentiel et stressant, le modèle du nomade digital semble apparaître comme LA solution. Travailler, mais pas au prix de sa santé. Privilégier un cadre de vie agréable. Etre libre. La philosophie du nomade digital est à la mode, et les pays rivalisent d'ingéniosité pour accueillir ces nouveaux travailleurs. La Thaïlande, surtout, entend bien s'imposer comme “the place to be” du nomade digital.

La Thaïlande, nouvel eldorado des nomades digitaux ?

Si l'on peut être un nomade digital partout, certaines destinations sont naturellement plus attrayantes que d'autres. Car, qui dit “digital nomad” dit “esprit vacances” “environnement luxuriant”. Plutôt que de subir le cadre de vie stressant d'une mégalopole, les nomades digitaux voyagent, recherchent le calme, la nature, “l'esprit vacances”.

Et la Thaïlande a beaucoup à offrir : climat agréable, végétation riche, mer à proximité, coût de la vie abordable (logement, nourriture, dépenses de santé...) Tout pour attirer les travailleurs nomades. Ils citent d'ailleurs régulièrement la Thaïlande comme l'une de leurs destinations favorites.

C'est que le pays a investi : Internet haut-débit et espaces de co-working permettent aux nomades digitaux de travailler en toute quiétude. Cadre de vie idyllique, donc, infrastructures modernes.

Mais malgré cela, une question se pose: Y a-t-il des visas prévus à l'intention des nomades digitaux ? Car, d'aucuns s'y rendent avec un simple visa de touriste valable pendant 3 mois, quitte à multiplier les sorties et entrées sur le territoire pour prolonger leur visa. Une pratique qui fait grandement débat, et qui pose la question de la légalité des séjours des nomades digitaux.

Puis-je me procurer un visa de travail en Thaïlande ?

Jusqu'en février 2018, pour travailler en Thaïlande à long terme, l'on devait demander un visa non-immigrant B. Ici, plusieurs cas de figures :

  • Travailler sur le territoire, sous réserve de faire, après l'obtention du visa, une demande de permis de travail auprès du Département de l'emploi.

  • Faire un stage rémunéré par une entreprise basée en Thaïlande.

  • Être envoyé par son entreprise française pour faire une mission en Thaïlande.

Un cadre juridique à la fois fixe, et flou, les nomades digitaux ne s'inscrivant dans aucune de ces catégories.

Et le smart visa ?

1e février 2018 : le gouvernement thaïlandais lance le “smart visa”. Un nouveau titre de séjour qui a tout pour séduire : plus souple qu'un visa classique, il épargne les procédures et autres démarches administratives.

Avec le smart visa, le gouvernement thaïlandais entendait donner un cadre légal, pour permettre aux nomades digitaux de s'installer pour une durée plus ou moins longue sur le territoire. C'est, du moins, dans ce cadre qu'il avait été annoncé.

Principal avantage du smart visa : la simplicité. Plus besoin de demander, par la suite, un permis de travail. Le smart visa permet également de rester plus longtemps, jusqu'à 4 ans. Il est même possible de faire un regroupement familial. Smart visa, ou le visa parfait du nomade digital, donc ? Pas si sûr.

Si le gouvernement thaïlandais souhaite attirer plus d'étrangers, il cible clairement certains profils, travaillant dans des corps de métiers bien précis : industrie de pointe (robotique, aviation, chimique et biocarburants etc.), biotechnologie, innovations en matière médicale, nouvelles technologies, métiers du web.

Parmi les étrangers pouvant faire une demande de smart visa, on trouvera les experts et autres cadres supérieurs, les investisseurs, les créateurs/membres d'une start up.

La stratégie de la Thaïlande colle parfaitement à l'image du nomade digital : un individu qualifié et expérimenté, travaillant dans des secteurs de pointe (pouvant apporter son expertise), capable de subvenir à ses besoins (autonomie financière). Plus que “des bras”, le gouvernement entend faire venir “des cerveaux”.

Si le smart visa semble rendre la Thaïlande encore plus “digital nomad friendly”, il n'est réservé qu'à une catégorie de personnes. La sélection se fait dès la demande de visa, la Thaïlande ayant bien identifié les profils qu'elle juge les plus attractifs. Le smart visa n'est donc pas un moyen d'obtenir plus simplement et plus rapidement un visa de travail.

Quelles options, donc ?

Les nomades digitaux ont, cependant, trouvé des moyens pour contourner ses bémols administratifs. Par exemple, outre l'astuce des visas touriste, l'on peut aussi se procurer des visa éducatifs- soit pour apprendre la langue, la cuisine ou les massages thaïlandais. Il faudra, cependant, être enregistré dans un école et être présent en classe bien qu'il est possible de choisir la durée des cours.

Le véritable visage du nomade digital

L'exemple de la Thaïlande rappelle que, loin d'être une activité professionnelle, “digital nomad” est un mode de vie. Ainsi, le smart visa n'est pas créé pour permettre aux individus de trouver du travail sur place, mais plutôt pour donner aux experts et créateurs (qui travaillent déjà, donc) un cadre propice au développement de leur activité.

Ainsi, le nomade digital est une personne qui travaille via Internet, tout en voyageant : ultra-mobile, elle n'a besoin que d'un ordinateur et d'une connexion Internet. C'est donc bien un mode de vie. Une volonté de s'affranchir du système classique, pour gérer soi-même son emploi du temps, être libre d'allier loisirs et activité professionnelle, trouver des inspirations nouvelles, via le voyage, aller à la rencontre de l'autre.

Au pays des nomades digitaux, on trouve donc principalement des freelance, des créateurs d'entreprise dans le digital, les technologies de pointe, des personnes en télétravail.

Parmi les secteurs “digital nomads friendly” citons :

Les métiers du web : community manager, développeur web, chargé de communication digitale, rédacteur web, traducteur, responsable de contenu éditorial, web designer...

Le domaine artistique : illustrateur, écrivain, voix off, photographe, animateur 2D/3D...

Les métiers adaptés au télétravail : professeur à distance, expert à distance, coach, psychologue, juriste...

Les nouveaux métiers : blogueur (voyage, culinaire etc.), influenceur, youtubeur...

A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

Commentaires

  • jeremyjoron
    jeremyjoronil y a 5 ans(Modifié)
    Bonjour Je ne suis pas vraiment d’accord avec la fin de l’article qui dit que les métiers du nomade digital c’est les métiers du web et le domaine artistique. Pour moi, être nomade digital c’est travailler à l’étranger. Mais les deux catégories de travail citées ci-dessus, si je ne me trompe pas, sont tout simplement illégale à l’étranger. Si on est Européen oui on peut être nomade n’importe où en Europe, mais dès qu’on quitte l’Europe, cette activité devient illégale. Au Canada par exemple, je me suis fais arrêté plusieurs fois par l’immigration pour vérifier que je ne faisais pas une activité de freelance et ils m’ont clairement dit que c’était illégale si on n’avait pas un permis de travail. Et là si la Thaïlande propose un Smart Visa pour rendre ce cadre légal, donc à mon sens, ça montre bien que si on n’a pas de visa professionnel, cette activité est illégale. Je me trompe ? Pour ma part, pour pouvoir vraiment être digital nomade en toute légalité, il faut avoir un business automatique qui rapporte des revenus passifs (YouTube, blog, affiliation, boutique en ligne, formation en ligne). Mais toute activité qui échange son temps contre l’argent, c’est tout simplement illégale d’après ma compréhension des choses. Ensuite merci de me dire si jamais je dis n’importe :)

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