Madrid est connu pour être une terre d'opportunités, et Alice et Émilie ne nous diront pas le contraire. Elles se sont toutes les deux installées en Espagne en 2018 en tant que conjoints-suiveurs. Aujourd'hui, elles ont développé leur propre activité et font partie d'un réseau de femmes entrepreneuses. Alice et Emilie reviennent sur leur parcours et nous parlent de leur vie d'expat dans la capitale espagnole.
Vous êtes arrivées à Madrid en 2018. Pourquoi Madrid ? Pourriez-vous revenir sur votre parcours ?
Émilie : On est arrivés avec mon conjoint, qui a eu une opportunité professionnelle à Madrid. C'était soit Paris, soit Madrid (on habitait Lille à l'époque). On s'est dit : « quitte à déménager, autant aller à Madrid ». On est arrivés un peu comme ça, sur un coup de tête, sans se poser trop de questions.
Alice : De mon côté, c'était aussi à la suite de l'évolution professionnelle de mon mari. Il a eu une opportunité à Madrid (sa première proposition) et nous étions ouverts à une mobilité. On a dit « Madrid ? Super ! ». On ne s'est pas trop posé de questions non plus. On était contents car, pour une première expérience à l'étranger, l'Espagne reste proche de la France.
Émilie : Madrid, ce n'est pas très « risqué » comme destination.
Alice : Tout à fait. Côté « risques », j'avais une activité en France. J'étais salariée dans une entreprise et ai dû démissionner pour que le projet de vie à l'étranger se réalise.
Comment cette période s'est-elle déroulée ? Comment avez-vous pensé votre projet d'expatriation avec votre famille ?
Alice : L'expatriation oblige à sortir de sa zone de confort, à prendre des risques… Souvent, les gens sont un peu plus dirigés par la peur que par l'euphorie du projet. Personnellement, j'ai déjà dû beaucoup déménager en France, donc ça ne me posait pas de problème de partir. J'étais plutôt dans une bulle, dans une euphorie d'y aller. Mes enfants étaient petits ; ils avaient 2 et 4 ans. Je me suis dit que ça allait être facile pour eux de s'adapter.
Émilie : C'est exactement le même schéma pour nous. Comme les enfants étaient petits (ils avaient 2 ans), on savait que ça n'allait pas être difficile de ce côté-là.
Alice : Si les enfants avaient eu 10 ou 15 ans, on aurait pu penser différemment. Côté travail, c'est un peu étrange de donner sa démission et de repartir de rien. Mais ça ne m'a pas bloquée. Je ne me suis jamais posé la question : « est-ce qu'on y va ou pas ? ». Je ne me suis jamais dit : « on n'y va pas parce qu'il faut que je quitte mon travail. »
Projetiez-vous déjà de faire autre chose en Espagne, ou vos projets se sont-ils construits petit à petit ?
Émilie : Forcément, ça nécessite une réflexion. J'avais commencé une nouvelle activité en France, en tant que freelance. J'avais déjà démissionné lorsque j'ai eu mes enfants. Je savais que j'allais sûrement trouver une nouvelle activité à Madrid. Je n'avais pas peur, car j'avais déjà passé le cap du « j'arrête le salariat. » Mais je peux comprendre que ça peut être plus flippant pour les personnes qui doivent démissionner.
Alice : Tout à fait ! Je me suis dit : « OK, j'arrête en France, et je vais chercher à Madrid ». Je ne me suis pas dit : « c'est fini, je ne travaillerai plus jamais de ma vie ! ».
Émilie : Je pense que ça dépend vraiment de la personnalité. J'interviewe aussi beaucoup de parents qui voyagent et des expats. Sur mon blog perso, une dame m'a écrit. Elle était tombée sur un vieil article qui parlait des opportunités professionnelles. Elle me demandait comment était la vie à Madrid. Je lui ai expliqué de manière assez objective que ce n'est pas le pays de Oui-oui, mais une ville super pour une expatriation, surtout une première expatriation. Elle m'a répondu qu'elle avait une opportunité professionnelle, mais que ça lui semblait compliqué, comme elle a des enfants… Sa réponse montrait qu'elle n'était pas encore prête à sortir de sa zone de confort. Je pense qu'une expatriation se passe mieux si on a le déclic.
Alice : Il y a beaucoup d'excuses pour ne pas s'expatrier en fait. Il y a toujours un risque, c'est sûr. Ça peut faire peur de se dire : « si je prends le risque, que se passera-t-il si ça ne marche pas ? » Beaucoup pensent tout de suite au négatif : « que se passera-t-il si j'échoue ? ». Il faut plutôt croire aux possibilités de rebond, aux nouvelles rencontres… Tout est possible.
En plus, pour vous, il s'agit d'une première expatriation.
Alice : Oui, c'est ça. Je pense qu'il faut être confiant, même si ça peut être difficile pendant un temps, surtout au début. C'est vrai qu'au début, on a des inquiétudes, notamment par rapport au travail, mais ce projet de vie à l'étranger apporte une richesse. On est satisfaits dans d'autres aspects.
Émilie : Même si on doit faire des concessions, car parfois, on n'a plus qu'un salaire, par exemple, la richesse de l'expérience vaut le coup par rapport aux risques. Par contre, je ne serais peut-être pas partie si mon conjoint et moi avions été tous les deux sans travail. Mais je sais que certains le font.
Alice : Le fait de partir avec au moins un salaire rassure.
Émilie : C'est un autre niveau d'aventure, de partir sans moyens financiers… !
Parliez-vous déjà espagnol avant de partir, ou avez-vous appris en vous installant à Madrid ?
Émilie : J'avais un niveau scolaire en arrivant à Madrid, et j'ai pris des cours.
Alice : L'espagnol s'apprend plutôt facilement. Il faut se dire qu'on n'est pas plus bête qu'un autre. Alors oui, c'est un apprentissage qui nécessite du temps et de l'investissement, mais on y arrive.
Émilie : La langue est vraiment la priorité numéro une. Parce que si tu ne parles pas espagnol, par exemple, quand tu vas au parc, avec les enfants, tu as vite l'air un peu ridicule. Tu ne peux pas socialiser avec les autres. Tu ne peux pas t'intégrer. Pour moi, c'est une obligation : il faut investir du temps dans l'apprentissage de la langue et de la culture.
Alice : Quand je suis arrivée à Madrid, je ne parlais pas du tout espagnol. J'ai dû apprendre de zéro. L'avantage, c'est qu'apprendre l'espagnol reste quand même plus facile qu'apprendre d'autres langues. La question d'apprendre ou non ne s'est même pas posée. Moi aussi, je dirais que c'est un indispensable. Je comprends que pour certains pays, la difficulté de la langue se pose. L'autre avantage de l'espagnol, c'est qu'il est utilisé dans d'autres pays du monde. On se dit que ça peut toujours servir.
Émilie : Si tu as des enfants, c'est aussi important d'apprendre. Tu sais que tu ne parleras jamais aussi bien qu'eux, mais c'est important d'apprendre pour communiquer, pour suivre la scolarité des enfants, discuter avec la maîtresse, le maître… C'est vrai qu'il y a aussi des Français qui préfèrent rester dans un « environnement français ». Les enfants vont au lycée français, les parents ne sortent qu'entre Français… Ils sont peut-être juste expatriés pour deux ou trois ans, et voient moins le bénéfice d'apprendre la langue. Alice et moi avons fait le choix de mettre nos enfants dans une école espagnole. On a aussi des contrats de travail locaux, on ne vit pas dans les quartiers français… Donc c'est aussi une question de survie que de parler espagnol. Au quotidien, c'est indispensable, ne serait-ce que pour parler à ses voisins. On peut voir les choses dans l'autre sens : on vit en France, et on s'aperçoit que nos voisins étrangers ne parlent toujours pas français alors que ça fait 5, 6 ans qu'ils vivent ici. On pourra avoir un apriori négatif et se dire « ils ne font pas l'effort d'apprendre le français. » Peut-être qu'ici, le voisin espagnol aura le même sentiment négatif et pourra se dire : « ça fait 5 ans qu'on est voisins et ils ne savent même pas dire « Bonjour, comment ça va ? » »
Alice : Les gens peuvent penser qu'on vient dans le pays, mais sans vouloir s'impliquer. Apprendre la langue est aussi un signe de respect. Quant à l'anglais… ce n'est peut-être pas le cas pour les jeunes générations, mais l'anglais en Espagne n'est pas si présent. Ce n'est pas comme en Allemagne ou dans d'autres pays. En Espagne, on ne peut pas trop se rattraper sur l'anglais.
Émilie : Je trouve qu'apprendre la langue c'est aussi découvrir la culture et être capable de communiquer avec les Espagnols, découvrir les traditions, comprendre leur mode de vie… C'est aussi capital pour trouver du travail ! En fait, cet apprentissage va au-delà de la langue.
Vous parliez du mode de vie et de la communication avec les Espagnols. Comment avez-vous vécu la crise sanitaire et tout ce qu'elle a engendré (confinement, distanciation sociale…) ?
Émilie : C'est un gros sujet ! Il y a d'abord l'aspect professionnel. Ça nous a perturbés car on lançait notre projet à ce moment-là. On s'est dit : « est-ce qu'on continue ou pas ? » On a été assez vaillantes pour continuer et se dire : « bon, on y va ».
Alice : On a été optimistes.
Émilie : La crise sanitaire a ralenti notre lancement. C'était beaucoup de travail pour une activité au ralenti. C'était compliqué. Mais on est restées confiantes et positives en se disant que ça allait évoluer. On a donc décidé de se lancer quand même, même si le tourisme était fortement impacté par la Covid.
Alice : On a misé sur le fait qu'on faisait du travail de fond. On travaillait en sous-marin en se disant qu'à un moment donné, ça allait s'éclairer.
Émilie : Le confinement était compliqué. Ici, on est restés plus de 2 mois avec l'interdiction formelle de sortir. De mi-mars à mi-mai, on n'est pas sortis du tout. C'était compliqué de se lancer dans ce nouveau projet alors qu'on était confinées avec les enfants. Il a fallu gérer l'école, les petits, et toute l'angoisse et le stress générés par cette situation. Mais sinon, je n'ai pas mal vécu le confinement. Le fait d'avoir un jardin a beaucoup joué.
Alice : Moi aussi, je n'ai pas un souvenir traumatisant du confinement. L'âge des enfants (3 ans) faisait que c'était gérable. Travailler en parallèle l'était moins, mais je n'étais pas trop inquiétée par le bien-être des petits. Ils arrivaient toujours à courir et jouer dans l'appartement.
Émilie : Par contre, j'ai trouvé les restrictions de septembre 2021 plus difficiles à supporter. On est tous partis en vacances et à la rentrée, à cause des nouvelles restrictions, on ne pouvait plus sortir de sa région. Forcément, dès qu'on allait quelque part, c'était plein de monde. On allait dans la Sierra, c'était blindé. Le week-end, le moindre lieu de nature était pris d'assaut.
Alice : J'étais un peu déçue d'être ainsi limitée. Je ne pouvais pas inviter des amis à la maison. Au début, c'était interdit. Et après, on se posait nous-mêmes un milliard de questions pour savoir si on pouvait inviter ou non, et combien de personnes etc. ça a duré longtemps, à ne pas pouvoir recevoir chez soi.
Alice : C'était frustrant de ne pas pouvoir développer les liens qu'on avait créés. Il y a des liens qui se sont cassés avec l'éloignement. Il fallait aussi gérer ce qu'il se passait en France et en Espagne. On avait notre propre opinion et on ne savait pas comment allaient le prendre les Espagnols, car ils avaient très peur de la Covid.
Expatriation/immigration comment voyez-vous les deux notions ?
Alice : J'ai toujours eu du mal à utiliser ce terme : « expatrié », parce qu'on ne sait pas à quoi ça correspond, en fait.
Émilie : Pour moi, un expatrié – par exemple, si on prend le cas d'un Français – c'est quelqu'un qui est détaché temporairement de son pays pour faire une mission ailleurs et qui va revenir dans son pays. Du coup, je ne me sens pas du tout expatriée, car on a des contrats locaux. On ne vit pas comme des expatriées. Je trouve que la notion a trop de connotations de « privilégiés », et je ne me retrouve pas du tout dans ce milieu-là. Donc je dirais plutôt que je suis immigrée. Mais c'est vrai que j'ai aussi tendance à dire « en tant qu'expat… ».
Alice : On n'utilise pas encore le terme « en tant qu'immigré », en général. C'est un vocabulaire qu'on n'utilise pas encore beaucoup, mais qui renvoie bien à ce qu'on vit.
Entrepreneuses à l'étranger : les femmes sont de plus en plus nombreuses à tenter l'aventure. Comment le vivez-vous ? Comment encourageriez-vous les femmes qui, comme vous, souhaitent se lancer dans l'entreprenariat à l'étranger ?
Alice : On fait partie d'un réseau de femmes entrepreneuses francophones : « réseau Femmes entrepreneures » ; le cercle est ouvert et rassemble tous types de nationalités.
Émilie : Notre avantage, c'est d'avoir commencé en binôme. On peut s'encourager l'une l'autre. Sinon, on conseille à celles qui veulent se lancer de trouver leur motivation et de se rapprocher d'un groupe, d'un réseau.
Alice : Oui, intégrer un groupe professionnel, une communauté qui peut booster, guider… C'est important de trouver un soutien, de ne pas démarrer complètement isolée. Je sais qu'avec la Covid, beaucoup ont créé leur entreprise, où se sont mis à faire des métiers plus flexibles. C'est une chance à prendre pour bien se faire accompagner.
Émilie : Oui, c'est une chance de pouvoir recommencer à zéro, de se dire « OK, on part ». Même en ne partant qu'avec un seul salaire, c'est quand même la meilleure occasion pour lancer un projet. On a plus ces contraintes et ces barrières qu'on se met en France en se disant : « je ne peux pas quitter mon boulot parce que… »
Alice : On a moins le regard des autres.
Émilie : C'est maintenant qu'il faut faire ce qui nous plaît et tenter quelque chose. On n'a rien à perdre.
Alice : Il vaut mieux au moins essayer. Tous les projets ne réussissent pas, mais au moins, tu auras essayé et tu n'auras pas de regrets.
Et lorsqu'on n'a pas d'activité professionnelle : la réussite de l'immigration est-elle remise en cause ?
Émilie : Partir à l'étranger, ça peut aussi être faire une pause. Je pense que certains s'expatrient pour profiter de cette pause, justement. Il faut aussi le mettre en avant. Socialement, c'est difficile de dire que tu ne travailles pas et que tu vis « aux crochets » de ton conjoint ou de ta conjointe. Faire une pause et se dire : « Je vais me concentrer sur ma famille » « Je veux que mes enfants puissent faire telle activité qu'ils apprécient… ». Je pense que c'est aussi une façon de se prendre en main et de faire ce que tu as vraiment envie de faire.
Alice : T'as des gens qui veulent entreprendre, t'as des gens qui veulent faire une parenthèse et c'est tout aussi bien. C'est vrai qu'il y a aussi cette pression de « tu pars à l'étranger… mais tu ne vas pas travailler ? » « Tu ne travailles pas ? » Certains sont très inquiets par rapport à ça, surtout la famille, ceux qu'on laisse derrière nous. C'est vrai que quand on part à l'étranger, la logistique est beaucoup plus difficile, car on n'a pas forcément l'aide de la famille, on ne comprend pas les codes du pays au début, on ne sait pas comment ça se passe… Être présente, au début, pour les enfants, a facilité les choses. Nous aussi, on est contentes. Ça rend l'expérience plus douce.
Votre Blog « Vivre Madrid » propose beaucoup d'idées de visites. Quels sont vos lieux préférés ? Vos plus belles découvertes ?
Émilie : Ce qu'on a découvert en venant ici et qu'on aime par-dessus tout, c´est vraiment les vieux villages au fin fond de la campagne, où les gens ne voient pas d'étrangers. Dès que tu arrives dans un bar, tous les gens te regardent (on est tous blonds dans la famille). Les villages authentiques « pueblos bonitos », les plus beaux villages d'Espagne (comme les plus beaux villages de France). Il y a beaucoup de petits villages comme ça tout autour de Madrid. Je trouve ça super beau. Et les gens sont d'une gentillesse... !
Alice : Oui, c'est encore très traditionnel. Beaucoup de traditions, de fêtes de village dans une ambiance chaleureuse…
Émilie : Comme on habite toutes les deux en dehors de Madrid, on part souvent en week-end hors de la capitale.
Alice : Et dans Madrid, je retiens surtout les petites ruelles aux façades colorées, les balcons en fer forgé… Pour moi, Madrid, c'est vraiment ça. Je trouve que les façades des immeubles à Madrid sont vraiment très jolies. Et l'ambiance, aussi.
Émilie : L'état d'esprit des Espagnols joue beaucoup, c'est vrai. Ils sont très bienveillants, très respectueux à tous les niveaux. Ils sont fondamentalement gentils.
Alice : Ils sont aussi très festifs ; ils aiment sortir. Ça bouge beaucoup à Madrid. Il y a plein de belles choses à voir, des vues magnifiques, une ambiance chaleureuse. Contrairement à d'autres capitales, l'ambiance de Madrid est apaisante. Il y a toute la vie dans la rue. Quand tu vas dans un restaurant en famille, tu es toujours très bien accueillie. Ce sont vraiment des lieux de vie. Il y a une expression qui dit « Madrid ne se visite pas, elle se vit ». J'avais entendu ça au tout début, quand on est arrivées. Ça ne me parlait pas trop au départ. Mais avec le temps, j'ai compris. Madrid est une belle capitale. Et ce qui fait sa beauté, c'est son ambiance.
Émilie : Et son été ! Bon, il faut aimer la chaleur, mais l'été à Madrid est particulier, tranquille. Il y a vraiment le rythme été et hiver, ici. Toutes les régions d'Espagne ont leurs particularités. J'ai presque envie de dire que la côte (les zones touristiques sont principalement sur la côte méditerranéenne) est encore une autre Espagne. Quand on va là-bas, on n'a pas l'impression d'être en Espagne. Ce n'est pas l'Espagne qu'on connaît depuis 4 ans, l'Espagne profonde. Forcément t'as les codes, t'as les magasins, mais, même en architecture, ce n'est pas pareil. Plutôt que de juste aller sur la côte méditerranéenne, je vous invite à aller aussi dans les terres, parce que le dépaysement est vraiment important. Sur la côte, c'est plus urbanisé, plus « moderne ». Il y a énormément de tourisme donc on perd un peu le côté « authentique ».
Alice : Il faut vraiment aller dans les petits villages comme Maputo, Saint Ventura , ou même du côté de Sara costa, la Riorente… dès que tu vas dans les terres, tu es vraiment dépaysé.
Que peut-on vous souhaiter pour l'avenir ?
Émilie : La réussite de notre projet ! Ça passera par la reprise du tourisme et des expatriations. Il y a peut-être encore des gens qui ne partent pas par peur. Mais petit à petit, l'horizon se dégage.
Alice : Notre projet est encore récent, et on a envie qu'il se développe tranquillement. On est 100% satisfaites, du côté de la famille comme du côté de l'expérience de vie. C'est vraiment chouette comme expérience. On se voit vivre ici encore de belles années.