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Amitiés à l'étranger : les faux pas à éviter

couple recevant des invites
Shutterstock.com
Écrit parHelena Delbecqle 06 Décembre 2024

Pour Montaigne, l'amitié est la manière dont « les âmes s'unissent et se confondent de façon si complète qu'elles effacent et font disparaître la couture qui les a jointes ». Sans pour autant rechercher une relation aussi fusionnelle, créer des liens amicaux durant une expatriation - en particulier avec des locaux - change significativement la manière dont on vit une expérience à l'étranger. Mais la tâche n'est pas toujours aisée. Il y a parfois des codes qu'on ne perçoit pas, même si nouer des amitiés n'exige pas forcément une étiquette de conduite. Quels sont - quoiqu'il en soit - les faux pas à éviter?

Ne pas manifester de réel intérêt pour l'autre et sa culture

Il va sans dire qu'une curiosité à l'égard du mode de vie local crée des opportunités de rencontres et d'échanges. De nombreux locaux apprécient que les expatriés prennent le temps de comprendre et de respecter les traditions qui leur sont chères. Posez des questions avec une réelle curiosité et soyez prêt à vraiment écouter l'autre. Montrez de l'intérêt pour les coutumes ou les événements, des fêtes locales aux traditions culinaires.

« Un de mes amis avait l'habitude de toujours comparer ce qu'il voyait à ce qui se faisait chez lui », explique Marcus, un expatrié allemand en Thaïlande. « Ça n'avait rien de méchant mais c'était un peu lassant à la longue. Autant rester chez soi dans ce cas. »

Si la comparaison peut être instructive en soi, il est surtout intéressant de saisir ce qu'il y a de particulier et d'unique dans les coutumes de l'endroit où vous vivez. C'est déjà un état d'esprit qui incite les personnes du pays à partager davantage avec vous.

Rester braqué sur la « supériorité » de ses propres valeurs

C'est aussi une attitude assez courante : provoquer des débats sur certains sujets de fond délicats tels que la politique, la religion et d'autres thèmes sensibles pouvant entraîner un certain malaise chez votre interlocuteur. On voudrait voir appliquer partout des valeurs qu'on pense devoir être universelles, celles qui sont liées par exemple au modèle de la démocratie.

Expatrié 5 ans en Chine, Alex raconte avoir eu du mal à accepter certaines restrictions de liberté dans le pays, même s'il connaissait la réalité avant de déménager. Le plus dur a été pour lui le constat de la surveillance généralisée et la restriction d'accès à des sites en ligne.

« J'avais aussi du mal, pour cette raison, à créer des relations avec des locaux, un peu comme si je ne comprenais pas que les gens acceptent cet état des choses. Des discussions avec des collègues ont un peu changé, au fur et à mesure, mes perceptions sur les gens et leur mentalité. »

Empiéter sur l'espace personnel des autres

On aimerait sympathiser rapidement ou être invité chez des locaux ! On imagine que c'est le terrain propice pour qu'une relation authentique se développe.

Louisa, expatriée britannique en Espagne, se souvient le nombre de fois qu'elle a invité chez elle des Espagnols - souvent avec leurs enfants - sans jamais recevoir de retour pour sa part. Passée la déception, elle a compris qu'inviter chez soi ne se pratique pas partout avec la même facilité et qu'en Espagne, on préfère généralement se rencontrer à l'extérieur.

« En Grande-Bretagne, on a cette tradition de passer beaucoup de temps les uns chez les autres, probablement à cause du temps, mais en Espagne, ce n'est tout simplement pas dans les habitudes des gens. »

Il en va de même en Chine. Un couple de Français rapporte avoir été déçu par l'attitude d'amis chinois qu'ils ont invités à dîner mais qui ne leur ont jamais rendu la politesse, du moins à domicile. Manger chez les gens n'est en effet pas une pratique courante en Chine. On se retrouve beaucoup plus communément dans un restaurant, et cela n'a pas de rapport avec l'estime qu'on peut porter à l'autre.

Ne pas adapter son style de communication

On le sait, la communication varie considérablement selon les cultures, du langage corporel, à la manière de s'exprimer, en passant par l'expression des émotions. On a beau le savoir, il n'est pas toujours facile de nuancer certaines de nos habitudes de communication.

« Quand je suis allé travailler en Pologne, je savais que je devais être un peu moins démonstratif auprès des gens. J'ai fait des efforts pour ne pas parler trop près, faire un peu moins de gestes, mettre un peu de distance mais c'est pas facile de changer comme ça son style de communication ! » raconte Luis, originaire du Brésil.

De la même manière, on évitera d'être trop direct dans des pays comme le Japon alors qu'on sait qu'un manque de franchise peut être perçu négativement dans d'autres destinations comme l'Allemagne.

Dans la plupart des cultures, les moments de silence dans les échanges sont vécus comme embarrassants alors qu'ils sont valorisés dans la conversation en Finlande, par exemple.

On pourrait accumuler les exemples de ce type tant la communication revêt un large spectre.

Bref, on peut vous apprécier pour votre singularité mais mieux vaut observer, un minimum, les différents styles de communication et s'y adapter pour « polir » un peu ce qui pourrait sembler très dissonant dans une culture différente.

Pratiquer sans discernement un humour qu'on trouve forcément comique

Si l'humour est souvent une arme irrésistible pour nous gagner des amis, il n'est pas apprécié ni compris partout de la même manière ! Il y a l'humour léger, le trait d'esprit, celui qui tire plutôt sur le lourd et le grotesque, l'humour dit « typiquement anglais », le sarcasme, l'humour noir…

David se souvient de ses premiers échanges avec des Allemands. « J'avais l'impression qu'ils n'avaient pas du tout d'humour. Ce que je disais d'amusant tombait toujours plus ou moins à l'eau. C'est seulement progressivement que j'ai compris que les Français - en tout cas moi - avions un humour un peu particulier, souvent mêlé d'ironie ».

N'essayez pas non plus de pratiquer l'ironie au Japon. On risquerait tout simplement de vous prendre au pied de la lettre…

Comme dirait Guy Bedos, pour certains « l'humour est comme une langue étrangère, il faudrait des sous-titres ».

Quoi qu'il en soit, la meilleure étiquette à respecter pour créer des liens d'amitié à l'étranger reste sans doute l'ouverture d'esprit et la tolérance, même si certaines barrières linguistiques et culturelles ne s'effacent pas aussi facilement qu'on le souhaiterait.

Vie quotidienne
A propos de

Titulaire de l'Education nationale et d'un Master II en Politiques linguistiques, j'ai eu l'opportunité de vivre au Japon et en Chine et suis actuellement basée en Allemagne. Mes activités se déclinent autour de la rédaction et de l'enseignement.

Commentaires

  • jean luc1
    jean luc1le mois dernier

    il y as 5 règles á respecter

    1) on regarde

    2) on écoute

    3)on juge pas

    4)on pose des pose des questions

    5) on compare pas avec son pays jean luc 😉


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