Ce qui change au Mexique après la crise de COVID-19

jeune homme portant un masque
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Actualisé par Hannah Manhartsberger le 13 août, 2020

Le Mexique est l'un des pays les plus affectés au monde par la crise de COVID-19, avec un nombre de cas qui augmente chaque jour. Si vous avez toutefois prévu de vous y installer après la crise, voici ce que vous devez savoir sur les changements en cours et ceux à venir, notamment en termes de conditions d'entrée et de visas, d'emploi, d'immobilier, d'éducation, de mode de vie, entre autres.

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer au Mexique ?

Le Mexique a mis en place des restrictions de voyage strictes en vue de contenir la propagation du coronavirus. Pour l'heure, seuls les voyages essentiels, notamment pour le travail, les études, les missions officielles et diplomatiques, ainsi que pour les raisons médicales et d'urgence, sont autorisés. Les visites touristiques, ainsi que les visites familiales, sont toutefois interdites jusqu'à nouvel ordre. Tout nouvel arrivant au Mexique est soumis à un test de dépistage de COVID-19 et doit fournir une déclaration de santé. Les voyageurs sont également tenus de s'auto-isoler pour une période de 14 jours consécutifs. Les passagers présentant des symptômes de COVID-19 doivent se rendre au Sanidad Internacional. Retrouvez plus d'informations sur le site du gouvernement mexicain. D'autre part, les demandes de cartes de résidence continuent à être traitées avec un certain retard. Les dates d'expiration des cartes de résidence temporaire et de résidence permanente sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. En revanche, ceux dont les cartes de résidence vont bientôt expirer peuvent déjà en demander le renouvellement. Aussi, les ressortissants étrangers qui séjournent au Mexique dans le cadre d'un voyage d'affaires ou autre mais n'ayant aucun permis pour exercer une profession rémunérée et qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays d'origine peuvent se régulariser en demandant un Regularizació n Migratoria por Razones Humanitarias bajo el supuesto COVID 19. Il n'empêche que les conditions à remplir, les formalités, ainsi que les délais de traitement, peuvent varier au cas par cas.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

Les permis de visiteur (FMM) au Mexique, étant valides pendant 180 jours maximum, ne peuvent être renouvelés. Dans certains cas, cependant, ce permis peut être échangé contre un permis de résidence, soit si vous avez des liens de parenté avec des Mexicains, soit sur une base humanitaire. La plupart des visiteurs au Mexique ont choisi de rester au Mexique jusqu'à ce que la situation se rétablisse, avec leur FMM. Les frais imposés en cas de dépassement, qui sont de l'ordre de 500 pesos, ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre. En ce qu'il s'agit des détenteurs du permis de résidence temporaire, il est recommandé de faire une demande de renouvellement au moins 30 jours avant sa date d'expiration auprès d'un bureau de l'immigration. Pour ceux qui se trouvent actuellement à l'étranger, il n'est pas possible de demander le renouvellement en dehors du Mexique. Ces derniers peuvent toutefois présenter leur demande dans les 5 jours suivant leur ré-entrée au Mexique. A savoir que le renouvellement a une durée de 60 jours seulement. Si vous disposez d'un visa de résident et que vous n'êtes pas en mesure de voyager au Mexique actuellement, vous disposez d'un délai jusqu'à la date d'expiration du dit visa pour faire votre demande d'échange contre une carte de résidence. Il est toutefois recommande que vous arriviez dans le pays au moins deux semaines avant la date d'expiration. Dans le cas contraire, il faudra faire une nouvelle demande de visa auprès des représentations mexicaines dans votre pays d'origine. Pour plus d'informations, veuillez consulter le site du consulat mexicain de votre pays d'origine.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi au Mexique après la crise ?

Selon les estimations de l'OCDE, le taux de chômage au Mexique devrait passer de 7,2% durant le premier semestre de 2020 à 7,5% d'ici la fin de l'année. En effet, plus de 1 113 677 personnes ont deja été licenciées dans le secteur formel depuis le début de la crise de COVID-19. L'Institut Mexicain de la Sécurité Sociale (IMSS) indique d'ailleurs que pas moins de 83 311 postes ont été supprimés au mois de juin seulement, ce qui est alarmant. La construction, les services aux entreprises, ainsi que l'industrie de l'extraction, sont les secteurs les plus affectés par la crise. Il est toutefois intéressant de noter que de plus en plus de personnes sont en train de se tourner vers le secteur informel qui, pour sa part, a atteint les 51,8% au cours du mois écoulé. En revanche, certains secteurs, comme l'agriculture, les services sociaux et communautaires, ainsi que l'électricité, affichent une légère progression depuis juin 2020. Quoi qu'il en soit, le taux de chômage au Mexique est largement supérieur à celui enregistré pendant la crise financière mondiale de 2009, ce qui signifie qu'il sera encore plus difficile de trouver un emploi au Mexique en tant qu'expatrié après la crise de COVID-19.

Comment le système de santé mexicain a-t-il réagi face à la crise ?

Le Mexique est l'un des pays dont le personnel médical a été le plus affecté par la crise de COVID-19, principalement en raison d'un manque d'équipements de protection, d'autant que les autorités ont mis longtemps avant de mettre en place des restrictions de voyage ainsi que des protocoles de sécurité. Au sein de la population mexicaine, le nombre de cas ne cesse d'augmenter. Une situation alarmante, selon l'OCDE qui décrie le manque d'investissement dans le domaine de la santé par rapport aux pays voisins comme le Brésil, le Chili et la Colombie. Il faut aussi prendre en compte l'inégalité que présente le système de santé mexicain, avec des soins relatifs au COVID-19 qui sont de plus en plus inaccessibles dans le secteur public et plus chers dans le secteur privé. Les hôpitaux publics étant saturés, les Mexicains se retrouvent toutefois dans l'obligation d'avoir recours aux soins privés à des prix exorbitants. En effet, si les tests de COVID-19 sont gratuits dans les hôpitaux publics, ils coûtent au moins 1 250 pesos dans les hôpitaux Salud Digna et 4 000 pesos dans les hôpitaux privés. Les frais d'hospitalisation s'élèvent, quant à eux, à plus de 350 000 pesos. Évidemment, ces frais varient d'un hôpital privé à l'autre, dépendant de l'endroit. Dans certaines régions, les frais d'hospitalisation peuvent dépasser la barre de un million de pesos.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

Les classes reprennent à distance au Mexique à compter du 24 août 2020 et ce jusqu'à nouvel ordre. Les autorités mexicaines préfèrent jouer la carte de la prudence en ce qui concerne la santé et la sécurité des enfants et des étudiants. Un plan d'action a été élaboré pour que les cours se déroulent sur les chaînes télévisées jusqu'à ce que la situation dans le pays retourne à la normale. Dans les communautés indigènes, les étudiants pourront suivre les cours à travers les chaînes de radio nationales. Aussi, quelque 140 millions de manuels scolaires seront distribués gratuitement aux écoliers à travers le pays afin de les encourager à poursuivre leurs études pendant la crise. A la fin du mois d'août, les autorités se réuniront à nouveau pour décider de la réouverture de toutes les écoles, ou pas. Il ressort que ce n'est qu'en septembre que les campus universitaires mexicaines rouvriront leurs portes graduellement.

Comment se porte actuellement le marché immobilier ?

La crise de COVID-19 peut s'avérer une véritable aubaine pour les expatriés souhaitant faire l'acquisition d'un bien immobilier au Mexique, principalement en raison de l'appréciation du dollar américain par rapport au peso mexicain. D'ailleurs, le marché immobilier mexicain est réputé, depuis de nombreuses années, pour son accessibilité en termes de prix. Cependant, certains propriétaires se montrent actuellement plus prudents, anticipant un retour du tourisme et une reprise des activités au terme de la crise, ce qui devrait relancer le marché, alors pensez à bien négocier. Selon les agences immobilières mexicaines, on peut s'attendre à de nombreuses mesures incitatives telles que les réductions de prix et les facilités de paiement sur les nouveaux projets de construction ainsi que sur l'immobilier neuf.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie au Mexique ?

Le faible coût de la vie est l'un des facteurs les plus attrayants du Mexique auprès des expatriés. Il est d'ailleurs intéressant que le coût de la vie au Mexique est d'au moins 49% inférieur par rapport à la France et plusieurs pays d'Europe, ce qui attire les retraités en si grand nombre. Il n'empêche que les prix de certaines denrées sont montés en flèche durant les quelques dernières semaines. On note, entre autres, une fluctuation des prix des fruits et légumes, des produits laitiers et des œufs dans plusieurs villes mexicaines.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

Comme dans la plupart des pays, la crise de COVID-19 a entraîné pas mal de changements au niveau du mode de vie des Mexicains. A titre d'exemple, les supermarchés n'acceptent qu'une seule personne par famille pour faire les courses, à condition que cette dernière porte un masque. Aussi, certains d'entre eux sont en train de refuser l'accès aux personnes âgées, à en croire les dires des expatriés qui vivent au Mexique. A l'entrée, la désinfection des mains et la prise de température sont obligatoires. En ce qui concerne les restaurants, si la plupart d'entre eux restent fermés, certains ne disposent que d'une dizaine de tables. Aussi, les différents états, ainsi que les municipalités, ont été habilités à décider de la reprise des activités économiques, sociales et éducatives. Si la plupart des bureaux ont rouvert leurs portes, le travail à distance reste privilégié afin de réduire les risques de contagion. Dans un souci du respect de la distanciation sociale, les entreprises et les usines ont été invitées à revoir leurs horaires d'opération. Aussi, l'accès aux parcs publics et aux centres commerciaux est restreint jusqu'à nouvel ordre.

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