La Turquie ayant rouvert ses frontières le 12 juin 2020, il est donc possible d'y voyager, quel que soit le but de votre séjour. Attendez-vous, toutefois, à certains changements, que ce soit en termes de conditions d'entrée, de visas, d'emploi, ou encore, de coût de la vie et de mode de vie. Cet article vous met sur la voie pour une expatriation sereine en Turquie après la crise de COVID-19.
Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Turquie ?
La Turquie a rouvert la plupart de ses frontières terrestres, aériennes et maritimes depuis le 12 juin 2020. Vous êtes donc autorisé à y voyager, quelle que soit votre nationalité. Sachez toutefois que le port du masque est obligatoire, dès le moment où vous entamez votre voyage en Turquie, y compris à l'aéroport. Il faudra également fournir un formulaire de localisation, comprenant votre adresse en Turquie, qui vous sera fournie par votre compagnie aérienne. A l'arrivée, les voyageurs sont soumis à une prise de température suivie d'un examen médical. Ceux présentant des symptômes similaires à ceux de la COVID-19 sont soumis à un test de dépistage. Les passagers testés positifs à la COVID-19 sont pris en charge par les officiers du ministère de la Santé et conduits vers un établissement désigné pour une période de quarantaine ne dépassant pas 14 jours. Si vous préférez toutefois avoir recours aux soins de santé privés, les frais seront à votre charge. Retrouvez plus d'informations sur le site du ministère des Affaires étrangères de la Turquie. En ce qu'il s'agit des personnes voyageant en Turquie pour des raisons médicales, elles doivent être en possession de tous les documents relatifs à leur condition de santé et d'un visa médical.
Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?
Les ressortissants étrangers dont le visa a expiré et qui sont restés bloqués en Turquie pendant la fermeture des frontières ont été dispensés des pénalités qui sont généralement imposées en cas de dépassement, à condition qu'ils quittent le pays durant le mois suivant la réouverture des frontières de leur pays d'origine. En revanche, ceux qui ne quittent pas le pays avant le 11 octobre devront s'acquitter d'une amende administrative. Aussi, des pénalités sévères seront imposées aux ressortissants étrangers dont le visa a expiré et qui ne quittent pas le pays avant le 12 octobre : ils seront temporairement bannis de la Turquie pour une durée dépendant du nombre de jours pendant lesquels ils sont restés dans le pays avec un visa expiré. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de la Direction générale de la Migration ou celui du ministère des Affaires étrangères de la Turquie.
Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Turquie après la crise ?
La situation du marché du travail turc est plus que jamais alarmante. De sources officielles, il ressort que près de 82% des emplois sont à risques. D'ailleurs, plus de 13 millions de salariés ont déjà été licenciés depuis le début de la crise, les personnes nouvellement embauchées étant les plus vulnérables. Le taux de chômage passe ainsi à 13,2%, même si on s'attend à ce qu'elle remonte à 11,8% d'ici la fin de l'année, jusqu'à ce qu'il atteigne les 9,8% en 2022. Le textile et le secteur manufacturier sont les plus affectés par la crise de COVID-19, suivis du tourisme et des services. D'autre part, 36% des employés ont été victimes d'une réduction salariale, ce qui a un impact considérable sur leur situation financière. En revanche, de plus en plus de personnes sont en train de se tourner vers des postes à temps partiel, ou encore le freelance. Si vous avez toujours rêvé de travailler en Turquie, ce n'est sans doute pas le moment de vous lancer.
Comment le système de santé turc a-t-il réagi face à la crise ?
La Turquie peut se targuer de son système de santé universel. Grâce au Sosyal Guvenlik Kurumu, les citoyens et résidents dy pays bénéficient gratuitement de tous types de soins de santé. Le pays possède 928 hôpitaux, ainsi que 2 840 stations d'urgence, près de 8 000 centres de santé familiaux, 1 000 centres de santé communautaires et près de 5 500 ambulances, sans parler des centres de soins dentaires et des centres de dialyse, tous bien équipés. Le personnel hospitalier n'est pas en reste avec plus de 165 000 médecins, plus de 250 000 infirmiers, sans compter un surplus de 591 000 employés administratifs. Il est donc évident que le pays a su mettre en œuvre toute une stratégie en vue de combattre la pandémie de COVID-19. Il est d'ailleurs intéressant de noter que pas moins de 770 établissements de santé en Turquie sont internationalement accrédités et accueillent des ressortissants étrangers à des prix abordables. Pendant la crise, le pays disposait de 40 lits aux unités de soins intensifs pour 100 000 personnes. Qui plus est, 5 000 systèmes de ventilation ont été fabriqués localement, ainsi que des milliers de tests de dépistage. Dans les hôpitaux désignés par le ministère de la Santé, les tests ainsi que les traitements relatifs à la COVID-19 sont dispensés gratuitement, même aux personnes qui ne disposent pas d'une assurance santé. D'autre part, grâce aux investissements massifs dans le domaine de la santé, la Turquie possède aujourd'hui 10 nouveaux hôpitaux dotés d'une infrastructure moderne et d'équipements dernier cri. Dans le même élan, la Turquie a fourni des équipements médicaux à de nombreux pays, y compris l'Italie, l'Espagne, la Grande Bretagne, entre autres. Selon l'OCDE, plus de 70% de la population de se disent satisfaits de la qualité des services de santé offerts par la Turquie.
Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?
La plupart des écoles en Turquie rouvrent leurs portes le 31 août 2020 après plusieurs mois d'enseignement à distance. Un protocole d'hygiène a d'ailleurs été élaboré pour la reprise des classes, comprenant, entre autres, le port obligatoire du masque, la prise de température, la désinfection régulière des mains et des salles de classe, ainsi que la distanciation sociale. En ce qui concerne l'enseignement supérieur en Turquie, plusieurs millions d'étudiants ont déjà pris part aux examens d'entrée nationaux. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le pays compte plus de 150 000 étudiants étrangers au sein de sa population étudiante. Compte tenu de la reprise graduelle des activités à travers le pays et de la réouverture des frontières depuis le 11 juin dernier, la rentrée universitaire devrait avoir lieu en toute souplesse.
Comment se porte actuellement le marché immobilier ?
Contrairement à d'autres pays, le marché immobilier turc semble profitable pour tous ceux qui souhaitent investir dans l'immobilier. En effet, la baisse de la demande a entraîné une baisse de liquidité pour les promoteurs immobiliers qui, à leur tour, sont contraints de revoir les prix à la baisse. Il est également intéressant de noter que la hausse des taux de change a un impact considérable sur les prix immobiliers, ce qui représente un avantage de 20 à 25% pour les acheteurs potentiels. D'ailleurs, le nombre de transactions immobilières a franchi la barre des 202 000 en juin, principalement en raison de la baisse du taux d'intérêt sur les prêts bancaires. A Ankara seulement, plus de 21 915 transactions immobilières ont été conclues en juin, suivie d'Izmir avec 11 690 ventes. Selon TurkStat, ou l'Institut des Statistiques de la Turquie, 1 664 biens immobiliers ont été acquis par des ressortissants étrangers, la plupart d'entre eux ayant orienté leurs choix vers Istanbul avec 730 ventes réalisées en juin. Si vous êtes déjà en Turquie ou que vous comptez vous y rendre très prochainement, vous pourriez également profiter de la situation et devenir propriétaire d'une résidence secondaire dans le pays.
La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Turquie ?
La Turquie est un pays généralement réputé pour son coût de la vie abordable. D'ailleurs, Istanbul fait partie des villes les moins chères au monde, la vie étant pas moins de 66% inférieure par rapport à New York et 53% inférieur par rapport à la France. Cependant, une légère hausse des prix a été notée au cours des derniers mois, compte tenu de la hausse du taux d'inflation de 10,94% à 11,39%. On s'attend d'ailleurs à une hausse mensuelle des prix des produits de consommation de l'ordre de 0,92% en moyenne. Ce sont principalement les prix des produits et services, des loyers, des boissons alcoolisées et du tabac qui ont augmenté de manière la plus significative.
Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?
La vie en Turquie reprend son cours petit à petit depuis le déconfinement et la réouverture des frontières. Les bureaux ont rouvert leurs portes et les salariés, pour la plupart, ont repris le chemin du travail. Les crèches et garderies sont également opérationnelles. Il n'empêche que tout le monde a adopté les gestes barrières comme la désinfection régulière des mains, la distanciation sociale, ainsi que le port du masque qui est d'ailleurs obligatoire dans tous les endroits publics à travers le pays. Sachez que le port du masque est également obligatoire en voiture lorsqu'elle transporte plus de deux personnes. A savoir que le non respect de cette règle peut entraîner une amende de 900 lires turques dans 54 provinces ! Cependant, les personnes ayant plus de 65 ans sont uniquement autorisées à sortir entre 10 et 20h. Avec la « normalisation », les cafés et restaurants sont à nouveau ouverts pendant certains horaires, de même que les piscines et les parcs, afin d'éviter les grandes foules. Même si les activités sportives et les pique-niques sont à nouveau autorisées et que les plages sont accessibles, les gens sortent moins qu'avant, préférant se tenir à l'écart des risques de contamination.
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