Bonjour,
J'ai adopté un chien dans un refuge d'Etat russe à Moscou il y a un an. J'ai été très étonnée du peu de formalités à effectuer. En effet, on ne m'a demandé que mon passeport et après en avoir fait une photocopie et obtenu ma signature sur le registre des chiens adoptés j'ai pu emmener mon chien chez moi. La procédure a duré cinq minutes. J'étais déjà bénévole dans ce refuge depuis quelques mois et je connaissais bien le personnel qui y travaille ainsi que les autres bénévoles. Par la suite j'ai compris que je n'ai pas eu de traitement de faveur particulier, on ne demande que le passeport et une signature sur le registre aux personnes qui souhaitent adopter un animal de refuge.
Dans la majorité des cas les bénévoles de longue date rencontrent les adoptants, leur présentent les animaux qui peuvent leur convenir selon leurs critères (composition de la famille, présence d'autres animaux a la maison, vie en appartement/maison...), discutent avec eux et prennent régulièrement des nouvelles de l'animal adopté. Ils demanderont des photos récentes et parfois le droit de rendre visite à l'animal pour vérifier ses conditions de vie.
Les bénévoles s'inquiètent beaucoup du bien être de leurs protégés et on peut les comprendre: ils en ont pris soin financièrement, les ont emmenés à diverses expositions, parfois les ont récupéré des familles qui ne souhaitaient plus les garder chez elles... C'est pourquoi, si les adoptants ont changé d'avis, même plusieurs mois après l'adoption, les bénévoles demandent toujours de leur redonner l'animal à eux plutôt que de l'abandonner ou encore de le faire euthanasier.
Sachez qu'en Russie les chiens (et les autres animaux) errants sont très souvent empoisonnés ou se font tirer dessus par des services spéciaux ou même des individus qui détestent tout simplement les animaux. Le gouvernement, comme beaucoup d'autres dans le monde, ne considère pas la question animale comme essentielle. Même s'il y a bien des refuges d'Etat, tous ne reçoivent pas les fonds qui leur sont attribués par l'Etat. Ce problème de corruption touche tous les refuges d'Etat, et de temps en temps des scandales éclatent. Récemment, la directrice en charge de plusieurs refuges d'Etat de la banlieue proche de Moscou a été accusée d'avoir détourné des millions de roubles pendant plusieurs années, à son profit, et laissant les animaux mourrir de faim et de manque de soin. C'est l'odeur des cadavres qui s'entassaient qui a alerté les bénévoles (à qui on avait interdit l'entrée au refuge).
Il est aussi possible d'adopter des animaux de refuges russes depuis l'étranger. Après une longue "enquête" qui consiste à discuter et à s'assurer de la motivation et du sens des responsabilités du futur propriétaire, les bénévoles s'occupent de la procédure (passeport de l'animal, vaccinations, paperasse nécessaire, achat d'une caisse de transport) en Russie et accompagnent l'animal jusqu'à destination et le donnent en main propres. Le refuge où je suis bénévole a déjà fait adopter des chiens de Moscou à St Petersbourg, en Allemagne, en Finlande et au Danemark. Ils prennent en charge les frais de transports et de procédure (ils récoltent de l'argent sur les forums et les réseaux sociaux pour financer le voyage) mais le futur propriétaire doit aussi, bien évidemment, être prêt à payer au moins une partie du voyage. Cela fait aussi partie de la motivation et du sens des responsabilités que les bénévoles recherchent chez les futurs propriétaires.
En ce qui concerne les formalités de depart de la Russie pour un animal, je n'y ai pas encore fait face mais je peux demander à des bénévoles qui ont voyagé avec des chiens russes vers l'Europe.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas!