Quand le projet d'expatriation prend plus de temps que prévu
Finances, lois du pays étranger, imprévu… plusieurs raisons peuvent expliquer le report de votre projet d'expatriation.
Bureaucratie et lenteur administrative
Selon le type de visa et le pays d'expatriation, le délai de traitement du visa peut être plus ou moins long. À cela peuvent s'ajouter des retards dus à l'engorgement des services d'immigration, au manque de personnel, à la conjoncture… La crise sanitaire a été particulièrement mal vécue par de nombreux candidats à l'expatriation privés de leurs rêves. Des étudiants étrangers se sont retrouvés confinés dans leur pays, contraints de suivre les cours en ligne du pays d'expatriation. Des travailleurs ont été forcés de repousser leur projet.
Finances qui ne suffisent plus
Côté finances, comment envisager l'expatriation lorsque le capital de départ ne suffit plus ? Vous aviez rassemblé la somme exigée, avant de découvrir que le gouvernement de votre pays d'accueil a augmenté le seuil de revenu minimal pour accéder au visa. C'est, par exemple, le cas en Australie, au Canada et au Royaume-Uni. Autre situation : un coup dur, une urgence, un imprévu vous oblige à piocher dans votre budget expatriation.
Durcissement des règles d'immigration
Que faire lorsque la législation du pays d'accueil complique le projet d'expatriation ? L'Australie, le Royaume-Uni, la Finlande ou la France ont durci leurs lois sur l'immigration. Restrictions voire suppression du regroupement familial, hausse des seuils de revenus exigés, diminution de la durée du visa, etc.
Liste d'attente qui s'éternise
Les nombreux candidats au PVT (permis vacances travail) Canada vous le diront : il faut s'armer de patience et ne pas désespérer au premier échec. Toujours très populaire auprès des expatriés, le pays a mis en place une procédure de tirage au sort. Immigrer aux États-Unis est tout aussi compliqué ; certaines nationalités doivent patienter des mois, voire des années, à cause des quotas.
Expatriation retardée : comment voir les choses du bon côté ?
À première vue, difficile de voir une expatriation retardée comme une bonne chose. Le temps ne vous appartient pas, et ce retard contrarie tous vos plans. Mais il est possible de voir cette expatriation retardée de manière positive.
Faire plus d'économies
On n'est jamais assez préparé. Certes, vous faites peut-être partie des rois de l'organisation. Tout était bien ficelé pour votre expatriation. La période actuelle est cependant source d'incertitudes, notamment sur le plan financier. Inflation, crise économique, crise du logement… Le projet d'expatriation retardé vous permettra d'épargner plus d'argent pour faire face à la conjoncture et à d'éventuelles réformes de l'immigration.
Renforcer votre niveau de langue
Vous alliez partir avec un niveau de langue débutant ou intermédiaire ; vous partirez quelques mois ou années plus tard, mais avec un niveau bilingue. Vous accéderez à de meilleures offres d'emploi, avec potentiellement un salaire plus élevé. Vous vous intégrerez plus facilement dans le pays étranger.
Gagner en compétences sur le plan professionnel
Avec quel niveau comptiez-vous vous expatrier ? Profitez du temps supplémentaire pour gagner en compétences sur le plan professionnel. Faites un bilan de compétences, suivez une formation diplômante, constituez votre réseau professionnel. Vous pensiez réaliser ces démarches dans le pays étranger et craignez d'être « coincé » dans votre pays d'origine ? Envisagez plutôt votre « redémarrage professionnel » comme une partie de votre projet d'expatriation. Les fonds investis pour votre formation seront des frais en moins à payer à l'étranger.
Améliorer votre projet d'expatriation
Votre projet d'expatriation prend plus de temps que prévu ? C'est l'occasion de vous renseigner davantage sur votre pays d'accueil. Il y a toujours possibilité d'améliorer et d'affiner un projet. Aviez-vous déjà choisi votre logement à l'étranger ? Connaissez-vous votre futur quartier ? Il existe peut-être des offres plus intéressantes ailleurs, en fonction de votre projet (logement proche de votre future université ou lieu de travail, par exemple).
Constituer et/ou enrichir son réseau
Vous avez profité du temps supplémentaire pour apprendre la langue du pays d'expatriation ou affiner votre savoir. Profitez-en également pour constituer ou enrichir votre réseau professionnel et informel. Participez à des forums en ligne pour trouver un emploi. Faites-vous des amis dans le pays d'accueil. Contactez des associations d'aide aux étrangers, pas seulement pour accélérer vos démarches, mais pour avoir des connaissances dans le pays d'expatriation.
Expatriation retardée : comment rester confiant ?
Bien entendu, tous ces conseils ne masquent pas la frustration. Voir son projet d'expatriation reporté à une date inconnue n'a rien de réjouissant. Toute la vie semble mise entre parenthèses, soumise aux aléas de l'économie ou des règles migratoires. Ne restez pas seul avec votre déception. Pour garder le moral et pouvoir supporter le report de votre projet, entourez-vous de visages bienveillants. Parlez à vos proches et/ou à des amis de confiance.
Par contre, protégez-vous contre d'éventuelles remarques intempestives : « Alors, où en est ton projet ? » « Pas encore parti ? » « À ce train-là, tu risques de ne plus jamais partir ! » « Mieux vaut abandonner et rester ici ». Certaines personnes multiplient les questions et les remarques déplacées. Ils ne s'en rendent peut-être pas compte et veulent juste vous conseiller. Mais faites le tri entre les conseils. Vous n'avez pas à faire un point presse chaque semaine pour les informer. Sachez manifester votre désapprobation devant les questions et remarques intrusives. Protégez-vous. Protégez votre projet. Entourez-vous des bonnes personnes. Le report d'une expatriation n'est pas une stagnation ni un arrêt définitif. Continuez de vous projeter pour rester motivé.
