
Cette semaine à Maurice, plusieurs sujets retiennent l'attention. Le patronat invite ses membres à ignorer les ajustements salariaux décrétés par le gouvernement, une nouvelle distinction pour l'aéroport de Plaisance, l'augmentation alarmante des accidents de la route, et bien plus encore.
Relativité salariale : bras de fer entre le patronat et le gouvernement
Le désaccord entre Business Mauritius et le gouvernement au sujet de la relativité salariale s'intensifie. Prévu pour la fin septembre, le réajustement des salaires est suspendu, suite à l'appel de Business Mauritius exhortant ses membres à ne pas appliquer les nouvelles mesures. L'organisation patronale recommande aux entreprises d'attendre des éclaircissements avant de procéder à des modifications salariales.
Selon Business Mauritius, l'ajustement décrété ne suit pas les procédures traditionnelles de révision des salaires et s'applique indistinctement à toutes les entreprises, sans prendre en compte leur santé financière ni leurs calendriers de révision habituels. De plus, la plupart des entreprises avaient déjà entrepris des actions pour ajuster les salaires, sans consultation des instances prévues par la loi. L'organisation envisage de saisir la justice.
Le ministère du Travail, quant à lui, a modifié 32 textes réglementaires relatifs aux rémunérations, octroyant au ministre plus de latitude pour adapter les salaires sans passer par des procédures longues et complexes. Le gouvernement a averti les employeurs qu'ils s'exposent à des sanctions s'ils refusent de se conformer à la loi. En cas de non-paiement, les entreprises risquent des amendes allant jusqu'à Rs 50 000 par salarié.
Au total, 197 042 employés du secteur privé, sur 333 380, sont concernés par cette réforme salariale. Toutefois, près de 15 % des travailleurs ne relèvent d'aucune des catégories des « Remuneration Orders » et ne bénéficieront pas de cette augmentation à la fin de septembre. Le ministère a déjà référé l'affaire au National Remuneration Board.
Aviation : une nouvelle distinction pour l'aéroport de Plaisance
L'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR) a une fois de plus été salué sur la scène internationale pour ses normes de sécurité. Il a remporté le Prix de la Sécurité Aéroportuaire 2024, décerné par l'Airports Council International (ACI) Afrique, dans la catégorie des aéroports ayant enregistré entre 20 000 et 50 000 mouvements d'aéronefs en 2023. Ce prix récompense la qualité des dispositifs de gestion des urgences et le respect des normes internationales.
Ce n'est pas la première fois que l'aéroport de Plaisance se distingue dans ce domaine. En 2022, il avait déjà décroché le prestigieux Airport Safety Award.
Soutien au développement de Rodrigues par l'UE et la Banque mondiale
La Banque mondiale et l'Union européenne s'associent pour soutenir le développement de Rodrigues. Avec un prêt de 184 millions de dollars de la Banque mondiale et une subvention de 16 millions d'euros de l'UE, Rodrigues pourra concrétiser l'un de ses projets phares : la construction d'un nouvel aéroport, doté d'une piste de 2 100 mètres de long sur 45 mètres de large.
Outre l'infrastructure aéroportuaire, d'autres secteurs essentiels, tels que le tourisme, la pêche, l'agriculture, ainsi que la gestion de l'eau et des eaux usées, bénéficieront également de ce soutien financier. Le projet du nouvel aéroport est très attendu et devrait considérablement dynamiser l'économie de l'île.
Accidents de la route : une hécatombe en 2024
Le bilan des victimes de la route continue de s'alourdir à Maurice. Depuis le début de l'année, 92 personnes ont déjà perdu la vie sur nos routes. Les motocyclistes sont les plus touchés, avec 42 décès, suivis des piétons (16), des passagers (24), des cyclistes (6) et des passagers en croupe (4).
Cette augmentation des décès confirme une tendance inquiétante. En 2023, le nombre d'accidents mortels avait déjà grimpé de 31,3 % par rapport à l'année précédente, avec 130 accidents ayant causé 138 décès. Les motocyclistes et leurs passagers restent les plus vulnérables, avec 57 vies perdues l'année dernière.