Bonjour Marine, peux-tu te présenter brièvement et nous parler de ton parcours ?
Je viens de la région parisienne. Je suis au Canada grâce à un PVT (Programme Vacances-Travail) de 2 ans. J'étais déjà venue en 2012 faire un stage et j'avais aimé l'expérience. Avant, je travaillais dans le secteur du luxe et de la mode. Je voulais prendre un nouveau départ ailleurs.
Qu'est-ce qui t'a attirée vers Montréal ?
Montréal a une douceur de vivre incroyable. Je connais déjà la ville et je l'aime. C'est pour cette raison que je n'ai pas cherché à m'installer ailleurs. Le fait qu'on y parle le français est rassurant pour les francophones souhaitant s'y expatrier et cela permet de bien faire ses démarches. Attention à ne pas s'y méprendre ! L'on parle quotidiennement et souvent l'anglais également.
Quelles étaient les formalités à remplir pour que tu puisses t'installer au Canada ?
J'ai eu la chance d'être tirée au sort pour le PVT. Les formalités sont simples : il faut avoir moins de 36 ans et un peu de chance.
Parles-nous de ce que tu aimes le plus et le moins à Montréal.
Le respect et la discipline des gens en général. Faire la queue pour prendre le bus, laisser quelqu'un passer ou sortir du métro... Je trouve les Montréalais bien plus polis et, du coup, les transports qui étaient ma hantise à Paris sont bien plus agréables ici.
Si on reste dans le sujet, j'aime moins le fait que les métros sont moins fréquents à certains moments de la journée. Ensuite, je n'aime pas la mauvaise insonorisation des logements d'une manière générale.
Peux-tu nous décrire Montréal en quelques mots ?
Diversité, douceur, culture et nature...
Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à ton arrivée à Montréal ?
Bon je ne vais pas faire cliché et dire la gentillesse des gens, même si ce n'est pas une légende. Pour moi, c'était plutôt la rapidité d'installation et de l'administration canadienne. J'ai fait toutes mes démarches en une seule journée (numéro de sécurité sociale, ouverture d'une ligne téléphonique et d'un compte en banque) et sans revenir plusieurs fois ou être envoyée à d'autres services.
Est-il difficile de trouver un logement à Montréal ? Quels sont les types de logements disponibles pour les expatriés ?
Les expatriés ont accès aux même logements que les locaux. Un propriétaire peut être un peu réfractaire à louer son logement car il ne peux pas vérifier si nous sommes bons ou mauvais payeurs (enquête de crédit). Demander une caution est illégale au Québec, mais j'ai proposé de payer un mois et demi de loyer à mon proprio en arrivant, pour le rassurer, et il a facilement accepté.
Pour chercher le logement, je suis passé par les petites annonces en ligne (kijiji) et surtout les groupes Facebook de pvtistes et cession de bail. J'ai fait environ 15 visites en 15 jours avant de signer un bail pour un an. Il faut prendre en compte qu'il y a des périodes plus actives et parfois plus creuses (en hiver) dans les recherches d'appartements et les déménagements.
Quels sont les festivals les plus populaires et les principaux codes culturels à Montréal ?
Les Francofolies, début juin, marquent le lancement de la saison des festivals (du jazz, du rire, d'art). La place des arts est occupée jusqu'à la fin de l'été par différentes manifestations. Beaucoup sont gratuites et c'est très appréciable. Avec la célébration du 375e anniversaire de la ville, les programmations étaient dingues !
Quels sont les moyens de transport disponibles à Montréal ? Comment te déplaces-tu ?
Le métro, le bus, les bixi (vélos). La ville a énormément de pistes cyclables. Je pense même me mettre au vélo avec l'été. J'utilise généralement le métro, mais je marche beaucoup aussi (entre 5 et 10 km par jour).
As-tu eu des difficultés à t'adapter à ton nouvel environnement et à la société montréalaise ?
Je ne me suis pas encore vraiment confrontée ou intégrée à la société montréalaise. Je côtoie des Français qui ont un parcours de vie similaire au mien. Je participe aux événements de la ville, mais pour le moment je me suis vite adaptée et trouvé une place. J'ai hâte de débuter mon emploi pour découvrir et partager avec les Québécois, pour voir s'ils sont si durs à côtoyer et à être amis avec comme on le dit si souvent.
A quoi ressemble ton quotidien d'expatriée à Montréal ?
Jusqu'à présent, c'était la découverte de la ville : prendre des photos un peu partout au hasard, flâner et « bruncher » le week-end, tout en consacrant plusieurs heures par jour à la prospection et recherche d'emploi (envoi de CV, préparation ou entretiens téléphoniques et physiques). A présent, je pense qu'une routine semaine/week-end va s'installer.
Que fais-tu de ton temps libre ?
Je mange beaucoup ! J'adore tester de nouvelles adresses. Je consacre aussi du temps à mes réseaux sociaux et ma communauté.
Y a-t-il à Montréal des activités nocturnes pour les fêtards ?
Comme dans toute métropole, il y en a pour tous les goûts : boîte de nuit, pub, bar, terrasse, karaoké... En revanche, ici les établissements ferment à 3h, ou plus généralement vers 2h. Les soirées commencent assez tôt. C'est un autre rythme à prendre.
Quelles nouvelles habitudes as-tu adoptées à Montréal ? Quelles vieilles habitudes as-tu abandonnées ?
Comme je viens de le mentionner, je dois m'adapter à un nouveau rythme. Ici, on se lève plus tôt, on commence plus tôt mais on finit aussi plus tôt sa journée. Et puis, on mange plus tôt...
Pour le moment, je ne pense pas avoir perdu de vieilles habitudes, étant arrivée assez récemment. J'espère tout de même être moins nerveuse et moins râleuse sur le long terme. Adopter la positive attitude canadienne s'avère être un véritable défi !
Quel est ton avis sur le coût de la vie à Montréal ? Combien coûtent un trajet en bus, une bière, ou encore, un bon pain ?
On se fait vite avoir si l'on oublie que les taxes ne sont pas affichées en magasin mais ajoutées à la caisse ! J'ai encore l'habitude de tout convertir en euros, alors je trouve tout abordable et moins cher par rapport à la France. Cependant, ma vie va très prochainement basculer en dollars avec mes premiers salaires.
Les tickets de transport à l'unité sont chers, 3,25$ il me semble. La carte mensuelle illimitée coûte 80$. Une pinte de bière coûte entre 4 et 10$ suivant le type, l'endroit, l'heure. Une bonne baguette ne coûtera jamais moins de 2,50$ (ou sinon je veux l'adresse !).
Y a-t-il quelque chose que tu voudrais faire au Canada mais dont tu n'as pas encore eu l'occasion ?
Il me reste encore tout à faire ! Lors de ma première installation en 2012, j'ai eu l'occasion de visiter les alentours : Québec, Mont Tremblant, Toronto, Niagara. J'espère découvrir encore plus d'endroits atypiques, me balader dans les grands espaces et, surtout, voir Banff et Vancouver.
Si tu pouvais repartir à zéro à Montréal, que ferais-tu différemment ?
Je suis arrivée seule avec mes deux valises. J'ai trouvé un logement et un emploi dans ma branche en 6 semaines seulement. Je pense que c'est un bon début et que je m'en sors plutôt bien.
Que penses-tu de la cuisine locale ? Quelles sont tes spécialités préférées ?
La poutine, un jus de viande avec fromage en grain (comme de la mozzarella) sur des frites, est un incontournable. Ça se décline sous toutes les formes et j'adore ! Il y a aussi le pâté chinois, qui n'est autre que du hachis parmentier avec du maïs, ainsi que la smoke meat, viande fumée en sandwich de chez Rubens ou Schwartz. Le « pouding du chômeur » est un dessert farineux avec du miel du sucre. Et puis, j'aime les queues de castor, des beignets plats avec toutes sortes de garnitures : chocolatée, fruitée ou sucrée dessus. Le sirop d'érable sous toutes ces formes est également délicieux. Vous voyez, je ne suis vraiment pas difficile et très gourmande.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à ton pays d'origine ?
Le fromage, c'est sûr, et le vin, vu leur prix ici !
Quels conseils donnerais-tu aux futurs expatriés à Montréal ?
Il est important de bien se renseigner et organiser son départ. En revanche, évitez de rechercher un emploi ou un appartement avant d'arriver. J'ai perdu un temps fou à stresser sur la question depuis la France. Tout est encore plus efficace une fois sur place.
Quelles seraient, selon toi, les 5 choses à emmener dans sa valise à Montréal ?
Si l'on prend des objets électriques et électroniques, un adaptateur et un transformateur de voltage, ainsi que des produits d'hygiène ou des marques cosmétiques qui ne seraient pas disponibles sur place ou beaucoup plus chères, une petite trousse de secours de médicaments français dont on a l'habitude car on peut se sentir vite perdu face à la multitude de médicaments en libre service ici, et des copies numériques sur clé USB ou serveur de tous ses documents importants (papiers d'identité, diplômes, bulletins, impôts, santé, assurance, emploi, finance, etc). Si l'on arrive l'hiver, apparemment la gamme de sous-couche de vêtements de Décathlon et Uniqlo font des merveilles contre le froid. En revanche, rien ne vaut d'acheter son manteau d'hiver sur place.
Tes projets d'avenir ?
Je compte bien rester ici et demander ma résidence permanente si tout se passe bien au cours des deux prochaines années.
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