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Jeune diplômé : votre début de carrière à l'étranger

jeune diplome
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Écrit parAmeerah Arjaneele 20 Février 2025

Si vous avez entre 20 et 25 ans, c'est peut-être la période idéale pour sauter le pas de cette grande aventure qu'est l'expatriation. En effet, vous êtes jeune, avez votre diplôme tout frais en poche, vous avez soif d'aventure et vous n'avez probablement pas encore de responsabilités familiales, par exemple, des enfants : de ce fait, tous les ingrédients sont réunis pour conquérir le monde. Mais attention, les contraintes financières et le manque d'expérience professionnelle peuvent venir compliquer la tâche. Malgré tout, certaines destinations peuvent s'avérer pertinentes pour construire une première expérience de vie à l'étranger.

Quels pays sont les plus accueillants envers les jeunes diplômés  ?

Certaines destinations sont davantage adaptées aux expatriés en milieu de carrière ou aux familles. Ces pays affichent souvent un coût de la vie élevé, offrent peu d'opportunités professionnelles pour les débutants et sont peu propices aux rencontres pour les jeunes célibataires. Imaginez des parcs remplis de poussettes et de couples : un cadre qui peut rapidement créer un sentiment de décalage, loin d'être idéal pour s'épanouir. Sans oublier les destinations où la communauté d'expatriés est principalement composée de retraités. Même si vous y trouvez du travail, la culture professionnelle pourrait manquer de dynamisme et d'innovation, deux éléments essentiels pour les jeunes dans la vingtaine. Si une destination vous intéresse, assurez-vous d'abord qu'elle convient à tous les profils d'expatriés, y compris aux jeunes diplômés.

L'indice « Footloose » de The Economist est un excellent point de départ pour se renseigner. Pourquoi ? Parce que chaque année, le magazine analyse les données d'environ 150 000 jeunes expatriés en début de carrière afin d'établir un classement des pays les plus attractifs. Voici leur top 15 pour 2024 :

  1. Canada
  2. Australie
  3. États-Unis
  4. Allemagne
  5. Espagne
  6. Suisse
  7. Nouvelle-Zélande
  8. France
  9. Italie
  10. Suède
  11. Danemark
  12. Finlande
  13. Portugal
  14. Royaume-Uni
  15. Singapour

Les évolutions politiques au Canada et aux États-Unis risquent d'influencer les perspectives en 2025

En 2025, ces changements pourraient également impacter le prochain classement, dont la publication est prévue plus tard dans l'année. Au Canada, le mandat de Justin Trudeau, Premier ministre de 2015 à 2024, a été marqué par une hausse des visas de travail pour les jeunes diplômés expatriés qualifiés. Toutefois, son gouvernement a opéré un revirement fin 2024, en décidant de réduire les niveaux d'immigration, peu avant la démission de Trudeau.

Il reste à voir si le prochain Premier ministre canadien maintiendra ou modifiera l'ouverture du pays envers les jeunes expatriés. Une telle décision pourrait affecter la réputation du Canada en tant que destination privilégiée pour les diplômés internationaux. The Times of India souligne d'ailleurs que le « rêve canadien » s'effrite pour de nombreux jeunes étudiants et expatriés indiens, qui peinent à trouver un emploi qualifié et bien rémunéré. Fin 2024, le taux de chômage des jeunes atteignait 14 % et les expatriés récemment arrivés sont parmi les plus touchés, bénéficiant de moins de sécurité que les citoyens canadiens ou les résidents permanents.

Le second mandat de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait entraîner des changements radicaux dans la politique d'immigration et l'ouverture du pays aux jeunes diplômés internationaux. Trump pourrait rétablir son controversé « Muslim ban », qui limiterait l'accès des jeunes diplômés de nombreux pays à majorité musulmane aux opportunités professionnelles aux États-Unis. Une montée de la xénophobie et du racisme, souvent associée à son mandat, pourrait également dissuader les jeunes expatriés de choisir les États-Unis comme destination. Par exemple, les jeunes talents chinois continuent de rencontrer des obstacles pour obtenir des visas américains, en raison des politiques d'immigration mises en place lors du premier mandat de Trump.

Parallèlement, Trump a évoqué la possibilité de faciliter l'obtention de la Green Card pour les étudiants internationaux diplômés d'universités américaines, une annonce qui pourrait ravir les futurs jeunes expatriés déjà détenteurs d'un visa F-1. Les États-Unis continuent d'attirer de nombreux diplômés ambitieux, séduits par un environnement propice à la créativité et à l'innovation, même si ces opportunités sont parfois entravées par la bureaucratie dans d'autres pays.

Le Portugal gagne en popularité pendant que le Royaume-Uni peine à séduire

Selon une analyse longitudinale de l'indice Footloose, le Portugal est le pays qui a gagné le plus d'attrait auprès des jeunes diplômés depuis 2010. Mais pourquoi ? Ces dernières années, l'Europe du Sud a vu sa popularité augmenter auprès des expatriés, grâce à son climat ensoleillé, ses plages magnifiques, son coût de la vie abordable et une offre variée de visas. Parmi les visas proposés par le Portugal, on retrouve le visa nomade numérique, le visa HQA pour les scientifiques et entrepreneurs et le visa de recherche d'emploi. Ce dernier pourrait particulièrement séduire les jeunes diplômés, puisqu'il leur permet d'entrer dans le pays pour 120 jours afin d'y chercher un emploi sur place.

D'après l'indice du coût de la vie de Numbeo 2025, le Portugal est le pays le plus abordable d'Europe occidentale. Alors que les salaires de départ pour les jeunes diplômés peuvent démarrer à 30 000 $ (voire moins dans les pays du Sud), la survie dans des villes phares, mais chères comme Londres ou Singapour relève souvent du défi. À l'inverse, des destinations comme le Portugal, l'Espagne ou l'Italie proposent une alternative : découvrir un nouveau style de vie, s'immerger dans une culture riche, se construire un réseau professionnel international dès le début de sa carrière et explorer des opportunités en Europe… sans se limiter à manger des pâtes matin, midi et soir !

Selon le Portugal Resident, de plus en plus de jeunes entrepreneurs britanniques pensent à s'installer au Portugal. Ceux qui souhaitent lancer leur entreprise sont attirés par l'énergie et le coût abordable des villes comme Lisbonne et Porto. En revanche, les jeunes expatriés en quête d'un style de vie détendu et d'un bon équilibre entre travail et vie personnelle privilégient la côte sud de l'Algarve, réputée pour ses magnifiques plages.

En face du Portugal, il y a le Royaume-Uni, qui a beaucoup de mal à convaincre les jeunes expatriés depuis 2010. Autrefois classé 6e destination la plus attractive, le pays a été fragilisé par le Brexit, la fin de la libre circulation pour les étudiants européens, la hausse du prix des visas et des politiques d'immigration plus strictes. Des mesures qui ont progressivement rendu la Grande-Bretagne moins accessible. Par exemple, depuis l'an dernier, pour obtenir le visa « Skilled Worker », il faut recevoir un salaire minimum de 38 700 £ pour être éligible au parrainage par un employeur britannique. Un seuil bien au-dessus du salaire moyen des jeunes dans la vingtaine, qui s'élève à 24 600 £.

Bien que le visa Graduate de 2 ans pour les diplômés internationaux des universités britanniques soit toujours disponible, son coût s'élève désormais à 3 000 £ (3 600 USD), un tarif susceptible d'augmenter en 2025. Le Royaume-Uni reste une option intéressante pour les jeunes expatriés dont les domaines, comme la finance, le droit ou la technologie (notamment l'IA), offrent des salaires de départ élevés. En revanche, les expatriés en milieu de carrière auront plus de facilité à répondre aux exigences du Home Office pour travailler ou créer une entreprise au Royaume-Uni.

L'Espagne, un aimant de plus en plus puissant pour les jeunes diplômés latino-américains

Depuis 15 ans, l'Espagne maintient sa quatrième place au classement des destinations les plus prisées des jeunes diplômés hautement qualifiés. Ajoutons que cette tendance s'est accentuée ces dernières années, au point que certains chercheurs parlent d'un « second boom migratoire latino-américain ». Plusieurs facteurs expliquent cet engouement, notamment l'instabilité politique et économique qui pousse les jeunes à quitter des pays comme le Venezuela, l'Argentine ou plusieurs nations d'Amérique centrale. Comme le rapporte El País, la population latino-américaine à Madrid a dépassé le million d'habitants pour la première fois en 2024.

Parmi les principaux facteurs d'attraction, citons l'assouplissement des lois sur l'immigration en Espagne, ouvrant de nouvelles opportunités pour les jeunes. Comme de nombreux pays, l'Espagne a lancé son visa nomade numérique pendant la pandémie de Covid. Les réformes immigratoires adoptées en 2024 entreront pleinement en vigueur d'ici mi-2025. Parmi les changements majeurs : les étudiants internationaux pourront désormais demander un visa de recherche d'emploi d'un an après l'obtention de leur diplôme, contre seulement 3 mois auparavant. De plus, les titulaires de visas de travail pourront exercer une activité freelance ou occuper un second emploi à temps partiel. Enfin, l'accès à la résidence légale sera facilité pour ceux qui prouvent un lien fort avec l'Espagne.

Les points de vigilance lorsqu'on est jeune diplômé et futur expatrié

Il est tout à fait naturel pour les jeunes diplômés de visualiser leur avenir à long terme lorsqu'ils s'expatrient. Bien sûr, à 22 ans, il n'est pas facile de se projeter dans sa fin de vingtaine, sa trentaine ou même sa quarantaine. Malgré cette difficulté, il est important de réfléchir à l'évolution possible de l'expatriation dans un pays donné sur les 5 à 10 prochaines années. En vous appuyant sur des recherches et des prévisions, vous pourrez éviter de vous lasser d'une destination après quelques années de « lune de miel » et faire un choix plus durable.

Certains pays offrent d'excellentes opportunités à court terme, mais peuvent manquer de perspectives d'évolution de carrière ou de résidence permanente sur le long terme. Si un séjour temporaire vous convient, c'est une bonne nouvelle. En revanche, si vous souhaitez construire un avenir durable à l'étranger, il est recommandé de prévoir un plan à long terme dès le départ, tout en restant flexible pour l'adapter aux circonstances qui se présentent.

Il est important de garder à l'esprit qu'à 35 ans, vos priorités pourraient évoluer : fonder une famille, accéder à un système de soins de qualité ou avoir une stabilité à long terme. Si vous prévoyez de rester à l'étranger durablement, posez-vous quelques questions : ce pays offre-t-il un environnement favorable pour élever des enfants ? Les soins y sont-ils accessibles et abordables ? Après 5 à 10 ans de travail, pourrez-vous acheter un logement ou obtenir la citoyenneté ? Bien que ces questions puissent sembler lointaines ou complexes à 22 ans, réfléchissez-y dès le départ pour faire des choix plus éclairés et construire un avenir solide à l'étranger.

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A propos de

Ameerah est chargée de cours et tutrice privée enseignant l'espagnol et le mandarin à l'île Maurice. Elle a aussi été traductrice indépendante, éditrice et rédactrice de contenu pendant une décennie. Elle a vécu à Madrid et à Pékin.

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