Alors que Trump s'apprête à mettre en place ses nouvelles mesures migratoires aux États-Unis, l'heure est aux interrogations : qu'adviendra-t-il de l'immigration et des millions d'étrangers qui vivent dans le pays et de ceux qui comptent s'y installer ? Ailleurs, les réformes oscillent toujours entre limitation de l'immigration temporaire et mesures favorables aux étrangers qualifiés. L'Espagne se distingue par son discours plus ouvert. Bien que secouée politiquement, l'Allemagne entend aussi favoriser l'immigration des travailleurs étrangers. Alors, si vous avez prévu de partir à l'étranger en 2025, voici ce à quoi vous devez vous attendre.
États-Unis : extension automatique pour les conjoints des détenteurs du Visa H-1B
Soulagement pour les conjoints d'expatriés détenteurs du visa H-1B et L-1 (transfert intra-entreprise). Le Département de la sécurité intérieure des États-Unis (DHS) compte étendre la période de renouvellement automatique pour les conjoints de 180 à 540 jours. Le changement aura lieu à partir du 13 janvier 2025. Il s'appliquera aux dossiers déposés depuis le 4 mai 2022. Les conjoints d'expatriés, qui détiennent les visas H-4 et L-2, peuvent demander un permis de travail. L'extension du renouvellement automatique vise à éviter les interruptions de travail à cause de retards dans les traitements des dossiers. La mesure vise également à retenir les talents étrangers. Mais des inquiétudes subsistent quant à une possible suppression de l'extension par la nouvelle administration Trump.
Plafond du visa H-1B atteint pour 2025
Les services de citoyenneté et d'immigration des États-Unis (USCIS) ont déjà atteint le plafond du visa H-1B : les 65 000 visas et les 20 000 visas supplémentaires réservés aux diplômés de l'enseignement supérieur ont été délivrés. L'USCIS informera les candidats des suites de leur dossier. Les non sélectionnés verront la mention s'inscrire sur leur dossier. L'USCIS note également une baisse des parrainages provenant des entreprises de la Tech, sponsors traditionnels du visa H-1B. Ainsi, Amazon n'a parrainé qu'un peu plus de 7 000 visas H-1B, contre plus de 11 000 en 2023. A contrario, Meta, qui investit dans la réalité virtuelle augmentée a enregistré 400 parrainages de plus qu'en 2023. Mais selon les experts, l'IA et le contexte économiques sont les causes principales de cette baisse de parrainages.
Visas supplémentaires pour les travailleurs temporaires
64 716 visas de travailleurs temporaires non agricoles (visas H-2B) s'ajouteront aux 66 000 visas H-2B disponibles à chaque année fiscale. Les visas additionnels compteront pour l'année fiscale 2025. L'annonce, émanant du Département des Affaires intérieures et du ministère du Travail, intervient le 15 novembre, soit, après l'élection du nouveau président américain.
Publication du bulletin des visas de janvier 2025
Publié le 3 décembre 2024, le bulletin des visas pour janvier 2025 présente des données encourageantes pour les candidats à l'expatriation. Contrairement à septembre, où aucun bulletin n'avait été publié faute de bons résultats concernant les visas de travail, 2025 commence avec des progrès notables concernant le traitement de plusieurs catégories de visas de travail (notamment les visas EB). Outil capital pour les immigrants, le bulletin des visas renseigne sur les meilleures périodes pour présenter sa candidature et sur l'état de traitement des demandes. Pour comprendre son fonctionnement, il faut regarder deux mentions : la date de dépôt et la date de décision finale. La date de dépôt est la date la plus proche pour laquelle on peut demander une modification de son visa. La date de décision finale est celle à partir de laquelle les étrangers attendent le traitement de leur demande. Pour qu'ils restent éligibles, la date de leur demande doit être antérieure à celle de la décision finale.
Révision de la liste des compétences des visiteurs d'échange
Le 9 décembre, le Département d'État américain a mis à jour sa liste des compétences des visiteurs en échange (Exchange Visitor Skills List). La liste des compétences des visiteurs est un document qui définit les domaines d'expertises essentiels pour le développement d'un État. Depuis le 9 novembre, les visiteurs d'échange (dont les chercheurs universitaires et travailleurs hautement qualifiés) n'ont plus à rester 2 ans dans leur pays d'origine à l'issue de leur programme. La modernisation de la liste permettra aux expatriés éligibles d'obtenir plus facilement leur visa de travail. Les catégories de compétences restent les mêmes : ingénierie (civile, mécanique, environnementale), santé (infirmerie, sciences cliniques…), technologies (IA, robotique, cybersécurité…), l'éducation (petite enfance, science, technologie, ingénierie et mathématiques…) et le secteur créatif (graphisme, design, animation…). Cette mise à jour aura un impact positif sur le visa J-1, qui permet aux étudiants et aux jeunes professionnels d'obtenir un stage, un job d'été ou un premier emploi aux États-Unis.
Canada : vers un prolongement des mesures restrictives de 2024
Le gouvernement fédéral confirme la politique restrictive actée en début 2024. Il compte réduire le nombre de résidents permanents en 2025 de 21 % (395 000 contre 500 000 dans le premier plan d'immigration). D'ici 2026, des baisses sont également attendues chez les travailleurs étrangers (-40%) et les étudiants étrangers (-20%). Le gouvernement a également comptabilisé 4,9 millions de permis temporaires expirés depuis septembre 2024, ou qui devraient expirer courant 2025 (en décembre, au plus tard). Parmi eux, environ 766 000 permis d'études. Le gouvernement s'attend à ce que les expatriés concernés quittent volontairement le territoire. L'Agence canadienne des services frontaliers assurera néanmoins des investigations renforcées pour poursuivre tous les étrangers qui n'auraient pas quitté le pays malgré l'expiration de leur titre de séjour.
Québec : fin des « Journées Québec »
Clap de fin pour les « Journées Québec ». Aucune mission de recrutement à l'étranger n'aura lieu avant le 30 juin 2025, en attendant de « prochaines orientations » concernant l'immigration et la pénurie de main-d'oeuvre. Instituées notamment en Afrique et en Europe, les « Journées Québec » étaient l'occasion, pour le gouvernement québécois, de recruter des talents étrangers : informaticiens, infirmiers, ingénieurs, enseignants… Le recrutement de travailleurs étrangers temporaires via les partenaires non gouvernementaux Québec International, Montréal International et Drummond Economique est lui aussi suspendu. Si de prochaines Journées Québec devaient être organisées, elles n'auraient pas lieu avant l'automne 2025. Une date qui suscite l'inquiétude des employeurs. Ils redoutent des fermetures d'entreprises et appellent à « dépolitiser le débat sur l'immigration », pour mieux reconnaître les besoins en main-d'oeuvre.
Nouvelles limitations de travail et règles pour les permis d'études
Les étudiants étrangers éligibles sont à présent limités à 24 heures de travail hors campus durant leur semaine de cours. Ils devront signaler tout changement d'établissement et attendre la validation de leur dossier pour recevoir un nouveau permis d'étude. Ces restrictions entendent lutter contre les fraudes et les abus (venant d'entreprises, mais aussi d'établissements d'enseignement), pour mieux protéger les étudiants étrangers. Le ministère de l'Immigration appelle les établissements d'enseignement désignés (EED) à respecter le système de permis d'études et à faire preuve d'une plus grande vigilance. Les EED négligents risquent de ne plus pouvoir accueillir d'étudiants étrangers durant un an.
Bourses d'études généreuse à l'Université d'Alberta
Reconnue au Canada et à l'international, l'Université d'Alberta (U of A) fait partie des meilleurs établissements d'enseignement au monde. Elle se distingue via ses programmes d'études supérieures (plus de 500), ses spécialisations (250), ses prix Nobel (Michael Houghton, prix Nobel de médecine/physiologie en 2020). Pour attirer et former les talents de demain, l'université investit dans des programmes de bourses accessibles aux étudiants étrangers dès le premier cycle. Plusieurs millions de dollars canadiens sont ainsi déboursés pour soutenir les étudiants. Selon l'Université, un étudiant de première année sur 5 reçoit une bourse d'études. Certaines bourses de premier cycle, basées sur les résultats du secondaire, sont délivrées automatiquement, dès l'admission de l'étudiant. Selon leur moyenne, les meilleurs étudiants peuvent recevoir jusqu'à 5 000 dollars canadiens de bourse d'admission internationale. Il existe plusieurs types de bourses : réservées à certaines nationalités, aux « leaders internationaux », etc. De nombreux programmes de bourses sont actuellement ouverts. Il est conseillé de vérifier le calendrier de l'université. Les candidatures s'effectuent en ligne. Une aide est disponible sur le site de l'U of A.
Expérience internationale Canada (EIC) : ronde d'invitations 2025
Le programme gouvernemental EIC permet aux jeunes étrangers (entre 18 et 35 ans) de voyager et travailler au Canada pendant 2 ans maximum. 3 types de programmes sont proposés : le permis vacances-travail/PVT (working visa holiday / WHV), le permis « jeunes professionnels » et le stage de coopération internationale. Le PVT s'adresse aux voyageurs souhaitant avant tout découvrir le Canada ; ils n'ont pas encore d'offre d'emploi. Les deux autres permis sont liés à un employeur déjà connu au préalable (offre d'emploi actée au moment de la candidature). Selon sa nationalité, le candidat étranger pourra présenter sa demande dans plusieurs catégories. Le calendrier 2025 est en cours d'établissement. Les candidats à l'expatriation sont invités à consulter le site du gouvernement pour savoir quand postuler.
Entrée express : lancement des invitations pour les candidats maîtrisant le français
Le 3 décembre 2024, le Canada a envoyé aux candidats sélectionnés 800 invitations à postuler pour la résidence permanente (Entrée express numéro 329). Il fallait obtenir au moins 800 points au système de classement global (SGC) pour recevoir une invitation. Toutes les deux semaines, le gouvernement canadien envoie des invitations aux candidats ayant obtenu les meilleurs résultats afin qu'ils présentent une demande de résidence permanente. Le 12 novembre, date de la dernière mise en place du processus, 733 invitations avaient été envoyées.
Permis d'études : comment présenter une nouvelle demande après le rejet de son dossier ?
Le service de l'immigration ne ferme pas totalement la porte aux candidatures rejetées. Les étrangers concernés pourraient être éligibles pour participer à un projet pilote de permis d'études de la Cour fédérale. Mis en place depuis le 1er octobre 2024, ce projet pilote permet à la justice de réexaminer la candidature dans un délai pouvant être réduit : 5 mois, contre 14 à 18 mois habituellement. Parmi les critères d'éligibilité du candidat étranger figurent la non « contestation d'inadmissibilité » (l'étudiant n'a pas menti sur ses informations personnelles) et le non-dépôt de nouvelles preuves par affidavit (déclaration écrite, sous serment). L'étranger souhaitant participer au projet pilote doit déposer son dossier sur le site de la Cour fédérale. La participation est gratuite, mais le dépôt du dossier pour demande de contrôle judiciaire coûte 50 dollars canadiens. La demande s'effectue aussi en ligne, et devra être déposée dans les 15 jours à compter du refus du permis d'études.
Fin du Volet direct pour les études (VDE) : conséquences pour les étudiants étrangers
Depuis le 8 novembre, le Canada a mis un coup d'arrêt au VDE (Student direct stream – SDS). Le système permettait aux ressortissants des pays éligibles d'obtenir un traitement accéléré de leur demande de permis d'études. L'Inde, le Maroc, le Pakistan, le Brésil, le Sénégal et la Chine faisaient partie des pays bénéficiaires. Mais le Canada affirme que la fin du VDE aura des conséquences positives pour les pays concernés. Car le VDE impliquait des frais plus lourds : paiement à l'avance d'une année de frais de scolarité, présentation d'un certificat de placement garanti (CPG) de 20 635 dollars canadiens, exigence de compétences linguistiques spécifiques… La fin du VDE est présentée comme une mesure « éthique et intègre ». Les coûts seront plus abordables pour tous. Le VDE est présenté comme une intègre, qui assure aux étudiants un accès égal à la candidature. Mais qu'en sera-t-il pour les délais de traitement ? L'Inde, par exemple, relève qu'en 2023, 60 % des Indiens ayant demandé un permis d'études par le VDE ont obtenu un taux de validation supérieur à 70 %, contre à peine 10 % par la voie classique.
Europe : deux pays supplémentaires dans l'espace Schengen
Le 31 mars 2024, la Roumanie et la Bulgarie faisaient leur entrée partielle dans l'espace Schengen. À partir de janvier 2025, ils intègreront complètement la zone de libre circulation. Pour rappel, les deux États avaient été contraints à une intégration limitée à cause d'inquiétudes concernant l'immigration illégale. Inquiétudes provenant notamment de l'Autriche. En décembre 2024, de nouvelles discussions rassemblent justement les ministres de l'Intérieur de l'Autriche, de la Bulgarie, et de la Roumanie. Les autres ministres européens sont également présents. L'Autriche infléchit sa position. La Commission européenne salue cette avancée, qui permettra de renforcer les frontières extérieures de l'UE. Pour les expatriés non européens, la pleine entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans Schengen facilite les démarches, supprime des barrières administratives et améliore la liberté de circulation.
Royaume-Uni : ouverture de l'autorisation électronique de voyage (ETA) pour les non Européens
Les ressortissants non européens en partance pour le Royaume-Uni peuvent dès à présent demander leur ETA pour passer la frontière britannique. Le système est opérationnel pour les non européens depuis le 27 novembre et sera obligatoire à partir du 8 janvier 2025. Les Européens pourront demander leur ETA à partir du 5 mars 2025 et devront l'avoir à partir du 2 avril s'ils veulent passer la frontière. L'ETA se demande en ligne et coûte 10 livres sterling. Sa durée de validité est de 2 ans (où jusqu'à expiration du passeport du voyageur, si la date d'expiration survient avant celle de l'ETA).
Quelles options pour les professionnels étrangers sans offre d'emploi ?
Immigrer au Royaume-Uni sans offre d'emploi au préalable, c'est possible, sous conditions : être un jeune professionnel, être diplômé, avoir des compétences spéciales, ou détenir un lien familial avec un ressortissant anglais. Les étrangers éligibles peuvent avoir le choix entre le visa Global Talent, le visa Individuel à Haut potentiel (HPI), le programme de mobilité des jeunes (YMS), ou le visa pour diplômés. Les ressortissants indiens bénéficient du programme pour les jeunes professionnels indiens.
Des règles plus strictes pour lutter contre l'exploitation des travailleurs étrangers
Le gouvernement Starmer renforce ses mesures pour lutter contre l'exploitation des travailleurs étrangers. Un projet de loi actuellement à l'étude prévoit une durée des sanctions doublée contre les employeurs qui ne respectent pas le droit du travail, ainsi que les lois sur les visas. Les entreprises ne respectant pas la réglementation sur le salaire minimum ou les règles de visa risquent 2 ans d'interdiction de recruter des travailleurs étrangers (contre 1 an auparavant). Les entreprises contrevenantes auront un an pour se mettre en règle ; les services de l'État procèderont à des contrôles plus sévères. Une attention particulière est portée sur le secteur des soins, où les risques d'exploitation sont plus nombreux. Une nouvelle Agence pour le travail équitable s'assurera du respect des lois. Le ministère de l'Intérieur a également augmenté les contrôles dans les entreprises : 856 en octobre 2024, soit 55 % de plus qu'en octobre 2023. Pour l'instant, le projet cible les visas de travailleurs qualifiés. En cas de succès, il pourrait s'étendre aux autres catégories de visa.
Ces retraités britanniques expatriés qui échappent à l'impôt sur les successions
C'est l'une des conséquences inattendues de la réforme fiscale sur la non-domiciliation (non dom). En effet, la réforme permet à tout individu séjournant 10 ans hors du territoire britannique de ne pas payer de droits de succession sur sa richesse mondiale. Car la réforme remplace le terme « domicile » par celui de « résidence ». Auparavant, tout individu ayant un domicile sur le sol britannique devait payer l'impôt sur les successions sur sa richesse mondiale, même s'il ne vivait pas au Royaume-Uni. Mais l'introduction du terme de « résidence » permet aux personnes expatriées depuis plus de 10 ans d'échapper à l'impôt sur leurs actifs étrangers. Pour les experts en expatriation, les Britanniques immigrés dans des « hubs » tels que Singapour, Dubaï ou l'Espagne sont les grands gagnants de cette réforme. Réforme qui pourrait inciter d'autres Britanniques à prendre leur retraite à l'étranger… à condition qu'ils soient sûrs de s'expatrier pour au moins 10 ans et que les règles fiscales n'aient pas changé d'ici là. La réforme fiscale doit entrer en vigueur le 6 avril 2025.
Réforme du statut des non domicilié : que faut-il faire ?
Le 6 avril 2025, une nouvelle réforme fiscale mettra fin aux règles obsolètes jusqu'alors en vigueur. Basé sur la résidence, le nouveau système met en place un régime de revenus et gains étrangers (FIG), effectif pendant 4 ans. Les personnes ayant établi leur résidence fiscale au Royaume-Uni pendant moins de 4 ans (au 6 avril 2025) entreront dans le champ d'application du FIG. Ce régime sera donc valable pour les anciens résidents britanniques, mais qui n'ont pas résidé sur le territoire pendant 10 ans ou plus. Au vu de la complexité du dossier selon les cas, il est fortement recommandé de se renseigner sur sa résidence fiscale. Car le changement d'avril 2025 ne supprimera pas les réalités fiscales des individus. Qu'il faille ou non rapatrier ses actifs (dispositif de rapatriement transitoire mis en place pour les non domicilés actuels et certains résidents britanniques), il est essentiel de connaître son statut fiscal. Les services de l'État seront toujours en mesure d'enquêter, et de corriger des demandes d'exonération fiscale erronées.
Manufactures : le Royaume-Uni recrute des travailleurs qualifiés étrangers
L'industrie manufacturière britannique manque de bras. 36 % des postes restent vacants, faute de travailleurs qualifiés. Les principaux secteurs manufacturiers sont concernés : aérospatial, fabrication automobile, énergies vertes, fabrications de pointe, etc. Pour recruter en 2025, le secteur déroule le tapis rouge aux expatriés et liste les nombreux postes à pourvoir : machinistes, ingénieurs, informaticiens, directeurs de production, scientifiques recherche et développement, artisans spécialisés, responsables de la chaîne d'approvisionnement, soudeurs… Le secteur promet un visa de travailleur aux professionnels étrangers avec des salaires attractifs. Les candidats sont invités à consulter la liste des postes vacants sur le site du gouvernement. Ils peuvent également postuler en ligne.
Italie : modifications au régime fiscal des impatriés : les modifications de 2024
Pour inciter les étrangers à transférer leur résidence fiscale en Italie, l'État a créé le régime fiscal des impatriés. Jusqu'à fin 2023, les expatriés ayant transféré leur résidence fiscale entre 2020 et 2023 bénéficiaient d'une exonération de 70 %, et même 90 % s'ils s'installaient dans le sud de l'Italie. Mais depuis 2024, la ristourne fiscale est limitée à 50 %. Les sportifs et chefs d'entreprises sont désormais exclus du programme. L'exonération remonte à 60 % si l'individu a un enfant mineur (enfant biologique ou adoption). Les étrangers doivent s'engager à rester 4 ans en Italie (et non plus 2 ans), doivent y réaliser l'essentiel de leur activité professionnelle. Ils ne doivent pas avoir été résidents fiscaux italiens durant les 3 années précédentes (au lieu de 2 ans, avant les modifications de 2024). Valable 5 ans, ce régime fiscal est renouvelable pour 3 ans. En revanche, aucun changement pour les professeurs et chercheurs : ils bénéficient toujours de 90 % d'exonération sur 6 ans, et même 13 ans s'ils ont des enfants à charge ou investissent dans l'immobilier. Les retraités qui s'installent dans les communes de moins de 20 000 habitants continueront également de bénéficier d'avantages fiscaux.
Allemagne : secteurs qui recrutent et opportunités pour les travailleurs étrangers en 2025
D'après une récente étude de la Fondation Bertelsmann, l'Allemagne aura besoin de 288 000 immigrants par an d'ici 2040, pour pallier le vieillissement de la population et les pénuries de main-d'oeuvre. L'assouplissement permis par la réforme de l'immigration de juin 2023 a permis de délivrer 200 000 visas professionnels en 2024 (+ 10 % par rapport à 2023). En 2025, les principaux secteurs qui recrutent en Allemagne restent la santé (infirmiers, médecins, soignants pour les personnes âgées, etc.), l'ingénierie et les métiers techniques (ingénieurs civils, électriques, mécaniques, plombiers, charpentiers, etc.), les technologies de l'information (consultants, développeurs, etc.). Le gouvernement allemand met régulièrement à jour sa liste de métiers en pénurie. De plus, grâce à la réforme, les principaux visas professionnels peuvent être demandés en ligne dans plus de la moitié des consulats. La pratique se généralisera davantage en 2025.
Finlande : vers un allègement des règles pour les conjoints d'expatriés ?
La Chambre de commerce finlandaise presse l'État d'assouplir les règles du permis de travail pour les conjoints d'expatriés. Selon la Chambre de commerce, les conditions d'embauche plus strictes pour les conjoints nuisent à l'attractivité de la Finlande. De plus, les seuils actuels de revenus pour le regroupement familial sont trop élevés : un étranger doit gagner environ 3 900 euros brut mensuels s'il veut faire venir son conjoint et deux enfants. Le seuil a été récemment augmenté par les services de l'immigration. Or, la Chambre de commerce rappelle que ce montant est inatteignable pour de nombreux finlandais et expatriés. Elle suggère de remplacer le seuil de revenu individuel par le revenu total de la famille. Elle propose de supprimer les tests d'entrée sur le marché du travail pour les conjoints, et d'alléger la procédure concernant les permis de séjour.
France : l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) recrute des talents internationaux
L'AEFE se renforce pour mieux peser sur la scène internationale. Dans sa ligne de mire : Cap 2030, le plan du président Macron lancé en 2018, qui ambitionne d'accueillir 700 000 élèves (au lieu de 398 000 actuellement). Pour accueillir plus d'élèves dans de meilleures conditions, l'AEFE compte sur le recrutement de professeurs et de personnels encadrant dans ses 138 pays d'implantation. Pour faciliter les recrutements, le gouvernement français a lancé « TALENTS », plateforme de l'AEFE dédiée à l'emploi ; des formations sont également proposées, notamment dans la gestion des ressources humaines. L'AEFE compte sur ce nouveau site Internet pour mieux se faire connaître à l'étranger et valoriser les lycées français.
Espagne : prolongation de la durée du visa de demandeur d'emploi
L'Espagne étend la durée de validité de son visa de demandeur d'emploi (job seeker visa) pour lutter contre les pénuries de main-d'oeuvre. L'annonce intervient dans le cadre de la réforme sur l'immigration. La durée du visa passera de 3 mois à 1 an. Grâce à cette extension, les étrangers non européens auront plus de temps pour trouver un emploi en Espagne et pour demander leur permis de résidence. Le gouvernement n'a pas encore donné la date de mise en œuvre de cette mesure.
Travailleurs indépendants : suppression de la TVA en 2025
Bonne nouvelle pour les expats détenteurs de petites entreprises. L'exécutif espagnol envisage de supprimer la TVA pour les indépendants et les entreprises réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 85 000 euros. Cette mesure vient en application de la directive européenne 2020/285 entrée en vigueur depuis 2020, mais toujours non transposée dans le droit espagnol. La Commission européenne fait justement pression sur les États membres pour une application rapide de la directive, qui allégera la fiscalité des indépendants. L'exonération de la TVA a aussi ses inconvénients : les petites entreprises ne pourront plus déduire la TVA de leurs impôts ; la hausse de leur chiffre d'affaires sera plafonnée à 10 % maximum. La Commission européenne envisage d'augmenter le seuil à 25 %.
Réforme de l'immigration : opportunités pour les travailleurs expatriés
Un décret royal publié le 20 novembre valide la réforme espagnole du droit de l'immigration. L'essence de la nouvelle loi tient en une phrase : attirer les travailleurs non européens et faciliter leur insertion sur le marché du travail. Pour ce faire, la réforme espagnole allonge la durée du visa de recherche d'emploi à un an, contre 3 mois auparavant. L'exemption donnera le temps aux travailleurs étrangers de trouver un emploi et de changer de statut de résidence. La réforme simplifie les démarches d'obtention des permis de travail et de séjour. La réforme se penche aussi sur l'immigration illégale, et tend la main aux travailleurs étrangers en situation irrégulière. 900 000 sans papiers seront régularisés au cours des 3 prochaines années (300 000 régularisations par an) : il s'agit de travailleurs déjà présents sur le territoire. L'Espagne a besoin de 250 000 travailleurs étrangers par an pour maintenir son économie. Les pénuries de main-d'oeuvre touchent des secteurs clés de l'économie: santé, construction, agriculture, informatique, hôtellerie-restauration, l'ingénierie, etc.
Suisse : quota de travailleurs étrangers inchangé pour 2025
Pas de changement pour le quota 2025 : la Suisse délivrera 8 500 visas de travailleurs qualifiés, comme en 2024. Plus précisément, le quota se divisera en 4 500 autorisations de séjour de longue durée (permis B, pour les travailleurs qualifiés) et 4 000 autorisations de courts séjours (permis L, pour les travailleurs temporaires, dont le séjour n'excède pas un an). Le maintien des quotas est en partie dû à la non-délivrance de tous les visas disponibles en 2024 : 78 % des permis B et L ont été délivrés aux expatriés non européens. La Suisse veut également donner la priorité à ses ressortissants et aux étrangers déjà présents sur le territoire. Une approche mesurée qui vise à lutter efficacement contre les pénuries de main-d'oeuvre tout en dynamisant l'emploi local. Le secteur du tourisme (hôtellerie, restauration, stations de ski...), qui dépend largement de la main-d'oeuvre étrangère, salue la mesure.
Fin du permis bleu en Suisse : quelles conséquences pour les expatriés ?
Le « permis bleu », permis de conduire suisse en format papier, n'est plus valide depuis le 1er novembre. Désormais, tout conducteur a l'obligation d'utiliser le permis de conduire sous format « carte bleue ». Ce remplacement intervient dans le cadre d'une harmonisation des normes de sécurité européennes et internationales. Le remplacement du permis coûte entre 30 et 45 francs suisses (selon la région) (entre 32 et 48 euros). Si la mesure concerne avant tout les Suisses, elle pourrait impacter les expatriés. S'ils résident en Suisse depuis plus de 12 mois consécutifs, ils devront convertir leur permis de conduire en permis suisse. Même démarche, cette fois-ci, pour les frontaliers et les expats conduisant un véhicule immatriculé en Suisse. Les contrevenants s'exposent à une amende de 20 francs suisses (environ 22 euros).
Pays-Bas : gare aux faux travailleurs indépendants
Applicable à partir du 1er janvier 2025, la réforme fiscale néerlandaise accentue la lutte contre le faux travail indépendant. D'après la loi néerlandaise, il s'agit d'une situation où le prétendu travailleur indépendant opère en réalité comme le salarié d'une entreprise. Le gouvernement voit cette pratique comme une concurrence déloyale, qui réduit la sécurité sociale des vrais salariés tout en faisant courir un risque aux indépendants. La réforme augmente les sanctions pour les entreprises contrevenantes. Elle accorde un an de transition (sanctions allégées), mais pourra imposer des arriérés d'impôts allant jusqu'à 5 ans. Les étrangers indépendants sont concernés par ce durcissement de la loi. Charge à eux de vérifier que la relation qui les lie à leur client n'est pas une relation employé-employeur déguisée. Certains font déjà part de leurs inquiétudes quant à une application stricte de la loi.
Suède : vers un assouplissement des règles pour les talents étrangers non européens
L'Association suédoise des enseignants et chercheurs universitaires (SULF) appelle le gouvernement à faciliter l'immigration des chercheurs et doctorants non européens. Parmi leurs revendications : liberté de circulation dans le pays pendant l'examen de leur dossier, modifications du permis simplifié, obtention accélérée du permis de résidence permanente. Par contre, les possibilités de travailler pendant les études seraient restreintes, pour limiter l'utilisation abusive du permis d'études. Selon la SULF, le tour de vis migratoire entrepris par la Suède depuis 2021 a fait fuir les chercheurs internationaux. Leur présence est pourtant indispensable pour la croissance suédoise. La SULF appelle également l'État à agir en faveur des doctorants déjà présents avant 2021, mais qui, bien que voulant travailler en Suède, subissent le coût des réformes restrictives.
Portugal : résidence accélérée pour les étrangers très qualifiée grâce au visa D3
Le visa D3 (Activités hautement qualifiées / Atividade Altamente Qualificada – AAQ) offre aux entrepreneurs étrangers une procédure accélérée pour accéder à la résidence. Condition : les candidats étrangers doivent contribuer directement dans l'économie portugaise (création d'entreprise, investissement...). Le permis D3 est vu comme un système gagnant-gagnant, pour les expatriés comme pour les locaux. Le visa D3 est un permis de séjour de longue durée qui ouvre la voie vers la citoyenneté portugaise après 5 ans, sous réserve que l'étranger conserve son emploi durant cette période. Le visa D3 offre d'autres avantages : regroupement familial facilité, délai de traitement raccourci (30 jours pour le visa, 4 mois pour le permis de séjour), accès à la Carte bleue européenne après 18 mois, etc. Les expatriés peuvent également bénéficier d'exonérations fiscales en cas de transfert de leur domicile fiscal au Portugal et d'avantages fiscaux si leur profession entre dans la catégorie des emplois à haute valeur ajoutée.
Les Américains de plus en plus intéressés par l'expatriation au Portugal
En 2021, on comptait +45 % d'immigrés américains au Portugal. À l'époque, on évoque le « boom » des nomades numériques et retraités californiens partis retrouver une douceur de vivre au Mexique. Le nombre d'expatriés américains grimpe de 7 000 en 2021 à plus de 10 000 en 2023. En 2024, les visas D7 (Portugal Passive Income Visa) et D8 (Digital Nomad Visa) sont toujours aussi populaires. Lancé en 2007, le visa D7 cible les retraités étrangers aisés et les bénéficiaires de revenus passifs (loyers, investissements…). Opérationnel depuis 2022, le visa nomade numérique cible les actifs étrangers. L'intérêt des Américains atteint même un pic en novembre 2024 (+1,51%). Une augmentation due, selon les analystes, à l'élection du président Trump. Et lorsqu'ils ne regardent pas vers le Portugal, les Américains se tournent vers l'Espagne, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse.
Grèce : les secteurs frappés par les pénuries de main-d'oeuvre
La Grèce se tourne vers les étrangers qualifiés pour combler ses pénuries de main-d'oeuvre. La santé, l'hôtellerie, la restauration, le tourisme et l'agriculture sont les secteurs les plus touchés par les pénuries. Rien que dans l'agriculture, il manque environ 180 000 travailleurs. Les informaticiens, spécialistes en cybersécurité, électriciens, soudeurs, et plombiers font aussi partie des professions les plus recherchées. Problème : les délais de traitement. Souvent longs (6 à 9 mois), ils freinent les entreprises, notamment celles ayant besoin de travailleurs non européens saisonniers. Les non européens très qualifiés bénéficient d'une procédure accélérée grâce à la Carte bleue européenne. La Grèce a d'ailleurs assoupli les règles d'obtention de la Carte bleue européenne pour attirer davantage de professionnels extraeuropéens. On estime que le pays a actuellement besoin de 300 000 travailleurs.
Koweït : mise à jour relative aux permis de résidence
Un décret-loi du 12 novembre 2024 met à jour le droit d'entrée, de résidence et de sortie des expatriés au Koweït. Le visa de visiteur est limité à 3 mois, sauf prolongation ou obtention d'un permis de séjour. Les hôtels et autres lieux d'hébergement devront d'ailleurs déclarer l'arrivée et le départ de tout client étranger dans les 24 heures. Charge aux sponsors de signaler au ministère de l'Intérieur tout visa expiré ou tout cas d'un expatrié dépassant la durée légale de son séjour. De leur côté, les expatriés auront 2 semaines pour déclarer une perte ou une détérioration de leur passeport. Les permis de séjour temporaire sont aussi limités à 3 mois, mais sont prolongeables un an. Le permis de résidence régulière dure 5 ans, sauf pour les propriétaires fonciers (10 ans), les enfants de femmes koweïtiennes (10 ans) et les investisseurs (15 ans). La réforme prévoit des sanctions alourdies pour les expatriés en infraction : de 400 à 10 000 dinars koweïtiens (1 301 à 32 542 dollars), avec 2 à 5 ans de prison. Le ministère de l'Intérieur rappelle qu'il peut expulser n'importe quel expatrié, même si ce dernier possède un permis de résidence valide.
Visas et permis de séjour : les autres mises à jour
La réforme indique que l'entrée et la sortie du territoire ne peuvent se faire que par les ports désignés par le ministère koweïti de l'Intérieur. Seuls les citoyens du Conseil de coopération du Golfe (CCG) peuvent entrer au Koweït avec leur carte d'identité. Les autres voyageurs doivent présenter un passeport valide. Les étrangers souhaitant un permis de résidence doivent faire leur demande devant le ministre de l'Intérieur. Si les Koweïtiens peuvent parrainer leurs époux et enfants non koweïtiens, des restrictions s'imposent pour les Koweïtiennes mariées à un étranger, selon leur « statut de citoyenneté ». Les étrangers veufs et les personnes divorcées de citoyens koweïtiens peuvent demander la résidence s'ils ont eu des enfants avec le conjoint koweïtien. Des règles concernent spécifiquement les expatriés employés de maison : leurs employeurs doivent informer le ministère de l'Intérieur de toute absence supérieure à 2 semaines. Les expatriés travaillant comme employés de maison doivent demander une autorisation au ministère de l'Intérieur pour séjourner plus de 3 mois hors du Koweït.
Baisse du nombre d'expatriés diplômés et conséquences sur le travail
D'après les statistiques officielles, le nombre d'expatriés titulaires d'un diplôme universitaire a baissé de 143 488. 2 899 191 expatriés ne possèdent aucun diplôme universitaire, dont une majorité d'étrangers de plus de 20 ans. 6 561 expatriés possèdent un master ou un doctorat. Le total de la population étrangère s'élève à environ 3,3 millions. Se basant sur ces chiffres, l'Autorité publique de la main-d'oeuvre réduit de 3 à 1 an la période de transfert des travailleurs étrangers dans une petite et moyenne entreprise (PME). Transfert qui ne peut toujours se faire sans l'aval du sponsor. Cette mise à jour entend mieux réguler la main-d'oeuvre étrangère dans les PME.
Oman : baisse du nombre d'expatriés
Selon les derniers chiffres officiels, le nombre de travailleurs expatriés a baissé de 1,2 % par rapport à l'an dernier. Le sultanat compte à présent 1 811 170 travailleurs étrangers. Les autorités se félicitent de ces chiffres, résultat de la politique de nationalisation de l'emploi décrit dans le projet Oman Vision 2040. Sans surprise, le secteur privé, gros employeur d'expatriés, enregistre la baisse la plus importante (-1,6%), avec une exception : le secteur des emplois de maison. Le nombre d'expatriés travailleurs domestique augmente très légèrement (0,6%). Déjà faible, la part d'expatriés dans le public baisse de 1,9 %. S'ils restent les plus nombreux, les expatriés du Bangladesh enregistrent la plus forte baisse (-9,8%). À contrario, les ressortissants du Myanmar, de la Tanzanie et d'Égypte ont augmenté respectivement de 55,4 %, 44,4 % et 11,1 %.
Bahreïn : les expatriés doivent former leurs remplaçants bahreïnis
Le Parlement bahreïni a voté une loi obligeant les travailleurs étrangers du secteur public à former leurs remplaçants bahreïnis. Cette mesure intervient dans le cadre d'une loi imposant des conditions de recrutements plus strictes pour les étrangers : contrat de 2 ans maximum, niveau master, avec au moins 10 ans d'expérience obligatoires dans le domaine concerné par le poste. La proposition est actuellement en discussion au Conseil de la Choura (chambre haute de l'Assemblée nationale). Les partisans de la loi rappellent qu'elle est en conformité avec la politique de nationalisation des emplois.
Perte d'emploi : aides pour les expatriés du privé
Soulagement pour les travailleurs expatriés au Bahreïn. Une importante réforme du droit du travail leur permet de bénéficier d'un système simplifié d'indemnités de fin de service (EOSI). Le nouveau système garantit la fin des retards dans le versement des indemnités, notamment grâce à la nouvelle politique de contribution des entreprises : elles devront désormais cotiser mensuellement à l'Organisation d'assurance maladie (SIO). Pour les expatriés, cette réforme signe la fin de procédures longues et complexes pour toucher ses indemnités. Désormais, ils pourront s'inscrire auprès de l'Autorité de régulation du marché du travail (LMRA) après leur fin d'activité. Ensuite, ils demanderont leurs indemnités en ligne, sur le site du SIO. Ils devront renseigner leurs coordonnées bancaires et transmettre leur IBAN. La réforme promet plus de transparence, grâce à la centralisation des paiements. Elle promet aussi une meilleure intégration des expatriés.
Transfert des expatriés en cours de contrat : vers des règles plus strictes
Les députés exigent un durcissement des règles pour empêcher les expatriés de changer d'entreprise en cours de contrat. Motif : la pratique perturberait les entreprises et engendrerait une instabilité économique. Plusieurs entreprises auraient manifesté leur désapprobation face au comportement de certains expatriés quittant leur emploi en plein contrat. Pour les entreprises concernées, ces départs représentent un coût supplémentaire et désorganisent le travail. Actuellement, les expatriés doivent passer un an dans l'entreprise avant d'être transférés. C'est cette mesure que les députés veulent durcir, en interdisant tout transfert aux expatriés qui n'auraient pas respecté leurs obligations envers leur employeur, conformément aux dispositions de leur contrat. La mesure, adoptée par le Conseil des représentants, doit encore être discutée.
Émirats arabes unis : renforcement de la politique d'émiratisation des emplois
Une nouvelle directive du ministère des Ressources humaines des EAU fixe le nombre de travailleurs locaux à inclure en fonction de leur taille : les entreprises de 20 à 49 salariés devront compter au moins 2 salariés émiratis. La directive, applicable en début 2025, est donc plus stricte que l'ancien système, qui réservait le quota de travailleurs émiratis aux entreprises de plus de 50 salariés. La nouvelle directive touchera davantage de structures, dont nombre de petites et moyennes entreprises (PME). En cas d'infraction, les entreprises risquent une amende de 96 000 dirhams des EAU (environ 26 137 dollars). Celles qui transmettent de fausses informations sur leur nombre réel de travailleurs émiratis risquent jusqu'à 100 000 dirhams d'amende (environ 27 225 dollars). Cette nouvelle disposition s'applique à toutes les entreprises, qu'elles soient émiraties ou étrangères. Autre disposition, en faveur de la représentation des femmes dans la gouvernance des entreprises privées : à partir du 1er janvier 2025, les femmes devront participer à la nomination des membres du conseil d'administration des sociétés en capital-investissement privées.
Plus de restrictions pour les voyageurs indiens
C'est une nouvelle qui inquiète les voyageurs indiens, surtout les familles. Dubaï durcit les règles de visa, en demandant désormais des renseignements précis sur la personne qui les accueillera : contrat de location de l'hôte ou réservation d'hôtel, coordonnées, copie du visa de résidence ou carte d'identité des EAU, information sur le billet retour du voyageur indien. La mise en place de cette procédure coïncide avec l'ouverture du Dubai Shopping Festival (du 8 décembre au 14 janvier), évènement international très populaire chez les Indiens. Les voyageurs indiens comptant séjourner chez des proches indiquent déjà qu'il leur sera difficile de fournir tous les renseignements additionnels demandés. Car s'il est simple de se procurer une réservation d'hôtel, il est plus gênant de demander à son proche ses papiers d'identité et son contrat de location. De nombreux hôtes indiqueraient effectivement leur gêne à l'idée de fournir des renseignements aussi privés. Certains accusent Dubaï de pousser les voyageurs à réserver à l'hôtel, ce qui alourdirait considérablement le coût de leur voyage.
Thaïlande : lancement d'un Fonds pour les rêves des jeunes à l'étranger
La Thaïlande veut faire rêver les jeunes. Un qui devient réalité, grâce au lancement de son Fonds pour les rêves des jeunes à l'étranger (Youth Overseas Deam Fund). Présenté le 21 novembre, le programme, réservé aux 15-30 ans, se divise en 3 catégories : l'« Atelier de rêve » (« Dream Workshop »), l'« Envol à l'étranger » (« Soaring Oversea ») et le « Projet phare ». Prévu pour démarrer dès 2025, le programme ambitionne d'accueillir 200 jeunes pour la première catégorie, 350 pour la seconde et 60 pour la dernière. Cette dernière catégorie comprend déjà son thème : la « durabilité environnementale ». Les 60 jeunes retenus visiteront notamment des organisations internationales et participeront à leurs activités. S'il présente plusieurs catégories, le Fonds (doté de 10 milliards de dollars taïwanais) entend booster la croissance de son industrie par l'innovation et les échanges internationaux.
Malaisie : qu'est-ce que la carte d'arrivée numérique ?
Le 1er décembre 2023, le gouvernement malaisien lance une carte d'arrivée numérique. Le projet est finalement repoussé au 1er janvier 2024. Depuis cette date, les étrangers souhaitant voyager sur le territoire doivent remplir une Malaysia Digial Arrival Card (MDAC) 3 jours avant l'arrivée en Malaisie. La MDAC sera vérifiée lors de l'arrivée sur le territoire. Tous les étrangers sont concernés par la procédure. Seules exceptions : les résidents permanents en Malaisie, les voyageurs qui transitent par Singapour sans passer par les formalités d'immigration, et les titulaires du laissez-passer du système de dédouanement automatisé de Malaisie (MACS). Toutes les informations (conditions pour postuler, preuves financières, etc.) sont à retrouver sur le site de la MDAC.
Chine : les services de l'immigration améliorent leur service d'assistance téléphonique
Pour mieux répondre aux demandes des étrangers, l'Administration nationale de l'immigration de la Chine augmente le nombre de langues comprises par son assistance téléphonique. Depuis le 26 novembre, le service est disponible en japonais, en coréen et en russe. Ces nouvelles langues viennent compléter l'anglais et le chinois, seules langues disponibles jusqu'à présent. Selon les chiffres officiels, l'assistance téléphonique (lancée en 2021) a recueilli plus de 14 millions d'appels locaux et internationaux ; elle affiche un taux de résolution qui frise les 100 % (99,9 % au premier appel).
Japon : deux PVT pour les Néo-Zélandais
Bonne nouvelle pour les ressortissants néo-zélandais tentés par l'aventure japonaise. Début décembre, le ministère japonais des Affaires étrangères a annoncé que les citoyens néo-zélandais pourraient postuler 2 fois pour le permis vacances-travail (PVT) (working holiday visa). Cette nouvelle règle concerne aussi les Canadiens, les Autrichiens, les Danois et les Britanniques. D'ordinaire, il n'est possible de demander le PVT qu'une seule fois dans sa vie. Mais cette nouvelle règle ne supprime pas les autres conditions du PVT, à commencer par la limite d'âge : le permis est limité aux 18-30 ans.
Taïwan : bientôt un nouveau visa de travail pour attirer les étrangers très qualifiés
Pour faire face aux pénuries de main-d'oeuvre chroniques et au vieillissement de sa population, Taïwan lance un nouveau visa de travail. Prévu pour 2025, le visa ciblera les travailleurs qualifiés et très qualifiés dans les secteurs sous tension : santé (surtout la gériatrie), ingénierie, informatique, IA, éducation, énergies vertes, finance et comptabilité, et métiers techniques (fabrication de semi-conducteurs...). En novembre, le ministère du Travail révèle que plus de 66 000 postes sont toujours à pourvoir depuis 6 mois, principalement dans les services (environ 36 000 postes) et dans l'industrie (environ 31 000 postes).
Nouvelle-Zélande : nouvelle règle concernant le visa de travail post-études
Pour attirer les talents étrangers dans les secteurs en pénurie, le ministère néo-zélandais des Affaires, de l'Innovation et de l'Emploi introduit une nouvelle règle relative aux demandes de visa de travail post-études (Post study work / PSW). La nouvelle règle, annoncée le 19 novembre, permet aux étudiants étrangers de demander leur visa PSW quelle que soit la durée de leur master. Ils devaient auparavant justifier d'au moins 30 semaines de cours de master. Cette nouvelle règle ne s'applique qu'aux étudiants étrangers ayant achevé leur programme de 3e cycle en 30 semaines avec poursuite immédiate dans un programme de master. Les étudiants concernés devront demander leur PSW dans les 12 moins qui suivent l'expiration de leur visa. Limité à une seule demande par étudiant, le visa PSW dure entre 12 et 36 mois.
Australie : lancement d'un nouveau visa pour « compétences demandées »
Le 7 décembre, le gouvernement australien a annoncé mettre fin au visa pour pénurie temporaire de compétences (sous-classe 482). Il est remplacé par le visa pour compétences demandées (Skill in Demand visa). Ce visa dure jusqu'à 4 ans et ouvre la voie vers la résidence permanente. Le même jour, le gouvernement fait publier une nouvelle liste des métiers les plus recherchés (liste des compétences professionnelles de base – Core Skills Occupation List – CSOL). 456 professions sont actuellement recensées par le CSOL. Ce changement s'inscrit dans la politique gouvernementale visant à simplifier les règles d'immigration pour les étrangers qualifiés. Le nouveau système permettra aussi aux employeurs de combler plus facilement leurs besoins en main-d'oeuvre.
Lancement des nominations pour les visas 2024-2025 en Nouvelle-Galles du Sud
Le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud a dévoilé son programme de visas qualifiés (visa sous-classe 190). 7 secteurs frappés par des pénuries de main-d'oeuvre chroniques sont définis comme prioritaires : l'agriculture et l'agroalimentaire, la construction, les soins, les énergies renouvelables, la fabrication de pointe, les métiers du digital et l'éducation. Le programme met également à jour les règles de candidature : la procédure est simplifiée, pour attirer davantage de talents étrangers et de familles. Des mises à jour régulières sont disponibles sur le site du gouvernement.
Visa sous-classe 482 : expérience demandée réduite à un an
Pour offrir plus de flexibilité aux entreprises et attirer davantage de professionnels étrangers, le gouvernement australien compte assouplir les conditions d'accès au visa sous-classe 482. Les deux ans d'expérience professionnelle exigés feront bientôt place à une seule année d'expérience pertinente. D'autres assouplissements sont prévus : les expériences non acquises au cours des 5 dernières années seront également comptabilisées. Les expériences à temps partiel seront désormais prises en compte. Néanmoins, les services de l'immigration rappellent qu'une expérience professionnelle à temps plein sera davantage valorisée.
Lancement du nouveau visa national d'innovation
L'Australie lance un nouveau visa sous-classe 858 (visa national d'innovation). Il remplace le visa de talent mondial. Contrairement au visa sous-classe 482, il ne nécessite pas la sollicitation d'un parrain. Mais l'étranger doit recevoir une invitation. Le visa national d'innovation vise les étrangers très qualifiés dans des domaines de pointe : chercheurs primés, publiés dans des revues reconnues, entrepreneurs, leaders d'opinion mondialement reconnus, investisseurs innovants, athlètes, créatifs.
L'Australie recherche des travailleurs étrangers dans la construction
La nouvelle liste des professions de base (CSOL) laisse une place plus importante aux métiers de la construction et du logement. Le secteur doit toujours composer avec des pénuries de main-d'oeuvre et une conjoncture secouée par la crise du logement et les fluctuations du secteur de la construction. Sur les 20 dernières années, on compte à peine 2 % de visas délivrés à des professionnels de la construction. Un chiffre largement insuffisant pour combler les lacunes de l'Australie en la matière. Le nouveau CSOL est censé attirer davantage de talents étrangers dans le secteur de la construction pour répondre à l'appel des industries et entreprises de la construction. Un accent est également mis sur la formation. Les entreprises du secteur se félicitent de la prise de conscience du gouvernement.
Afrique du Sud : extension de la période d'appel lors du rejet d'une demande de visa ou permis de travail
Le ministère de l'Intérieur informe les demandeurs qu'ils auront jusqu'au 31 mars 2025 pour sélectionner la date de rendez-vous la plus proche sur la plateforme en ligne Global VFS pour contester le rejet de leur demande de visa ou de permis de travail. Leur demande restera valable même si la date de rendez-vous la plus proche se situe après les 10 jours ouvrables requis pour déposer un recours. Le ministère indique avoir mis en place cette concession pour répondre à des problèmes techniques qui touchent actuellement le système VFS.